Par Alexandre Boudet - 20/12/2018
Alors que le gouvernement ouvre la porte au référendum
d'initiative citoyenne, la Suisse l'utilise depuis le XIXe siècle.
Plus
personne ne le remet en cause.
Le Ric, référendum d'initiative citoyenne, est toujours
une revendication majeure des gilets jaunes, comme le montre cette photo prise
le 15 décembre à Lyon.
Quatre fois par an, les 5,4 millions d'électeurs suisses
sont appelés aux urnes, non pas pour choisir leurs représentants mais pour
trancher des questions.
La Suisse est en effet le pays qui promeut le plus la
démocratie directe, pour abroger des textes votés au Parlement ou demander de
nouvelles lois.
Alors qu'en France les gilets jaunes ont ouvert le débat en
mettant le référendum d'initiative citoyenne (RIC) en tête de leurs
préoccupations, de l'autre côté du Jura, plus personne ne remet en cause ces
votations citoyennes.
"Ce serait politiquement suicidaire. Même la droite
qui pouvait y être hostile au 19e siècle s'y est ralliée.
Aujourd'hui, s'il y a
des critiques, elles concernent le nombre de signatures qu'il faut recueillir
ou ses domaines d'utilisation", analyse Antoine Chollet, politologue à
l'université de Lausanne.
Pour Le HuffPost, ce promoteur du référendum
explique, au travers l'exemple helvète, pourquoi il ne faut pas en avoir peur.
Qui utilise le référendum ?
Des citoyens sont-ils encore
à l'initiative ?
Au niveau fédéral, le référendum est essentiellement un
moyen de sortir de l'arène parlementaire pour des partis qui y sont représentés
mais minoritaires.
Après avoir perdu un vote, ils essayent de gagner à une
autre échelle.
C'est le cas pour la gauche et la droite nationaliste radicale;
ça l'est moins pour la droite chrétienne et libérale qui obtient ce qu'elle
veut au Parlement.
Mais il reste des usages plus originaux.
En 2016, un
agriculteur a lancé une initiative pour subventionner les paysans qui
favorisent le bien-être animal en laissant leurs cornes aux vaches.
Il était
seul, a récolté une bonne partie des signatures seul ce qui est exceptionnel
mais il montre que c'est possible.
C'est aussi ce qui se passait avec les
écolos avant de devenir un parti; c'est comme ça qu'a été voté le premier
moratoire sur le nucléaire.
Au niveau cantonal et communal, il y a plus
régulièrement des groupes de citoyens qui lancent des initiatives.
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