samedi 17 novembre 2018

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Les volcans émettent-ils plus de CO2 que l’Homme ?

Les volcans émettent-ils plus de CO2 que l’Homme ?
Par Futura.

Depuis des milliards d'années, les volcans émettent de grandes quantités de gaz dans l'atmosphère.

Au XXIe siècle, qui des volcans ou des Hommes rejettent le plus de gaz carbonique ?

Lors de leurs éruptions notamment, les volcans éjectent toutes sortes de poussières et de gaz.
Leur composition dépend de la nature du magma dont ils sont issus.
Les trois principaux gaz émis par les volcans sont toutefois la vapeur d'eau, l'anhydride sulfureux et... le dioxyde de carbone.

Ces émissions se sont produites de tout temps, parfois avec plus d'intensité. Elles peuvent avoir un impact local, lorsqu'elles sont concentrées dans la basse atmosphère.

Mais elles peuvent aussi influencer le climat terrestre.
Surtout lorsque ces gaz sont injectés dans la stratosphère, soit au-delà de 10 à 20 kilomètres d'altitude.
Reste à savoir si les émissions de gaz à effet de serre tel que le CO2 ont un poids plus important que celui des émissions anthropiques.

Volcans : des émissions de CO2 inférieures à celle de l’Homme

Les scientifiques évaluent ces émissions autour de 100 à 500 millions de tonnes de CO2 par an.
Une fourchette plutôt large. Mais qui pourrait être sous-estimée.
Parce qu'elle repose sur l'estimation d'une trentaine seulement des quelque 1.500 volcans qui sont entrés en éruption au cours des 10.000 dernières années.

Et parce que de récents travaux - menés sur le volcan Katla (Islande), un volcan recouvert par la glace - semblent montrer que ces émissions pourraient être, en réalité, d'environ 10 % plus importantes.

Ceci étant posé, ces quantités de CO2 restent assez largement inférieures à celles émises par les activités humaines.

En 2017, celles-ci ont presque atteint le seuil des 37 milliards de tonnes.

Et les scientifiques jugent que les émissions volcaniques de CO2 sont donc en moyenne 130 fois plus faibles que les émissions d'origine anthropiques.

Finalement, si les éruptions volcaniques peuvent avoir une influence globale sur le climat, c'est, en l'état actuel des connaissances, plus du côté des particules soufrées qu'il faut chercher.
Car elles peuvent former un écran empêchant les rayons du Soleil d'atteindre le sol.

L'effet est donc plus refroidissant que réchauffant.


Témoignage d'un prêtre sur le massacre perpétré à Alindao par des rebelles

AFRIQUE/REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE - Témoignage d'un prêtre sur le massacre perpétré à Alindao par des rebelles. 17/11/2018



Bangui (Agence Fides) - "Sur la base de ce que m'ont indiqué mes contacts, les Casques bleus de la MINUSCA (Mission de stabilisation de l'ONU en République centrafricaine) n'ont pas défendu la population contre les rebelles qui ont perpétré une attaque à Alindao.

A l'arrivée des guérilleros, les militaires se seraient retirés dans leur base, abandonnant la population à son sort de mort et de destruction" indique à l'Agence Fides le Père Amos Boubas, prêtre centrafricain suivant des études à Rome, se trouvant en contact avec ses confrères en République centrafricaine où, le 15 novembre, des rebelles de l'ancienne Seleka, désormais regroupés sous le nom d'UPS (Unité pour la Paix en Centrafrique) sous les ordres du Général Ali Darassa, d'ethnie peule, ont attaqué la Cathédrale d'Alindao, dans le sud du pays, ainsi que le camp de réfugiés voisin.

"Après avoir saccagé et incendié la Cathédrale, les rebelles se sont dirigés vers le camp de réfugiés, où ils ont tué au moins 42 personnes.

Parmi les victimes se trouve le Vicaire général du Diocèse d'Alindao, Mgr Blaise >Mada, qui a été enterré hier, ainsi qu'un autre prêtre dont le corps a été retrouvé aujourd'hui, le Père Célestin Ngoumbango, Curé de Mingala" indique le Père Boubas.

"Les deux pretres ont été tués par des coups de feu tirés au cours de l'assaut mené contre l'Eveché où ils s'étaient réfugiés en compagnie d'autres personnes".

"S.Exc. Mgr Cyr-Nestor Yapaupa, Eveque d'Alindao, organise actuellement l'évacuation des survivants en direction de la capitale, Bangui".

La motivation du massacre serait un acte de vengeance suite au meurtre "d'un musulman", tué par des milices anti balaka.

"Je pense que derrière ce grave fait de sang se trouvent des motifs à caractère politique au moment où la France a présenté au Conseil de Sécurité de l'ONU une résolution visant à proroger d'un an le mandat de la MINUSCA" conclut le prêtre. (L.M.) (Agence Fides 17/11/2018)

Les 8 pires parasites du corps humain

Les 8 pires parasites du corps humain
Par Céline Deluzarche –

Ils rendent aveugles, paralysent le visage ou dévorent le tympan : ces horribles parasites qui s’introduisent dans notre corps peuvent déclencher de graves maladies.

Les parasites sont des organismes qui viennent aux dépens d’un hôte durant une partie de leur cycle vital.
Chez l’homme, ils sont parfois à l’origine de maladies affectant des millions de personnes ou de symptômes impressionnants.
Vers de plusieurs dizaines de centimètres ou amibes unicellulaires, voici les plus redoutables.

Wuchereria bancrofti donne un aspect « d’Elephant Man »

L’éléphantiasis, ou filariose de Bancroft, entraîne un impressionnant gonflement des membres.
Il est dû à une infection par trois sortes de vers filaires, dont le Wuchereria bancrofti, à l’origine de 90 % des cas.



Ce dernier produit des millions de petites larves appelées microfilaires qui sont transmises par les moustiques.

Celles-ci migrent vers le système lymphatique et lorsqu’elles deviennent adultes, elles peuvent entraîner un gonflement des tissus, une accumulation et un épaississement de la peau au niveau des membres.

En 2000, plus de 120 millions de personnes étaient infectées et environ 40 millions d’entre elles souffraient de difformités handicapantes et stigmatisantes, selon l’OMS.


La tique australienne paralyse les muscles

Si dans nos contrées la tique est susceptible de transmettre la maladie de Lyme, Ixodes holocyclus, une espèce endémique d’Australie peut carrément provoquer une paralysie fulgurante.
Elle se manifeste d'abord par des vomissements, puis au niveau des membres inférieurs par une perte de la coordination et de la force musculaire.
La paralysie apparaît alors dans les 24 heures, s'étendant progressivement au reste du corps.



Si la tique n’est pas retirée rapidement, l'atteinte des muscles respiratoires et de la déglutition peuvent conduire au décès.
Les cas humains sont heureusement rares, mais on estime que 100.000 animaux domestiques sont atteints chaque année.

Wohlfahrtia magnifica mange l’oreille de l’intérieur

L’asticot de la mouche Wohlfahrtia magnifica est à l’origine d’une myiase affectant la plupart du temps l’oreille.



Les larves envahissent le tympan puis attaquent la paroi osseuse de l’oreille interne et parfois l’encéphale, pouvant alors entraîner la mort.
L’asticot peut également s’attaquer aux yeux, détruisant le globe oculaire, ou le nez, avec envahissement des sinus.

Le ver de Cayor (Afrique occidentale) et le ver macaque (Amérique du Sud), de la même famille, infectent eux les vêtements ou les draps.
Ils entraînent des myiases furonculaires, avec apparition d’un nodule purulent avec une sensation de « quelque chose qui bouge » sous la peau.
L’asticot de 10 millimètres environ sort après quelques jours, mais peut provoquer des œdèmes ou des chocs allergiques.

Onchocerca volvulus rend aveugle

Causée par un microfilaire du ver Onchocerca volvulus, l’onchocercose affecte la peau et les yeux.



La forme oculaire, qui sévit dans 30 pays africains, est la quatrième cause de cécité dans le monde.
Elle survient lorsque les microfilaires migrent jusqu’à l’œil et y meurent, entraînant une réaction inflammatoire qui va opacifier l’œil.




Dans les années 1970, jusqu’à 50 % des adultes étaient ainsi frappés de « cécité des rivières » dans certaines zones.
La maladie a fait l’objet d’un vaste plan de prévention et de traitement à l’ivermectine, mais des millions de personnes sont encore considérées à risque. À noter qu’il existe aussi une forme cutanée d’onchocercose, provoquant un dessèchement sévère et un vieillissement précoce de la peau.

Naegleria fowleri « mange » le cerveau

Surnommée « mangeuse de cerveau », Naegleria fowleri est une amibe vivant dans les eaux chaudes des lacs, des marais ou des piscines mal entretenues.



Elle est à l’origine d’une très grave encéphalite, la méningo-encéphalite amibienne primitive (MEAP), mortelle dans 95 % des cas.
L’infection survient lorsque l'on se baigne ou que l’on respire des gouttelettes d’eau véhiculées par le vent : l’amibe s’infiltre dans le nez puis migre vers le cerveau.
Après un à neuf jours apparaissent maux de tête, vomissements et fièvre, puis des confusions, des hallucinations et des attaques.

Heureusement, la maladie est peu fréquente : en 50 ans, 310 cas ont été recensés dans le monde dont un seul en France (en Guadeloupe).

Trypanosoma brucei rend zombie

Trypanosoma brucei est un ver protozoaire flagellé à l’origine de la trypanosomiase humaine africaine (THA), également appelée « maladie du sommeil » ou maladie de Chagas dans sa forme américaine.



Celle-ci se transmet notamment par la glossine, ou mouche tsé-tsé, qui pique pour se nourrir de sang.
Le parasite se multiplie alors dans le sang et la lymphe, puis migre vers le liquide céphalorachidien, avec apparition de troubles neurologiques (mouvements anormaux, irritabilité, réactions psychotiques, comportement agressif ou apathique…) et une somnolence.

Non traitée, la trypanosomiase entraîne le coma et la mort en quelques semaines.
Quelque 70.000 personnes sont touchées chaque année en Afrique, selon l'OMS, et 75 millions présentent le risque d'attraper la maladie.

L’ascaris colonise les poumons

Mesurant jusqu’à 30 cm de long, l’ascaris est un ver rond de couleur rosée mesurant jusqu’à 20 cm de long.
Il se transmet par ingestion d’eau ou d’aliments souillés.



La femelle vit dans l’intestin grêle, se nourrissant du bol alimentaire et peut pondre jusqu’à 200.000 œufs par jour.
Ces derniers libèrent des embryons qui traversent la paroi digestive et gagnent le foie puis, dans certains cas, les poumons par voie sanguine.

Ils provoquent alors un syndrome de Löffler, avec une opacité pulmonaire, une toux et de la fièvre.
Mais les complications les plus graves sont d’ordre digestif, avec parfois une appendicite ou une pancréatite aiguë.

L’ascaridiose est la parasitose la plus fréquente au monde : elle touche un quart de la population mondiale, principalement dans les pays en développement.

Leishmania laisse des cicatrices purulentes

Leishmania est un protiste parasite à l’origine de la leishmaniose, une maladie qui touche 1,5 à 2 millions de personnes chaque année, y compris en France.



Il se transmet à l’homme à l’occasion d’une piqûre par le phlébotome, une sorte de petit moustique.
Le leishmania est alors « avalé » par les macrophages où il se transforme en amastigote en perdant sa flagelle.

En fonction de la localisation des cellules infestées, les symptômes diffèrent.
La forme cutanée se caractérise par des grosses croûtes pouvant laisser des cicatrices indélébiles.
La forme viscérale, la plus grave, se manifeste par de la fièvre, un amaigrissement, un gonflement du foie, de la rate et des ganglions lymphatiques.
Elle est mortelle en l’absence de traitement.


vendredi 16 novembre 2018

Une "prison pour baleine" repérée en Russie

Une "prison pour baleine" repérée en Russie, une enquête pour fraude a été ouverte.
Par L'Obs – 16/11/2018.

Les cétacés auraient été destinés à être vendus en Chine. Leur commerce est pourtant strictement réglementé.

Des baleines emprisonnées dans de petits enclos.


Au large de Nakhodka, dans l'est de la Russie, une dizaine d'orques et plus de 90 bélugas ont été découverts, enfermés dans des enclos à ciel ouvert.

Capturés dans la nature, ils seraient destinés à la vente, a indiqué début novembre l'ONG britannique Whale and Dolphin Conservation Society, qui évoque une "prison pour baleines".

Exportés en Chine

Sur des images tournées par la journaliste indépendante russe Masha Netrebenko, on distingue d'étroits enclos dans lesquels surnagent orques et bélugas.
Sans l'ouverture d'une enquête, ces animaux auraient dû être vendus à des aquariums chinois, explique le média indépendant russe "Novaya Gazeta".

D'après le journal, quatre entreprises russes exploitent actuellement ces enclos.
Elles auraient déjà exporté une dizaine de cétacés vers la Chine, entre 2013 et 2016.
A la clef, un alléchant pactole de 700 millions de roubles russes (9,3 millions d'euros).

Un succès porté par l'engouement actuel des Chinois pour les parcs à thème : 60 ont déjà été ouverts à travers le pays, et une douzaine sont aujourd'hui en construction.

En Russie, une enquête pour fraude a été ouverte par les autorités.
Elle vise à mesurer le degré d'illégalité de l'exploitation.

"Nous risquons de perdre tous nos orques"
Il faut dire que la chasse à la baleine à des fins commerciales est en effet interdite depuis 1982 et la réglementation de la Commission baleinière internationale (CBI).

Elle reste possible, avec des quotas nationaux très stricts, et à des fins scientifiques et éducatives.

En Russie, 13 orques étaient ainsi autorisées à la capture pour l'ensemble de l'année 2018.
Une restriction déjà beaucoup trop laxiste, selon Greenpeace.

"En les capturant à ce rythme, nous risquons de perdre toute notre population d'orques", a expliqué Oganes Targulyan, coordinateur de recherche de Greenpeace Russie, au "Telegraph".

"Le quota de capture est actuellement de 13 animaux par an, mais personne ne tient compte du fait qu'au moins une orque est tuée pour chaque animal capturé."

Les conditions de détentions des cétacés de la baie de Nakhodka paraissent par ailleurs extrêmement dégradées.

Selon des experts, les mammifères marins devaient être très jeunes pour être confinés dans de si petits espaces.

La capture de veaux (c'est aussi le nom donné aux petites orques) est pourtant interdite.

L.D.


les Khmers rouges responsables de génocide

Cambodge : les Khmers rouges responsables de génocide.
Par Euronews  - 16/11/2018

C'est un verdict historique : pour la première fois au Cambodge, un tribunal international parrainé par l'ONU a condamné vendredi deux anciens dirigeants khmers pour "génocide".

Nuon Chea, 92 ans était l'idéologue des Khmers rouges.



Quant à Khieu Samphan, 87 ans, il était l'un des chefs politiques du régime. Tous les deux ont nié les atrocités qui leur étaient reprochées.

Les juges internationaux ont condamné les deux hommes à la prison à vie.
Les deux accusés avaient déjà été condamnés en 2011 pour crime contre l'humanité.
Une peine confirmée en appel en 2016.

La dictature Khmer est responsable de quelque deux millions de morts au Cambodge entre 1975 et 1979.

Le tribunal international a établi que le régime avait organisé le massacre de masse de Vietnamiens issus de minorités religieuses, musulmanes notamment. Un véritable nettoyage ethnique constitutif d'un crime de génocide.

La chambre a jugé que "le crime de génocide était établi", a souligné Nil Nonn.

L'objectif était d'"établir une société athée et homogène (en) supprimant toutes les différences ethniques, nationales, religieuses, raciales, de classe et culturelles", a-t-il relevé.

Ce qualificatif de génocide ne concerne pas les massacres, fussent-ils de masse, des Khmers par les Khmers qui ne sont pas considérés par les Nations unies comme un génocide.

Autodafés de Corans, noyades collectives: entre 100.000 et 500.000 chams, sur un total de 700.000, ont été tués entre 1975 et 1979.

La reconnaissance des atrocités commises par les Khmers rouges aura pris plus de 40 ans avant qu'un tribunal international soit enfin installé.

Quant à Pol Pot, le "frère numéro un" du régime khmer, il est mort en 1998 sans jamais avoir été jugé.

Avec Agences

1914-1918 - Afrique : la « petite » guerre en marge de la Grande

1914-1918 - Afrique : la « petite » guerre en marge de la Grande.
Par Julien Colliat – via herodote.net –

Durant la Première Guerre mondiale, les combats sur le sol européen ont fait passer au second plan la guerre qui se déroulait au même moment en Afrique.
Alors contrôlé dans sa quasi-totalité par les belligérants, le continent africain fut pourtant un enjeu non négligeable du conflit.

Loin des tranchées et de la boucherie européenne, les guerres du front africain, en raison du nombre réduit de combattants et des faibles moyens matériels, apparaissent comme un conflit d’une autre époque, marqué par un profond respect entre des adversaires contraints de faire face à un milieu hostile.

L’épopée du général allemand von Lettow en Afrique orientale en constitue sans nul doute l’une des plus belles pages.
L’Afrique du Nord aux mains des Alliés

Dès le mois d’août 1914, l’Algérie est la cible d’un bombardement naval effectué par deux croiseurs allemands.

Elle restera ensuite totalement épargnée par le conflit, en dépit de quelques troubles dans les Aurès, consécutifs à la mobilisation massive de la population française.
Au Maroc, le résident général Hubert Lyautey, redoutant une révolte indigène, parvient à maintenir l’ordre malgré le départ d’une partie de ses troupes.

En Afrique du Nord, la colonie la plus stratégique pour les belligérants est l’Égypte.
Protectorat britannique depuis 1882, cette dernière reste officiellement sous suzeraineté ottomane et est gouvernée par un khédive, descendant de Méhémet Ali.

Aussi, lorsqu’en octobre 1914, et après bien des hésitations, l’Empire ottoman renonce à sa neutralité et entre dans le conflit aux côtés des empires centraux, les nationalistes égyptiens se rangent majoritairement dans le camp des Turcs.

De leur côté, les Britanniques en profitent pour mettre un terme à la suzeraineté nominale que le sultan ottoman exerce sur l’Égypte.

Le 19 décembre 1914, le khédive Abbas II Hilmi est déposé par les autorités britanniques et remplacé par un de ses oncles, Hussein Kamel, qui reçoit le titre de sultan, ce qui aboutit de facto à rompre tout lien d’allégeance à Constantinople.

L’objectif principal des Turcs et de leurs alliés allemands est le contrôle du canal de Suez.

En janvier 1915, une armée ottomane de 20 000 hommes, dirigée par le général Djemal Pacha et appuyée par le Reich, traverse le Sinaï et lance une offensive en direction de Suez.

Ne bénéficiant pas du soutien escompté de la population égyptienne alors que le calife ottoman avait proclamé le djihad, l’offensive est brisée par les Alliés.

En août 1916, les Ottomans tentent une seconde fois d’envahir l’Égypte mais leur offensive est à nouveau arrêtée dans le Sinaï par les Britanniques à la bataille de Romani.

Pour affaiblir les Alliés, les Turcs s’appuient les Senoussis, une confrérie musulmane fondée au XIXe siècle et prônant un retour à l’islam des origines, sur le modèle des wahhabites séoudiens.
Basés en Libye où ils ont combattu l’implantation italienne, ils tiennent une partie du Sahara.

Dès novembre 1914, alors que l'Italie n’est pas encore entrée en guerre, les Senoussis s’emparent de l’oasis de Sebha et massacrent la garnison, obligeant les Italiens à évacuer les places du Fezzan et à se replier dans quelques villes côtières.

Après l’entrée en guerre de l’Italie en août 1915, Rome va rapidement perdre le contrôle de la Libye.
Les Italiens ne parviendront qu’à se maintenir à Tripoli et Homs, laissant les Senoussis maîtres de la Cyrénaïque et du Fezzan.

À partir de 1916, le chef de la confrérie, Idriss As-Senussi, convaincu de la défaite des Turcs, choisit d’entamer des négociations avec les Alliés lesquelles débouchent en avril 1917 sur l’accord d’Acroma.

Celui-ci prévoit un partage territorial de la Libye, reconnaissant la quasi indépendance de la Cyrénaïque sous l’autorité d’Idriss tout en laissant à la Tripolitaine une large autonomie.

En 1951, Idriss As-Senussi deviendra roi de Libye sous le nom d’Idriss 1er.
 Il sera renversé 18 ans plus tard par un certain… Mouammar Kadhafi !

Enfin, entre 1916 et 1917, le nord de l’actuel Niger est le théâtre d’une rébellion touarègue contre l’occupation française, largement soutenue par les Senoussis.
Après être parvenus à prendre la plupart des villes du nord du pays, les insurgés seront finalement chassés.

Les colonies allemandes d’Afrique

En 1914, l’Allemagne possède 4 colonies éparses en Afrique noire :

• Le Togo, qui comprend l’actuel Togo ainsi que la partie orientale du Ghana,
• Le Cameroun, qui correspond à l’actuel Cameroun étendu à plusieurs régions des pays limitrophes,
• Le Sud-Ouest africain, actuelle Namibie,
• L’Afrique Orientale allemande qui comprend l’actuelle Tanzanie (sans Zanzibar), le Rwanda et le Burundi.

Lors du déclenchement de la guerre, l’Allemagne, consciente de la fragilité de ses possessions africaines, tente d’empêcher que le conflit ne s’étende aux colonies, faisant prévaloir la neutralité de tout le bassin du Congo, décidée à la conférence de Berlin en 1885.

Les Allemands trouvent un allié de circonstance dans le gouvernement belge qui envoie une note allant dans ce sens à ses ambassadeurs en France et au Royaume-Uni :
« Vu la mission civilisatrice commune aux nations colonisatrices, le gouvernement belge désire, par un souci d'humanité, ne pas étendre le champ des hostilités à l'Afrique centrale.
Il ne prendra donc pas l'initiative d'infliger une pareille épreuve à la civilisation dans cette région et les forces militaires qu'il y possède n'entreront en action que dans le cas où elles devraient repousser une attaque contre ses possessions africaines. »

Mais de leur côté, la France et le Royaume-Uni s’opposent à la neutralisation du continent africain.
Leur priorité est d’attaquer l’Allemagne sur tous les fronts afin d’obtenir des victoires rapides qui pourraient raviver le moral de leur opinion publique.

La campagne du Togo

Le Togo est la moins protégée et défendue des colonies allemandes.
Curieusement, c’est dans cet étroit couloir bordant le lac Volta que le Reich a installé, près de la ville d'Atakpamé, la station radio de Kamina, une station de TSF ultramoderne, indispensable pour la coordination des navires de guerre.

Le 7 août 1914, Français et Britanniques envahissent le Togo.

La progression rapide des Alliés contraint les Allemands à détruire la station radio de Kamina dans la nuit du 24 au 25 août.

Le lendemain, les troupes commandées par le gouverneur Hans Georg von Doering capitulent.
Alors qu’au même moment, les Français, bousculés par l’offensive allemande en Belgique, entament la retraite de la Marne, la conquête du Togo apparaît comme un très insignifiant succès.

La campagne du Cameroun

Pour les Français, la conquête du Cameroun est une priorité, la colonie allemande séparant en deux l’Afrique-Équatoriale française.

En plus de leur supériorité numérique, les Alliés disposent dans le secteur des infrastructures du Congo belge (chemins de fer, lignes télégraphiques…) que Bruxelles a aussitôt mis à leur disposition.

Les Français lancent les hostilités dès le 6 août 1914 en occupant Bonga, à la pointe sud du pays, ce qui leur permet de rétablir les communications fluviales entre les possessions de l’Afrique-Équatoriale française.

Quelques semaines plus tard, un corps expéditionnaire franco-britannique commandé par le Canadien Charles Macpherson Dobell débarque près de Douala, la capitale de la colonie.
La ville est prise le 27 septembre.
Au même moment, à l’extrême nord, les Français s’emparent de l’avant-poste de Kousséri.

En mars 1915, la grande offensive alliée est déclenchée.

Plutôt que de s’arc-bouter autour de Yaoundé menacée d’encerclement, le commandant militaire du Cameroun, Emil Zimmermann, décide d’abandonner la colonie et tente avec ses hommes une percée au sud en direction de la Guinée espagnole (actuelle Guinée équatoriale), un territoire neutre où ils ne pourraient être capturés par les troupes alliées.

Sans se faire intercepter, les Allemands atteignent la colonie espagnole en janvier 1916.
Des négociations sont alors entreprises avec Madrid qui accepte d’embarquer Zimmermann et ses troupes sur des navires espagnols à destination de Cadix.

La campagne camerounaise n’est cependant pas terminée car une enclave allemande subsiste encore dans le nord du pays, près de Mora, où, à l'abri d'une imprenable position rocheuse, le capitaine Ernst von Raben résiste depuis 18 mois avec une poignée d’hommes à l’encerclement allié, refusant de capituler.
Lorsqu’on lui apprend que l’armée allemande a été désarmée en Guinée espagnole, von Raben consent à se rendre, à la condition que les honneurs militaires lui soient rendus.
Les Alliés acceptent, magnanimes.

Dilemmes afrikaners face au Sud-Ouest africain allemand

Sitôt la guerre déclarée, l'Union sud-africaine, en tant que dominion britannique, se trouve engagée dans le camp anglais et est chargée par Londres de conquérir le Sud-Ouest africain allemand.

Encore profondément marquée par la guerre des Boers, la population blanche sud-africaine est divisée.

Si les anglophones acceptent la mobilisation comme un seul homme, les Afrikaners sont partagés entre la loyauté à la couronne britannique, à l’instar du Premier ministre Louis Botha, et la stricte neutralité, comme le prône le général James Hertzog, fondateur du Parti national.

En septembre 1914, le parlement sud-africain accepte de lever une armée pour envahir le Sud-Ouest africain allemand.
Alors qu’il commande un régiment stationné à proximité de la frontière avec la colonie allemande, le colonel Manie Maritz refuse d’obéir aux ordres de Pretoria et entre en rébellion.

Dans l’optique d’une revanche de la guerre des Boers, Maritz entend obtenir par la force l’indépendance des républiques afrikaners d'Orange et du Transvaal et se rapproche des Allemands.
Suivi par 12 000 hommes, il marche sur la capitale !

Pour les Anglais, la perspective de devoir affronter Allemands et Boers coalisés est si préoccupante que Londres envisage de dérouter les 30 000 hommes du contingent australo-néozélandais en route pour les Dardanelles et de les faire débarquer en Afrique du Sud.

Le 12 octobre 1914, Louis Botha proclame la loi martiale.
Les rebelles afrikaners sont finalement vaincus par les troupes restées fidèles au gouvernement, tandis que Maritz se réfugie en territoire allemand.

Dégagée du risque d’insurrection intérieure, l’Afrique du Sud peut désormais débuter la campagne du Sud-Ouest africain allemand.

En avril 1916, trois colonnes sud-africaines, fortes de 42 000 hommes au total, pénètrent dans la colonie du Reich.

Entre la modeste armée allemande et les puissantes troupes sud-africaines, le rapport de force est complètement disproportionné, à tel point que le général Botha dédaigne l’aide des populations indigènes, hostiles aux colons allemands, arguant qu’il s’agit d’une guerre entre Blancs.

Le 12 mai, les Sud-Africains occupent le poste de Windhoek abandonné par les Allemands qui se replient à Tsumeb, à l’est du pays.

En quelques semaines, les villes de la colonie sont prises les unes après les autres.
Le 8 juillet, Tsumeb tombe aux mains de l’armée de Pretoria.
La prise de la ville met fin aux espoirs des troupes du Reich qui espéraient rejoindre l’Afrique Orientale allemande en passant par la bande de Caprivi. Sans possibilité de retraite, le gouverneur, Theodor Sietz, capitule le lendemain.

L’Afrique Orientale allemande résiste aux Alliés

En Afrique Orientale allemande, les troupes du Reich sont commandées par le colonel Paul Emil von Lettow-Vorbeck.

Âgé de 44 ans, celui-ci s’est illustré dix ans plus tôt dans le Sud-Ouest africain allemand durant la campagne contre les Hereros où il s’est familiarisé avec les guerres coloniales, basées sur la rapidité et l’esprit d’initiative.

Rédacteur d’un rapport remarqué sur les aspects militaires de la politique coloniale allemande, il a été nommé en Afrique orientale en 1914...


Heia Safari !

L'historien africaniste Bernard Lugan s'est pris de passion pour l'épopée militaire du général Von Lettow-Vorbeck.

Il lui a consacré une monographie exceptionnellement documentée et illustrée (disponible en ligne sur le site internet de l'auteur, 30€).

Ce livre demeure, au moins en français, la principale source d'information sur les opérations militaires en Afrique subsaharienne en 1914-1918.
https://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=2466&ID_dossier=36

Des continents perdus découverts sous la glace en Antarctique

Des continents perdus découverts sous la glace en Antarctique
Par Laurent Sacco - 14/11/2018.



Les mesures fines du champ de gravité de la Terre par le satellite de l'ESA Goce ont permis de voir sous la glace de l'Antarctique. Les géophysiciens ont alors découvert dans la croûte continentale des restes de continents anciens disparus.

Les géophysiciens sont passés maîtres, depuis quelques années déjà, dans la résolution de problèmes inverses.

Autrement dit, cela revient à déterminer la forme et la composition d'un instrument de musique encore jamais vu uniquement en écoutant la musique jouée avec.

C'est-à-dire qu'à partir d'un signal donné, que les chercheurs sont capables d'inverser d'une certaine façon, ils peuvent en déduire les caractéristiques de sa source.

Il s'agit de résoudre un subtil problème mathématique et l'une des applications les plus spectaculaires se trouve, bien sûr, dans le domaine de la sismologie.

Les types d'ondes et leurs vitesses à l'intérieur de la Terre dépendent en effet de la composition minéralogique des roches ainsi que de leurs températures et des pressions auxquelles elles sont soumises.

C'est la même chose avec le champ de gravité de la Terre qui est sensible à la répartition et aux densités des roches.
Cela permet, par exemple, de faire de la prospection géophysique pour la recherche de gisements de pétrole, voire de minerais, à l'aide de mesures de gravimétrie.
Encore faut-il disposer d'instruments suffisamment sensibles et précis et enfin, d'un assez grand nombre de mesures.

L'Europe s'est dotée d'un instrument performant de ce genre il y a plusieurs années en lançant dans l'espace le satellite Goce (Gravity field and steady-state Ocean Circulation Explorer) qui a orbité autour de la Terre à très basse altitude, autour de 260 kilomètres.

L'objectif est d'établir une carte particulièrement précise, non seulement du champ de gravité, mais aussi de ses variations dans les trois directions de l'espace autour de son orbite ; c'est-à-dire, du gradient local du champ de gravité.

Des fragments de supercontinents trahis par la gravité

Une carte encore plus précise du géoïde a pu être obtenue, débouchant sur la forme théorique de la Terre si elle était recouverte des océans au repos à l'équilibre dans le champ de gravitation (et ses bosses et creux, reflets de l'intérieur de la planète) et de sa topographie.

On obtient de cette manière une surface de référence à partir de laquelle se  détermine le niveau moyen des océans, la circulation thermohaline, l'épaisseur des glaces et qui permet donc mieux comprendre le changement climatique.

La mission Goce a duré environ quatre ans et s'est achevée en 2013.

Mais, l'analyse des données collectées s'est poursuivie et aujourd'hui, elle a donné lieu à la publication d'un article dans Scientific Reports.

Les géophysiciens annoncent s'être servis de ces données en complément de celles déjà fournies par la sismologie pour sonder la structure des plaques tectoniques, en particulier sous l'Antarctique où faire des observations concernant la nature de roches sous l'Inlandsis n'est évidemment pas facile.

Les mesures gravimétriques permettent alors de voir clairement des cratons (de kratos en grec, la force), c'est-à-dire, des parties anciennes et stables de la croûte continentale bien définies par leurs compositions rocheuses et leurs structures ; celles-ci ont survécu à la fusion et au morcellement des continents et des supercontinents au gré des cycles de Wilson pendant au moins 500 millions d'années.

Certains cratons ont plus de 2,5 milliards d'années et datent donc de l'Archéen au moment où la croûte continentale s'est majoritairement mise en place.
Ils forment une véritable mosaïque de blocs et se trouvent généralement à l'intérieur des continents.

On ne connaissait pas vraiment ceux sous l'Antarctique mais c'est maintenant chose faite : des fragments disparus de continents ont été retrouvés.
Des traces d'un passé géologique avec des éléments concordants d'un puzzle confirment bien qu'il y a plus de 160 millions d'années l'Antarctique, l'Inde et l'Australie étaient connectés au sein d'un supercontinent, le Gondwana.

On constate aussi que l'Antarctique occidentale a une croûte et une lithosphère plus fines comparées à celles de l'Antarctique oriental.

CE QU'IL FAUT RETENIR

Les géophysiciens sont des adeptes de la résolution de ce que l'on appelle des problèmes inverses en physique mathématique, c'est-à-dire déterminer la structure de la source d'un signal (ondes sismiques, champ magnétique, gravité, flux de chaleur, etc.) à partir de la forme de ce signal.

En combinant les mesures gravimétriques du satellite Goce avec des données de la sismologie, ils ont renouvelé leur connaissance de la structure des plaques tectoniques, mettant en évidence les fragments d'anciens continents constituant l'Antarctique, des cratons jamais vus auparavant.



Les sénateurs réagissent au mouvement des Gilets jaunes

Au cœur de l'Histoire : Les origines de la première guerre mondiale Vidéo - Europe 1 - 28 mai 2018.

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Si la Première Guerre mondiale est déclenchée par l'assassinat, à Sarajevo, de l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie, et de son épouse, cet événement ne fait que pousser au paroxysme des tensions issues de contentieux antérieurs (rivalités stratégiques, politiques, économiques et coloniales). 



Cette guerre a été « préparée », elle a des origines profondes qui doivent s'analyser sur la longue durée. Invité: Jean-Pierre CHEVÈNEMENT, auteur de « 1914-2014. L’Europe sortie de l’Histoire ? » (Fayard).