Pierre-Auguste Renoir dit Auguste Renoir, né à Limoges
(Haute-Vienne) le 25 février 1841 et mort au domaine des Collettes à
Cagnes-sur-Mer le 3 décembre 1919, est l'un des plus célèbres peintres
français.
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Pont-Neuf (1872), Washington,
National Gallery of Art.
Membre à part entière du groupe impressionniste,
il évolue dans les années 1880 vers un style plus réaliste sous l'influence de
Raphaël.
Il a été peintre de nus, de portraits, paysages, marines,
natures mortes et scènes de genre, pastelliste, graveur, lithographe, sculpteur
et dessinateur.
Bal du moulin de la Galette (1876) Paris, musée
d'Orsay.
Auguste Renoir —
Peintre figuratif plus intéressé par la peinture de
portraits et de nu féminin que par celle des paysages, il a élaboré une façon
de peindre originale, qui transcende ses premières influences (Fragonard,
Courbet, Monet, puis la fresque italienne).
Pendant environ
soixante ans, le peintre estime avoir réalisé à peu près quatre mille tableaux
La Fillette à l'arrosoir (1876), Washington, National
Gallery of Art.
Auguste Renoir
Enfance et
premiers apprentissages
Pierre-Auguste, dit Auguste Renoir, est né à Limoges, au
no 71 de l'actuel boulevard Gambetta, ancien boulevard Sainte-Catherine, le 25
février 1841.
Il est le sixième de sept enfants, issu d'une famille
ouvrière.
Son père, Léonard Renoir (1799-1874) est tailleur, sa
mère, Marguerite Merlet (1807-1896) est couturière.
La famille vit alors assez pauvrement.
En 1844, la famille Renoir quitte Limoges pour Paris, où
le père espère améliorer sa situation. Ils s'installent au 16 rue de la
Bibliothèque mais doivent déménager en 1855 au 23 rue d'Argenteuil. Pierre-Auguste
y suit sa scolarité.
Pierre-Auguste Renoir La Balayeuse, 1899
À l’âge de 13 ans, il entre comme apprenti à l’atelier de
porcelaine Lévy Frères & Compagnie pour y faire la décoration des pièces.
Dans le même temps, il fréquente les cours du soir de
l’École de dessin et d’arts décoratifs jusqu’en 1862.
À cette période, il suit des cours de musique avec
Charles Gounod qui remarque cet élève intelligent et doué.
Lise (Tréhot) cousant (1866),
Dallas Museum of Art. Auguste Renoir
Débuts dans
l'impressionnisme
En 1858 à l’âge de 17 ans, pour gagner sa vie, il peint
des éventails et colorie des armoiries pour son frère Henri, graveur en
héraldique.
En 1862, Renoir réussit le concours d'entrée à l’École
des beaux-arts de Paris et entre dans l’atelier de Charles Gleyre, où il
rencontre Claude Monet, Frédéric Bazille et Alfred Sisley.
Une solide amitié se noue entre les quatre jeunes gens
qui vont souvent peindre en plein air dans la forêt de Fontainebleau.
Victor Chocquet (1876),
Cambridge, Fogg Art Museum. Un mécène de
Renoir.
Ses relations avec Gleyre finissent par se détériorer peu
à peu et lorsque ce dernier prend sa retraite en 1864, Renoir quitte les
Beaux-Arts.
Cependant, alors que la première œuvre qu’il expose au
salon (l’Esméralda 1864) connaît un véritable succès, après l’exposition, il la
détruit.
Pierre-Auguste Renoir photographié par Dornac vers
1910.
Les œuvres de cette période sont marquées par l'influence
d'Ingres et de Dehodencq dans les portraits, de Gustave Courbet
(particulièrement dans les natures mortes), mais aussi d'Eugène Delacroix, à
qui il emprunte certains thèmes (les femmes orientales, par exemple).
Marie-Félix Hippolyte-Lucas, Portrait de Renoir
(1919), localisation inconnue.
En 1865, sont acceptés par le Salon : Portrait de William
Sisley et Soirée d'été, une toile considérée comme perdue.
Jeune femme au crochet (1875), Williamstown, Clark Art
Institute.
Auguste Renoir
Un modèle important à cette époque pour lui est sa
maîtresse Lise Tréhot : elle a posé pour le tableau Lise à l'ombrelle (1867),
qui, exposé au salon de 1868, a suscité les commentaires élogieux d'un jeune
critique, nommé Émile Zola.
Mais en général, les critiques sont plutôt mauvaises, et
de nombreuses caricatures paraissent dans la presse, telles celles de Bertall.
Les Fiancés - Le Ménage Sisley (1868), Cologne, musée
Wallraf Richartz.
Auguste Renoir
Deux enfants sont nés de sa liaison avec Lise Tréhot :
Pierre né à Ville-d'Avray, le 14 septembre 1868, dont on ignore le lieu et la
date de décès, et Jeanne, née à Paris 10e le 21 juillet 1870 et décédée en 1934.
Femme à la perruche (1871), New York, musée Solomon R.
Guggenheim.
Auguste Renoir
Le séjour que Renoir fait avec Monet à la Grenouillère
(établissement de bains sur l'île de Croissy-sur-Seine, lieu très populaire et
un peu « canaille » selon les guides de l'époque) est décisif dans sa carrière.
Il peint véritablement en plein-air, ce qui change sa
palette, et fragmente sa touche (moins que Monet qui va plus loin dans ce
domaine).
Au jardin - Sous la tonnelle au moulin de la Galette
(1876), Moscou, musée Pouchkine. Auguste Renoir
Il apprend à rendre les effets de la lumière, et à ne
plus utiliser le noir pour les ombres.
Dès lors, commence la période impressionniste de Renoir.
Monet préfère peindre les paysages, et Renoir préfère
peindre les personnages. Pour les mêmes scènes de La Grenouillère, Renoir
adopte un point de vue plus rapproché qui lui permet de donner une plus grande
importance aux figures.
Madame Charpentier et ses enfants (1878), New York,
Metropolitan Museum of Art. Auguste Renoir
Pendant la guerre
franco-prussienne de 1870-1871, Renoir est mobilisé et affecté à la cavalerie à
Bordeaux puis à Tarbes.
Tombé gravement malade, il est hospitalisé à Bordeaux
avant d'être démobilisé en mars 1871 et de rentrer à Paris où il apprend la
mort de Frédéric Bazille.
La Fin du déjeuner (1879), Francfort-sur-le-Main,
Musée Städel.
Auguste Renoir
En mars 1872, Renoir rencontre le marchand d'art Paul
Durand-Ruel.
En septembre 1873, il quitte son studio de la rue
Notre-Dame-des-Champs pour un atelier plus grand rue Saint-Georges.
En 1876, il loue un modeste atelier au no 12 rue Cortot
(devenu en 1960 musée de Montmartre).
Les Grandes Baigneuses (1887),
Philadelphie, Philadelphia Museum of Art.
Pierre-Auguste Renoir
Il expose avec les Impressionnistes dès la Première
exposition des peintres impressionnistes 1874 et celle de 1878 et réalise son
chef-d'œuvre : le Bal du moulin de la Galette, à Montmartre, en 1877.
Jeunes filles au piano (1892), Paris, musée d'Orsay. Auguste
Renoir
Le tableau est acheté par Gustave Caillebotte, membre et
mécène du groupe. Cette toile ambitieuse (par son format d'abord, 1,30 m × 1,70
m) est caractéristique du style et des recherches de l'artiste durant la
décennie 1870 : touche fluide et colorée, ombres colorées, non-usage du noir,
effets de textures, jeu de lumière qui filtre à travers les feuillages, les
nuages, goût pour les scènes de la vie populaire parisienne, pour des modèles
de son entourage (des amis, des gens de la « bohème » de Montmartre).
L'Allée cavalière au bois de Boulogne (Madame
Henriette Darras) (1873), Kunsthalle de Hambourg. Auguste Renoir
Pour les nus, il fait d'abord appel à des modèles
professionnels puis à des jeunes femmes qu'il rencontre parfois dans la rue et
qu'il paye en leur offrant le portrait, des fleurs ou des chapeaux à la mode.
Autoportrait (1876),
Cambridge, Fogg Art Museum. Auguste
Renoir
Vers une peinture
plus classique
Autour de 1880, Renoir est en pleine misère : il n'arrive
pas à vendre ses tableaux et la critique est souvent mauvaise ; il décide de ne
plus exposer avec ses amis impressionnistes mais de revenir au Salon officiel,
seule voie possible vers le succès.
Il n'expose d'abord qu'une seule toile au Salon de 1878
intitulée Le Café.
De fait, grâce à des commandes de portraits prestigieux -
comme celui de Madame Charpentier et ses enfants en 1878 - il se fait connaître
et obtient de plus en plus de commandes.
Son art devient plus affirmé, il recherche davantage les
effets de lignes, les contrastes marqués, les contours soulignés, comme dans le
fameux Déjeuner des canotiers peint de 1880 à 1881, même si le thème reste
proche de ses œuvres de la décennie 1870.
On peut apercevoir dans ce tableau son nouveau modèle,
Aline Charigot, sa maîtresse qui devient sa femme en 1890, et qui lui donne
trois autres enfants, après Pierre et Jeanne nés de Lise Tréhot : Pierre
Renoir, Jean Renoir, le cinéaste, et Claude Renoir dit « Coco ».
Les trois danses (Danse à Bougival (en), Musée des
beaux-arts de Boston ; Danse à la ville et Danse à la campagne, Musée d'Orsay,
vers 1883) témoignent aussi de cette évolution.
Entre 1881 et 1883, Renoir effectue de nombreux voyages
qui le mènent dans le sud de la France (à l'Estaque, où il rend visite à Paul
Cézanne), en Afrique du Nord où il réalise de nombreux paysages, et en Italie.
C'est là-bas que se cristallise l'évolution amorcée dès
1880.
Au contact surtout des œuvres de Raphaël, (les Stanze du
Vatican), Renoir sent qu'il est arrivé au bout de l'impressionnisme, qu'il est
dans une impasse, désormais il veut faire un art plus intemporel, et plus «
sérieux » ; il a l'impression de ne pas savoir dessiner.
Il entre alors dans la période dite ingresque ou Aigre,
qui culmine en 1887 lorsqu'il présente ses fameuses Grandes Baigneuses à Paris.
Les contours de ses personnages deviennent plus précis.
Il dessine les formes avec plus de rigueur, les couleurs
se font plus froides, plus acides, ce qui indigne le critique Joris-Karl
Huysmans :
« Allons, bon ! Encore un qui est pris par le bromure de
Raphaël ! ».
Sa peinture qui marque un retour vers le classicisme est
plus influencée aussi par l'art ancien (notamment par un bas-relief de François
Girardon à Versailles pour les Baigneuses).
Lorsqu'il devient à nouveau père d’un petit Pierre
(1885), Renoir abandonne ses œuvres en cours pour se consacrer à des toiles sur
la maternité.
La réception des Grandes Baigneuses est très mauvaise,
l'avant-garde (Camille Pissarro notamment) trouve qu'il s'est égaré, et les
milieux académiques ne s'y retrouvent pas non plus.
Le marchand d'art Paul Durand-Ruel lui demande plusieurs
fois de renoncer à cette nouvelle manière.
Aline, la future Madame Renoir, le convainc de découvrir,
en 1888, son village natal : Essoyes.
Il écrit alors à son amie Berthe Morisot :
« Je suis en train
de paysanner en Champagne pour fuir les modèles coûteux de Paris. Je fais des
blanchisseuses ou plutôt des laveuses au bord de la rivière. ».
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