Par Soeren Kern - 5 avril
2020
En Espagne, le
ministère de la Santé a révélé que les 640 000 tests de dépistage du
coronavirus achetés en Chine étaient défectueux.
L'autre million de
tests de dépistage du coronavirus livré en Espagne le 30 mars par un autre
fabricant chinois s'est avéré également défectueux.
Un nombre croissant de pays européens constatent que les millions
d'équipements médicaux qu'ils achètent en Chine ou que la Chine leur envoie
pour vaincre la pandémie sont défectueux et inutilisables. Photos : 25 mars
2020, dans un entrepôt de Valence, en Espagne, des salariés vérifient les
équipements de protection récemment arrivés de Chine. (Photo de Juan Carlos Cardenas / Pool / AFP via
Getty Images)
Le site d'information tchèque iRozhlas a révélé que les 300
000 kits de dépistage du coronavirus fournis par la Chine avaient un taux
d'erreur de 80%.
Le Ministère tchèque de l'intérieur a déboursé 2,1 millions
de dollars pour ces kits.
« La triste vérité
est que dans tous les domaines - santé, commerce, taux de change ou répression
interne - la Chine bafoue les règles normales de comportement.
Pendant trop longtemps, les nations se sont couchées devant
la Chine dans le vain espoir de remporter des marchés.
Mais sitôt sortis de cette terrible pandémie, il deviendra
impératif de repenser cette relation pour l'établir sur une base plus
équilibrée et plus honnête. » - Iain Duncan Smith, ancien chef du Parti
conservateur britannique.
Un nombre croissant
de pays européens constatent que les millions d'équipements médicaux qu'ils
achètent en Chine ou que la Chine leur envoie pour vaincre la pandémie sont
défectueux et inutilisables.
Alors que le coronavirus prolifère en Europe, nombre de pays
réalisent que les millions d'équipements médicaux qu'ils ont achetés en Chine
pour vaincre la pandémie – ou qu'ils ont reçus de la Chine en cadeau –sont
défectueux et inutilisables.
Ces révélations battent en brèche la campagne de relations
publiques du président chinois Xi Jinping et du Parti communiste qui tentent
actuellement de donner à la Chine une image de superpuissance humanitaire.
Le 28 mars, les
Pays-Bas ont été contraints de rappeler 1,3 million de masques de protection
KN95 achetés en Chine.
Ces masques KN95 chinois qui se présentent comme une
alternative au N95 américain, plus cher, ne répondaient pas aux normes de
sécurité minimales requises pour le personnel médical.
Ils ne tiennent pas aussi bien que le N95 sur le visage et
exposent les soignants au risque du coronavirus.
Le masque N95 fait actuellement défaut dans le monde entier.
Plus de 500 000
masques KN95 avaient déjà été distribués aux hôpitaux néerlandais avant le
rappel.
« Dès réception, j'ai immédiatement rejetés ces masques », a
déclaré un employé de l'hôpital à la chaîne de télévision publique néerlandaise
NOS.
« Si ces masques ne se fixent pas correctement, alors les
particules virales passent. Nous ne pouvons pas les utiliser. Ils ne sont pas
sûrs pour notre équipe de soignants. »
Dans une déclaration écrite, le ministère néerlandais de la
Santé a expliqué :
« Une commande faite à un fabricant chinois a été
partiellement livrée samedi dernier.
Il s'agissait de masques avec un certificat de qualité KN95.
Une inspection a révélé que cet envoi n'était pas conforme à nos normes de
qualité.
Une partie de ces masques a déjà été livrée à des
établissements de soins ; mais le reste de la cargaison a été retenu et ne sera
pas distribué.
« Une deuxième vérification a confirmé que les masques ne
répondaient pas à nos norme de qualité.
Nous avons alors décidé de ne pas utiliser le contenu de
cette cargaison.
Les prochaines
commandes feront l'objet de vérifications rigoureuses. »
Le 17 mars, le NRC Handelsblad a rapporté que la réserve de
masques des Pays-Bas n'allait pas au-delà de quelques jours :
« Tous nos espoirs reposent sur l'avion-cargo en provenance
de Chine de mercredi prochain ».
La faible qualité des
masques livrés par la Chine a bouleversé les Pays-Bas.
Un responsable de la communication d'un hôpital d'Eindhoven
a déclaré que les fournisseurs chinois commercialisaient « un tas de déchets
... à prix d'or ».
Le 26 mars, en
Espagne, le ministère de la Santé a révélé que les 640 000 tests de dépistage
du coronavirus achetés à la Shenzhen Bioeasy Biotechnology Company, dans la
province du Guangdong, avaient un taux de détection inférieur à 30%.
Le 2 avril, le journal El Mundo a rapporté que Bioeasy avait
menti au gouvernement espagnol sur la précision de ses tests.
Les documents de présentation des tests de Bioeasy vantaient
d'un taux de détection supérieur à 92%.
Le 2 avril également, le gouvernement espagnol a révélé
qu'un million de tests de dépistage arrivés de Chine le 30 mars s'étaient
avérés inutilisables.
Chaque test fournissait un diagnostic au bout de cinq à six
jours, ce qui le rendait parfaitement inutilisable en période de pandémie.
Le 25 mars, le gouvernement espagnol a annoncé qu'il avait
acheté pour 432 millions d'euros de fournitures médicales à la Chine et qu'il
avait dû régler à la commande pour obtenir d'être livré.
Le ministre espagnol de la Santé, Salvador Illa, a expliqué
:
« Nous avons acheté et payé 550 millions de masques qui
seront livrés au cours des huit prochaines semaines.
Onze millions de gants arriveront dans les cinq prochaines
semaines.
Quant aux 5,5 millions de tests de dépistage rapide qui ont
été commandés, ils arriveront en mars et avril.
De plus, 950 respirateurs ont été achetés et seront livrés
d'ici avril à juin. Nous prévoyons des achats plus massifs encore ».
Le gouvernement espagnol n'a pas dit ce qu'il comptait faire
pour garantir la qualité des prochains arrivages, ni les compensations qu'il
tenterait d'obtenir si la qualité des produits chinois laissait à nouveau à
désirer.
Le 28 mars, le
gouvernement français qui ne dispose apparemment que de quelques semaines de
réserve pour ses fournitures médicales, a annoncé qu'il avait commandé plus
d'un milliard de masques en Chine.
On ne sait si les problèmes de contrôle-qualité des autres
pays européens vont affecter le programme d'achat de la France.
D'autres pays - en Europe et au-delà - ont également
critiqué la qualité des fournitures médicales chinoises :
Slovaquie. Le 1er
avril, le Premier ministre Igor Matovič a déclaré que plus d'un million de
tests de dépistage du coronavirus achetés en Chine contre un paiement en
espèces de 15 millions d'euros étaient inefficaces et incapables de détecter le
COVID-19.
« Nous avons une tonne de tests que nous ne pouvons utiliser
», a-t-il déclaré.
« Ils devraient tous être jetés directement dans le Danube
».
La Chine a accusé le personnel médical slovaque de ne pas
savoir utiliser les tests.
Malaisie.
Le 28 mars, la Chine a fait cadeau à la Malaisie de kits de
dépistage, de masques médicaux, de masques chirurgicaux et d'autres équipements
de protection individuelle.
Un haut fonctionnaire du ministère de la Santé, Noor Hisham
Abdullah, a déclaré que les tests de dépistage allaient être vérifiés parce que
les précédents matériels s'étaient avérés défectueux:
« Les derniers arrivés sont d'une marque différente.
Ils ont l'imprimatur de la FDA (Food and drug
administration) contrairement aux produits initialement livrés.
Mais nous allons quand même le vérifier.
L'ambassadeur chinois m'a assuré que le nouveau test était
plus précis que celui que nous avons reçu précédemment ». Abdullah avait
précédemment déclaré que la précision des tests chinois n'était « pas très
bonne ».
Turquie.
Le 27 mars, le ministre de la Santé, Fahrettin Koca, a
déclaré que nombre de tests de dépistage du coronavirus fabriqués en Chine «
n'avaient pas donné satisfaction ».
Le professeur Ateş Kara, membre du groupe de travail sur les
coronavirus au ministère de la Santé, a ajouté que les tests de dépistage
avaient un degré de précision de 30 à 35% :
« Nous les avons essayés. Ils ne fonctionnent pas.
L'Espagne a fait une énorme erreur en les utilisant. »
République tchèque.
Le 23 mars, le site d'information tchèque iRozhlas a
rapporté que les 300 000 test de dépistage fournis par la Chine avaient un taux
d'erreur de 80%.
Le Ministère de l'intérieur tchèque a payé ces tests 2,1
millions de dollars.
Le 15 mars, les médias tchèques ont révélé que les
fournisseurs chinois avaient escroqué le gouvernement tchèque et qu'une
commande de cinq millions de masques de protection payés d'avance ne serait
vraisemblablement pas honorée le 16 mars.
Le 30 mars, la Chine a supplié les pays européens de ne pas
« politiser » le mécontentement qui a surgi de la faible qualité des produits
médicaux achetés en Chine.
« Les problèmes doivent être posés et résolus sur une base
factuelle et non en fonction d'interprétations politiques », a déclaré la
porte-parole du ministère des Affaires étrangères Hua Chunying.
Mais le 1er avril, le gouvernement chinois a changé
d'attitude et a annoncé qu'il allait renforcer la surveillance.
Les douanes n'autoriseront l'exportation de tests de
dépistage que s'ils ont été dotés d'un certificat de la National Medical
Products Administration (NMPA).
Le géant chinois des télécommunications Huawei a annoncé de
son côté qu'il cesserait ses dons de masques aux pays européens compte tenu des
commentaires désobligeants du chef de la politique étrangère de l'UE, Josep
Borrell.
Le 24 mars, Borrell a écrit sur un blog que la Chine mettait
en place une « politique de la générosité » et engageait une « bataille
mondiale des narratifs ».
Le 26 mars, un responsable de Huawei a déclaré au service
d'information bruxellois Euractiv qu'en raison des commentaires de Borrell, la
société mettrait fin à son programme de dons car elle ne voulait pas être
impliquée dans un jeu de pouvoir géopolitique entre les États-Unis et la Chine.
Le 28 mars, Huawei s'est offert un encart publicitaire sur
Politico Europe. Le représentant en chef de Huawei auprès de l'UE, Abraham Liu,
a écrit :
« Que les choses soient claires - nous n'avons pas agi dans
un but publicitaire ou afin d'obtenir une faveur dans un quelconque pays.
Nous avons agi sans faire de publicité.
Contrairement à ce que certains ont suggéré, notre aide n'a
jamais été conditionnelle et ne relève d'aucune stratégie commerciale ou
géopolitique.
Nous sommes une entreprise privée.
Nous essayons d'aider les gens au mieux de nos capacités.
C'est tout. Il n'y a pas d'agenda caché. Nous n'attendons
rien en retour. »
Le 30 mars, la BBC a écrit que Huawei agissait comme si rien
n'avait vraiment changé depuis le début de la crise des coronavirus :
« Le groupe joue peut être au naïf.
Certes, rien n'a vraiment changé pour tout ce qui touche aux
problèmes techniques et de sécurité des équipement Huawei, mais le climat
politique lui, s'est en revanche terriblement tendu.
« Un article dans le Mail on Sunday paru ce week-end
indiquait qu'à Downing Street on estimait que la Chine allait devoir « rendre
des comptes » de sa gestion du coronavirus.
« La position des députés qui affirment qu'aucune entreprise
chinoise ne devrait être autorisée à jouer un rôle dans les infrastructures
vitales du Royaume-Uni pourrait bien en sortir renforcée. »
Le 29 mars, le quotidien britannique Daily Mail a rapporté
que la position du Premier ministre britannique Boris Johnson et de ses alliés
au Parlement avait « viré » sur la Chine à cause du coronavirus:
« Les ministres et les hauts responsables de Downing Street
ont déclaré que l'État communiste devait « rendre des comptes » sur sa gestion
de l'épidémie et qu'il encourait le risque de devenir un « État paria ».
« Ils sont furieux de
la campagne de désinformation de la Chine, de sa tentative d'exploiter la
pandémie à des fins économiques et des atroces violations des droits des
animaux qui selon les experts seraient à l'origine de l'épidémie. »
Le 28 janvier, au grand dam des États-Unis, Johnson avait
accordé à Huawei un rôle dans la mise en place des réseaux mobiles 5G de
nouvelle génération.
La volonté du président américain d'exclure la société de
télécoms chinoise s'explique par le fait que la 5G peut être utilisée à des
fins d'espionnage.
Le Financial Times, basé à Londres, a rapporté que le
président américain Donald J. Trump avait « explosé de fureur » contre Johnson
à l'occasion d'un appel téléphonique sur le sujet.
Une partie du cabinet du premier ministre et nombre d'élus
au Parlement font désormais pression pour que Johnson revienne sur sa décision.
Après que des responsables chinois aient accusé les
États-Unis et l'Italie d'avoir déclenché la pandémie de coronavirus, le Daily
Mail a cité une source du gouvernement britannique qui disait :
« Ils mènent une infecte campagne de désinformation et c'est
inacceptable. Ils [le gouvernement chinois] savent qu'ils se sont trompés et au
lieu d'assumer, ils propagent des mensonges. »
Le journal a poursuivi :
« Les conseillers scientifiques de M. Johnson l'ont informé
que les statistiques officielles chinoises pourraient avoir « minimisé (le
nombre de cas de coronavirus) par un facteur de 15 à 40 ».
Et le numéro 10
(résidence du premier ministre) estime que la Chine cherche à renforcer son
pouvoir économique pendant la pandémie avec des « aides prédatrices » en
direction de tous les pays du monde.
« Un examen majeur de la politique étrangère britannique a
été suspendu en raison de l'épidémie de Covid-19 et ne sera sans doute pas
réactivé tant que durera l'épidémie.
Une source gouvernementale proche de cette procédure de
révision a déclaré :
« La planche à dessin diplomatique n'est pas abandonnée,
loin de là. Dire que nous allons reconsidérer la question est un euphémisme ».
« Une autre source a déclaré : « Il faudra faire les comptes
à la fin ». Un autre encore a ajouté : « La colère est générale ».
« Un haut ministre du Cabinet a déclaré :
« Nous ne pouvons pas rester les bras croisés, accepter que
le secret qui structure l'État chinois ruine l'économie mondiale, puis revenir
aux relations d'avant comme si de rien n'était.
Nous autorisons des entreprises comme Huawei non seulement
jouer un rôle dans notre économie, mais aussi à devenir des éléments clés de
notre infrastructure. »
Dans The Mail on Sunday du 29 mars, l'ancien chef du Parti
conservateur Iain Duncan Smith a écrit :
« Toutes les
questions peuvent et doivent être discutées, sauf une semble-t-il : nos
relations futures avec la Chine.
« Dès qu'il est question de la Chine, les gens se tortillent
comme s'ils étaient mal assis et secouent la tête.
Il me semble pourtant vital de discuter de la façon dont
nous sommes devenus dépendants de cet État totalitaire.
« La Chine est un
pays qui se fixe d'impitoyables objectifs stratégiques internes et externes
sans se poser la question des droits de l'homme. Notre précipitation à faire
des affaires avec la Chine a balayés nos scrupules sur le sujet.
« Vous rappelez-vous comment George Osborne [Chancelier de
l'Échiquier dans le gouvernement du Premier ministre David Cameron de 2010 à
2016] a fait de nos relations avec la Chine un axe majeur de la politique du
gouvernement britannique ?
Les ministres
paraissaient si déterminés à accroître les échanges qu'ils étaient prêts à
tout.
« On me dit même qu'en privé, ce tournant a été appelé le «
Kow-Tow Project » - un mot que le dictionnaire Collins définit ainsi : « être
servile ou obséquieux ».
« Nous n'étions pas
les seuls. D'innombrables chefs d'Etat ces dernières années ont eux aussi mis
de côté le comportement effroyable de la Chine en matière de droits de l'homme
afin de conclure des accords commerciaux avec Pékin ...
« Grâce au Kow-Tow Project, le Royaume-Uni enregistre un
déficit commercial annuel avec la Chine de 22,1 milliards de livres sterling
(24,9 milliards d'euros).
Et nous ne sommes pas les seuls à être en dette avec Pékin.
« L'excédent
commercial de la Chine sur le reste du monde est de 339 milliards de livres
sterling (408 milliards d'euros).
Pire, des secteurs
clés entiers de la production occidentale sont allés s'installer en Chine ...
« La triste vérité est que dans tous les domaines - santé,
commerce, manipulation des taux de change ou répression interne - la Chine
bafoue les règles normales de comportement.
Pendant trop longtemps, les nations se sont couchées devant
la Chine dans le vain espoir de passer des accords et de remporter des marchés.
Mais sitôt sortis de cette terrible pandémie, il deviendra impératif
de repenser cette relation pour l'établir sur une base plus équilibrée et plus
honnête. »
Soeren Kern
est Senior Fellow du Gatestone Institute de New York.
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