mercredi 18 mars 2020

Aveux d’Agnès BUZYN

 UNE DÉFAILLANCE CRIMINELLE DE L’ÉTAT MACRON ?
Par Régis de Castelnau – 17/03/2020.

« On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade » vient de nous dire la pauvre Agnès Buzyn en parlant des élections municipales, entre ces sanglots dont elle n’est pas avare.

Ces aveux formulés dans le journal le Monde et selon lesquels le plus haut sommet de l’État savait parfaitement la catastrophe qui se profilait sont assez terrifiants.
« Quand j’ai quitté le ministère, assure-t-elle, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous.
Je suis partie en sachant que les élections n’auraient pas lieu. »


Bien sûr, c’est une pure et simple désertion qu’elle a commise et qu’elle reconnaît aujourd’hui en essayant assez lâchement de s’en défausser.

Mais de cela elle se débrouillera avec sa conscience sur laquelle pèsera une partie de ces morts qui vont tomber, emportés par le virus, et dont on sait parfaitement qu’ils vont se compter par milliers.
Dormez bien Madame Buzyn, si vous le pouvez.

Mais il y a plus grave, beaucoup plus grave, on peut déduire de ses propos le caractère criminel du comportement des décideurs publics dont c’était la responsabilité de prendre toutes les mesures permettant d’affronter la catastrophe et d’éviter une hécatombe.

Que nous dit-elle en effet ? :
« Je pense que j’ai vu la première ce qui se passait en Chine : le 20 décembre, un blog anglophone détaillait des pneumopathies étranges.
J’ai alerté le directeur général de la santé.
Le 11 janvier, j’ai envoyé un message au président sur la situation.
Le 30 janvier, j’ai averti Edouard Philippe que les élections ne pourraient sans doute pas se tenir.
Je rongeais mon frein. »

Donc, dès la fin janvier il était clair que prévenu par la Ministre de la Santé de la République Emmanuel Macron savait à quoi il fallait s’attendre, son premier ministre aussi ainsi que le directeur général de la santé.
Malgré cela, le président de la république paradait le 7 mars dans les rues de Paris pour inciter les parisiens à continuer à aller au théâtre !

Tous ceux, professeurs de médecine, spécialistes, chercheurs qui sonnaient l’alarme se faisaient insulter par les serviteurs du pouvoir, de Jean-Michel Apathie à Christophe Barbier en passant par l’ineffable Michel Cymes et bien sûr l’inévitable Sibeth Ndiaye.
L’incompétence à la direction d’un État de toute cette équipe arrivée au pouvoir par surprise en 2017 n’est plus à démontrer, mais aujourd’hui si l’on en croit Buzyn ce n’est pas de cela qu’il s’agit.

Si ces faits sont établis, si Madame Buzyn dit la vérité, tout cela engage la responsabilité pénale de tous ces décideurs publics.

Que nous dit le code pénal, celui-là même utilisé dans l’affaire du sang contaminé ?


 « Le fait de causer, dans les conditions et selon les distinctions prévues à l’article 121-3, par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement, la mort d’autrui constitue un homicide involontaire puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.

En cas de violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement, les peines encourues sont portées à cinq ans d’emprisonnement et à 75 000 euros d’amende. »


« Il y a également délit, lorsque la loi le prévoit, en cas de faute d’imprudence, de négligence ou de manquement à une obligation de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement, s’il est établi que l’auteur des faits n’a pas accompli les diligences normales compte tenu, le cas échéant, de la nature de ses missions ou de ses fonctions, de ses compétences ainsi que du pouvoir et des moyens dont il disposait.

Dans le cas prévu par l’alinéa qui précède, les personnes physiques qui n’ont pas causé directement le dommage, mais qui ont créé ou contribué à créer la situation qui a permis la réalisation du dommage ou qui n’ont pas pris les mesures permettant de l’éviter, sont responsables pénalement s’il est établi qu’elles ont, soit violé de façon manifestement délibérée une obligation particulière de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement, soit commis une faute caractérisée et qui exposait autrui à un risque d’une particulière gravité qu’elles ne pouvaient ignorer. »

Ces deux textes, fruit d’une élaboration particulière dans les années 90 pour justement bien définir le périmètre de la responsabilité personnelle en matière d’homicide et de coups et blessures involontaires, méritent un éclairage.

Dans ce domaine, la France applique depuis toujours ce que l’on appelle :
 « la théorie de l’équivalence des conditions » qui veut que tous ceux qui ont commis le dommage ou CONTRIBUÉ à sa réalisation sont pénalement responsables.
C’est ce que l’on appelle les « auteurs directs » et les « auteurs indirects ».

On prendra un exemple un peu éloigné de notre sujet mais qui éclaire la problématique.
L’automobiliste qui renverse un cycliste et le tue est l’auteur direct de l’infraction de l’article 221–6 par défaut de maîtrise de son véhicule.
Mais, si la manœuvre mortelle a aussi été causée en raison d’une voirie défectueuse non signalée à cet endroit, les responsables de celle-ci seront également poursuivis.

Bien évidemment, l’auteur principal et direct des morts de la pandémie est bien le coronavirus.
Mais il existe aussi comme vient de l’avouer Agnès Buzyn des auteurs indirects dont la culpabilité si elle est établie serait accablante.

Le chef de l’État, le Premier ministre, la ministre de la santé, le directeur général de la santé, savaient donc à quoi s’en tenir dès janvier ?
Alors manifestement, n’ayant pas pris les mesures afin de l’éviter alors qu’elles étaient de leur compétence, en n’appliquant pas les « diligences normales » qu’exigeaient leurs responsabilités, ils ont contribué à créer la situation d’une catastrophe aggravée.

Et en s’abstenant d’agir, ils ont commis une faute pénale caractérisée en exposant autrui « un risque d’une particulière gravité qu’ils ne pouvaient ignorer ».

Par conséquent, compte tenu de l’ampleur de tout ceci, comme cela avait été le cas pour l’affaire du sang contaminé, il est indispensable que la Cour de Justice de la République soit saisie d’une procédure dirigée contre les ministres pour dire si leur défaillance est établie ainsi que le prétend Agnès Buzyn et prononcer à leur encontre les sanctions à la mesure du dommage subi.

Le juge judiciaire de droit commun doit l’être pour les fonctionnaires qui n’ont pas fait leur devoir comme cela avait été également le cas dans l’affaire du sang contaminé.

Emmanuel Macron quant à lui ne risque rien.
Avec ses propres pouvoirs et un Parlement à sa botte, celui qui pouvait tout est protégé par son immunité.

Reste le déshonneur.

Régis de Castelnau

https://www.vududroit.com/2020/03/__trashed-2/?fbclid=IwAR0JlMpHmwSRvn5ec1GN2EAEAvAGDCMErrKvUNtKYW97QEEz7-YyXpcFcBg

lundi 16 mars 2020

1957

100.000 morts en France
 Par latribune.fr - 29/10/2009.

Il y a 63 ans presque jour pour jour, la France était touchée par une vague de grippe sans précédent.

Un Français sur cinq a la grippe. Les hôpitaux sont submergés.
 Les médecins doivent travailler jour et nuit.
La majorité des victimes sont des adolescents. »
Scénario catastrophe la grippe A ?
Non, informations parues dans « Le Journal du dimanche », daté du 13 octobre? 1957.
Neuf millions de Français contractent la maladie.


Appelée « grippe asiatique », elle restera dans les annales comme la première pandémie grippale de l'ère moderne.
Aujourd'hui oubliée de tous, y compris de ceux qui l'ont vécue, elle fit 2 à 3 millions de morts dans le monde, dont 100.000 en France.

Traitement épidémique dans un hôpital de Suède (photo prise en 1957).
Scanpix — dn.se

Vingt à trente fois plus qu'une grippe saisonnière classique.

Parti de Chine en février d'où son nom le virus mortel parcourt alors Hong Kong, Taiwan, Singapour et Bornéo, atteint ensuite l'Australie et l'Amérique du Nord avant de frapper l'Europe au début de l'été, en même temps que l'Afrique et l'Amérique.

En décembre 1918, à Seattle, les forces de l'ordre sont équipées de masques.• Crédits : Domaine public

« La propagation a beau être moins rapide que celle du H1N1 aujourd'hui, elle se fait très vite : il faut six mois au virus pour boucler son tour du monde », remarque le virologue Claude Hannoun.

L'été, peu propice au développement des virus grippaux, se passe sereinement. Mais les choses s'emballent à la rentrée.

« Il est intéressant d'observer l'évolution des médias de l'époque », note Luc Hessel, directeur des affaires médicales et publiques chez Sanofi-Pasteur MSD, spécialiste des politiques de vaccination.
En juin 1957, le secrétariat d'État à la Santé publique affirme que « l'épidémie de grippe asiatique ne justifie pas d'inquiétude particulière ».

La presse se veut donc rassurante. « La maladie n'a rien d'alarmant jusqu'à présent », assure « Le Figaro ».
Les victimes signalées à l'étranger ? 100.000 cas aux États-Unis, cinq enfants victimes de la maladie au Royaume-Uni ? n'émeuvent guère.

Mais, dès la rentrée scolaire, le ton change.

Fin septembre, « Le Figaro » donne la parole au Dr Peretti. Ce conseiller municipal parisien souhaite « renvoyer à une date ultérieure la rentrée scolaire, l'école étant un foyer de contamination par excellence ».
 Il ne sera guère écouté.

Soixante ans après la mort de Pasteur, on ne doute pas des pouvoirs de la médecine.
 À l'époque, les antibiotiques sont présentés comme une riposte très efficace aux surinfections bactériennes, complications classiques de la grippe.

Le professeur Étienne Chabrol explique dans « Le Figaro » du 9 octobre que « la riposte par les antibiotiques nous trouve mieux armés qu'à l'époque de la grippe espagnole ».
 Mais le nouveau virus se caractérise par une forte contagiosité.

« Trouvant devant lui une population dépourvue d'immunité préalable, il atteint un grand nombre de sujets à l'exception de ceux âgés de plus de 70 ans, qui semblaient plus résistants [on comprendra plus tard que ces derniers possèdent la mémoire immunitaire d'un virus similaire, datant vraisemblablement de 1889-1890, Ndlr].

Édition du 12 janvier 1890 du magazine satirique parisien Le Grelot, qui dépeint une malheureuse victime de la grippe renversée par un défilé de médecins, droguistes, squelettes musiciens et danseuses représentant la quinine et l'antipyrine - http://wellcomeimages.org/indexplus/obf_images/cf/85/07e5093703d1a44724afcc4ec11d.jpg Gallery:

Les nombreux cas sévères étaient des pneumonies virales primitives, sans complications bactériennes, mais une maladie chronique sous-jacente était souvent présente.
Le virus était également grave pour la femme enceinte au cours du troisième trimestre de grossesse », rapportent Pierre Saliou et deux autres experts dans leur ouvrage « la Grippe en face ».

« Deux caractéristiques distinguent la pandémie de la simple épidémie : une vaste extension géographique et un virus nouveau face à laquelle la population est en majorité naïve, c'est-à-dire dépourvue d'anticorps », ajoute l'historien de la santé Patrick Zylberman.
Les scientifiques, pourtant, s'accrochent à une autre découverte de l'après-guerre : le vaccin.

"Die Familie". Egon Schiele a peint ce tableau quelques jours avant sa mort, juste après celle de son épouse Édith, enceinte de six mois. La grippe espagnole s'était répandue dans tout Vienne...

 « Dix ans plus tôt, en 1947, on a isolé la première souche du virus à l'Institut Pasteur, premier laboratoire français jamais consacré aux recherches sur la grippe », indique Claude Hannoun.
« Mais les méthodes restent très artisanales et le processus, semi-industriel.
Deux laboratoires, Pasteur et Mérieux, possèdent des vaccins à peu près équivalents.

Pourtant, il n'y a pas de politique de vaccination : on administre le vaccin à quelques dizaines de milliers de personnes, surtout âgées. »
Soit, justement, la population la mieux immunisée.

De plus, « les vaccins contre la grippe sont moins efficaces que ceux contre la polio, la rougeole, les oreillons ou la variole, soit parce que le virus de la grippe est très instable, soit parce que les vaccins eux-mêmes ne sont pas bien adaptés », rapporte Patrick Zylberman.

Pendant ce temps, la pandémie poursuit son avancée dans l'Hexagone.
Le pic survient à l'automne 1957.

Présente dans le Nord et l'Est (Moselle), la vague grippale s'intensifie brusquement dans la seconde quinzaine d'octobre, entraînant son lot de désorganisations.

« L'offensive de la grippe se développe », titre alors « Le Journal du dimanche » du 13 octobre, mentionnant pêle-mêle les « administrations fonctionnant au ralenti » et les « usines à demi-effectifs ».

Quelques jours après la rentrée scolaire à l'époque, elle a lieu début octobre ?, 30 % des écoliers français sont grippés.

Le traitement médiatique reste parfois bon enfant : dans « France-Soir », un pharmacien de la capitale estime qu'« au fond, les Parisiens sont contents de l'avoir eux aussi », cette grippe.
Mais la tension monte.

Dans les pharmacies, « les malades imaginaires épuisent les stocks de médicaments » (principalement aspirine et vitamine C) note « Le JDD ».

Le 14 octobre, « Le Figaro » signale « l'ouverture prochaine de centres de vaccination » à Paris.
L'Institut Pasteur annonce que « le vaccin sera délivré avant dix jours aux populations prioritaires », en l'occurrence les médecins et les pharmaciens.

La réalité sera tout autre. « Il n'y a pas assez de doses vaccinales et elles arrivent trop tard.
La moitié d'entre elles ne seront disponibles qu'après le pic de l'épidémie », indique Patrick Zylberman.

Dans l'opinion, l'agacement est à son comble.

« Le ministère de la Santé a-t-il du vaccin contre la grippe ? » s'interroge « Le Figaro » le 25 octobre, qui assène : « Nous sommes en pleine épidémie de grippe asiatique et personne ou presque n'a été vacciné. »

En fait, la complexité du virus a eu raison du savoir de l'époque.
« La pandémie de 1957 est un mauvais coup pour les scientifiques ! » plaisante Claude Hannoun.

Le virus est radicalement différent de ses prédécesseurs, et notamment de la fameuse « grippe espagnole », un H1N1.
Or le virus de 1957 est un H2N2 Les chercheurs le comprendront trop tard.

« Le vaccin ne fonctionnait pas car il n'était tout simplement pas adapté au nouveau virus.
Un peu comme si, aujourd'hui, on se vaccinait avec le vaccin contre la grippe saisonnière en pensant se protéger du H1N1 », explique Claude Hannoun.

Fin octobre, la chose semble entendue : « L'Institut Pasteur ne disposera que d'une quantité absolument négligeable de vaccins », tranche « Le Monde » du 27-28 octobre, qui souligne que les médecins et les techniciens de Pasteur ont réagi avec « bon sens » : « Ils ont décidé de ne point se faire vacciner ! »

Sans vaccin, ni médicament miracle, la première pandémie moderne s'éteint? naturellement.
« Les vagues de pandémies finissent toujours par s'atténuer spontanément », souligne Luc Hessel.

« Les répliques ont été de moins en moins importantes d'année en année, au fur et à mesure que l'immunité augmentait dans la population.

On estime qu'à l'hiver 1957-1958, 20 % des Français ont été malades, donc immunisés, auxquels il convient d'ajouter 5 % de porteurs sains qui ont attrapé le virus sans le savoir. Petit à petit, celui-ci est devenu saisonnier », note Claude Hannoun.

« Le virus de la grippe est un virus voyou : il s'échappe en mutant de manière marginale, par un phénomène de dérive génétique, indique Luc Hessel.
Un peu comme s'il changeait de manteau chaque hiver? »

Durant l'hiver 1957-1958, ce changement de garde-robe aura fait 9 millions de malades et 100.000 morts en France.

Il faudra attendre près de dix ans et la seconde pandémie grippale mondiale de l'ère moderne pour que ce virus H2N2 soit supplanté par un troisième, le H3N2.

La pandémie de 1957 est de type H2N2, et non H1N1.
Les scientifiques de l'époque le comprendront trop tard pour élaborer un vaccin efficace.
………………….
Pandémie – par Wikipédia

En 1957, la surveillance mondiale des virus grippaux était encore peu développée (25 centres nationaux en 1952) Cependant, peu après la reconnaissance d'un début d'épidémie sévère de grippe, dans les provinces du Guizhou et du Yunnan, un nouveau virus est identifié par les chercheurs des laboratoires de Melbourne, Londres et Washington.
C'est la première pandémie de grippe à être suivie en temps réel par des laboratoires de virologie.

L'épidémie s'étend à Singapour en février 1957, pour atteindre Hong Kong en avril avec 250 000 malades en peu de temps.

Elle touche les États-Unis en juin, provoquant environ 69 800 décès.
Le virus suit les routes terrestres et maritimes et gagne la totalité du monde en six mois.

À l'exception des personnes âgées de plus de 70 ans, la population mondiale n'avait aucune immunité contre ce virus.
 Il fut démontré que le virus seul, sans surinfection bactérienne, pouvait être mortel par pneumonie et œdème pulmonaire.
Les sujets les plus à risques furent les patients cardiaques et les femmes enceintes au troisième trimestre de grossesse.

Une étude sur des cas hospitalisés confirmés montre le large spectre de gravité des cas, qui va d'une fièvre de 3 jours sans complications, jusqu'à la pneumonie mortelle.
Les virus isolés des poumons des patients décédés n'ont montré aucune différence discernable avec ceux isolés de la gorge des cas bénins.

Les estimations de décès dans le monde entier par cette pandémie sont très variables en fonction de la source, allant de 1 à 4 millions.
L’OMS les estime à 2 millions.

En France, elle tua 100 000 personnes et contamina 9 millions d'individus.

Type du virus
Le virus pandémique de 1957 est rapidement reconnu comme un virus grippal de type A par des tests immunologiques (test de fixation du complément), cependant ces tests montrent aussi que les antigènes (hémaglutinines et neuraminidases) étaient différents de ceux déjà connus chez les humains.

Il fut démontré par la suite que le virus grippal de 1957 était du sous-type A (H2N2). Ces nouveaux virus sont des réassortants, combinant 5 segments de la souche H1N1 avec 3 segments d'un virus grippal aviaire.
La grippe aurait trouvé son origine en Chine par une mutation du virus provenant des canards sauvages, se combinant avec une souche humaine de grippe.

Le nouveau virus A (H2N2) remplace le précédent virus de type A (H1N1) qui disparaît alors pour réapparaître en 1977.

Conséquences

La pandémie de 1957 a été l'occasion d'observer la réponse immunitaire collective (niveaux d'anticorps) à des vaccinations antigrippales dans les années 1958-1960, et aussi d'observer l'évolution de l'immunité naturelle de diverses populations.
Ces études montrent qu'au cours des trois années post-pandémiques, l'incidence des cas cliniques décroit, ce qui peut être attribué soit à l'augmentation du niveau d'anticorps, soit à une baisse de virulence du virus.

La pandémie de 1957 a permis de reconnaître la valeur d'un réseau de surveillance, basé sur des laboratoires de référence ou de recherches hautement qualifiés.
Ce qui a conduit l'OMS à étendre ce réseau à l'échelle mondiale, sur tous les continents, alors qu'il se limitait pour l'essentiel à l'Europe et l'Amérique du nord (21 laboratoires sur 25 en 1952).

Le virus A (H2N2) circule durant onze ans, avant d'être supplanté par un nouveau transfert antigénique en H3N23, qui a entraîné une pandémie moins sévère de 1968 à 1969.
………….
Grippe de 1957 : grosse boulette dans les éprouvettes
Par Julie LASTERADE — 14 avril 2005

C'est une bourde monumentale. «Une très grave erreur de laboratoire, pas anodine du tout», estime Antoine Flahaut directeur du réseau de surveillance de la grippe de l'Inserm. «Extrêmement étonnante et rarissime.»

Le virus de la grippe asiatique, celui qui a fait de 4 à 5 millions de morts en 1957-1958, celui dont on n'est arrivés à se débarrasser qu'en 1968, celui dont l'horizon se limite depuis lors aux éprouvettes de quelques vingtaines de laboratoires dans le monde, vient de se faire offrir un petit tour du globe.
C'est le Collège des pathologistes américains qui lui a payé le billet.

En octobre, il a envoyé des échantillons de H2N2 à 3747 laboratoires de 18 pays différents. Pour tester leurs capacités de détections.  Au risque de remettre en circulation un virus extrêmement dangereux.

En avril 2005, une société américaine privée travaillant pour le compte du College of American Pathologists (en) envoie par erreur des échantillons du virus H2N2 dans de nombreux laboratoires situés aux États-Unis et au Canada, ainsi que dans 61 laboratoires d'Asie, d'Europe (Allemagne, Belgique, France et Italie), d'Amérique latine et du Moyen-Orient.
À la suite de la découverte du premier échantillon au Canada, l'alerte est rapidement lancée par l'OMS et toutes les mesures sont prises pour détruire les souches.

La grippe de 1968 ou grippe de Hong Kong était une pandémie de grippe qui a eu lieu dans le monde entier de l'été 1968 au printemps 1970. Elle a tué environ 1 million de personnes et a été causée par une souche réassortie H3N2 du virus H2N2 de la grippe A.