samedi 5 janvier 2019

Google a transféré près de 20 milliards d'euros

 aux Bermudes en 2017
20 Minutes avec AFP - 04/01/2019.

Google a utilisé des techniques bien connues, profitant de la fiscalité avantageuse du Luxembourg et de l'Irlande, pour optimiser sa situation fiscale...

Le géant américain Google a transféré en 2017 19,9 milliards d’euros des Pays-Bas vers une société écran aux Bermudes.
Cette opération a évité à l’entreprise des milliards de dollars d’impôts, selon des documents officiels cités par le quotidien financier néerlandais FD.

Le siège de Google à Londres, le 1er novembre 2018. — Tolga Akmen / AFP


La pratique n'est pas nouvelle pour Google.
Le quotidien a toutefois noté une augmentation de ces revenus transférés vers ce qui est considéré comme un paradis fiscal.

Des transferts en hausse de quatre milliards de dollars par rapport à 2016.
Ces chiffres sont issus des comptes annuels de la société basée aux Pays-Bas Google Netherlands Holding, déposés à la Chambre de commerce néerlandaise à la fin de l’année 2018.

La technique du sandwich néerlandais

La technique d’optimisation fiscale utilisée, composée du «Double Irish» (le «double Irlandais») et du « Dutch Sandwich » (le « sandwich néerlandais »), consiste à transférer des revenus d’une filiale irlandaise vers une entreprise néerlandaise sans employé, et ensuite vers une boîte aux lettres aux Bermudes possédée par une autre société enregistrée en Irlande.

La société n’a pas tardé à réagir.
« Nous payons toutes les taxes que nous devons et nous conformons aux règles fiscales de tous les pays dans lesquels nous opérons à travers le monde », a indiqué Google dans un communiqué.

« Google, comme d’autres sociétés multinationales, s’acquitte de l’essentiel de ses impôts sur les bénéfices dans son pays d’origine et nous avons réglé un taux d’impôt effectif mondial de 26 % au cours des 10 dernières années », a ajouté le géant américain.

Google, mais aussi Apple, Facebook et Amazon, sont régulièrement accusés de pratiquer l’optimisation fiscale grâce à des montages financiers.

Ces entreprises transfèrent des bénéfices réalisés dans toute l’Union européenne dans un seul Etat membre, comme l’Irlande ou le Luxembourg, où elles bénéficient d’un taux d’imposition avantageux.
  




vendredi 4 janvier 2019

Ulcère de Buruli.

Extrait de Wikipédia.

L'ulcère de Buruli, appelé aussi « mbasu » est la troisième mycobactériose touchant l'homme, après la lèpre et la tuberculose qu'elle dépasse même en termes de prévalence dans certaines régions du Bénin, Ghana et Côte d'Ivoire.

Ulcère de Buruli sur une cheville.

L'OMS l'a classé (en 1998) comme maladie émergente.

Prévalence

C'est une maladie surtout présente dans les régions tropicales, notamment en Afrique centrale et Afrique de l'Ouest (où elle est endémique).
À Kinshasa, on le retrouve surtout dans les quartiers périphériques comme à Kimbanseke, Kingasani, à Malweka, etc.


Arran Reeve, un homme de 24 ans affecté par la lèpre

Description

C'est une infection nécrosante de la peau et des tissus mous accompagnée d'ulcères de grandes tailles, survenant surtout aux membres inférieurs et aux bras.

Étapes que suit une cellule lors de la nécrose.

Le premier symptôme est un nodule, qui évolue souvent en placard et œdème, avant de s'ulcérer, dont en profondeur en pouvant toucher l'os.

Nécrose induite par le venin inoculé par une morsure d'araignée du genre Loxosceles sur la jambe

C'est une source de handicap moteur et d'invalidité importante en Afrique.

Processus

Les destructions tissulaires sont causées par la toxine (mycolactone) produite par une mycobactérie, le Mycobacterium ulcerans décrite pour la première fois en 1897 en Ouganda.

Maladie vectorielle

Les punaises aquatiques sont hôtes et vecteurs du bacille.

Des chercheurs de l'Institut Pasteur et de l'INSERM ont montré en 2006 que la salive de ces punaises lui confère une véritable protection contre le bacille Mycobacterium ulcerans.

Traitement

Il repose essentiellement sur l'excision chirurgicale de l'ulcère3 et la greffe cutanée réparatrice.

Un traitement alternatif consiste en la mise sous antibiotiques, streptomycine et rifampicine, permettant la guérison dans un cas sur deux sans avoir le recours à la chirurgie4.

Plus récemment (2011) un traitement prometteur associant rifampicine et clarithromycine a été testé avec succès par une équipe française au Bénin, soutenue par l'OMS.

L'ulcère de Buruli se traite également par application d'argile de type montmorillonite.





jeudi 3 janvier 2019

Les Illuminés de Bavière

Révolution dite française : fille des Illuminés de Bavière et de la franc-maçonnerie ?

Par la France Pittoresque  - (D’après « Gazette nationale ou Le Moniteur universel » du 6 brumaire an 7 (27 octobre 1798)).

En 1798, Le Moniteur universel, journal de propagande révolutionnaire fondé en 1789, relaie, en les fustigeant, les propos tenus dans un article récemment paru dans la presse anglaise attribuant la paternité de la Révolution dite française à l’ordre des illuminés de Bavière, fondé en Allemagne en 1776 par le professeur de droit Adam Weishaupt et bientôt allié à la franc-maçonnerie pour détruire la monarchie, la religion, et faire vaciller l’ordre social pour instaurer une liberté de façade.


Supplice de Jacques de Molay (dernier maître des Templiers) à Paris en 1314.
Enluminure extraite des Grandes Chroniques de France (vers 1410)

En préambule de cette traduction, Le Moniteur universel explique que depuis quelques années, plusieurs écrivains « ont gravement débité qu’ils [les Illuminés de Bavière] sont des espèces d’enragés, dont le projet est de tuer tous les rois de l’Europe pour venger la mort de Jacques Molay, grand-maître de l’ordre des Templiers, exécuté à Paris il y a 600 (sic) ans, sous le règne de Philippe le Bel. »

Dans les idées de ces écrivains, poursuit Le Moniteur, « les Illuminés qui ne seraient ainsi qu’une filiation de l’ordre des Templiers, doivent toujours avoir des princes parmi eux, leur promettre le souverain pouvoir pour les séduire ; leur permettre d’en approcher très près, mais ne pas souffrir qu’ils s’en emparent »

Adam Weishaupt (1748-1830). Gravure de 1799 de C. K. Mansinger

Selon Le Moniteur, si l’on demandait à l’auteur qui a rédigé l’article dont il donne plus loin la traduction, son opinion sur ce que veulent et peuvent faire les sociétés secrètes, il répondrait que, « la guerre, qu’on peut regarder comme presque inévitable, servira encore les projets des sociétés secrètes, en occupant la majeure partie des forces militaires des souverains ; et les rigueurs de toute espèce, les vexations, les charges que ce fléau entraîne après lui exalteront le mécontentement des peuples, ce dont les Illuminés ne manqueront pas de profiter.

Si l’on veut se convaincre de la puissance de ces sortes d’associations, qu’on lise le rapport fait dans la chambre des communes du parlement d’Irlande sur l’insurrection des Irlandais-Nus ; on verra qu’il existait dans cette contré un véritable gouvernement secret, qui faisait lever à volonté les habitants de l’île ; imposait des contributions, traitait avec les puissances étrangères ; en un mot, rivalisait de pouvoir avec le gouvernement apparent. »

Louis Spach, Frédéric de Dietrich, premier maire de Strasbourg, Strasbourg, 1857 (dessin et gravure de Christophe Guérin).

Le Moniteur universel rapporte que l’on a inséré il y a quelque temps, dans une feuille anglaise, The Kentish gazette, un morceau sur les Illuminés : le journaliste dit l’avoir en sa possession depuis plus de deux ans, et qu’il a été envoyé en Angleterre par un illustre personnage qu’il ne nomme pas, mais qu’il prétend être devenu un objet de persécution et de proscription.

Et Le Moniteur de livrer ensuite la traduction littérale de cette étrange pièce :

« Dans le printemps de l’année 1776, il se forma à Ingolstadt, ville de Bavière célèbre par son université, une société qui dans ses commencements n’était composée que de quelques professeurs de collège et d’étudiants, et semblait être une imitation de l’ordre des francs-maçons, dont il y a plusieurs associations dans d’autres académies d’Allemagne.

Insigne de la société secrète des Illuminés de Bavière,
à l’effigie de la chouette de Minerve

Le fondateur de la société ci-dessus mentionnée, était un nommé Adam Weishaupt, professeur à Ingolstadt, et ses membres furent appelés Illuminés.

« L’objet de cette institution était le renversement de la religion chrétienne et des gouvernements existants, ainsi qu’il paraît par une lettre du professeur Weishaupt, écrite en 1778 à M. Zvvalh, conseiller aulique, un de ses premiers disciples, dans laquelle il s’exprime ainsi :

Vous verrez renaître et s’établir par degrés un nouveau système de morale, d’éducation et de religion ; et si nous continuons comme nous avons commencé, notre pays sera bientôt à nous : le but de notre ordre est la liberté.

Charles Théodore de Bavière, prince-électeur et duc de Bavière. Il approuva l'édit ordonnant la dissolution des Illuminés de Bavière.

« Trois ans s’étaient écoulés avant que l’ordre des Illuminés eût conçu l’idée de s’unir à celui des francs-maçons, ou que celui-ci eût la moindre connaissance d’une semblable intention ; mais dans le mois de novembre 1778, le conseiller Zwahl rencontra l’abbé Marotti à Augsbourg, et se fit expliquer tout les secrets de la maçonnerie, jusqu’à ceux qu’on n’apprend que dans les grades écossais.

Il informa le professeur Weishaupt d’une si importante acquisition, et lui fit sentir la nécessité de joindre leurs efforts pour réunir les deux ordres de manière que les premiers grades de la maçonnerie devinssent comme une école préparatoire, un séminaire de l’ordre des Illuminés ; mais l’exécution de ce plan fut différé par une suite de l’ignorance où ils étaient des véritables règlements ou de l’institution de l’ordre des francs-maçons.

« Enfin ils trouvèrent un homme très propre à servir leur projet.

Cet homme était le baron de Knigge, membre mécontent de l’ordre des Templiers (lequel ordre est supposé avoir donné la première idée de celui des Illuminés).

Adolph Freiherr von Knigge (1752-1796) en 1796. Gravure de Wilhelm Arndt (1750-1813)

Le baron de Knigge, dégoûté des mystères de la maçonnerie, parce qu’ils ne lui avaient pas procuré des lumières et des connaissances utiles pour ses recherches et ses expériences en alchimie, et n’avaient pas répondu à son attente, était très disposé à embrasser tous les nouveaux plans qu’on pourrait lui proposer ; il était aussi très nécessaire aux Illuminés de se servir de ses connaissances en maçonnerie, dont l’ignorance et l’inexpérience de Weishaupt n’avait pu leur donner une véritable idée.

« Les opinions du baron en religion et en morale étaient déjà connues : à une grande énergie et à beaucoup d’activité, il joignait de l’éloquence, de la force dans l’expression et le talent de persuader.

Il alla en Bavière en 1781 ; et après avoir bien médité le plan de la réunion de l’ordre des Illuminés avec celui des francs-maçons dans le quel il s’était fait remarquer par son zèle, il sentit mieux que tout autre la grande importance d’une fusion avec un ordre aussi généralement connu, établi, privilégié et composé du personnel du plus haut rang, comme était celui des francs-maçons.

« Pendant que Knigge était occupé et entièrement absorbé par les soins qu’entraînait l’illustration qu’il voulait donner au nouvel ordre, il éclata contre lui en Bavière, en 1784, une violente persécution.

Sur la découverte qu’on avait fait des abominables principes de plusieurs membres, tels que Zwach, les comtes Constant, Savioli, etc. ils furent démis de leurs emplois, et d’autres se virent obligés de chercher leur sûreté dans la fuite.

Cérémonie d’initiation d’un nouveau membre au sein des Illuminés de Bavière. Gravure de 1879

Weishaupt lui-même quitta Ingolstadt, et après avoir parcouru une grande partie de l’Allemagne, il se fixa à Gothq.
C’est dans ce lieu où, au milieu du XVIe siècle, avait déjà paru un certain Grumbach qui avait cherché les moyens de renverser la constitution de l’Empire Germanique, que Weishaupt trouva un asile ; il y obtint le respectable titre de conseiller aulique et une bonne pension, et y jouit en outre de la faveur du prince.

« En 1788, Bode et un autre membre nouvellement initié entreprirent de faire un voyage apostolique à Paris ; et dans la société ou loge du Contrat-Social, fondée par l’incrédule de Leutre et par le grand-maître de toutes les loges de France, le duc d’Orléans, ils prêchèrent l’évangile des Illuminés, dont l’objet était la destruction de la religion chrétienne et de tous les rangs existants dans la société.

Il n’y a aucun doute que cette doctrine n’ait fait la plus grande impression sur les membres de la loge sus-mentionnée, enthousiastes de la liberté, comme Lafayette, d’Esprémenil, Condorcet, Mirabeau, Fauchet, etc. ; car ils formèrent immédiatement dans cette loge un comité politique, lequel en engendra d’autres dans les loges de Paris, et celles des villes de province.

« La semence de cette doctrine ne pouvait manquer de prendre racine et de fleurir au point où nous l’avons vue en 1789 chez un peuple porté à se croire opprimé, et d’ailleurs assez corrompu pour adopter avec facilité les principes de l’irréligion, et la fausse politique des philosophes.

L’effet de ces principes, si semblables à ceux des Illuminés, a été la destruction de toute religion, et de tous les rangs en France ; en un mot, le renversement du trône et de l’autel qui a suivi immédiatement.

Symbole des Illuminés de Bavière, 1776, avec la chouette de Minerve

« Au moyen de cette association et de cette intimité fraternelle, il était naturel d’attendre que les jacobins de France trouveraient de nombreux adhérents parmi leurs frères d’Allemagne, et malheureusement ils étaient trop fondés à le croire.
Bohmen, Forster, Wadekind, Dorsch, Blau, Matternich, Hoffmann, Stam et un grand nombre d’autre clubistes de Mayence, et membres e cette convention nationale qui a été formée dans cette ville, étaient tous de la loge des Illuminés, ainsi que tous les chefs des clubs établis à Spire, Worms, etc.

« C’était sur l’appui et la coopération de ces frères d’Allemagne, que ceux de France comptaient surtout.
Lametherie a observé judicieusement que l’Allemagne renferme dans son sein une secte connue seulement jusqu’à ce jour sous le nom d’Illuminés, et qu’il y a parmi ses membres ou adhérents des personnes de !a première distinction et même des princes.

« Les Français ne furent point trompés dans l’attente où ils étaient des secours de leurs frères d’Allemagne, pour élever avec plus d’efficacité le temple de l’irréligion et l’anarchie sur les ruines de l’autel et du trône.

Pour parvenir à cette fin, l’on employa, ainsi qu’il a été avancé par Dumourier, trente millions de livres, qui furent répandus dans les clubs étrangers, et qui, distribués par les comités secrets, suffirent pour se faire des créatures de ceux qui n’auraient pu être entraînés par le fanatisme.

Ils suffirent encore à nourrir les auteurs affamés dont on se servit, et à indemniser les libraires des pertes qu’ils éprouvèrent par suite de la suppression de ces productions séditieuses et des procédures commencées contre eux.

« D’après cela il est impossible de nier que la vigilance et l’attention des gouvernements et des magistrats ne soient indispensablement nécessaires pour surveiller les mouvements de ces associations clandestines.

L’indolence et l’indifférence qu’on a montrées si longtemps, ont été appelées par les Illuminés, modération, clémence, tolérance dignes de princes grands et éclairés ; mais ils voulaient amuser ceux qui étaient assez faibles pour craindre les reproches d’intolérance et de tyrannie.
Combien, hélas ! Ont été abusés par ce sophisme.

« Maintenant, Dieu en soit loué, les princes commencent à prévoir le danger qui les menace, et à prendre des mesures pour s’en défendre : jusqu’à présent, celles-ci ont été trop faibles.

On a proposé, il n’y a pas longtemps, à la diète de Ratisbonne d’abolir toutes les sociétés secrètes ; mais la pluralité des suffrages a restreint la suppression de l’Ordre des étudiants ; ce qui est une nouvelle victoire pour celui des Illuminés qui se trouve, par ce moyen, tacitement toléré.

Qui ne voit pas dans cela même une profonde et toute puissante influence ?

« Il n’y a que des mesures vigoureuses qui puissent éloigner le danger ; des mesures lentes et insuffisantes indiquent de la faiblesse et encouragent l’ennemi : et jusqu’à ce que ces traîtres envers la religion et l’ordre social, qui se trouvent établis en Europe depuis plusieurs siècles, aient été atteints dans leurs profonds retranchements, et qu’ils en aient été arrachés, nous devons craindre constamment pour notre religion, notre liberté, notre propriété, notre vie, et nous regarder comme dignes du mépris et de la haine de la postérité la plus reculée. »

L’auteur de l’article ajoute la note suivante : « Les principes de cette société ont été recueillis dans la conversation de plusieurs de ses chefs ; ils sont en substance, que l’ordre actuel de la société a été fondé et soutenu par l’erreur et l’imposture ; que nommément la religion chrétienne est un système dont toutes les ressources se trouvent maintenant épuisées, et que le genre humain est parvenu à un degré de lumières qui ne permet pas qu’il soit dupe plus longtemps de cette religion.

Les fondements de l’édifice sont ruinés ; ainsi tout ce qui est élevé dessus doit naturellement tomber bientôt en poudre, et une révolution aura lieu.

Le genre humain reviendra au premier état de nature, état de barbarie ; puis, il passera ensuite à celui de l’adolescence, de la maturité, et enfin à la vieillesse, époque à laquelle nous sommes parvenus.

Enfin ceux-là seront les plus heureux qui, convaincus les premiers de ces principes, voudront se précautionner contre le naufrage général.
…………………..

Texte de : universalis.fr -

Fondé le 1er mai 1776 par Adam Weishaupt (1748-1830), professeur de droit à Ingolstadt en Bavière, l'ordre des illuminés se situe dès son début aux antipodes des différents courants « illuministes » de Martinez Pasqualis, de Saint-Martin, de Swedenborg, de Mesmer, de Cagliostro. Weishaupt, adepte en secret depuis longtemps des philosophes français les plus extrémistes, devenu matérialiste et athée, se trouvait en butte, malgré ses précautions, à la malveillance de ses collègues dans cette université d'Ingolstadt qui était depuis longtemps le bastion principal des Jésuites en Bavière.

Ainsi se comprend son projet : emprunter aux Jésuites leur discipline et cette dissimulation qui, à ses yeux, faisait leur force, pour mieux combattre l'obscurantisme ; enrôler des adeptes en les alléchant par la promesse d'initiations successives à de nombreux grades supérieurs ; faire de chaque initiation l'étape d'une démystification, où l'adepte serait amené à rejeter toujours davantage les croyances religieuses, les préjugés sociaux et les timidités politiques devant la perspective de la grande transformation humaine à laquelle il devait travailler.

Les débuts sont lents et difficiles.
À la fin de 1779, l'ordre ne compte encore que quelques dizaines de membres et n'a pas dépassé les frontières de la Bavière.
Mais, en 1780, l'adhésion du Hanovrien Adolf von Knigge (1752-1796), déiste d'origine protestante et disciple de Rousseau, lui donne un nouvel essor.

Mieux doué que Weishaupt pour élaborer les initiations aux hauts grades et pour mener une propagande, Knigge obtient vite des résultats : à la fin de 1784, l'ordre s'est infiltré dans la franc-maçonnerie, où il dirige ou inspire de nombreuses loges, a largement essaimé hors de Bavière (notamment en Autriche) et compte environ 2 400 membres dont plusieurs personnalités importantes. Le déclin ne va guère tarder pourtant ; Knigge trouve Weishaupt trop sectaire ; Weishaupt juge Knigge encore trop mystique.

À ces discordes s'ajoute la campagne menée contre l'ordre par les rose-croix  [...]







LAOS - Arrestation de sept chrétiens

ASIE/LAOS - Arrestation de sept chrétiens au cours d’une liturgie de Noël
03/01/2019.


 Ainsi que l’a appris l’Agence Fides, le 29 décembre 2018, un groupe de neuf agents de police conduit par le chef de la police du district de Phin, a fait irruption dans une petite église chrétienne du village de Nakanong en province de Savannakhet,
- procédant à l’arrestation de trois responsables de la communauté évangélique locale, Akeo, Kert et Somwang.

L’accusation pesant sur eux est d’avoir organisé une liturgie de prière de Noël sans autorisation.

Ainsi que l’a communiqué à Fides l’ONG Human Rights Watch for Lao Religious Freedom (HRWLRF), les trois responsables de l’église sont détenus au quartier général de la police du district de Phin.

Par la suite, la police est revenue dans l’église de Nakanong et procédé à l’arrestation de quatre autres chrétiens - Boulai, Champee, Agàe et Ayoung.

La police a ensuite démonté l’estrade présente dans le lieu de culte, coupant la ligne électrique, détruisant le système de sonorisation et plaçant sous séquestre trois téléphones portables.

L’ONG HRWLRF exhorte le gouvernement laotien à respecter le droit à la liberté religieuse de son peuple ainsi que les droits garantis par la Constitution du Laos et par la Convention internationale des Nations unies en matière de droits civils et politiques ratifiée par le Laos en 2009 qui confirme le droit individuel à professer librement une religion quelconque.

L’ONG exhorte en outre le gouvernement du Laos à « relâcher immédiatement et sans conditions les sept chrétiens laotiens et à rembourser les dommages causés aux propriétés de l’église ». (PA) (Agence Fides 03/01/2019)


Église Saint-Étienne-du-Mont de Paris

Extrait de Wikipédia –

L'église Saint-Étienne-du-Mont est une église située sur la montagne Sainte-Geneviève, dans le 5e arrondissement de Paris, à proximité du lycée Henri-IV et du Panthéon.

Cliquez sur l'image pour voir le diaporama :
L'abbaye et l'église sur une gravure dans Topographia Galliæ, xviie siècle, bibliothèque Carnegie (Reims).

Remplaçant un édifice du XIIIe siècle, elle est construite à partir de la fin du XVe siècle, et sert de paroisse aux habitants du quartier situé autour de l'abbaye Sainte-Geneviève.
Le chantier, commencé par le chevet et le clocher en 1491, est achevé par la façade en 1624.

The west front of St-Etienne-du-Mont viewed from Place du Pantheon in Paris, France.

En 1790, elle est l'une des 51 paroisses urbaines du diocèse de Paris. Après avoir été brièvement transformée en temple de la Piété filiale sous la Révolution française, elle est rendue à ses fonctions d'église paroissiale en 1801 et n'a pas changé d'affectation depuis.

La procession de la chasse de sainte Geneviève : vitrail de l'église Saint-Étienne-du-Mont réalisé en 1882 ; en arrière-plan, à droite de l'église saint-Étienne, l'ancienne église abbatiale Sainte-Geneviève avant sa destruction (1802).

La châsse de sainte Geneviève, vide de ses reliques depuis la Révolution française, y est conservée. L'église abrite également un orgue dont les origines et le buffet remontent aux années 1630. Elle est la dernière église parisienne où l'on peut encore voir un jubé.

Châsse de sainte Geneviève.

Elle fait l'objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862.

Le martyre de saint Étienne, par Gabriel-Jules Thomas (1863), fronton de la grande porte de l'église.

Les premières églises

L'église Saint-Étienne-du-Mont tire son origine de l'abbaye Sainte-Geneviève, où la sainte éponyme avait été inhumée au VIe siècle.

L'abbaye attirant à elle une foule de laïcs à son service, une chapelle leur est d'abord affectée dans la crypte. Consacrée à la Vierge Marie, puis à Saint Jean apôtre, le lieu s'avère trop exigu pour accueillir tous les fidèles.

Chœur, côté nord.

En 1222, le pape Honorius III autorise la fondation d'une église autonome, qui est consacrée cette fois à saint Étienne, alors saint patron de la cathédrale Saint-Étienne de Paris, l'ancienne cathédrale de Paris qui se trouvait à l'emplacement de Notre-Dame.

Le chœur, légèrement désaxé, caché par le magnifique jubé.

Rapidement, le nouvel édifice est débordé par une population de plus en plus dense : la Sorbonne et de nombreux collèges sont situés sur le territoire de la paroisse.

París. Saint Étienne du Mont.

Il est agrandi en 1328, mais une reconstruction complète devient nécessaire dès le XVe siècle.

Coursive et croisées d'ogives vues de derrière le chœur.

Église Saint-Étienne-du-Mont (clefs de voute) - Paris V

L'église actuelle

Vue du jubé

En 1492, les moines génovéfains font don d'une partie de leurs terres pour la construction de la nouvelle église.

Chœur et jubé.

Celle-ci se déroule en plusieurs étapes, donnant au bâtiment actuel un aspect composite.
Sous la direction de l'architecte Étienne Viguier, l'abside et le clocher sont ébauchés en 1494 ; les deux premières cloches sont fondues en 1500.

Escalier.

Le chœur, d'époque gothique flamboyant, est achevé en 1537 ; l'année suivante, c'est au tour de la charpente d'être posée.

Église Saint-Étienne-du-Mont (vitrail) - Paris V

Le jubé est bâti vers 1530-1535.

 En 1541, Guy, évêque de Mégare, bénit les autels des chapelles du chevet.

Saint-Étienne-du-Mont vue depuis le Panthéon, à droite, la tour Clovis du lycée Henri-IV.

La même année, la paroisse passe des marchés pour les vitraux et les statues auprès d'artisans parisiens.
La nef, d'époque Renaissance, n'est pas voûtée avant 1584.

Vitraux de la chapelle Sainte-Geneviève illustrant les principaux épisodes de la vie de la sainte (Riquier et Steinheil, 1868-1877).

La première pierre de la façade est posée en 1610 par Marguerite de Valois, qui a consenti à cet effet un don personnel de 3000 livres.

L'église est dédiée le 25 février 1626 par Jean-François de Gondi, premier archevêque de Paris, oncle du cardinal de Retz.

Vitrail du xviie (détail).

Néanmoins, les aménagements continuent : en 1636, on installe les grandes orgues, œuvre du facteur Pierre Pescheur, dont le buffet est réalisé par Jean Buron.

Chaire de 1651.

En 1651, une nouvelle chaire est installée.
On aménage également des locaux pour les marguilliers et des logements pour les prêtres.

Chapelle de la Communion et la galerie des vitraux.

Aux XVIIe et XVIIIe siècle, l'église Saint-Étienne-du-Mont jouit d'un grand prestige.
Elle est le théâtre de grandes processions où la châsse de Sainte-Geneviève se rend à Notre-Dame pour revenir ensuite dans son église.

Grandes Orgues (Aristide Cavaillé-Coll) de l'Eglise Saint Etienne du Mont à Paris

L'église accueille également les dépouilles de Pierre Perrault, père de l'auteur des Contes Charles Perrault, du peintre Eustache Le Sueur et de Pascal.
Celles de Racine et d'Isaac Lemaistre de Sacy sont également transférées en 1711 de Port-Royal à Saint-Étienne.

Mise au tombeau du xvie siècle.

Sous la Révolution française, l'église est d'abord fermée, puis transformée en « temple de la Piété filiale ».


Lapidation de saint Étienne.

Le culte catholique est restauré en 1801, à la faveur du concordat. L'année suivante, la démolition de l'église abbatiale de l'abbaye Sainte-Geneviève et la percée de la rue Clovis font de Saint-Étienne un édifice autonome.

La Force et la Charité.

Sous le Second Empire, l'église est restaurée par Victor Baltard : la façade est remontée et les statues, détruites par les révolutionnaires, sont restituées. Baltard bâtit également la chapelle des catéchismes.

Le XIXe siècle est marqué par plusieurs événements.

La base de la chaire.

Le 10 janvier 1805, le pape Pie VII célèbre la messe dans l'église.

Alexandre-François Caminade, La Visitation.

En 1833, Frédéric Ozanam, paroissien de Saint-Étienne, fonde avec des amis la Société de Saint-Vincent-de-Paul.

Amélie Legrand de Saint-Aubin, Déposition de croix.

Le 3 janvier 1857, Mgr Sibour, archevêque en titre, y est assassiné aux cris de « à bas les déesses ! » par le prêtre interdit Jean-Louis Verger, opposé au dogme de l'Immaculée Conception.



Une plaque à l'entrée de la nef marque l'endroit où tombe le prélat, qui allait inaugurer la neuvaine de sainte Geneviève.
L'occultiste Éliphas Lévi est indirectement mêlé à cet événement tragique et en fait le récit dans l'un de ses ouvrages.

Plaque rappelant l'inhumation de Blaise Pascal en l'église Saint-Étienne-du-Mont.

Le 23 août 1997, le pape Jean-Paul II y célèbre une messe lors de la visite à Paris, à l'occasion des Journées mondiales de la jeunesse.

Chronologie

VIe siècle - La première chapelle est bâtie sur la crypte de l'abbaye de Sainte-Geneviève

Plaque indiquant le transfert des restes de Jean Racine, le 2 décembre 1711.

XIIIe siècle - Une église séparée est construite sur le côté nord de la chapelle

1491 - Construction du clocher et du chœur
1537 - Achèvement du chœur
1545 - Construction de la nef
1584 - Construction des voûtes de la nef et du transept
1610 - Construction de la façade
1626 - Consécration de l'église
1802 - Démolition de l'église abbatiale de l'abbaye Sainte-Geneviève

Description

Plan et organisation générale

Construite au XVIe siècle, l’église Saint-Étienne se caractérise par une architecture particulière, entre les derniers feux du Gothique, sous sa forme dernière, le flamboyant, et la Renaissance influencée par l’Antiquité.

Sa structure générale est celle d’une église basilicale longue de 69 m et large de 25,5 m : le transept n’est pas saillant à l’extérieur, les bas-côtés sont très hauts.

L'église possède également la particularité d'avoir l'axe du chœur incliné par rapport à celui de la nef et de ce fait de ne pas avoir de symétrie axiale.


Geneviève de Paris

 Extrait de Wikipédia –

Geneviève (née à Nanterre vers 420, morte à Paris vers 500 - 3 janvier 502- ) est une sainte française, patronne de la ville de Paris, du diocèse de Nanterre et des gendarmes.
La forme issue du latin Genovefa est également employée et a donné le nom Génovéfain (religieux).


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Statue de sainte Geneviève par Pierre Hébert sur la façade de l'église Saint-Étienne-du-Mont

La source unique de renseignements historiques sur ce personnage est la Vita de Geneviève, un texte hagiographique que l'auteur anonyme, probablement un clerc de l'Église de Paris, prétend écrire 18 ans après la mort de la sainte, vers 520, ce qui en fait un des très rares monuments littéraires du VIe siècle en Gaule.

Vitrail de Sainte-Geneviève rencontrant Saint Germain et saint Loup, Saint-Julien-du-Sault.

Cette hagiographie génovéfaine Vita sanctae Genovefa empreinte de merveilleux et qui ne contient aucune chronologie est réalisée par un clerc qui a rassemblé tout ce qu'il savait d'elle par des témoins directs encore vivants.

Page du manuscrit de la Vita Martini par Sulpice-Sévère.

L'abbé Saint-Yves, dans sa Vie de sainte Geneviève, donne une origine celtique au nom de Geneviève (Genovefa).

Châsse de sainte Geneviève dans l’église Saint-Étienne-du-Mont.

Selon lui en gallois, genoeth veut dire « jeune fille » (cf. gaulois genata et en breton genoù est le mot qui désigne la bouche et eff « ciel », genoueff signifierait « bouche du ciel », composé dont on ne comprend guère le sens, en outre les mots courants pour désigner le ciel en breton sont oabl (var. -br, ebr) et neñv (religieux) et ne conviennent pas phonétiquement.

Sarcophage de sainte Geneviève dans l’église Saint-Étienne-du-Mont.

Le nom Genovefa est vraisemblablement la latinisation du francique *Kenowīfa ou *Kenuwefa, nom germanique féminin constitué des éléments ken- « genre, race » (apparenté à kin en anglais) et wīf « femme » (apparenté à wife en anglais et Weib en allemand).

Manuscrit de la Légende dorée de Jacques de Voragine (xiiie siècle).

Les historiens ont maintes fois débattu des origines sociales de la sainte.
Les biographes Dom Jacques Dubois et Laure Beaumont-Maillet ont tranché le débat :
Geneviève, issue d'une riche famille de l'aristocratie gallo-romaine, est la fille unique de Severus (nom latin signifiant « austère »), probablement un Franc romanisé qui après une carrière d'officier, a exercé la fonction de régisseur de terres d'Empire, et de Geroncia (ou Gerontia, nom grec « désignant une personne sage par l'âge et les vertus »).

Sainte Geneviève qui tient de la main droite un cierge et de la main gauche un livre.

Elle aurait hérité en tant que fille unique de la charge de membre du conseil municipal (curia) détenue par son père, charge qu’elle aurait exercée tout d’abord à Nanterre, puis à Paris (faisant partie des dix principales constituant l'aristocratie municipale) après son installation dans cette ville chez une « marraine » influente.

Sainte Geneviève en bergère.

Baptisée, elle se voue très jeune à Dieu et, selon la légende, est remarquée par saint Germain d'Auxerre et saint Loup de Troyes, qui passent par Nanterre vers 430 (légende à l'origine de l’église Saint-Germain-de-Charonne), à l'occasion de leur voyage vers la province romaine de Bretagne (Grande-Bretagne actuelle).

Sculpture en bois polychrome datée du XVe siècle (Église Saint-Germain-l'Auxerrois de Paris)

Elle mène une vie consacrée et ascétique, probablement dès ses seize ans.
Selon la Vita sanctae Genovefae, à l'âge de 18 ou 20 ans, elle reçoit à Paris le voile des vierges des mains de l'évêque Wllicus, prélat inconnu des historiens.

« Saint Loup », début XVIe s., calcaire, 132x52 cm, porche de l'église de la Nativité, Noës-près-Troyes (Aube)

 À la mort de ses parents vers 440, elle quitte Nanterre et vient s'établir chez sa marraine Procula en plein Paris, dans l'île de la Cité.

Sainte Geneviève dans la série des Reines de France et Femmes illustres du jardin du Luxembourg.

Selon la tradition, lors du siège de Paris en 451, grâce à sa force de caractère, Geneviève, qui n’a que 28 ans, convainc les habitants de Paris de ne pas abandonner leur cité aux Huns.
Elle encourage les Parisiens à résister à l’invasion par les paroles célèbres :

« Que les hommes fuient, s’ils veulent, s’ils ne sont plus capables de se battre. Nous les femmes, nous prierons Dieu tant et tant qu’Il entendra nos supplications. »

De fait, Attila évita Lutèce (Paris).

Une autre hypothèse controversée prétend qu'elle aurait averti l'envahisseur d'une épidémie de choléra sévissant dans la région.

Loup et Piméniole sont mariés par saint Hilaire d'Arles, frêre de Piméniole.

Enfin, par ses liens avec les Francs, intégrés au dispositif romain, elle aurait pu savoir qu'Attila voulait s'attaquer d'abord aux Wisigoths en Aquitaine, et ne voulait sans doute pas perdre du temps devant Paris.
Dans tous les cas, le plus important était d'empêcher les Parisiens de risquer leur vie en fuyant.

En 465, elle s'oppose à Childéric Ier, qui entreprend le siège de Paris, en parvenant à ravitailler plusieurs fois la ville avec du blé de la Brie et de Champagne, forçant alors le blocus.

La Gaule juste avant la mort de Childéric Ier

Elle fait bâtir une église sur l'emplacement du tombeau de saint Denis, premier évêque de Lutèce.

Elle convainc également Clovis, dont elle a toujours été une partisane, de faire ériger une église dédiée aux saints Pierre et Paul sur le mont Lucotitius (qui porte aujourd'hui le nom de montagne Sainte-Geneviève), dans l'actuel Ve arrondissement de Paris, au cœur du Quartier latin.

Trésor de Gourdon, patène Trésor découvert près de Gourdon (Saône-et-Loire), en 1845. Or, turquoise et grenats cloisonnés, fin du Ve-début du VIe siècle.

Si l'historiographie récente avance une date de mort le 3 janvier 502, la tradition préfère celle du 3 janvier 512.

Selon la Vita, elle meurt à l'âge de 89 ans dans l'ermitage de Paris, et est enterrée dans cette même église aux côtés de Clovis et rejointe plus tard par la reine Clotilde, ses plus célèbres disciples.

L'église est d'abord confiée à des bénédictins, puis à des chanoines séculiers : c'est l'abbaye Sainte-Geneviève de Paris, dont le clocher est encore visible dans l'enceinte du lycée Henri-IV (ce clocher est connu sous le nom de « tour Clovis »).

L'abbaye sur le Plan de Truschet et Hoyau (1550).

Sainte patronne

Sainte patronne de Paris et du diocèse de Nanterre, Geneviève est fêtée le 3 janvier.
La Gendarmerie nationale, dont elle est également la sainte patronne, la fête, quant à elle, le 26 novembre, date du « Miracle des ardents » : en rapport avec l'intoxication par le seigle qui sévit à Paris en 1130.

Elle a une homonyme : sainte Geneviève de Loqueffret, une sainte bretonne que l'on fête aussi le 3 janvier comme son illustre patronne.
Elle est invoquée pour les règles abondantes ou les périodes menstruelles prolongées chez la jeune fille vierge.

Châsse de sainte Geneviève

Selon la tradition, le tombeau de sainte Geneviève est placé auprès de celui de Clovis dans la crypte de l’église Saint-Pierre-Saint-Paul (future abbaye Sainte-Geneviève de Paris), construite par le roi des Francs.

Vers 630, saint Éloi orne le sarcophage de pierre de la sainte de plaques d'or, finement ciselées, et de pierres précieuses.

La châsse est évacuée vers Draveil lors de la première invasion des Normands en 845. Elle y reste jusqu’en 853.

Siège de Paris par les Vikings. Les remparts figurant sur cette gravure tardive n'existaient pas à l'époque.

La première procession connue a lieu en 886 lors du siège de Paris.

En janvier 1162, court la rumeur que des réformateurs de l'abbaye ont dérobé le chef de sainte Geneviève en le séparant du reste de ses reliques.
Louis VII fait apposer sur la châsse le sceau royal et ordonne une enquête solennelle.
Le résultat de cette enquête rassure tout le monde et le chapitre décide que désormais le 10 janvier serait une fête célébrée avec autant de solennité que le 3, sous la dénomination d'Invention du chef de Sainte Geneviève.

Le roi Louis VII part en croisade.

En 1230, ce coffre est endommagé à un tel point que l'abbé Robert de la Ferté-Milon confie l'exécution d'une nouvelle châsse en vermeil par l'orfèvre parisien Bonnard, de 1240 à 1242.
Elle est reconstruite en 1614, sous la régence de Marie de Médicis.

Le port de la châsse est dévolu à l'origine aux Génovéfains.
En 1412, une confrérie de Sainte Geneviève est érigée en vertu d'un bref du Pape et de lettres patentes de Charles VI qui finance les processions.
Cette Confrérie accueillant par cooptation les membres éminents des grandes corporations de la ville, obtient en 1524 le privilège de porter la châsse.

Le 8 novembre 1793, la châsse de la sainte est transportée à la Monnaie où l'on fond les métaux précieux, tandis qu'on récupère les pierreries.

Le 21 novembre, le Conseil général de Paris fait brûler les ossements de la sainte sur la place de Grève et fait jeter les cendres à la Seine.

La nouvelle châsse en cuivre entaillé et doré, honorée aujourd'hui dans l’église Saint-Étienne-du-Mont près du Panthéon, contiendrait quelques reliques (un avant-bras et quelques phalanges) qui avaient été envoyées dans d’autres sanctuaires avant la Révolution et qui ont ainsi pu être préservées des destructions.

L'abbaye et l'église sur une gravure dans Topographia Galliæ, xviie siècle, bibliothèque Carnegie (Reims).

Bien que la châsse n'ait pas été portée processionnellement à l'extérieur depuis le XVIIIe siècle, la Confrérie des Porteurs de la châsse existe toujours, son rôle se bornant à la porter dans l'église même, au moment de la neuvaine.

Le chœur, légèrement désaxé, caché par le magnifique jubé.

Le culte de la sainte, très populaire, explique qu'elle possède dans l'église plusieurs châsses, dont la plus grande qui contiendrait la pierre tombale de la sainte redécouverte en 1803 lors de la démolition de l'église Sainte-Geneviève.

Iconographie

Jusqu'au XVIe siècle, Geneviève est représentée vêtue d'une robe de jeune fille noble, tenant à la main un cierge qu'un démon souvent essaie d'éteindre (en souvenir de la construction de la première basilique de Saint-Denis, dont elle visitait le chantier, de nuit, avec ses compagnons.
Alors que le cierge que tient l'un deux s'éteint brusquement, elle le prend en main et il se rallume miraculeusement).

À la fin du XVIe siècle, elle est représentée en jeune bergère entourée de moutons, peut-être par confusion avec Jeanne d'Arc et les représentations de vierges pastourelles.

Cette légende qui fait de Geneviève une bergère date du succès du poème latin de Pierre de Ponte paru en 1512, puis de la mode des bergeries qui se manifeste au XVIIe siècle.

Loup sauve la ville de Troyes face à Attila.

De nombreuses lithographies popularisent dans les chaumières la « bergère de Nanterre » au temps de la Restauration et de la Monarchie de Juillet.

Au XIXe siècle, Pierre Puvis de Chavannes consacre un cycle de peintures à l'enfance de Geneviève (1874) au Panthéon de Paris.

En 1928, Paul Landowski réalise une statue de sainte Geneviève pour le pont de la Tournelle, qui traverse la Seine à Paris.

En 1945, Anna Quinquaud réalise une statue de Sainte Geneviève, aujourd'hui conservée à la Direction générale de la Gendarmerie nationale, Issy-les-Moulineaux.

Littérature

Plusieurs œuvres littéraires évoquent le personnage ou la vie de sainte Geneviève :

Le vendredi 3 janvier 1913, pour le 1400e anniversaire de sa mort, Charles Péguy écrit un poème intitulé La Tapisserie de sainte Geneviève et de Jeanne d'Arc [archive].
Elizabeth Brun, La vie de Sainte Geneviève, Patronne de Paris, biographie, Editions Mégard et Cie, Rouen, 1855.
Henri Lavedan, La belle histoire de Geneviève, roman dialogué, Société littéraire de France, Paris, 1920, 289 pages.
Mgr Yvon Aybram, Petite vie de sainte Geneviève (421-502), Desclée De Brouwer, 2013
Musique
Marc-Antoine Charpentier a composé vers 1675 un motet Pour le jour de Ste Geneviève H 317 pour 3 voix, 2 dessus instrumentaux, et basse continue.



Notes et références
↑ Emmanuel Bourassin, Sainte Geneviève, Éditions du Rocher, 1997, p. 12.
↑ Jacques Dubois (O.S.B.), Laure Beaumont-Maillet, Sainte Geneviève de Paris : la vie, le culte, l'art, Beauchesne, 1982, p. 8-13.
↑ Emmanuel Bourassin, Sainte Geneviève, Éditions du Rocher, 1997, p. 29.
↑ Albert Dauzat (préface de Marie-Thérèse Morlet), Noms et prénoms de France, éditions Larousse 1980, p. 314 ab.
↑ Emmanuel Bourassin, Sainte Geneviève, Éditions du Rocher, 1997, p. 30.
↑ Joël Schmidt, Sainte Geneviève, Perrin, 1999, (ISBN 2-262-00742-X) ; Jeanine Hourcade, Sainte Geneviève hier et aujourd’hui, Médiaspaul, 2005, p. 44. (ISBN 978-2712206901).
↑ Janine Hourcade, Sainte Geneviève hier et aujourd'hui, Mediaspaul Editions, 1998, p. 31.
↑ D'où la désignation excessive de « premier maire de Paris » par la romancière Geneviève Chauvel. cf. Geneviève Chauvel, Sainte Geneviève, première maire de Paris, Archipel, 2017, 256 p..
↑ a et b Kate Cooper The Fall of the Roman Household, Cambridge University Press, 2007 (ISBN 978-0521884600), chap. 1.
↑ Michel Rouche, Bruno Dumézil (collectif), Le Bréviaire d'Alaric - Aux origines du Code civil, PU Paris-Sorbonne, 2008, Cultures et civilisations médiévales p. 15. (ISBN 978-2-84050-606-5).
↑ Martin Heinzelmann, Joseph-Claude Poulin, Les vies anciennes de sainte Geneviève de Paris, Études critiques 1986.
↑ Simon Lacordaire, Vie et histoire du XXe arrondissement : Belleville, Charonne, Père Lachaise, Saint-Fargeau, Hervas, 1987, p. 103.
↑ Jean-Pierre Soisson. Saint Germain d'Auxerre - Évêque, gouverneur et général [archive]. Éditions du Rocher, 2011, 222 pages. (ISBN 2-268-07053-0 et 978-2-268-07053-7).
↑ Emmanuel Bourassin, Sainte Geneviève, Éditions du Rocher, 1997, p. 35.
↑ Emmanuel Bourassin, Sainte Geneviève, Éditions du Rocher, 1997, p. 36.
↑ Alfred Fierro, Histoire et dictionnaire de Paris, Éd. Robert Laffont, 1996, p. 11-14.
↑ D'après Léon Fleuriot, Riothime, un Breton, fut roi des Bretons armoricains et des Francs durant le recul de Childéric. Les Armoricains auraient protégé Paris de l’assaut des Francs.
↑ Yvan Combeau, Histoire de Paris, Presses Universitaires de France, 2016, p. 43.
↑ Janine Hourcade, Sainte Geneviève hier et aujourd'hui, Mediaspaul Editions, 1998, p. 42.
↑ Sainte Geneviève sur le site de l'aumônerie de la gendarmerie [archive]
↑ Miracle des ardents [archive]
↑ Sainte-Geneviève, patronne des gendarmes [archive], dans Courrier de Mantes.
↑ Jacques Baudoin, Grand livre des saints : culte et iconographie en Occident, Éditions CRÉER, 2006, p. 238.
↑ Jacques Dubois (O.S.B.), Laure Beaumont-Maillet, Sainte Geneviève de Paris : la vie, le culte, l'art, Beauchesne, 1982, p. 83.
↑ Pour les pèlerins, de hautes perches étaient destinées à l'accrochage d'un vêtement de malade pour en obtenir la guérison par un contact avec la châsse. Cf. Catherine Rollet-Echalier, L'Abbaye royale Sainte-Geneviève au Mont de Paris: actuel lycée Henri IV, A. Sutton, 2005, p. 66.
↑ Auguste Vidieun, Sainte Geneviève, patronne de Paris et son influence sur les destinées de la France, Firmin-Didot, 1884, p. 269.
↑ Jacques Dubois (O.S.B.), Laure Beaumont-Maillet, Sainte Geneviève de Paris : la vie, le culte, l'art, Beauchesne, 1982, p. 106.
↑ Annales archéologiques, Édouard, Adolphe Napoléon Didron, tome 8, page 261, Paris, 1848.
↑ Paul Guérin, Les petits Bollandistes vies des saints de l'Ancien et du Nouveau Testament, Bloud et Barral, 1882, p. 102.
↑ Jacques Dubois (O.S.B.), Laure Beaumont-Maillet, Sainte Geneviève de Paris : la vie, le culte, l'art, Beauchesne, 1982, p. 107.
↑ « Les reliques de Sainte Geneviève » [archive], sur sainte-genevieve.net (consulté en 2017).
↑ Nathalie Jacquin, Sainte-Geneviève et ses images, essai d'iconographie, Ecole du Louvre, 1946, 52 p..
↑ Christophe Renault, Reconnaître les saints et les personnages de la Bible, éditions Jean-Paul Gisserot, 2002, p. 10.
↑ Charles Kohler, Etude critique sur le texte de la vie latine de Sainte Geneviève de Paris, F. Vieweg, 1881, p. 8.
↑ Emmanuel Bourassin, Sainte Geneviève, Éditions du Rocher, 1997, p. 154.
Voir aussi
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Bibliographie
Dom Jacques Dubois et Laure Beaumont-Maillet, Sainte Geneviève de Paris : la vie, le culte, l'art, Beauchesne, 1982, 167 p. (lire en ligne [archive])
Face aux barbares, sainte Geneviève (423-502), Pierre Téqui éditeur, 2001
Emmanuel Bourassin, Sainte Geneviève, Editions du Rocher, 1997
Janine Hourcade, Sainte Geneviève hier et aujourd'hui, Mediaspaul Editions, 1998, 111 p. (lire en ligne [archive])
Articles connexes
Sanctoral catholique romain
Cathédrale Sainte-Geneviève-et-Saint-Maurice de Nanterre
Génovéfains
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Sainte Geneviève face à Attila [archive], interview vidéo de l'historien Michel Rouche, auteur de Attila, la violence nomade (Fayard 2009).