vendredi 15 mars 2019

Ploumanach

Vidéo - Ploumanach - Département Côtes-d'Armor - Le Village Préféré des Français

A l’origine simple hameau de pêcheurs, Ploumanac’h, aujourd’hui rattaché à la commune de Perros-Guirec, est devenu un haut-lieu du tourisme en Bretagne.


C’est ici que se concentrent les plus fantastiques formations rocheuses de la Côte de Granit rose.

La balade le long du sentier des douaniers est magique : les pierres aux formes suggestives, la lande aux couleurs changeantes, les petites criques aux eaux turquoise, tout porte ici à la rêverie particulièrement au coucher du soleil.

Le petit port profite d’une anse très abritée et accueille de nombreux visiteurs qui aiment se prélasser sur sa plage.

C’est dans cette anse qu’aurait débarqué saint Guirec, moine venu d’outre-Manche pour évangéliser les Bretons.
A sa gloire furent édifiés au XIIe siècle, un oratoire sur la plage et au XIVe siècle, une chapelle dominant aujourd’hui la petite station balnéaire.


jeudi 14 mars 2019

La conquête de l'Occident :

D’un Islam subversif à la France fourre-tout en passant par le Bataclan, Mayotte, des lois liberticides et scélérates : un droit français schizophrène, une oligarchie sociale-démocrate corrompue.

 Livres › Religions et Spiritualités › Islam

Si évoquer la sauvegarde citoyenne de son pays est examiné par les pairs de la République comme une attitude prosélyte à connotation xénophobe, sous-entendu avec des interactions rouge-brun, voire islamophobe, alors plus rien ne nous rattache au postulat de patriotisme.

De surcroît, la simple production d’un vocable ou d’une expression ne bénéficiant pas du sésame politically correct, suffit à son auteur pour qu’il soit derechef honnit, diabolisé et qu’une étrange suspicion défigure irrémédiablement son portrait, avec une étiquette dans le dos.

Réciproquement, eu égard à la transnationalisation du discours des élus sociaux-démocrates, la Da’wah (l’appel aux non-musulmans à se tourner vers l’Islam), procèderait d’une alchimie prophylactique compatible avec la dénégation du nativisme leucoderme judéo-chrétien ; une déchéance du terroir historique de la vieille Europe qu’orchestre insidieusement l’establishment franco-allemand au sein de l’UE.

A contrario, pour éviter de ternir davantage l’image de l’Islam, après le massacre de 90 jeunes gens au théâtre du Bataclan, le pouvoir régalien s’est cru en devoir de dissimuler au public les tortures infligées par émasculation, éventration vaginale, énucléation et décapitation à la façon de Daesh sur des adolescents, par les terroristes à qui il manquait des munitions pour les achever.

Les autres domaines ici traités, dont l’immigration de masse ordonnancée par des énarques serviles au service de la haute finance, des pétromonarchies du Golfe et des consortiums industriels qui gouvernent le monde, procèdent au délabrement moral et à la décadence des démocraties.

Cette déchéance induit le soutien indéfectible à l’Islam, une intrigue emmenée par l’Union sous l’empire d’Angela Merkel et de ses homologues français.

La corruption qui découle, entre le corps politique et ses mécènes banquiers et firmes transnationales, se dérobe aux lois fiscales.

Participent à cette gabegie les émirs en keffieh, lesquels sustentent de bakchichs les comptes offshore des oligarques à la solde des trusts et holdings a-nationaux ; la gouvernance d’un corpus mafieux de zones franches.

Ceux-là cèdent à la tentation d’un panislamisme, vecteur de jobs sous-payés voire dissimulés, que drainent des millions de réfugiés exsangues, mais le Coran en main et parfois une kalachnikov dans l’autre.

Entre concussion et prévarication, quid du patriotisme dans ces paradis fiscaux ?

Ces appétits inextinguibles de pouvoir et dominé par la cupidité, offrent la vitrine de la déliquescence des affairistes empêtrés par les combines les plus glauques, tel Alstom bradé aux Américains pour fait de prévarication.

Quant à la résurgence coloniale de la France en terre d’Islam, ainsi la départementalisation de Mayotte, ce lobbying expansionniste procède d’un assistanat qui verrouille toute velléité d’autonomie.

S’agissant des lois qui annihilent les libertés sous des prétextes sécuritaires devant la montée de l’Islam intégriste, elles se retranchent derrière la sémantique tranquillisante du vocable démocratie, pour mieux flouter de secrètes intentions.

Ainsi, les libertés les plus naturelles, celles du respect de la vie privée, des droits légitimes à l’information et à l’expression sont à présent confisquées par l’exécutif, via le Conseil d’État, à l’aide de logarithmes barbouzes prétendument institués pour assurer la quiétude des citoyens contre un Islam terroriste.

Nonobstant les dégâts, la Commission européenne laisse se déverser à flot sur les territoires de la Communauté autant de réfugiés dits irako-syriens qu’autorisent les conflits dans cette région, mais parmi lesquels s’y incorporent des hordes de migrants économiques et sanitaires depuis la corne d’Afrique, le Maghreb et le Moyen-Orient entre autres candidats que drainent les passeurs locaux, les ONG et réseaux alternatifs d’activistes financés par l’UE.

En proie aux guerres intestines, générées par des querelles confessionnelles entre factions islamiques, cette culture de la belligérance s’importe dans les pays d’accueil. 

Courage, car pour la seule France, « Il y a ± 95 000 demandes d’asile par an, c’est-à-dire une grande ville chaque année » expliqua l’ex-ministre de l’Intérieur Gérard Collomb au micro de RTL le 15 décembre 2017 depuis Tirana en Albanie ! 
Cependant, comme l’avait déjà indiqué en 1981 le Premier ministre Michel Rocard, 
« La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde... encore, faut-il s’y efforcer » ; certes, après avoir naturalisé 130 000 étrangers en situation irrégulière. 
Ceux-là furent derechef remplacés d’autant de ressortissants étrangers qui déferlèrent du tiers-monde, la nature ayant horreur du vide.

Comment le dogme musulman est-il parvenu à survivre, depuis le haut Moyen Âge jusqu’au XXIe siècle, malgré les horreurs que contiennent le Coran et les hadîths ? 

Pourquoi cette secte confessionnelle à dimension transnationale fait-elle recette dans les couloirs onusiens de la diplomatie mondiale, alors que rien ne rattache ce culte à une religion au vrai sens du terme, sinon que les nébuleuses terroristes de l’Islam impriment toute la planète de leurs conflits et actes de barbarie ? 

Pourquoi la société civilisée se laisse-t-elle dévorer de l’intérieur par un raz-de-marée de réfugiés mahométans, sachant que les élus socio-démocrates qui gouvernent le monde savent avec pertinence que ces vagues migratoires souffrent d’une incapacité d’intégration, eu égard à une éducation cultuelle qui leur inculte l’intolérance, la haine et la guerre ? 

En vertu des préceptes obscurantistes de la sharî’a qui administre l’Islam, puis les violences que charrie une morale inversée aux standards laïcs et démocratiques, puis encore face à une idéologie martiale et létale que draine un graal khalifien, comment ce mal peut-il encore survivre en Occident ?

Par Daniel Desurvire

Qui, de l’État ou le peuple, manipule le plus l’information ?
Cette étude se décline ainsi :

1°) Une loi inique contre les fake news qui cuirasse les élus, mais un outil inquisitorial contre la Nation

2°) L’art de prohiber les fausses informations s’insinue par le maniement des consciences

3°) Quand des enfants réfugiés participent aux vraies fausses nouvelles pour entortiller les quotas d’immigrés

4°) Le mensonge d’État, c’est autant occulter l’information que de refuser les réalités




mercredi 13 mars 2019

Solaire thermique

Chili : inauguration de la première centrale solaire thermique d'Amérique Latine
Par AFP le 13.03.2019.

Cerro Dominador, la première centrale solaire thermique d'Amérique Latine, est le symbole de l'ambitieuse transition énergétique entreprise par le Chili, qui aspire à avoir 100 % de production énergétique verte d'ici à 2040.

Vue aérienne de la centrale de Cerro Dominador, à Antofagasta (Chili), le 6 février 2019

Au milieu du désert d'Atacama apparaît, comme une œuvre d'ingénierie futuriste, Cerro Dominador.

La centrale solaire thermodynamique qui, d'ici 2020, produira de la lumière pour 250.000 foyers.

Equipés de la technologie CSP (Concentrating Solar Power), plus de 10.000 héliostats, des miroirs de 140 cm2 qui suivent la trajectoire du soleil, projettent la chaleur solaire comme une loupe sur le récepteur situé au sommet de la tour sismique de 250 mètres.

Le réservoir contient des sels fondus qui seront chauffés à 565ºC et serviront à leur tour à chauffer l'eau.
La vapeur propulse une turbine qui produit de l'énergie lorsqu'il n'y a plus de soleil.

Les panneaux solaires de Cerro Dominador (AFP - Martin BERNETTI)

De l'électricité sans Soleil

Contrairement à une centrale photovoltaïque traditionnelle, la technologie CSP "produit de l'électricité pendant 17,5 heures" sans soleil, se réjouit Francisco Vizcaino, directeur de Cerro Dominador.

La centrale a été construite par l'espagnol Acciona et Abengoa, grâce à l'investissement de plus de 800 millions de dollars du fonds américain EIG Global Energy Partners.

Les panneaux de la centrale solaire thermique de Cerro Dominador, à Antofagasta, au Chili, le 26 février 2019 (AFP - Martin BERNETTI)

Cette technologie est utilisée pour la première fois en Amérique latine.

"Nous sommes tous concernés par l'environnement et le développement des énergies renouvelables", déclare M. Vizcaino à l'AFP. Cerro Dominador s'étend sur une zone de 1.000 hectares où se trouve également une centrale photovoltaïque traditionnelle, qui produit 210 Mw.

Cela réduirait les émissions de l'équivalent de "360.000 voitures", souligne son directeur.
Le gouvernement de Sebastian Piñera espère que d'ici 2040, 100 % de la matrice énergétique du pays sera verte.
Un objectif ambitieux sachant qu'en juillet, la part des énergies fossiles était encore de 53,2 %.

Une énergie rentable

"Atteindre une production 100 % d'énergie verte et renouvelable n'est pas que techniquement possible, mais c'est également quelque chose de rentable", explique Carlos Finat, directeur général de l'Association chilienne des énergies renouvelables et du stockage.

La clé de la future réussite pour les énergies renouvelables est qu'elles soient "rentables", c'est-à-dire qu'elles puissent être "produites quand on en a besoin", rappelle Vizcaino.

Ces dernières années, le développement des énergies renouvelables a entraîné une baisse significative du prix de l'électricité pour les Chiliens.

Après la dernière grande vente aux enchères publiques d'électricité en 2017, le coût de l'énergie en 2024 sera inférieur de 75 % à celui de 2013.
Néanmoins, un doute persiste car d'autres facteurs, tels que le cours du dollar ou les coûts d'acheminement, pourraient se répercuter sur la facture finale, explique Rodrigo Jimenez, directeur général du cabinet Systepla.

Le métro de Santiago, deuxième plus gros consommateur d'énergie derrière une entreprise minière de l'agglomération, se lance également dans le "pari durable" des énergies renouvelables.
60 % de sa consommation provient du soleil et du vent, ce qui réduit ses dépenses énergétiques de 15 à 20 %, affirme le directeur général, Ruben Alvarado, à l'AFP.

Le marché chilien étant très attractif, nombreux sont ceux qui veulent y investir. Au total, 41 projets liés aux énergies vertes sont en cours, dont Cielos de Tarapaca (nord), une centrale hydrosolaire d'eau de mer et de stockage d'eau dans l'Espejo de Tarapaca, qui sera la plus grande du genre au monde, avec une production de 600 MW.

Le pays mise également sur les batteries lithium-ion et l'hydrogène décarboné ou vert, notamment pour le secteur minier, premier consommateur d'énergie du pays avec 37 %.
Au total, il y a plus de 11 milliards de dollars d'investissements dans la période 2017-2021, ce qui générera 3.000 MW supplémentaires d'ici 2023, selon la Corporacion de Bienes de Capital, lié au patronat chilien.

Connu pour son aridité et sa sécheresse environnementale, l'Atacama offre des conditions uniques avec le rayonnement solaire le plus élevé au monde : 310 watts/m2 qui peuvent atteindre 1.000 watts/m2 dans certaines régions du nord du pays.
"50 % de plus qu'au Sahara et 60 % de plus que dans le désert Arabique ", assure Francisco Vizcaino.




Parlement européen

 : Bayer-Monsanto finance bien le parti de Macron
Par valeursactuelles com - 12 mars 2019.

Dans le 20 heures du 11 mars, France 2 a confirmé l'information de Marine Le Pen selon laquelle Bayer-Monsanto finance l’ALDE, le parti d’Emmanuel Macron au Parlement européen.


Le 7 mars dernier, sur l’antenne de RTL, Marine Le Pen avait assuré que les lobbies finançaient les partis du Parlement européen, en prenant l’exemple de Monsanto, et du groupe des libéraux, l’ALDE.

« Les lobbies financent les partis politiques européens et ils financent l’ALDE, le parti d’Emmanuel Macron au Parlement européen.
Le parti politique de l’Alliance des Libéraux et Démocrates pour l’Europe (ALDE) est financé par Bayer Monsanto », avait lancé la présidente du Rassemblement national.

Dans son édition du 11 mars, le 20 heures de France a également mené son enquête sur le sujet.
Comme le rappelle le 20 heures, il est impossible pour une entreprise en France de financer les partis politiques.
Au Parlement européen, en revanche, un tel procédé est autorisé.

L’ALDE financée par Microsoft, Google, Bayer…

Dans ce contexte, des conflits d’intérêt sont-ils possible ? En novembre 2018, l’ALDE organisait un congrès à Madrid (Espagne).

Un congrès en partie financé par de grandes entreprises telles que Microsoft, Google et même Bayer, le fabriquant du glyphosate depuis le rachat de Monsanto.

D’après le Parlement européen, depuis les dernières élections en 2014, les entreprises ont ainsi donné plus de 425 000 euros à l’ALDE.

France 2 précise que ces financements sont légaux jusqu’à 18 000 euros par an et par entreprise.
« Ces financements sont pour eux une chance de plus d’influencer les politiques.
Ça peut biaiser la démocratie », explique à France 2 Margarida Silva, Chargée de campagne chez Corporate Europe Observatory.

Interrogé sur le sujet, Stéphane Séjourné, directeur de campagne LREM aux européennes, dit découvrir ces financements.
Les entreprises concernées, elles, préfèrent parler de parrainage et non de financement.




mardi 12 mars 2019

Homère

dans le texte : Achille, Patrocle, Hector, Ulysse et les autres...
Par Isabelle Grégor – herodote net.

L’œuvre d’Homère est immense, non seulement en quantité, mais par la place qu’elle occupe dans la littérature mondiale.

Les 27.000 vers qui nous sont parvenus ne représentent qu'une fraction  de l'ensemble de son oeuvre : L’Iliade et L’Odyssée.


 Cliquez sur l'image pour voir le diaporame : 

Franz Matsch – 1882 – Le Triomphe d’Achille -

Ils sont disposés dans les deux textes en 24 parties ou «chants» qui devaient former des histoires indépendantes pouvant être racontées en une seule fois.

Homère et son guide, par William Bouguereau (1874)

Ces épopées racontent d'une part le siège de Troie, enjeu impitoyable entre les héros et les dieux de la Grèce, d'autre le retour interminable de l'un de ces héros, Odysseus (en latin Ulysse) dans son île natale.

L’Iliade en quelques mots

Achille boude. Agamemnon, chef des armées grecques, lui a reprit son esclave préférée, Briséis.
Il refuse donc obstinément de retourner combattre sous les murs de Troie.

Gianbattista Tiepolo – 1770 – Le Cheval de Troie

Depuis près de 10 ans, les armées des Grecs (ou Achéens) en font le siège pour rependre la belle Hélène, enlevée par Pâris, prince troyen. S’il ne se décide pas vite à repartir au combat, c’est la défaite assurée !

Pour sauver la Grèce, son meilleur ami, Patrocle, se fait passer pour le héros et parvient à faire reculer les Troyens.
Mais c’est sans compter sur Hector, leur meilleur guerrier, qui parvient à tuer Patrocle.

Pinturicchio – 1509 – Le Retour d’Ulysse.

Fou de douleur, Achille jure de se venger.
Hector succombe sous ses coups, et son corps est traîné derrière le char de son vainqueur.
Priam, roi de Troie, vient supplier Achille de lui rendre le corps de son fils : des funérailles solennelles vont pouvoir avoir lieu.

Ingres, L'Apothéose d'Homère, 1827, musée du Louvre (Inv. 5417)

La mort de Patrocle (chant XVI)

Et dès que Hector eut vu le magnanime Patrocle se retirer, blessé par l'airain aigu, il se jeta sur lui et le frappa dans le côté d'un coup de lance qui le traversa. Et le fils de Menoetios tomba avec bruit, et la douleur saisit le peuple des Achéens.

Carte de la Grèce homérique, telle que décrite principalement dans le Catalogue des vaisseaux et des Troyens - Patroklis

De même un lion dompte dans le combat un robuste sanglier, car ils combattaient ardemment sur le faîte des montagnes, pour un peu d'eau qu'ils voulaient boire tous deux; mais le lion dompte avec violence le sanglier haletant.
Ainsi Hector, le fils de Priam, arracha l'âme du brave fils de Menoetios, et, plein d'orgueil, il l'insulta par ces paroles ailées :

Masque d'Agamemnon » en feuille d'or martelé, trouvé à Mycènes, aujourd'hui au Musée national archéologique d'Athènes - DieBuche

- Patrocle, tu espérais sans doute saccager notre ville et emmener, captives sur tes nefs, nos femmes, dans ta chère terre natale ? Ô insensé ! c'est pour les protéger que les rapides chevaux d’Hector l'ont mené au combat, car je l'emporte par ma lance sur tous les Troyens belliqueux, et j'éloigne leur dernier jour.
Mais toi, les oiseaux carnassiers te mangeront.
Ah ! Malheureux ! Le brave Achille ne t'a point sauvé » […].

Et le cavalier Patrocle, respirant à peine, lui répondit :
- Hector, maintenant tu te glorifies, car Zeus, le fils de Chronos, et Apollon t'ont donné la victoire.

Ils m'ont aisément dompté, en m'enlevant mes armes des épaules […]
Je te le dis, garde mes paroles dans ton esprit :
Tu ne vivras point longtemps, et ta mort est proche.

La Moire [le Destin] violente va te dompter par les mains d’Achille […] ».
Il parla ainsi et mourut, et son âme abandonna son corps et descendit chez Hadès, en pleurant sa destinée, sa force et sa jeunesse.

Portrait d'Homère du « type d'Épiménide », d'après une copie romaine d'un original grec du Ve siècle av. J.-C. conservé à la Glyptothèque de Munich (Inv. 273). Bibi Saint-Pol

Le bouclier d’Achille (chant XVIII)

Thétis donne à Achille les armes forgées par Héphaïstos
Hydrie attique à figures noires - Diamètre 26,5 cm - 575–550 av.JC - Musée du Louvre

Et il [Héphaïstos] jeta dans le feu le dur airain et l'étain, et l'or précieux et l'argent.
Il posa sur un tronc une vaste enclume, et il saisit d'une main le lourd marteau et de l'autre la tenaille.
Et il fit d'abord un bouclier grand et solide, aux ornements variés, avec un contour triple et resplendissant et une attache d'argent.
Et il mit cinq plaques au bouclier, et il y traça, dans son intelligence, une multitude d'images.
Il y représenta la terre et l'Ouranos [le Ciel], et la mer […].

Héphaïstos remet à Thétis les armes d'Achille, médaillon d'un kylix du Peintre de la Fonderie, 490-480 av. J.-C., Altes Museum de Berlin.
Peintre de la Fonderie (vase éponyme) — User:Bibi Saint-Pol
Et il fit deux belles cités des hommes. Dans l'une on voyait des noces et des festins solennels.

[…] Puis, deux armées, éclatantes d'airain, entouraient l'autre cité.
Et les ennemis offraient aux citoyens ou de détruire la ville, ou de la partager, elle et tout ce qu'elle renfermait.
Et ceux-ci n'y consentaient pas, et ils s'armaient secrètement pour une embuscade, et, sur les murailles, veillaient les femmes, les enfants et les vieillards.

Thétis apportant son armure à Achille - Benjamin West (1738-1820)
Peinture à l'huile sur toile - H: 68,6 x l: 50,8 cm – 1804 - Los Angeles County Museum of Arts

Mais les hommes marchaient, conduits par Arès et par Athéna, tous deux en or, vêtus d'or, beaux et grands sous leurs armes, comme il était convenable pour des dieux; car les hommes étaient plus petits.
Et, parvenus au lieu commode pour l'embuscade, sur les bords du fleuve où boivent les troupeaux, ils s'y cachaient, couverts de l'airain brillant.

Thétis apportant son armure à Achille _ Benjamin West (1738-1820)
Peinture à l'huile sur toile - H: 50,8 x l: 68,6 cm – 1806 - New Britain Museum of American Art

Deux sentinelles, placées plus loin, guettaient les brebis et les bœufs aux cornes recourbées.
Et les animaux s'avançaient, suivis de deux bergers qui se charmaient en jouant de la flûte, sans se douter de l'embûche.

Ce bouclier précieux, de près d'un mètre de diamètre, témoigne de la fascination des milieux cultivés pour la culture néo-classique, remise au goût du jour à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle.
Il a été fondu à partir d'un dessin préparé par John Flaxman, lui-même inspiré par le texte de l'Iliade dans lequel Homère, au chant XVIII, fait une description précise du fameux bouclier d'Héphaïstos.
Le bouclier d'Achille - Philip Rundell (1746-1827) - d'après un prototype de John Flaxman (1755-1826) -                 Sculpture en vermeil (argent doré) -  90.5 x 90.5 x 18.0 cm -                1817-1821 - Royal collection trust

Et les hommes cachés accouraient; et ils tuaient les bœufs et les beaux troupeaux de blanches brebis, et les bergers eux-mêmes.
Puis, ceux qui veillaient devant les tentes, entendant ce tumulte parmi les bœufs, et montant sur leurs chars rapides, arrivaient aussitôt et combattaient sur les bords du fleuve.

Et ils se frappaient avec les lances d'airain.
La Discorde et le Tumulte et la Ker [la Mort] fatale s’y mêlaient.
Et celle-ci blessait un guerrier, ou saisissait cet autre sans blessure, ou traînait celui-là par les pieds, à travers le carnage, et ses vêtements dégouttaient de sang.

Et ces divinités semblaient des hommes vivants qui combattaient et qui entraînaient de part et d'autre les cadavres.

Héphaïstos, d'un coup de hache, fait jaillir Athéna du crâne de Zeus, exaleiptron du peintre C, v. 570-560 av. J.-C., musée du Louvre
Peintre C — User:Bibi Saint-Pol

Achille tue Hector (chant XXIII)

Et Achille, emplissant son cœur d'une rage féroce, se rua aussi sur le fils de Priam.
Et il portait son beau bouclier devant sa poitrine, et il secouait son casque éclatant aux quatre cônes et aux splendides crinières d'or mouvantes qu’Héphaïstos avait fixées au sommet.

Comme Hespéros, la plus belle des étoiles qui se tiennent dans le ciel, se lève au milieu des astres de la nuit, ainsi resplendissait l'éclair de la pointe d'airain que le fils de Pelée brandissait, pour la perte d’Hector, cherchant sur son beau corps la place où il frapperait.

Thétis et les Néréides pleurant la mort d'Achille, hydrie corinthienne à figures noires, 560-550 av. J.-C., musée du Louvre. Damon Painter — User:Bibi Saint-Pol

Les belles armes d'airain que le fils de Priam avait arrachées au cadavre de Patrocle le couvraient en entier, sauf à la jointure du cou et de l'épaule, là où la fuite de l'âme est la plus prompte.
C'est là que le divin Achille enfonça sa lance, dont la pointe traversa le cou d’Hector; mais la lourde lance d'airain ne trancha point le gosier, et il pouvait encore parler.
Il tomba dans la poussière, et le divin Achille se glorifia ainsi :
- Hector, tu pensais peut-être, après avoir tué Patrocle, n'avoir plus rien à craindre ?
Tu ne songeais point à moi qui étais absent.
Insensé ! […] Va ! Les chiens et les oiseaux te déchireront honteusement, et les Achéens enseveliront Patrocle ! »

Ajax portant le corps d'Achille, lécythe attique à figures noires, v. 510 av. J.-C., Staatliche Antikensammlungen de Munich. User:Bibi Saint-Pol,

Et Hector au casque mouvant lui répondit en s’exprimant avec difficulté :
- Je te supplie par ton âme, par tes genoux, par tes parents, ne laisse pas les chiens me déchirer auprès des nefs achéennes.
Accepte l'or et l'airain que te donneront mon père et ma mère vénérables. Renvoie mon corps dans mes demeures, afin que les Troyens et les Troyennes me déposent avec honneur sur le bûcher.

Achille pansant Patrocle, kylix d'Étrurie à figures rouges du peintre de Sôsias, v. Années 500 av. J.-C., Staatliche Museen de Berlin.

Et Achille, aux pieds rapides, le regardant d'un œil sombre, lui dit :
- Chien ! Ne me supplie ni par mes genoux, ni par mes parents.
Plût aux Dieux que j'eusse la force de manger ta chair crue, pour le mal que tu m'as fait !

Priam suppliant Achille de lui rendre le corps d'Hector (Alexandre Ivanov)
Alexandre Ivanov

Rien ne sauvera ta tête des chiens, même si on m'apporterait dix et vingt fois ton prix, et nuls autres présents; même si Priam, le fils de Dardanos, voulait te racheter ton poids d'or !
Jamais la mère vénérable qui t'a enfanté ne te pleurera couché sur un lit funèbre.
Les chiens et les oiseaux te déchireront tout entier. »

Priam supplie Achille de lui rendre le corps de son fils (chant XXIV)

Priam tué par Néoptolème, fils d'Achille, amphore attique à figures noires de la classe de Cambridge 49, v. 520-510 av. J.-C., musée du Louvre — Jastrow

- Souviens-toi de ton père, ô Achille égal aux Dieux !
Il est de mon âge et sur le seuil fatal de la vieillesse.

Ses voisins l'oppriment peut-être en ton absence, et il n'a personne qui écarte loin de lui l'outrage et le malheur; mais, au moins, il sait que tu es vivant, et il s'en réjouit dans son cœur, et il espère tous les jours qu'il verra son fils bien-aimé de retour d'Ilios.

Mais, moi, malheureux ! qui ai engendré des fils irréprochables dans la grande Troie, je ne sais s'il m'en reste un seul.
J'en avais cinquante quand les Achéens arrivèrent […].
Un seul défendait ma ville et mes peuples, Hector, que tu viens de tuer tandis qu'il combattait pour sa patrie.

Et c'est pour lui que je viens aux nefs des Achéens; et je t'apporte, afin de le racheter, des présents infinis.
Respecte les dieux, Achille, et, te souvenant de ton père, aie pitié de moi car je suis plus malheureux que lui, car j'ai pu, ce qu'aucun homme n'a encore fait sur la terre, approcher de ma bouche les mains de celui qui a tué mes enfants ! »

Polyphème jetant des rochers sur le navire d'Ulysse, toile d'Arnold Böcklin, 1896.

Il parla ainsi, et il remplit Achille du regret de son père.
Et le fils de Pelée, prenant le vieillard par la main, le repoussa doucement.
Et ils se souvenaient tous deux; et Priam, prosterné aux pieds d'Achille, pleurait de toutes ses larmes Hector, le tueur d'hommes; et Achille pleurait son père et Patrocle, et leurs gémissements retentissaient sous la tente.
Puis, le divin Achille, s'étant rassasié de larmes, sentit sa douleur s'apaiser dans sa poitrine, et il se leva de son siège; et plein de pitié pour cette tête et cette barbe blanche, il releva le vieillard de sa main.

L’Odyssée en quelques mots

Ulysse et ses compagnons aveuglant Polyphème, amphore funéraire proto-attique, Éleusis, v. 650 av. J.C.

Les Dieux ont enfin décidé de laisser Ulysse rentrer chez lui.
Retenu chez Calypso, le héros grec a hâte de revoir son île Ithaque, où l’attend sa femme Pénélope.
Mais le chemin du retour ne peut qu’être pavé d’épreuves : pendant que son fils Télémaque, parti à sa recherche, écoute ses anciens compagnons d’armes lui expliquer la chute de Troie, Ulysse doit lutter contre la tempête qui le fait naufrager sur les terres du roi Alkinoos.

Circé offrant une coupe à Ulysse, v. 490-480 av. J.-C., Musée national archéologique d'Athènes. Marsyas

C’est l’occasion pour lui de raconter à son hôte une partie de ses aventures : sa confrontation avec le Cyclope Polyphème, sa rencontre avec la redoutable magicienne Circé, sa descente au Royaume des morts. Puis voici les cruelles Sirènes, les pièges tendus par Charybde et Scylla et enfin l’arrivée chez la douce Calypso.

Angelica Kauffmann, Circé faisant des avances à Ulysse (1786)

Finalement, Ulysse quitte Alcinoos et retrouve Ithaque où les prétendants tentent de s’emparer du pouvoir. Déguisé en mendiant, il réussit à vaincre ses adversaires à l’épreuve de l’arc avant de les massacrer, avec l’aide de Télémaque.

« Je suis Ulysse, le fils de Laërte… »

Ulysse et le Cyclope (chant IX)

Ulysse et ses compagnons aveuglant Polyphème, amphore proto-attique, v. 650 av. J.-C., musée d'Éleusis. Napoleon Vier

Ulysse raconte à Alkinoos ses aventures chez le Cyclope Polyphème qui le retient prisonnier avec ses marins.
Il lui a fait croire qu’il s’appelait « Personne »

Mes gens se tenaient près de moi ; le ciel décuplait notre audace.
Soulevant le pieu d’olivier à la pointe acérée, ils l’enfoncèrent dans son œil ; moi, je pesais d’en haut et je tournais. […]

Ainsi, tenant dans l’œil le pieu affûté à la flamme, nous tournions, et le sang coulait autour du bois brûlant.
Partout, sur la paupière et le sourcil, grillait l’ardeur de la prunelle en feu, et ses racines grésillaient. […]

Il poussa d’affreux hurlements ; la roche en retentit ; mais nous, pris de frayeur, nous nous étions déjà sauvés.
Alors il s’arracha de l’œil le pieu souillé de sang et le rejeta loin de lui d’une main forcenée.

Puis d’appeler à grands cris les Cyclopes qui vivaient dans les grottes des environs, sur les sommets venteux.
En entendant ses cris, ils accoururent de partout ; plantés devant la grotte, ils voulaient connaître ses peines :

« Polyphème, pourquoi jeter ces cris d’accablement ?
Pourquoi nous réveiller au milieu de la nuit divine ?
Serait-ce qu’un mortel emmène malgré toi tes bêtes ?
Serait-ce toi qu’on veut tuer, ou par ruse ou par force ? »

Le puissant Polyphème leur cria du fond de l’antre :
« Par ruse, et non par force ! Et qui me tue, amis ? Personne ! »

Et les Cyclopes de répondre par ces mots ailés :
« Personne ! aucune violence ? et seul comme tu l’es ? T
on mal doit venir du grand Zeus, et nous n’y pouvons rien. Invoque plutôt Poséidon, notre roi, notre père ! »

Ils s’éloignèrent sur ces mots, et je ris en moi-même : mon nom et mon habile tour les avaient abusés !

Sous le charme de Circé, la magicienne (chant X)

Ulysse laisse ses compagnons aller visiter des rivages inconnus…
Ils découvrirent dans un val, en un lieu dégagé, la maison de Circé avec ses murs de pierres lisses.
Autour se tenaient des lions et des loups de montagne, que la déesse avait charmés par ses drogues funestes.
Mais loin de sauter sur mes gens, les fauves se levèrent et vinrent les flatter en agitant leurs longues queues. […]

Circé sortit en hâte, ouvrit la porte scintillante et les pria d’entrer ; et tous ces grands fous de la suivre ! […]
Elle les conduisit vers les sièges et les fauteuils ; puis, leur ayant battu fromage, farine et miel vert dans du vin de Pramnos, elles versa dans ce mélange un philtre [potion magique] qui devait leur faire oublier la patrie, le leur servit à boire et, les frappant de sa baguette, alla les enfermer au fond de son étable à porcs.

De ces porcs ils avaient la tête et les voix et les soies [poils du porc], et le corps, mais gardaient en eux leur esprit d’autrefois.
Ainsi parqués, ils pleurnichaient, cependant que Circé leur jetait à tous à manger glands, faînes et cornouilles [fruits], qui sont la pâture ordinaire aux cochons qui se vautrent.

Le retour d’Ulysse à Itaque : Argos, un compagnon fidèle (chant XVII)

Tandis qu'ils [Ulysse et son serviteur Eumée] se livraient à cet échange de propos, un chien affalé là dressa la tête et les oreilles : c'était Argos, le chien que de ses mains le brave Ulysse avait nourri, mais bien en vain, étant parti trop tôt pour la sainte Ilion [Troie].
Les jeunes l'avaient longtemps pris pour chasser le lièvre, le cerf et les chèvres sauvages.
Mais depuis le départ du maître, il gisait là sans soins, sur du fumier de bœuf et de mulet qu’on entassait en avant du portail, afin que les valets d’Ulysse eussent toujours de quoi fumer son immense domaine.

C’était là qu’était couché Argos, tout couvert de vermine.
Or, à peine avait-il flairé l’approche de son maître, qu’il agita sa queue et replia ses deux oreilles ; mais il n’eut pas la force d’aller plus avant ; Ulysse, en le voyant, se détourna, essuyant une larme, vite, à l’insu d’Eumée ; après quoi il dit ces mots :
« Porcher, l’étrange chien couché ainsi sur le fumier !
De corps il est vraiment très beau, mais je ne puis savoir si sa vitesse à courre [à la poursuite du gibier] était égale à sa beauté, ou s’il n’était simplement qu’un de ces chiens de table, que les maîtres n’entourent de leurs soins que pour la montre [pour le plaisir de le montrer]. »

À ces mots, tu lui répondis ainsi, porcher Eumée :
« Celui-là c’est le chien d’un homme qui est mort au loin.
S’il était resté tel, pour les prouesses et l’allure, qu’Ulysse le laissa au moment de partir pour Troie, sa forme et sa vitesse auraient tôt fait de t’étonner.
Jamais les bêtes qu’il traquait dans les forêts profondes ne lui ont échappé ; il connaissait les pistes.

Mais le voilà fort affaibli ; son maître a disparu loin de chez lui ; les femmes le délaissent, le négligent.
Les serviteurs, dès qu’ils n’ont plus de maître à respecter, refusent d’accomplir le travail auquel ils se doivent.
Zeus tonnant ôte à l’homme la moitié de sa valeur, dès l’instant que vient le saisir le jour de l’esclavage. »

À ces mots, il gagna la riche demeure et marcha droit vers la salle où se trouvaient les nobles prétendants.
Mais Argos n’était plus : la sombre mort l’avait saisi, au moment de revoir Ulysse après vingt ans d’absence.


Voir les sites suivants en complément :


Sentiment d’impuissance

« Le pire pour un individu, c’est le sentiment d’impuissance »
Par Pascale Senk - 13/04/2017.

Spécialiste de psychologie positive, Jacques Lecomte explique comment tirer profit des expériences positives qui ont marché et trouver de bonnes raisons d’être optimiste permet d’agir, à l’inverse du pessimisme.


LE FIGARO. - Avec votre dernier livre, qui démontre que notre monde ne va pas si mal qu’on ne le croit, vous faites figure d’«ovni».
Pensez-vous vraiment qu’il y a de quoi se réjouir?

Jacques LECOMTE. -Je n’affirme pas du tout que les problèmes n’existent pas ou ne cherche à dissimuler ceux-ci, à moi ou à d’autres.
Mais je prône l’opti-réalisme, une association d’optimisme et de réalisme.


On pense trop souvent que les pessimistes, eux, voient clair.
Ce qui est faux dans la mesure où cette tendance les conduit à l’immobilisme, voire au désespoir, et cela n’a rien de réaliste.
À l’opposé, je préconise l’engagement actif.

Sur quoi s’appuie votre «opti-réalisme?»

D’abord, je ne dis pas «tout va très bien» mais «le monde va mieux».

Par exemple, plus d’un milliard de personnes sont sorties de la grande pauvreté en vingt-cinq ans, deux milliards sont sortis de la faim, les homicides ont chuté de 65 % en région parisienne en vingt ans, la forêt française a retrouvé la superficie qu’elle avait au Moyen-Âge.

Dans mon livre, je ne cite que des chiffres officiels.
Ce qui est à l’encontre de ce que professent les médias, qui ont tendance à montrer surtout la face sombre de la réalité.

Ensuite, je dévoile les zones d’ombre qui sont réellement importantes à endiguer.
Le catastrophisme, lui, se complaît dans une description apocalyptique globale.

Enfin, puisqu’il y a des actions à entreprendre pour améliorer ce qui ne va pas, je tire profit des expériences positives qui ont marché.
Et je trouve de bonnes raisons d’être optimiste.
C’est cela l’opti-réalisme: un engagement actif qui se base sur la réalité. Ce n’est en rien de l’attentisme.

«Autre valeur essentielle : le sentiment d’efficacité.

Chacun peut trouver les comportements éco-citoyens qui lui permettront de se sentir agir pour le mieux-être général»

Quelles valeurs permettent plus particulièrement d’incarner cet «opti-réalisme»?

D’abord, la coopération.
 Il faut que les militants par exemple s’allient à ceux qu’ils considèrent comme leurs ennemis pour amener des changements concrets.

 Par exemple, les écologistes ont intérêt à coopérer avec les industriels - et vice versa.
Il faut désormais la participation de tous, et un vrai partenariat, pour endiguer les problèmes auxquels fait face notre monde.
C’est ce qui a permis la reconstruction de la couche d’ozone ou la dépollution du Rhin.

Autre valeur essentielle: le sentiment d’efficacité.

Chacun peut trouver les comportements éco-citoyens qui lui permettront de se sentir agir pour le mieux-être général: prendre les transports en commun par exemple pour lutter contre la pollution de l’air.

Cela, c’est une analyse au niveau collectif.
Mais en ce qui concerne la vie personnelle, qu’en est-il?

Les découvertes de la psychologie positive confirment le bien-fondé de cette attitude optimiste.
Le pire pour un individu, en effet, c’est le sentiment d’impuissance.

Or, pour passer à l’action et s’engager, il faut avoir au moins l’impression que «ça peut marcher».

Aujourd’hui, une des approches les plus intéressantes en ce sens est l’«Appreciative Inquiry», méthode de conduite au changement qui s’appuie essentiellement sur vos succès passés.

Même s’il est important à certains moments de sa vie de faire un bilan en tenant compte des erreurs ou des points noirs qu’on n’a pas pu éviter, ce qui nous fera réellement avancer, c’est de s’appuyer sur les points positifs qu’on a marqués.

Par exemple, en psychothérapie positive, on demande aux patients dépressifs d’avoir toujours sur eux un carnet et un crayon pour pouvoir noter rapidement les événements positifs qui leur arrivaient.

Cela entraîne des effets positifs majeurs car, de manière générale, les dépressifs repèrent moins les situations positives et, surtout, ils les mémorisent mal.

Cette démarche consistant à s’appuyer sur ce qui est positif s’applique désormais aux individus mais aussi aux organisations, et toutes formes d’entreprises humaines.

Le monde va beaucoup mieux que vous ne le croyez (Éd. Les Arènes).


lundi 11 mars 2019

Algérie:

«Colonne vertébrale» de la présidence d'Abdelaziz Bouteflika, qui compose le clan du chef de l'Etat?

Pour Antoine Basbous, politologue et spécialiste du monde arabe et fondateur de l’observatoire des pays arabes (OPA), l’entourage du président algérien Abdelaziz Bouteflika ne doit sa survie qu’à son unité

Propos recueillis par Helene Sergent - 10/03/2019.

Abdelaziz Bouteflika, actuel président algérien, bénéficie depuis des décennies du soutien de ses proches et d'amis fidèles. — RYAD KRAMDI / AFP

Abdelaziz Bouteflika, président de l’Algérie depuis 1999, a été rarement vu en public depuis un AVC dont il a été victime en 2013.

Des manifestations se succèdent depuis le 22 février pour exiger le retrait de la candidature de Bouteflika qui entend briguer un cinquième mandat.

Une avocate suisse agissant pour le compte d’une citoyenne algérienne non identifiée a déposé le 8 mars dernier une requête devant un tribunal helvète demandant le placement sous curatelle de Bouteflika en raison de son état de santé et les risques de « manipulation de son entourage ».

L’Algérie va-t-elle entrer dans sa troisième semaine de contestation ?

A l’approche du scrutin présidentiel, prévu le 18 avril prochain, l’avenir de l’actuel président Abdelaziz Bouteflika a continué tout au long du week-end d’alimenter la chronique politique du pays.

Rapatrié dans un avion de Genève après des « contrôles médicaux », le chef d’Etat âgé de 82 ans et affaibli depuis 2013 par les séquelles d’un AVC est arrivé ce dimanche soir en Algérie.

Qui se charge depuis de l’intendance à la tête du pays et qui compose ce cercle restreint qui entoure Abdelaziz Bouteflika ?
Antoine Basbous, politologue spécialiste du monde arabe et fondateur de l’observatoire des pays arabes (OPA) décortique les strates de ce camp familial, militaire et économique qui fait bloc derrière le président.

Les observateurs évoquent régulièrement le « clan Bouteflika ». Existe-t-il vraiment et qui le compose ?

C’est une réalité depuis vingt ans. Lorsque le président est arrivé au pouvoir, il y a installé sa famille et ses fidèles.

La principale personne qui l’a accompagné au Palais présidentiel est son frère Saïd.
Avec le titre de « conseiller spécial », il est considéré comme le « vice-roi » d’Algérie.
C’est l’ombre de son frère, l’homme de toutes les besognes, qui parle pour le président.
Au fur et à mesure que Bouteflika s’éteignait, Said portait sa parole auprès des institutions, du gouvernement ou des armées.
C’est lui qui interprète la pensée d’Abdelaziz Bouteflika depuis qu’il ne peut plus parler et qui transmet cette pensée aux appareils d’État.

Nacer, l’autre frère du président, est l’inamovible secrétaire général du ministère de la Formation professionnelle. Il ressemble à Abdelaziz Bouteflika, a le goût du contact, connaît bien l’administration mais très peu l’armée.

Depuis quelques mois, c’est lui qui est exposé.
Il participe à des réunions stratégiques, représente la famille lors d’événements importants.
Pour toutes ces raisons, certains estiment qu’il peut être présenté comme l’héritier de l’actuel chef d’Etat.

Bouteflika a toujours fonctionné avec la cellule familiale au point d’installer sa mère et sa sœur au Palais à qui il a confié la gestion des cuisines à son arrivée, parce qu’il redoutait l’empoisonnement.

Abdelaziz Bouteflika peut-il s’appuyer sur un réseau de militaires ou de généraux ?

Oui. On trouve en première place le général Gaïd Salah, chef d’État-major des armées et vice-ministre de la Défense (le ministre étant Abdelaziz Bouteflika lui-même).
 Il a été nommé à ce poste en 2004 et a reculé son âge officiel - il a 84 ans - pour pouvoir se maintenir à ses fonctions.
Bouteflika a fait en sorte de ne pas nommer de jeune général ou de général très ambitieux parce que à ce poste, il avait besoin d’un soutien inconditionnel, d’un militaire qui lui doit.

Dans le premier cercle, on trouve aussi le général Bachir Tartag.
C’est l’ancien adjoint du général Taoufic chargé du renseignement algérien qu’il avait écarté.
En 2015, Bouteflika a décidé de limoger Taoufic et de segmenter les services secrets pour les affaiblir et de les répartir sous plusieurs entités.

La plus visible, le département de surveillance et de sécurité (DSS) a été confiée à Bachir Tartag.

Le général Abdelghani Hamel, à la tête d’une puissante force de police depuis 2010 est également un proche du clan du président qui fondait beaucoup d’espoirs en lui.
Mais il a été mêlé à une affaire d’importation de cocaïne par l’entremise de son chauffeur et de son fils et limogé en juin 2018.

Et au sein des sphères économiques ?

Le camp Bouteflika compte trois personnes majeures qui évoluent dans les milieux économiques.

Ali Haddad, le patron du puissant Forum des chefs d’entreprise en Algérie est très proche de Saïd Bouteflika. Il a raflé de très importants contrats - dans les BTP notamment - et a aujourd’hui la capacité de faire et de défaire les carrières de ministres et de premiers ministres. Jusqu’ici, ce fut un homme extrêmement puissant.

L’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, est lui aussi très proche des Bouteflika.
Inquiété par la Justice en 2013, il a été réhabilité au sein de la politique intérieure algérienne avant d’être de nouveau cité par la justice italienne, en décembre dernier, dans une affaire de pots-de-vin.

La dernière personne qui compte dans le milieu est l’actuel patron de la Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour.
Condamné et emprisonné en 2007 et soupçonné d’espionnage, il a été nommé à la tête de cette entreprise publique, véritable poids lourd de l’industrie pétrolière en Afrique, en mars 2017.

Ces différents cercles ont-ils une influence réelle ou supposée ?

- Qui a été aux côtés d’Abdelaziz Bouteflika à Genève lors de ses examens de santé ?
Son frère Nacer.
- Qui gérait le pays depuis l’accident vasculaire cérébral du président algérien survenu en 2013 ?
Son autre frère, Saïd. Haddad, lui, a été en capacité d’écarter l’ancien premier ministre Tebboune à l’été 2017 et s’affiche lors de forums, conférences ou voyages officiels au-dessus des membres du gouvernement.
Ce cercle-là n’a pas une influence supposée, elle est bien réelle.

Y’a-t-il toutefois des risques de fissures, de dissensions au sein de ce camp ?

L’avenir de chaque membre de ce clan dépend de leur survie à tous.
Ils sont la colonne vertébrale du « bouteflikisme ».
En revanche, un homme parmi eux est susceptible d’abandonner le reste du groupe, c’est le général Gaïd Saleh.


Lui pourrait avoir le souci de la survie du régime.
Il sait que le pays est contre Bouteflika, que c’est irréversible.
Il ne va pas s’engager dans une guerre civile pour un homme qui est à l’agonie.

Il pourrait réagir de la même façon que l’armée égyptienne lors de la révolution de 2011 et donner congé au chef d’Etat pour pouvoir sauver le régime.
Il se montre de plus en plus ambigu et a fait plusieurs déclarations contradictoires ces dernières semaines.
Désormais, il ne menace plus la population qui manifeste et assure que le peuple et l’armée partagent les mêmes objectifs.


dimanche 10 mars 2019

Loi « anti-casseurs »

Le 12 mars prochain, la loi dite « anti-casseurs », qui casse en réalité le droit de manifester en France, pourrait être adoptée définitivement par le Sénat.

La proposition de loi a été adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale, et doit être discutée par le sénat le 12 mars prochain.

Si le sénat l’adopte en l’état – ce qui est probable – alors la loi sera définitivement adoptée, et entrera en vigueur dans la foulée.

Cette loi est dangereuse.

Vidéo 

LA CASSE DU DROIT DE MANIFESTER -  

Le 30 janvier 2019, les députés ont adopté les 4 premiers articles de la proposition de loi dite « anti-casseurs. », une loi qui restreint surtout arbitrairement le droit de manifester pacifiquement.
Loin d’avoir dissipé nos craintes, les amendements votés les ont renforcées. Explications.

Vidéo

Une majorité de députés a voté pour l’article 2 de la loi, qui donne au préfet, c’est-à-dire à l’autorité administrative, le pouvoir d’interdire à une personne de manifester, sur la base de motifs toujours aussi flous et dangereux, loin du regard de la justice.

Vidéo


L’INTERDICTION ADMINISTRATIVE DE MANIFESTER ENTÉRINÉE

Les députés ont bien abrogé les motifs d’interdiction scandaleux liés à « l’appartenance à un groupe ou aux relations régulières » avec des personnes jugées indésirables par les autorités.

Néanmoins, ils ont étendu la possibilité d'interdire administrativement de manifester toute personne, qui "par ses agissements à l’occasion de manifestations sur la voie publique ayant donné lieu à des atteintes graves à l’intégrité physique des personnes ainsi que des dommages importants aux biens ou par la commission d’un acte violent à l’occasion de l’une de ces manifestations, une personne constitue une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public ".

Nul besoin donc d’avoir été condamné en justice préalablement.

Nul besoin non plus de démontrer que les agissements en question ont causé des violences ou des dégradations.

Le préfet devra seulement penser, mais pas démontrer par des faits tangibles, que cette personne constitue une menace d'une particulière gravité pour l'ordre public, pour interdire à une personne de manifester.
Cette rédaction laisse donc encore plus de place à une appréciation subjective et potentiellement arbitraire, en tout cas non vérifiable en fait.

Nouveauté encore, l’arrêté d’interdiction pourra être pris pour une durée d’un mois, et pas sur une manifestation spécifique, ce qui revient concrètement à une peine d'interdiction sans infraction.

Rien dans l’article voté ne garantit que ces interdictions d'un mois ne seront pas renouvelées mois après mois.

Comprendre : Tout savoir sur le droit de manifester

ABSENCE DE RECOURS EFFECTIF POUR LES INTERDITS DE MANIFESTATION

Il est désormais prévu que la notification ne soit plus réellement impérative dans les 48h, puisqu’en pratique, si le préfet n'a "pas réussi" en raison de ses "contraintes" à notifier à la personne dans les 48h, l’arrêté reste valide.

Il doit seulement être notifié au plus vite, et même pendant la manifestation. Cela rend illusoire la possibilité d'un recours efficace contre ces arrêtés, compte tenu des contraintes de temps pour saisir un juge administratif devant le tribunal.

PROTÉGER SON VISAGE SERA DÉSORMAIS UN DÉLIT

Une majorité de députés a aussi voté l’article 4 de la proposition de loi, faisant de la dissimulation de tout ou partie du visage un délit pénal.

Nous avions alerté sur le fait qu’avec un tel article, des personnes portant un foulard, une écharpe, un casque, des lunettes de plongée pour protéger leur intégrité physique pourraient être interpellés, placées en garde à vue et poursuivies si la personne ne peut fournir de « motif légitime ».

Cela risque d’aboutir à des arrestations arbitraires et de dissuader fortement des citoyens d’exercer leur droit de manifester pacifiquement.

Cet article était à peine encadré par le fait que les policiers devaient démontrer, s’ils souhaitaient déférer en justice une personne, son « intention d’éviter d’être reconnu pour pouvoir commettre impunément des violences ».

Cet encadrement a été supprimé par un amendement qui fait seulement référence à la dissimulation du visage « sans motif légitime ». Une notion vague, qui laisse toute latitude à des interprétations abusives.

Selon les propres termes de la députée ayant déposé l’amendement, cette nouvelle rédaction de l’article viserait ainsi à « renverser la charge de la preuve », ce qui serait contraire à la présomption d’innocence et au droit international.

Dans cette optique, ce ne serait plus aux policiers de démontrer l’intention, mais au manifestant interpellé de démontrer qu’il avait un motif légitime.

Le retrait de l’élément - déjà contestable – d’intention ne fait qu’aggraver le risque d’arbitraire en transformant chaque manifestant qui protégerait son visage de l’usage de la force par la police en délinquant potentiel.

Pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron s'était publiquement engagé auprès de notre organisation à garantir le droit de manifester pacifiquement.

Si une telle loi venait à être adoptée par le parlement, non seulement cela irait à l’encontre de ces engagements, mais cela signifierait un grave recul en France d’une liberté fondamentale.

Depuis novembre 2015 et les terribles attentats qui ont touché la France, l’état d’urgence a été instauré et renouvelé à cinq reprises.

Alors que son objet est de prévenir de nouvelles attaques, les mesures de l’état d’urgence ont été utilisées pour interdire 155 manifestations.
Tous les 3 jours environ, une manifestation est interdite en France sous ce prétexte.

Par ailleurs, 595 interdictions individuelles de manifester ont été ordonnées par les préfectures en France, sous l’argument de prévenir les violences lors des manifestations, alors que le plus souvent il n’existait que peu ou pas d’éléments démontrant que ces personnes auraient participé à des violences.