Enfance
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Mère et enfant (1903), pastel. Mary Cassatt
Mary Cassatt naît le 22 mai 1844 à Allegheny City, qui
fait actuellement partie de Pittsburgh en Pennsylvanie.
C'est le quatrième enfant de Robert Simpson Cassat (puis
Cassatt) et de Katherine Kelso Johnston.
Portrait d'enfant (1907). Mary Cassat
La famille Cassatt est une vieille famille américaine
issue d'émigrés français arrivés aux États-Unis en 1662 : les Cossart.
Tout en revendiquant cette filiation et reconnaissant que
sa mère Katherine a reçu une éducation française, langue qu'elle parlait
couramment, Mary Cassatt se sent profondément américaine.
Mary Cassatt (de face)et Mme J.Durand-Ruel, 1910,
photographie de Joseph Durand-Ruel. Archives Duran-Ruel
Elle est âgée de sept ans environ lorsqu'elle quitte les
États-Unis pour l'Europe avec ses parents.
Il s'agit de consulter des médecins au sujet de la
maladie de son frère Robbie qui mourra d'un cancer des os en 1855.
Petite fille dans un fauteuil bleu, 1878, National
Gallery of Art, Washington. Mary Cassatt
La famille s'installe à Paris.
Mary apprend le français et l'allemand, visite les musées
et les galeries d'art.
En 1855, la
famille retourne en Pennsylvanie où Mary prend des cours de dessin.
Lydia dans une loge, portant un collier de perles
(1879) Mary Cassatt
Formation
En 1860, elle entre à l'Académie des beaux-arts de
Pennsylvanie où elle apprend les rudiments de son art. Mary est déçue de la
formation qu'elle y reçoit.
Le Bas (v 1891). Yelkrokoyade
Elle quitte donc l'Académie au bout de deux ans.
Elle retourne en 1865 à Paris avec sa mère et une
compagne d'étude, Eliza Haldeman. Les deux jeunes femmes restent à Paris tandis
que Katherine rentre aux États-Unis.
Femme à la toilette, (1891), pointe sèche et
aquatinte. Mary Cassatt
Elles étudient la peinture avec le peintre Paul-Constant
Soyer puis s'inscrivent dans la classe de Charles Chaplin où elles apprennent
l'art du portrait et obtiennent leurs cartes de copiste du Louvre.
Après le bain, 1891, pointe sèche et aquatinte, 30 x
22.9 cm, Clark Art Institute.
Mary Cassatt
Mary est élève du peintre Jean-Léon Gérôme.
Elles visitent Barbizon. C'est un des premiers contacts
de Mary avec la peinture impressionniste.
En 1868, sa Joueuse de mandoline est acceptée au Salon de
Paris.
Elle découvre les œuvres de Manet et Courbet.
La Toilette de l'enfant (1894). Mary Cassatt
En 1870, la guerre éclate en France. Mary Cassatt rentre
en Pennsylvanie.
En 1871, elle retourne en Europe, visitant Londres,
Paris, Turin, puis s'installe à Parme où elle étudie Le Corrège et où elle
développe son art de la couleur.
C'est également là, auprès de Carlo Raimondi, qu'elle
s'initie à l'art de la gravure.
Margot en bleu (1902). Mary Cassatt
Elle part ensuite pour l'Espagne, découvre les Rubens du
musée du Prado qui la poussent à visiter Anvers.
C'est de cette étude de Rubens qu'elle acquiert le sens
de la lumière et le goût des couleurs claires.
Le château de Beaufresne dans le Beauvaisis, résidence
de campagne achetée par Mary Cassatt en 1894. Chatsam
Le Salon de Paris accepte ses peintures : Sur le balcon
durant le carnaval (1872), Le Torero et la jeune fille (1873) et Ida (1874).
C'est cette dernière peinture qui attire pour la première
fois l'attention de Degas pour cette artiste.
Le Toréador, 1873, Institut d'art de Chicago. Mary
Cassatt
Mary s'installe à Paris. Elle continue ses études auprès
de Couture.
En 1875, son Portrait de Lydia est d'abord refusé par le
Salon de Paris puis est accepté après qu'elle en eut assombri le fond.
Cette année-là, elle fait la connaissance de Degas.
Celui-ci lui conseille de se joindre aux impressionnistes, le peintre devient
son maître, il révèle sa personnalité d'artiste.
Avec les
impressionnistes
Lorsqu'en 1877, son dernier tableau est refusé par le
Salon, Degas l'encourage à exposer à la Quatrième exposition des peintres
impressionnistes en 1879.
Elle y expose son tableau Lydia dans une loge portant un
collier de perles et La tasse de thé.
Elle y envoie onze peintures.
La Barque, 1893-1894, National
Gallery of Art, Washington. Mary Cassatt
Mary Cassatt se sent à l'aise dans le milieu
impressionniste.
Mary Cassatt est une figure un peu atypique dans le
groupe des impressionnistes, portraitiste plus que paysagiste, elle les rejoint
cependant dans son goût pour le travail à l'extérieur, son sens des couleurs et
sa recherche du réalisme qui n'est pas incompatible avec une forme de lyrisme
et de sentimentalisme qui lui est propre.
Motherhood 1890 - Painted
originally by: Mary Cassatt
Sans être à proprement parler disciple de l'un d'entre
eux, elle s'entretient fréquemment avec Degas, et admire Pissarro aux côtés
duquel le hasard la fait travailler.
Elle se lie d'amitié avec Berthe Morisot.
Mary Cassatt (1845-1926) - Titre: «Les enfants jouent
avec un chat»
Création: 1908 - Médium: Huile sur toile
Cette période est aussi celle de l'installation à Paris
de ses parents et de sa sœur Lydia, qui est gravement malade du foie, ce qui
est l'occasion de nombreux portraits intimistes (1880).
Après la mort de sa sœur en 1882, Mary se lance dans une
série de portraits de jeunes enfants, souvent avec leur mère, ce qui devient
son sujet d'étude privilégié.
Ce thème est d’autant plus marquant que Mary Cassatt est
restée toute sa vie célibataire et sans enfant.
Mary Cassatt, La Tasse de thé, vers 1880-1881, huile
sur toile, 92,4 x 65,4 cm
Mary Casatt participe ensuite à la cinquième exposition
des peintres impressionnistes de 1880 et à la sixième (1881), mais elle suit
Degas qui a refusé de participer à la septième exposition de 1882.
Mary Cassatt, Le Repas des canards, vers 1895, pointe
sèche, vernis mou, aquatinte en couleurs et rehauts d’aquarelle , 29,9 x 40 cm
Degas est en conflit avec Renoir, Monet, Cézanne et
Sisley qui ne veulent pas accepter de nouveaux peintres dans le groupe des
impressionnistes.
Elle participe de
nouveau à la huitième exposition des impressionnistes 1886.
Elle exerce également l'activité d'agent et de
conseillère de grands amateurs de peinture, notamment auprès du couple Louisine
et Henry Osborne Havemeyer (étudiante à Paris, elle avait été la condisciple de
Louisine) et collabore avec Paul Durand-Ruel lorsqu'en 1886 celui-ci et son
fils Charles partent pour les États-Unis avec quelque 300 tableaux de l'école
impressionniste.
Lorsqu'en 1891, la Société anonyme des artistes peintres,
sculpteurs et graveurs français exclut de l'exposition chez Durand-Ruel tous
les artistes nés à l'étranger, Mary Cassatt indignée loue chez lui deux salles
proches pour y exposer ses tableaux et ceux de Pissarro. Félix Fénéon leur
consacre une chronique élogieuse dans Le Chat noir (journal)
Maturité
En 1890, la visite d'une exposition sur la gravure
japonaise est l'occasion pour elle d'un infléchissement dans son art.
Mary tombe en admiration devant les œuvres d'Utamaro et
de Toyokuni.
Si l'esthétique de l'estampe japonaise l'influence
fortement, elle n'adopte pas la technique de la xylographie, caractéristique de
ces productions extrême-orientales.
Elle leur préfère les techniques de taille-douce et
pratique la pointe sèche, l'eau-forte et l'aquatinte.
Son talent pour cette dernière technique, extrêmement
difficile, lui vaut une grande admiration de ses confrères.
Lors de sa première exposition particulière chez
Durand-Ruel en 1891, elle expose dix de ses eaux-fortes.
Celle-ci sera
suivie de quatre autres chez Durand-Ruel, et chez Ambroise Vollard.
Ses œuvres s'exposent aussi aux États Unis : New York
(1895-1903) et au Royaume Uni : Manchester (1907).
Elle continue sa série de portraits de femmes et
d'enfants. Selon Segard, c'est durant la période de 1890-1910 qu'elle atteint
le sommet de son art, synthèse heureuse entre l'ascétisme de la gravure
japonaise et l'abondance de coloris de sa période impressionniste, évoluant au
gré de son humeur entre ces différentes tendances.
En 1892, elle reçoit commande d'une fresque qui sera
présentée dans le bâtiment des femmes de l'exposition universelle de Chicago,
mais qui est aujourd'hui perdue.
Elle achète, en 1894 le château de Beaufresne au
Mesnil-Théribus qui devient sa résidence d'été. De 1912 à 1924, elle partagera
son temps entre Beaufresne et la villa Angellito à Grasse.
Son tableau Caresse lui vaut, en 1904, le prix Walter
Lippincott, qu'elle refuse par esprit d'indépendance.
La même année, elle est décorée de la Légion d'honneur.
Son père meurt en 1891, sa mère en 1895 et son frère
Gardner en 1911.
Ces décès l'affectent profondément et Mary souffre d'une
dépression.
Le diabète et la cataracte lui abîment la vue, elle cesse
de peindre en 1914, et devient définitivement aveugle en 1921.
Morte le 14 juin 1926, elle est enterrée dans la tombe
familiale de Mesnil-Théribus.
Amie d'Edgar Degas, elle est souvent rattachée à
l'impressionnisme, qui aura une grande influence sur son œuvre.
Ses peintures, ses gravures et ses dessins de maturité
doivent cependant plutôt être comparés à ceux produits par la génération de
peintres post-impressionnistes : Toulouse-Lautrec ou encore les Nabis, avec qui
elle partage un net intérêt pour les peintres et graveurs de l'ukiyo-e, période
du japonisme.
Elle exerça également l'activité d'agent et de
conseillère de grands amateurs de peinture.
Ses tableaux, présents dans les grands musées américains
et à Paris, continuent d'être régulièrement montrés dans des expositions.
http://associationmisscassatt.e-monsite.com/album/les-oeuvres-de-mary-cassat-sa-famille-ses-modeles/
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