En l'absence de vaccin, le patron de l'IHU Méditerranée
Infection préconise le traitement du Covid 19 à la chloroquine.
Retrouvons-le en 2006, à l'époque, en pleine grippe aviaire, il alertait, comme d'autres virologues, sur notre incapacité à contenir une épidémie virale.
Le 21 février 2006, le professeur Didier Raoult, professeur
de médecine à la faculté de Marseille et spécialiste des maladies infectieuses
et des questions de bioterrorisme était interviewé dans le Soir 3 par Marie
Drucker à propos de l'apparition en France de la grippe aviaire, détectée sur
un canard dans l'Ain.
Tout un dispositif de prévention a été mis en place, avec
confinement et mise en quarantaine des volailles et vaccination massive des
animaux.
Au début de l'interview, la journaliste demande au chercheur
qui affiche un grand sérieux si la vaccination globale n'était pas excessive
:"Est- ce qu'on en fait pas trop ?"
Après avoir donné son avis sur l'avantage de la vaccination
animale, le scientifique se réfère ensuite à la grippe espagnole de 1918, qui
tua plus de personnes que la Première Guerre mondiale (entre 50 et 100 millions
de morts, soit entre 3 % et 6 % de la population de la planète), "y
compris des sujets jeunes et en pleine santé…".
Il souligne que le spectre du retour d'une telle épidémie
respiratoire virale menace directement les humains.
"Notre état de préparation à une épidémie virale (...)
est très mauvais."
Une peur partagée par tous les épidémiologistes, il précise
:
"On pense que globalement notre état de préparation à
une épidémie virale, et d'ailleurs on le voit chaque année au cours de
l'épidémie de grippe, est très mauvais et notre capacité à lutter contre la
contagion des maladies respiratoires jusqu'à présent était mauvaise."
Revenant aux mesures prises dans le cadre de cette grippe
aviaire, il applaudit, "l'exercice général qui s'est fait à propos de
syndromes de détresses respiratoires, ou maintenant, à propos de la grippe
aviaire, est quelque chose, qui je le crois, est très important pour nous
préparer.
Si c'est un exercice sans conséquences, tant mieux pour
nous, mais ça nous prépare à une situation de pandémie, d'infections
respiratoires virales, d'épidémies massives qui représentent un grand
danger."
Le visage fermé et les yeux sombres, le virologue fustige
les comportements inconséquents : "Par exemple, tous les ans, il y a des
épidémies hospitalières de grippes, humaines ordinaires, qui ne sont pas
contrôlées parce que notre capacité actuellement à contrôler la contagion des
maladies respiratoires est mauvaise.
Et vous le voyez au quotidien, on sait tous que la grippe
est une maladie contagieuse, ce qui ne nous empêchent pas d'embrasser nos
proches ou d'aller travailler quand on a la grippe et de contaminer les gens
dans notre environnement."
"Nous ne savons pas jusqu'à présent contrôler les
épidémies respiratoires. "
Il insiste sur l'importance de cet entraînement :
"Nous ne savons
pas jusqu'à présent contrôler les épidémies respiratoires. Et d'apprendre à
faire ça, même au prix d'une peur, à cette occasion (la grippe H1N1), en tout
cas, ceci nous prépare à une éventuelle pandémie."
Depuis plusieurs semaines, l'infectiologue marseillais brave
la décision majoritaire de ses pairs de tester le médicament avant de le
généraliser dans le traitement du coronavirus.
Ce mardi 24 mars, le patron de l'IHU Méditerranée Infection
de la Timone a précisé aux Echos : "Je ne participe plus au Conseil
scientifique réuni autour d'Emmanuel Macron…" Une mise en retrait plutôt
qu'une démission selon ses déclarations.
Le patron de l'IHU Méditerranée Infection a d'ores et déjà
ouvert son établissement au dépistage massif du Covid-19 et au traitement à
l'hydro-chloroquine "des malades fébriles". Plusieurs centaines de
Marseillais se pressent chaque jour à l'institut pour se faire tester et
prescrire le cas échéant le médicament.
Le 26 mars, le ministre de la Santé Olivier Véran a autorisé
l'utilisation de la chloroquine dans le traitement du coronavirus.
Pour aller plus loin