samedi 19 octobre 2019

Zineb El Rhazoui

 : « Depuis 2012 - 263 personnes ont été tuées dans des attentats islamistes en France.

Ce que les islamistes appellent l’islamophobie a fait 0 mort. »

Liste d'attaques terroristes islamistes en France
Par Wikipédia

Les attaques islamistes en France sont les manifestations du terrorisme islamiste en France.
Après une première série d'attentats au milieu des années 1990, la France est, selon une étude internationale publiée en juin 2017, le pays le plus touché par les attentats islamistes commis en Europe et en Amérique du Nord depuis la proclamation du « califat » de l'État islamique, le 29 juin 2014.

Depuis mars 2012 la France est confronté à une vague d'attentats islamiste sans précédent causant 263 morts dont le dernier en date et l'attentat de la préfecture de police de Paris en octobre 2019.

À gauche, et de haut en bas : recueillement à La Belle Équipe, forces d’intervention à Saint-Denis, véhicules de police devant le Bataclan, recueillement place de la République. À droite, et de haut en bas : illumination tricolore de la tour Eiffel, devise de Paris : Fluctuat nec mergitur.
Photos ERIC SALARD, Chris93, Maya-Anaïs Yataghène, Mstyslav Chernov, Fugitron et intervenants sur la discussion associée (montage) — Travail personnel (montage) ; derivative work of the following :

Un certain nombre de ces attaques visent des représentants des forces armées françaises (militaires et policiers), ainsi que des membres de la communauté juive ou chrétienne.
Le reste vise des personnes ciblées de manière indiscriminée dans des lieux publics.
Les attaques contre des personnalités sont quant à elles une minorité.

1980-1989

Le 9 août 1982, attentat de la rue des Rosiers à Paris : 6 morts et 22 blessés.

Jo Goldenberg restaurant Paris dsc04019.jpg Téléversé : 12 juin 2005

Le 17 septembre 1986, attentat de la rue de Rennes : sept morts et cinquante-cinq blessés, dernier et plus meurtrier d'une série de quatorze attentats du Hezbollah.

Oeuvre original de Ali Salih pour le Hezbollah. — c:File:Flag_of_Hezbollah.svg (actuellement supprimé, voir la liste des auteurs) Drapeau du Hezbollah

1990-1999

Algérie, puis le 24 décembre 1994, prise d'otages du vol 8969 Air France à Alger par 3 membres du Groupe islamique armé et d'autres terroristes : 7 morts, dont 4 terroristes.

France : en 1995, attentats de 1995 en France qui font 8 morts et plus de 150 blessés.

L'Airbus A300 F-GBEC, assurant le vol Air France 8969, à l’aéroport de Londres-Heathrow en 1982.  Tim Rees —

2012
Les 11 mars 2012, 13 mars 2012, 19 mars 2012, tueries à Toulouse et Montauban faisant 7 morts dont 3 enfants et 6 blessés.

Attentat du 15 mars 2012 à Montauban - Attentat du 19 mars à Toulouse - Assaut du 22 mars 2012 à Toulouse par le RAID.

2013

Le 25 mai 2013, un extrémiste islamiste armé d'un couteau attaque et blesse un militaire français dans le quartier d'affaires de la Défense près de Paris.

2014

Le 20 décembre 2014, attaque à Joué-lès-Tours. Un homme criant « Allahu akbar » attaque un poste de police avec un couteau. Il blesse trois policiers avant d'être abattu.

Quartier arabe de Sur Baher (en) au sud de Jérusalem : panneau portant l'inscription « Allahu akbar ».

2015

Du 7 au 9 janvier 2015, attentats en France.
Une série d'attaques terroristes islamistes qui se déroule entre les 7 et 9 janvier 2015 en France, visant le comité de rédaction du journal Charlie Hebdo, des policiers et des Français de confession juive fréquentant une supérette cacher.

Le magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes, le lendemain de la prise d'otages, le 9 janvier 2015. Photo JJ Georges

Dix-sept personnes sont assassinées et vingt sont blessées ; les trois terroristes sont abattus par les forces de l'ordre le 9 janvier.

Journalistes, secouristes et policiers dans la rue Nicolas-Appert quelques heures après l'attentat contre Charlie Hebdo. Photo Thierry Caro — Vue de la zone du 11e arrondissement (rue Nicolas Appert) interdite aux badauds par la police après la fusillade au siège de Charlie Hebdo, prise avec l'aide du journaliste de LCP Jérémie Hartmann.

Le 3 février 2015, trois militaires en faction devant un centre communautaire juif à Nice sont agressés au couteau par Moussa Coulibaly, demeurant à Mantes-la-Jolie (Yvelines).
Il exprime en garde à vue sa haine de la France, de la police, des militaires et des Juifs.

Le 10 avril 2015, un soldat français est attaqué et blessé dans les toilettes de l'aéroport d'Orly.


Zonage mis en place selon la doctrine médicale d’intervention du RAID lors des attentats autour du Bataclan. La zone d'exclusion police, considérée comme non sécurisée, est interdite d'accès à toute personne n'appartenant pas aux forces de l'ordre. Roland45 and OpenStreetMap contributors — Travail personnel Fonds de plan : OpenStreetMap Zonage : Retour d'expérience des attentats du 13 novembre 2015. Gestion de l'attaque terroriste du Bataclan par les médecins d’intervention de la Police Nationale

Le 19 avril 2015, affaire Sid Ahmed Ghlam.
Une femme de 32 ans (Aurélie Châtelain) est assassinée par un étudiant algérien de 24 ans qui prévoyait un attentat dans une église de Villejuif, le projet de ce dernier ayant été déjoué peu de temps après.

Le 26 juin 2015, attentat en Isère, 1 mort décapité (Hervé Cornara, 55 ans) et 2 blessés. Brandissant un drapeau islamiste, un homme conduit son véhicule contre des bonbonnes de gaz stockées dans la cour de la filiale française du groupe américain Air Products.

Membres du groupe djihadiste Ansar Dine au Mali en 2012. Photo Anne Look


Le 21 aout 2015, attentat du train Thalys sur une ligne reliant Amsterdam à Paris, mené par un ressortissant marocain et déjoué par plusieurs passagers, on compte 3 blessés.

Le 13 novembre 2015, une série de sept attaques, à Paris et en Seine-Saint-Denis, perpétrée par au moins dix terroristes avec au moins une vingtaine de complices, provoque la mort de 131 personnes et fait 413 blessés, dont 99 dans un état très grave. Les tueries sont revendiquées par l’État islamique.

2016

Le 7 janvier 2016, un islamiste marocain portant une fausse ceinture attaque des policiers à l'aide d'un couperet à viande, il est abattu.

Le 11 janvier 2016, un adolescent turc âgé de 15 ans agresse à la machette un enseignant juif. L’auteur dit avoir agi « au nom d’Allah » et de l’organisation État islamique. Un blessé.

Le 13 juin 2016, double meurtre à Magnanville. Un commandant de police et sa compagne, fonctionnaire du ministère de l’intérieur (Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider), sont assassinés devant leur domicile à Magnanville par Larossi Abballa.
L'attentat est revendiqué par l'organisation État islamique.

Le 14 juillet 2016 à Nice, le jour de la fête nationale, un Tunisien, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, fonce dans la foule au volant d'un camion sur la promenade des Anglais, tuant 86 personnes et en blessant 458, avant d'être abattu par les forces de l'ordre. L'État islamique revendique cet acte.

Le camion Renault Midlum arrêté (visible à l'arrière-plan) sur la promenade des Anglais, en face du palais de la Méditerranée, le 15 juillet 2016. Photo Michel Abada

Le 26 juillet 2016, lors d'une messe, deux islamistes munis d'armes blanches prennent en otage plusieurs personnes dans l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray, près de Rouen.
Un prêtre est égorgé, et un paroissien est blessé.
Les deux terroristes sont abattus par les forces de l'ordre, l'un d'eux était fiché S. Selon le Président de la République, « les deux terroristes se réclament de Daesh ». L'attentat est revendiqué via Amaq, l'agence de presse de l’État islamique.

L’attentat de l'église Saint-Étienne de Saint-Étienne-du-Rouvray est une attaque terroriste islamiste commise le 26 juillet 2016. Deux islamistes radicaux, Adel Kermiche, sous contrôle judiciaire, muni d'un bracelet électronique, et Abdel Malik Nabil-Petitjean, assassinent en égorgeant et poignardant le père Jacques Hamel, un prêtre de l'église Saint-Étienne de Saint-Étienne-du-Rouvray, près de Rouen, et blessent grièvement un paroissien de 86 ans. Les assaillants retiennent ensuite trois autres fidèles en otage avant d'être abattus par les forces de l'ordre. L'acte est revendiqué le jour même par l'organisation terroriste État islamique.
2017

Le 3 février 2017, attaque contre des militaires au Carrousel du Louvre à Paris fait deux blessés.

Le 18 mars 2017, un homme s'empare de l'arme d'un militaire à Orly avant d'être abattu. Même s'il a affirmé au moment de son geste vouloir « mourir par Allah » et a été signalé pour « radicalisation » lors d’un séjour en prison en 2011-2012, ses motivations restent floues (il ne souhaitait plus retourner en prison) et le lien avec le terrorisme islamiste non démontré.

Le 20 avril 2017, un homme ouvre le feu à l'arme automatique sur des policiers le long de l'avenue des Champs-Élysées, vers 21 heures,
L'un d'entre eux est tué pendant l'attaque, deux autres ainsi qu'une passante sont blessés.
L'assaillant est abattu et l'État islamique revendique l'attaque dans la soirée.

Le 6 juin 2017, un homme attaque avec un marteau un policier et le blesse légèrement devant la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Les policiers répliquent et le blessent.
L'assaillant, Farid Ikken, un Algérien de quarante ans, ancien journaliste disposant d'un visa étudiant, se déclare « soldat du califat ».

Le 19 juin 2017, un homme armé percute un fourgon de police sur les Champs-Élysées.
Aucun mort n'est à déplorer, excepté l'assaillant, un fiché S.
Le 13 juillet, l'État islamique revendique l'attaque.

Le 9 août 2017, attaque à la voiture bélier qui blesse 6 militaires à Levallois-Perret en région parisienne.

Le 15 septembre 2017, un homme armé d'un couteau attaque un militaire en patrouille à la station de métro Châtelet à Paris.
 L'auteur tient des propos faisant référence à Allah : « Allah akbar, vous êtes des mécréants ».

Le 1er octobre 2017, un Tunisien en situation irrégulière connu pour différents crimes égorge deux jeunes femmes dans la gare de Saint-Charles à Marseille avant d'être abattu par les forces de l'ordre.
 L'attaque est revendiquée par l'État islamique.

2018

Le 23 mars 2018, un homme tue 4 personnes lors d’attaques et une prise d'otage dans un supermarché dans l'Aude, à Trèbes.
L'homme, qui est par la suite abattu, est un Franco-Marocain se réclamant de l'État islamique, qui revendique l'attentat le jour même.

Le 12 mai 2018 à Paris, vers 21 h un individu attaque à l'arme blanche des passants en criant « Allah Akbar », il tue une personne, en blesse quatre autres dont deux gravement, il se dirige ensuite vers une patrouille de police qui décide de l'abattre.
L'attaque est revendiquée par l'État islamique.

Le 11 décembre 2018  dans la soirée, à proximité du marché de Noël de Strasbourg, un homme déambule dans les rues du centre-ville, tue cinq passants et en blesse une dizaine d'autres.
 L'assaillant, un Franco-Algérien de 29 ans, est abattu le 13 décembre à Strasbourg par la police.
 L'attaque est revendiquée par l'État islamique.

L’attaque du 12 mai 2018 à Paris est une action terroriste islamiste commise dans la soirée du 12 mai 2018 à Paris, au cours de laquelle un homme est tué à l'arme blanche par un assaillant et quatre autres blessés. L'assaillant est tué par des policiers, intervenant sur place. L'attaque est revendiquée par l'État islamique dans les heures qui suivent.
2019

Le 24 mai 2019, Attentat de la rue Victor-Hugo de Lyon, 14 blessés. L'auteur reconnaît avoir prêté allégeance à l'État islamique.

Vue du lieu de l'attentat au lendemain de l'évènement Photo Romainbehar
L'attentat de la rue Victor-Hugo de Lyon est une attaque à la bombe survenue le 24 mai 2019. Un individu dépose un sac ou un colis explosif contenant des vis, des clous et des boulons devant un commerce de cette artère piétonne proche de la place Bellecour. L'explosion fait, selon les sources, 14 victimes toutes blessées légèrement.

Le 3 octobre 2019, Attentat de la préfecture de police de Paris, 4 policiers ont été tués dans une agression au couteau de cuisine à la préfecture de police de paris par un individu qui y travaillait. Il était converti à l'islam depuis 2008, le Parquet national antiterroriste s'est saisi de l'affaire.

Entrée de la préfecture de police de Paris dans la rue de la Cité. Photo besopha






vendredi 18 octobre 2019

Turquie

L'offensive suspendue - Donald Trump : une diplomatie hors codes !
18/10/2019 -

La Turquie va mettre fin à son offensive en Syrie après un retrait des forces kurdes, a annoncé jeudi le vice-président américain Mike Pence à Ankara.


Pour permettre un retrait des forces kurdes « sous 120 heures, toutes les opérations militaires dans le cadre de l'opération Source de paix vont être suspendues et l'opération sera complètement arrêtée une fois ce retrait achevée », a déclaré Mike Pence à la presse à l'issue de plus de quatre heures d'entretiens avec le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Recep Tayyip Erdogan et Mike Pence, ce jeudi à Ankara (Turquie). REUTERS/Huseyin Aldemir

Les forces kurdes devront se retirer d'un secteur d'une profondeur de 32 km censé se transformer à terme en « zone de sécurité ».

Le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu a confirmé cet accord.

Vidéo

« Nous suspendons l'opération, nous ne l'arrêtons pas », a-t-il déclaré à la presse.
« Nous pourrons arrêter l'opération seulement lorsque les forces kurdes se seront retirées complètement de la région », a-t-il ajouté.

Le 17 octobre 2019, Mike Pence, vice-président américain, assiste à une conférence de presse à l'ambassade américaine à Ankara, en Turquie. Adem ALTAN / AFP

Les Occidentaux soutiennent les YPG (une composante de la milice syrienne) pour leur rôle crucial dans la lutte contre les djihadistes du groupe État islamique (EI), mais Ankara les qualifie de « terroristes » en raison de leurs liens avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une guérilla sanglante en Turquie depuis 1984.

Donald Trump avait paru donner son feu vert à l'offensive, avant, face au tollé dans les pays occidentaux et au sein de son camp, d'exhorter Ankara à y mettre fin et d'autoriser des sanctions contre la Turquie.

Mike Pence a annoncé que ces sanctions seraient levées lorsque la Turquie aura mis fin à l'offensive conformément à l'accord conclu jeudi.



Il faut bien l’avouer : sous des postures de type télé-réalité, le président Trump, parfois, inquiète même ses observateurs intéressés.
Puis, à la réflexion, on réalise qu’il y avait quelque chose à comprendre.

Trump veut trois choses qu’aucun de ses prédécesseurs ne voulait ou n’a su faire avant lui :
- ne plus envoyer les fils de l’Amérique se faire tuer pour les lobbies de la guerre aux quatre parallèles du monde et réduire le coût de l’OTAN ;

- empêcher l’Iran d’acquérir la bombe et de diffuser son djihad chiite en Afghanistan, Bahrein, Irak, Liban, Palestine, Syrie, Yémen ;

- maîtriser la mondialisation multilatérale et, notamment, la pression commerciale des Chinois.

Ne pas avoir cela à l’esprit c’est s’exposer à ne rien comprendre à la nouvelle politique américaine, sur fond de résistance des lobbies de « l’État profond » (deep state) yankee.

France Inter s’est exposé à ce danger en titrant, ce 16 octobre : « Donald Trump, apprenti sorcier de la diplomatie ».

La critique porte essentiellement sur « sa décision de retirer ses troupes de Syrie […] aux conséquences […] désastreuses […] le résultat d’un fonctionnement instinctif critiqué y compris chez les Républicains ».
Le journaliste éclaire à sa façon la politique étrangère de Donald Trump, ses « décisions […] qui ont fait trembler la planète.

Quand il a quitté l’accord nucléaire avec l’Iran […] ou quand il a déplacé l’ambassade américaine à Jérusalem […] ou encore […] a entamé cette amitié improbable avec le dictateur nord-coréen Kim Jong-un ».

Tout ce vocabulaire choisi fausse l’analyse mais il n’est pas utile de perdre son temps sur ces sujets dont la présentation est biaisée par les mots utilisés.

Donald Trump avait annoncé qu’il ferait rentrer les boys à la maison : il le fait, et ce sont ceux qui ont le plus critiqué les USA de s’être mêlés de tous les conflits du monde qui lui reprochent, à présent, de s’en retirer…

Ce journaliste vraiment « très bien informé » sait que « les événements qui se déroulent dans le nord de la Syrie […] prennent leur origine directe dans un coup de fil entre Donald Trump et le président turc Recep Tayyip Erdoğan ».

Or, il y a une autre explication : Donald Trump a vite compris que l’assaut donné à la Syrie par cet allié désormais aussi peu fiable que dangereux qu’est la Turquie d’Erdoğan (un Frère musulman dictatorial qui rêve de reconstituer l’Empire ottoman) se heurtera non seulement aux Kurdes syriens, plutôt gauchistes, mais aussi à l’armée syrienne très aguerrie, et surtout à la Russie.

Dans cette affaire, il n’y aura que des « vainqueurs » :
- Erdoğan dira qu’il a établi une zone de sécurité anti-YPG/PYD kurde à sa frontière sud-ouest ;

-Trump dira qu’il a retiré ses soldats mais qu’il n’y a pas eu de génocide kurde ; -

- El-Assad dira qu’il a stoppé l’avance turque,

- et la Russie de dira rien – comme souvent – mais comptera les points de sa remarquable réussite stratégique : elle gardera ses quatre bases navales et aériennes en Méditerranée.

Des médias superficiels se sont dits surpris du virage à 180° effectué par les Kurdes de Syrie du fait de leur rapprochement si rapide avec El-Assad, alors que leur relative autonomie était le fruit d’un accord très officiel avec Damas, pour prix de leur engagement contre les islamistes.

Qualifier, comme le fait France Inter, Donald Trump de « président encombrant et dysfonctionnel », peut-être un jour destitué, est aller bien vite en besogne et passer sous silence le vrai problème de notre Président à nous, Français : celui des neuf postes français (dont huit décidés par Emmanuel Macron) pris au piège du nord syrien, selon l’agence de presse turque Anadolu, et qu’il aurait fallu dégager depuis trois semaines à la fin de leur mission officielle contre Daech.

Par Henri Temple
Universitaire, juri-économiste, expert international, dialecticien







mardi 15 octobre 2019

Ivan Rioufol.

Libérer la France de sa prison intellectuelle
Par Ivan Rioufol – 29/08/2019.

La faiblesse des élites tient à leur incapacité d’accepter les faits quand ils dérogent à leurs dogmes.
Mais pour comprendre les mutations de notre pays, il faut côtoyer les gens et se saisir de la révolte des Oubliés.

«Avant de donner des leçons au monde, Macron ferait mieux de renouer avec son peuple inquiet», estime Ivan Rioufol. FRANCOIS BOUCHON

Mais où sont les idées neuves?

Même Alain Minc, laudateur mal inspiré de la «mondialisation heureuse», avoue ne plus rien comprendre aux mécanismes économiques.
Face au «désert intellectuel» qu’il constate à son tour, ce père Joseph des puissants espère un «aggiornamento de la pensée macroéconomique».

Toutefois, il pourrait préalablement s’interroger sur la sotte arrogance de ceux qui disent savoir.
Après le vote britannique approuvant le Brexit, en 2016, Minc avait commenté: «Ce référendum n’est pas la victoire d’un peuple sur les élites, mais celle des gens peu formés sur des gens éduqués.»
Bref, le sacre des crétins.

Cet aplomb de la caste est au cœur de la crise de l’intelligence.

Je signale également la sortie, cette semaine, de : Macron, de la grande mascarade... aux Gilets jaunes (L'Artilleur). Cette nouvelle édition fait suite à mon précédent livre : Macron, la grande mascarade, paru en novembre 2017. J'y ai ajouté un Avant-propos dans lequel je rappelle que la révolte des Oubliés, symbolisée par les Gilets jaunes, était tout sauf une surprise, en dépit de ceux qui assurent n'avoir "rien vu venir". Emmanuel Macron est de ceux-là : un aveuglement qu'il n'a pas fini de payer.

La faiblesse des élites tient à leur incapacité d’accepter les faits quand ils dérogent à leurs dogmes. Elles préfèrent contourner les réalités obscènes.

Cela est vrai en économie, et il faut reconnaître à Minc la sincérité de son désarroi.
Cela l’est plus encore quand il s’agit de comprendre la vie ordinaire.

Depuis des décennies, les milieux intellectuels et universitaires tournent en rond.
Ils se copient, s’applaudissent, se cooptent.
Ils excluent les esprits originaux.


Contre ces déviants, la meute est intarissable pour les faire taire ou les ridiculiser.

Pas étonnant, après de tels désherbants, de ne trouver qu’un sol aride.

Minc propose des pistes pour exploiter la matière grise: lancer des livres blancs, réunir des commissions, susciter des rapports, stimuler des débats.
Bien, bien.
Mais les armoires des ministères sont emplies de ces travaux.

Ces esprits cadenassés doivent d’abord se libérer de leurs fausses croyances.
Or cette émancipation est loin d’être gagnée, à en juger par la manière dont les Sachants ont été incapables de se saisir de la révolte des Oubliés.

Pour comprendre la France en mutation, il faut côtoyer les gens.
Le matérialisme économique, déboussolé, doit intégrer cette humanité qui lui échappe.
Quiconque ne récite pas les mérites de la diversité, de la non-discrimination, du «soi-mêmisme» ou de la contrition occidentale a droit au même statut de dissident

L’avenir d’une nation ne peut se réduire à des chiffres, des courbes, et des taux de CO2, comme s’en persuadent les tenants du tout économique et de l’homme planétaire.

Emmanuel Macron se trompait dès 2017, quand il assurait:
«La force de notre économie, quand nous l’aurons pleinement retrouvée, c’est le socle même de notre projet de société.»
Ce discours est de ceux que produisait le Gosplan soviétique.

Il est d’ailleurs troublant de constater les similitudes entre la pauvreté intellectuelle produite en URSS par l’indépassable communisme et la glaciation imposée aux sociétés libérales, surtout en France, par les gardes-chiourmes du politiquement correct.

Certes, l’expression y est plus libre, et les goulags n’existent pas.
Mais quiconque ne récite pas les mérites de la diversité, de la non-discrimination, du «soi-mêmisme» ou de la contrition occidentale a droit au même statut de dissident.

Le pays s’est habitué à vivre dans une prison intellectuelle.
Un projet de société ne peut s’épanouir derrière des barreaux.

La place centrale prise par l’écologie dans le débat est le résultat du manque de réflexion des dirigeants.

«J’ai changé, très profondément», a déclaré Macron l’autre jour, expliquant avoir été convaincu par les inquiétudes des jeunes sur le climat: une jeunesse embrigadée sous la bannière de Greta Thunberg, 16 ans.

L’influence de l’adolescente robotisée a de quoi inquiéter sur la maturité du président, qui a ouvert aussi le procès convenu du capitalisme.

Lorsqu’il tweete, à propos des incendies en Amazonie brésilienne: «Notre maison brûle, littéralement!», il reprend une expression employée par Jacques Chirac il y a dix-sept ans.
Pour l’originalité, prière de repasser.

Alors que la France reste inflammable, le président détourne les attentions pour justifier sa vision mondialiste.
Avant de donner des leçons au monde, Macron ferait mieux de renouer avec son peuple inquiet.
Or le sujet est visiblement un embarras qu’il veut s’éviter. Il est plus valorisant de vouloir «rendre ce monde plus habitable».
Ça ne mange pas de pain.

Le leurre de la communication

La communication macronienne est un leurre qui masque l’absence d’idées.
Les clichés, les slogans, l’émotivité du moment tiennent lieu d’arguments.

Le chef de l’État est même devenu l’excellent metteur en scène de lui-même.
Il a réussi, lors du G7 de Biarritz, à subjuguer les médias par son one-man-show.

Macron a, en effet, montré le meilleur dans ses dons d’organisation, son attention aux décors, son goût pour les coups de théâtre.
Le festival de Biarritz a été à la politique ce que le Festival de Cannes est au cinéma.
Le défenseur du multilatéralisme s’est même «trumpisé» sans dommage, en sortant unilatéralement des accords entre l’Union européenne et le Mercosur (marché commun de l’Amérique du Sud) et en multipliant les contacts bilatéraux. Son invitation surprise, après le OK de Donald Trump, du chef de la diplomatie iranienne a été une audace dont il se rengorge encore.
Elle risque d‘être vaine.

Macron a omis de rappeler, de surcroît, que les feux, sous Lula, l’enfant chéri de la gauche, avaient été plus importants encore
Reste la légèreté avec laquelle Macron a cru bon d’insulter, du haut de sa présidence du G7, le président brésilien Jair Bolsonaro, déjà coupable à ses yeux de «populisme».

Alors que des feux de forêt ravagent une partie de l’Afrique et de la Sibérie, ce sont les récurrents incendies en Amazonie brésilienne qui ont servi de prétexte au président pour accuser Bolsonaro de lui avoir «menti» sur ses engagements climatiques.

Macron n’a pas craint non plus, pour illustrer les importants brûlis de la forêt primaire, de publier une photo spectaculaire datant de plus de quinze ans: une manipulation, au service d’une propagande.

Il a omis de rappeler, de surcroît, que les feux, sous Lula, l’enfant chéri de la gauche, avaient été plus importants encore.

Les insultes reçues en retour ont été dignes d’une cour d’école.
Ainsi se délitent les débats sans substance.

Fuir le mensonge officiel

S’extraire de ce glacis intellectuel, qui a déjà tué la gauche, invite à fuir le mensonge officiel: il vide les mots et nie les évidences.

Quand la garde des Sceaux annonce, lundi, que les termes de «mère» et «mère» figureront sur l’acte de naissance de l’enfant né d’une PMA entre lesbiennes, l’État cautionne une tromperie sur la filiation, qui élimine le père.

Retrouver le sens du réel oblige aussi le président à abandonner ses discours interminables au profit d’une écoute de la société et de son intelligence collective.
C’est au cœur de la nation et de son peuple que se trouvent les idées neuves. La droite n’a qu’à se pencher pour les ramasser…

Ivan Rioufol - éditorialiste au Figaro

 Copyright obligatoire en cas de citation ou de transmission de cet article, vous pouvez le copier : Ivan Rioufol pour Le Figaro

Dans son livre De l'urgence d'être réactionnaire (2012), il écrit :
« Nombreux sont les Français qui en ont plus qu’assez de se faire malmener, ridiculiser,
- enfumer par des démocrates qui n’aiment pas le peuple,
- des humanistes qui n’aiment pas les gens, des journalistes qui n’aiment pas les faits,
- des antiracistes qui n’aiment pas les Blancs,
- des progressistes qui aiment tellement les pauvres qu’ils sont prêts à en faire venir toujours davantage. »