par
Giulio Meotti - 8 janvier 2020
Traduction du texte original: Christians Beheaded for Christmas, The
West Goes
Combien
faudra-t-il de chrétiens assassinés avant que l'Occident y voie un
"génocide" et se dresse enfin ?
Au lendemain de la décapitation des chrétiens au Nigeria,
le pape François a admonesté la société occidentale : « posez vos téléphones et
parlez-vous pendant les repas ».
Le Pape n'a pas eu
un mot pour les chrétiens décapités.
Rien sur cette
horrible exécution de ses frères et sœurs chrétiens.
Une faction du groupe islamiste Boko Haram se bat
désormais sous la bannière de la "Province de l'État islamique d'Afrique
de l'Ouest"
Quelques jours auparavant, le pape François a élevé une
croix entourée d'un gilet de sauvetage à la mémoire des migrants qui ont perdu
la vie en Méditerranée.
Il n'a pas fait
mention des chrétiens assassinés en mer par des extrémistes islamiques.
VIDEO / : Cliquez sur le lien https://www.bbc.com/news/av/embed/p07j5qpv/50924266
La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré que la
lutte contre le changement climatique était sa priorité.
Elle n'a pas
évoqué le sort des chrétiens persécutés.
Au même moment, The Economist a analysé le dévouement du
Premier ministre hongrois Viktor Orbán envers les chrétiens persécutés comme
une « exploitation » politique de la question.
mages de Boko Haram au Nigéria
dans le documentaire "Stolen Daughters: Kidnapped by Boko Haram" de
HBO, prévu pour le 22 octobre 2018. | (Capture d'écran: YouTube / HBO)
A ce jour, Boko
Haram a détruit pas moins de 900 églises au nord du Nigéria et, depuis 2015, 16
000 chrétiens ont été assassinés.
https://www.gatestoneinstitute.org/pics/4256.jpg
Photo : la Première Mission de l'Eglise Africaine
incendiée à Jos, au Nigéria, le 6 juillet 2015. (Photo de l'AFP via Getty
Images)
Martha Bulus, une catholique nigériane, a été enlevée par
des extrémistes islamiques de Boko Haram sur le chemin de sa fête de mariage.
Martha et ses compagnes ont été décapitées
et la vidéo de
l'effroyable assassinat de ces 11 chrétiennes a été diffusée le 26 décembre au
lendemain des fêtes de Noël. Ces images rappellent l'exécution d'autres
chrétiens en combinaison orange, à genoux sur le sable avec derrière
eux un djihadiste masqué, habillé de noir et appliquant le tranchant de son
couteau sur leur gorge. Leurs corps ont été découverts dans une fosse commune
en Libye.
Compte tenu de l'ampleur des persécutions antichrétiennes
au Nigéria, Martha a eu moins de chance que Leah
Sharibu. Enlevée il y a deux ans par Boko Haram, Léah vient de passer
son deuxième Noël en captivité. La raison ?
Leah a refusé
de se convertir à l'islam et d'abjurer sa foi chrétienne.
Leah’s mother, Rebecca, with
Rev. Gideon Para-Mallam
Les dirigeants chrétiens nigérians s'insurgent contre «
les enlèvements continus de mineures chrétiennes par des jeunes musulmans ...
». Ces filles « sont converties de force à l'islam et mariées sans le
consentement de leurs parents ».
Vue générale d'une église qui, selon les habitants, a
été brûlée par des militants de Boko Haram, est vue à Damasak le 24 mars 2015.
| / Photo prise le 26 novembre 2018 / REUTERS / Joe Penney
Les islamistes du Nigéria mènent contre les chrétiens une
guerre d'extermination. Pas moins de 900
églises du nord du Nigéria ont été détruites par Boko Haram. Le
président américain Donald J. Trump a été informé qu'au moins 16 000 chrétiens
ont été tués au Nigeria depuis 2015. Dans le seul diocèse de Maiduguri, 5
000 chrétiens ont été assassinés. Combien de chrétiens assassinés
faudra-t-il avant que l'Occident y voie un "génocide" et se dresse
pour y mettre fin ?
Au lendemain de la décapitation des chrétiens du Nigeria,
le pape François a admonesté
la société occidentale :
« posez vos téléphones, parlez-vous pendant les repas ».
Mais il n'a pas eu
un mot pour les chrétiens décapités.
Rien sur cette
horrible exécution de ses frères et sœurs chrétiens.
Peu auparavant, le pape François a érigé une croix
entourée d'un gilet de sauvetage à la mémoire des migrants noyés en
Méditerranée.
En septembre dernier, le pape a inauguré un monument à la mémoire des migrants sur la place
Saint-Pierre, mais pas une seule fois il n'a fait mention des chrétiens jetés à
la mer par des extrémistes musulmans.
Le cardinal Robert Sarah, l'un des rares dirigeants
catholiques qui ne ferme pas les yeux sur les persécutions islamiques, a twitté
: « Au Nigeria, le meurtre de 11 chrétiens par des islamistes fous est un
brûlant rappel de la situation faite à nos frères africains qui vivent leur foi
dans le Christ au risque de leur propre vie. »
Le Vatican n'est pas le seul à demeurer silencieux.
Aucun gouvernement occidental n'a pris la peine
d'exprimer son horreur et son indignation face à la décapitation de Noël.
« Où est l'horreur
morale face à cette tragédie » a demandé l'évêque nigérian Matthew Kukah ? «
Ces crimes font partie d'un drame beaucoup plus large avec lequel il nous faut
vivre quotidiennement ».
Les dirigeants
européens devraient suivre l'exemple du Premier ministre britannique Boris
Johnson, qui, à l'occasion de son premier message de Noël à la nation, a
déclaré :
« Aujourd'hui plus
que jamais, je veux que nous nous souvenions de ces chrétiens qui un peu
partout dans le monde sont victimes de persécutions.
Pour eux, le jour
de Noël donnera lieu à une cérémonie secrète, ou qui aura lieu peut-être dans
une cellule de prison ».
La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré que sa
priorité était de lutter contre le changement climatique.
Elle n'a pas eu un mot pour les chrétiens persécutés.
Le président français Emmanuel Macron n'a pas jugé bon de
souhaiter « Joyeux Noël » à ses compatriotes.
Au même moment, The Economist a écrit que le Premier
ministre hongrois Viktor Orbán ne défendait pas passionnément les chrétiens
persécutés, mais « exploitait » politiquement le sujet.
Les dirigeants
européens n'ont pas condamné l'exécution barbare de chrétiens le jour de Noël :
le politiquement correct ronge la société occidentale de l'intérieur.
Début décembre, Justin Kientega, évêque au Burkina Faso,
a déclaré : « Personne ne nous écoute. A l'évidence, l'Occident n'est soucieux
que de ses intérêts ».
« Pourquoi le
monde garde-t-il le silence quand des chrétiens sont massacrés au Moyen-Orient
et en Afrique» s'insurge Ronald S. Lauder, président du Congrès juif mondial ?
« En Europe et aux États-Unis, des manifestations ont été
organisées contre la mort tragique de Palestiniens utilisés comme boucliers
humains par le Hamas, l'organisation terroriste qui contrôle Gaza.
L'ONU a mené des enquêtes et a concentré sa colère contre
Israël qui ne fait que se défendre contre cette même organisation terroriste.
Mais le massacre barbare de milliers et de milliers de
chrétiens ne suscite qu'une relative indifférence ».
Qu'ont fait les gouvernements occidentaux quand des
milliers de jeunes musulmans sont allés en Syrie et en Irak chasser et tuer des
chrétiens, détruire leurs églises et leurs communautés ?
L'Occident n'a pas levé le petit doigt mais il en a aussi
payé le prix.
Ce que les islamistes ont fait subir aux chrétiens
d'Orient, ils ont commencé à les infliger à ces « post-chrétiens » d'Occident.
Comme le disait le médiéviste français Rémi Brague, « les
forces qui ont entrepris de chasser les chrétiens de leurs terres ancestrales
se disent sans doute qu'il serait bon de poursuivre en Occident une œuvre si
bien commencée en Orient ? ».
Les têtes
chrétiennes qui roulent dans la poussière n'indignent pas l'Occident et son
silence n'est rompu que de « Allahu Akbar », de coups de feu et de bombes.
Les livres d'histoire du futur ne seront pas tendres face
à cette trahison – mais tout dépend de qui va les écrire.
La fin des chrétiens d'Orient serait un désastre.
L'Église d'Occident n'aura plus un seul représentant
vivant dans le berceau de sa civilisation.
De quels tombereaux d'indignation n'aurions-nous pas été
abreuvés si, par exemple, des terroristes chrétiens avaient arrêté un bus, trié
les passagers selon leur foi, et ordonné aux musulmans de se convertir au
christianisme, avant d'assassiner 11 d'entre eux ?
L'inverse vient de se produire au Kenya.
Qu'avons-nous lu ?
Rien.
Le 10 décembre, le groupe terroriste islamique Al Shabaab
a arrêté un bus dans le nord du Kenya, puis a assassiné les non-musulmans.
Nous, Occidentaux, réagissons aux persécution de telle ou
telle minorité ; pourquoi cet abandon des chrétiens ?
Le massacre des chrétiens au Moyen-Orient et en Afrique
est au cœur d'une idéologie totalitaire christianophobe qui vise à unifier les
musulmans de la Oumma (la communauté islamique) au sein d'un Califat, après
avoir détruit les frontières des États nationaux et liquidé les « mécréants »,
c'est-à-dire les Juifs, les Chrétiens et toutes les autres minorités sans
oublier les « apostats musulmans ».
Le Nigéria l'avant-garde de ce drame.
« Le Nigeria est
devenu le lieu le plus meurtrier au monde pour un chrétien », a déclaré
Emmanuel Ogebe, avocat.
« Nous vivons un
génocide.
Ils essaient d'expulser les chrétiens, ils veulent
posséder leur terre et tentent d'imposer leur religion à ces chrétiens qu'ils
considèrent comme des infidèles et des païens ».
L'Occident lui dort sur ses deux oreilles.
« L'Occident a ouvert ses frontières aux réfugiés
musulmans qui fuyaient la guerre », écrit l'économiste Nathalie Elgrably-Lévy.
« Cette solidarité occidentale a toutes les apparences de
la vertu mais elle est sélective et discriminatoire ».
Les chrétiens persécutés ont été abandonnés par les
gouvernements et les opinions publiques occidentaux.
Le Premier ministre indien Narendra Modi a récemment
suscité la colère des musulmans en tentant de promouvoir une loi qui offrirait
la citoyenneté aux non-musulmans des pays voisins fuyant les persécutions.
Tarek Fatah a expliqué dans le Toronto Sun que « l'octroi
de la citoyenneté aux chrétiens pakistanais, hindous et sikhs persécutés
augmenterait la population non musulmane et diluerait le droit de veto [dont
les musulmans] disposent en Inde depuis 70 ans ».
Où sont les places publiques remplies de Londoniens ou de
New-Yorkais mobilisés en faveur des réfugiés chrétiens discriminés par
l'Occident ?
Dans les provinces syriennes occupées par les islamistes,
les chrétiens ont passé un « Noël spécial » - sans carillons ni lumières parce
que leurs églises ont été transformées en écuries.
Le Khabour, cette région de Syrie où vivaient les
chrétiens assyriens, est désormais baptisée la « vallée de la Mort ». L'ancien
archevêque de Canterbury, George Carey, a récemment écrit :
« La guerre en Syrie a repris.
Une fois de plus, les réfugiés inondent les routes et ont
besoin de notre compassion. Pourtant, ces représentants de la « foi erronée »
n'en trouveront aucune au sein du gouvernement britannique.
Aucune des minorités les plus brutalisées n'a figuré au
nombre des 16 000 réfugiés qui ont trouvé la sécurité au Royaume-Uni. 1,6%
seulement des réfugiés qui ont intégré le Programme pour les personnes
vulnérables en 2015, étaient chrétiennes.
Les chrétiens représentaient pourtant 10% de la
population syrienne ».
Les musulmans se mobilisent dans les lieux publics
occidentaux pour défendre les leurs; mais pour nos frères chrétiens persécutés,
ces mêmes lieux publics demeurent désespérément vides.
……..
Giulio Meotti, journaliste culturel pour Il Foglio, est
un journaliste et auteur italien.