Par Jean-Philippe Delsol, le 17 décembre 2018
Bien sûr, il fallait bien que le gouvernement prenne des
mesures pour stopper les débordements inutiles.
Il a donc décidé de dépenser encore de l’argent public,
plus de dix milliards d’euros sans doute, pour tenter de satisfaire à la grogne
des gilets jaunes.
Ce qui risque de peser sur l’économie.
Pourtant, les premiers gilets jaunes, avant d’être
récupérés par l’extrême gauche, demandaient moins de servitude fiscale plutôt
que plus d’aide sociale ; ils voulaient vivre de leur travail plutôt que de
prébendes publiques.
Le résultat obtenu sera à l’inverse de celui qui était
espéré.
Mais le gouvernement joue encore au pompier pyromane :
après n’avoir rien fait de significatif en matière d’économies publiques, il
pense moins à économiser qu’à augmenter sa dette pour payer les charges
nouvelles qu’il devra supporter.
Il était prompt à critiquer l’Italie, mais il fait pire
en matière budgétaire.
Dès avant que soient pris dans l’urgence ces nouveaux
engagements, les dépenses continuaient déjà d’augmenter de manière masquée.
La stabilité apparente du nombre de fonctionnaires en
2017 cache en fait une baisse de 50 400 contrats aidés et une hausse de 45 000
fonctionnaires de plein exercice.
Les effectifs des ministères ont augmenté de 1,2% hors
contrats aidés, soit 23 000 agents supplémentaires dans la fonction publique
d’Etat, dont 20 600 à l’Education nationale et seulement 1 300 à la Justice.
Les effectifs de la fonction publique territoriale ont
augmenté de 0,9% hors contrats aidés, et ceux de la fonction hospitalière de
0,7%.
Craignons qu’il n’en soit de même cette année.
Les économies sont pourtant possibles en bien des
domaines.
Elles sont possibles à court terme.
Par exemple en allégeant beaucoup de réglementations qui
exigent des contrôles et augmentent les coûts de production comme les prix des
produits et services.
Ou en réduisant nombre de subventions aux associations et
entreprises,
- en supprimant les niches fiscales et sociales
inefficaces,
- en baissant de manière drastique les effectifs de la
fonction publique non régalienne tout en préservant la sécurité et la justice.
En arrêtant, aussi, cette course forcée, inutile et très
coûteuse à la transition énergétique qui peut avoir du sens pour faire baisser
la pollution mais n’est pas justifiée de manière rationnelle en l’état pour
lutter contre le réchauffement climatique…
Il faudra bien réviser les conditions d’accès aux mesures
d’assistance sociale.
Les deux tiers des prélèvements obligatoires sont
affectés à des dépenses sociales ; celles-ci représentent environ 32% du PIB
contre 22% en moyenne dans l’OCDE.
Depuis des décennies, l’Etat intervient tant et tant dans
la vie de chacun que la valeur des choses et des services sont biaisés.
Il n’y a plus de vrais prix puisque tout est selon les
cas excessivement taxé ou subventionné, directement ou indirectement.
Les salaires eux-mêmes sont artificiellement abaissés ou
augmentés par des cotisations qui varient en fonction des humeurs du temps et
de l’intensité des fièvres de la rue.
Comment être rationnellement responsable de sa vie dans ces
conditions puisque les critères de choix sont factices et aléatoires ?
Il va y avoir un grand débat public pour faire front au
désarroi et à la colère de la France profonde.
Il serait intéressant que nous y participions tous pour
aborder ces vrais sujets et éviter que le débat soit accaparé par ceux qui
n’ont d’autre souci que de demander toujours plus à l’Etat en pensant que ce
sont les autres qui paieront.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Votre commentaire est le bienvenu à condition d'être en relation avec le sujet - il sera en ligne après accord du modérateur.
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.