Par Wikipédia.
Le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et
régulières est un pacte mondial non contraignant de l'Organisation des Nations
unies visant à couvrir toutes les dimensions de la migration internationale.
Une conférence des Nations unies va l'adopter à Marrakech
les 10 et 11 décembre 2018.
L'idée principale du pacte est de promouvoir « des
migrations sûres, ordonnées et régulières ».
Le texte indique ainsi qu'il faut « créer des conditions
favorables qui permettent à tous les migrants d'enrichir nos sociétés grâce à
leurs capacités humaines, économiques et sociales ».
Il souligne le fait que les États doivent porter secours
aux migrants empruntant des itinéraires dangereux.
L'objectif 17 du pacte précise que les États s'engagent
« à éliminer toutes les formes de discrimination et à
condamner et combattre les expressions, les manifestations et les actes de
racisme, de discrimination raciale, de violence et de xénophobie visant tous
les migrants », notamment par des « campagnes de sensibilisation » du public.
Il invite également
les États signataires à « sensibiliser et informer les professionnels des
médias sur les questions migratoires et la terminologie adaptée » et à «
[cesser] d’allouer des fonds publics ou d’apporter un soutien matériel aux
médias qui propagent systématiquement l’intolérance, la xénophobie, le racisme
et les autres formes de discrimination envers les migrants ».
Le texte prévoit que les « prestataires de soins de santé
[…] fassent cas des spécificités culturelles [des migrants] dans le cadre de
leur pratique », d'« allou[er] aux établissements [...] fréquentés par une
forte proportion d’enfants migrants des ressources destinées à financer des
activités d’intégration », la « reconnaissance mutuelle des diplômes étrangers
[pour] […] une harmonisation à l’échelle mondiale »
Portée
Le texte n'est pas juridiquement contraignant et invoque
la souveraineté nationale comme « principe directeur ».
Des juridictions pourraient s'en servir dans leurs
décisions.
Positions des États membres
Pays souhaitant signer
Le président de la République française, Emmanuel Macron,
soutient le pacte.
Il déclare :
« Les solutions qu'il propose vont exactement dans le
sens, à la fois des valeurs de l'Europe, et des intérêts de l'Europe ».
Au Canada, le Premier ministre, Justin Trudeau, se
prononce en faveur de la signature du pacte.
Cependant, les conservateurs s'opposent à la signature.
Le ministre canadien de l'Immigration, Ahmed Hussen,
devrait signer au nom du Canada les 10 et 11 décembre.
Oppositions
191 pays ont accepté l’accord sur la création d'un pacte
pour des migrations sûres, ordonnées et régulières à New York en juillet 2018.
Parmi ces pays, un tiers a changé d'avis depuis.
Courrier international indique fin novembre 2018 que « la
liste des désistements s’allonge de jour en jour » et la conférence est un «
flop annoncé ».
- L'Autriche,
- l'Australie,
- la Bulgarie,
- la Croatie,
- les États-Unis,
- Israël,
- la Hongrie,
- la Pologne,
- la Serbie,
- la Slovaquie
- et la Suisse ne signeront pas le pacte.
Lors du sommet du groupe des G6 à Lyon, le ministre Joachim Brudziński a annoncé que le projet d'accord sur le pacte mondial pourrait créer des dangers pour la Pologne. Cela peut aussi être une incitation à entreprendre une migration illégale. - À cet égard, je recommanderai au Premier ministre Mateusz Morawiecki le retrait de la Pologne de l'accord GCM - a déclaré le chef du ministère de l'Intérieur et de l'Administration.
Sous la présidence de Donald Trump, les États-Unis n'ont
même pas participé à la négociation de l'accord.
Le chancelier d'Autriche, Sebastian Kurz, alors même que
le pays a participé a sa négociation, déclare que le pacte réduira la
souveraineté de l'Autriche et abolira les différences entre immigration légale
et illégale ainsi que la migration humanitaire (réfugiés).
Selon Stéphane Bussard, dans Le Temps (quotidien suisse),
le pacte aurait suscité « un déferlement de propos haineux, voire complotistes
» de sorte qu'à l'ONU, on enregistrerait « avec incompréhension, voire avec une
once de panique, les critiques virulentes qui font florès, surtout en Europe ».
En France, au moins une partie du mouvement des Gilets
jaunes a manifesté son opposition au pacte.
Certains d'entre eux ont exprimé l'intention d’empêcher
physiquement Emmanuel Macron de se rendre au Maroc en bloquant des aéroports.
MIGRATION - En septembre 2016, en ouvrant la voie à l’adoption de deux nouveaux pactes mondiaux, l’un sur les réfugiés, l’autre pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, la déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants n’avaient sans doute pas anticipé de telles divisions. Alors que les annonces de pays se retirant du Pacte mondial sur les migrations se multiplient, le texte rassemblera à Marrakech, les 10 et 11 décembre prochains, les pays qui déclareront symboliquement d’une seule voix la volonté de renforcer la coopération internationale sur les questions migratoire.
Indécis
En Belgique, alors que le Premier ministre, Charles
Michel, s’était engagé à le signer avec l’aval de l’ensemble des partis de
coalition, le parti nationaliste flamand N-VA change d’avis le 4 décembre 2018.
Cette position met le gouvernement « au bord de
l'explosion ».
Le président du gouvernement tchèque, Andrej Babiš, a
exprimé des réserves sur le traité et considère comme peu probable le fait que
la République tchèque le signe.
Soutiens et critiques
Selon Louise Arbour, la représentante spéciale de l'ONU
pour les migrations, l'objectif est de « maximiser les bénéfices de la
migration tout en mettant en lumière ses aspects négatifs et en limitant les
pratiques migratoires chaotiques et dangereuses ».
Face aux critiques visant le texte, António Vitorino,
directeur général de l'Organisation internationale pour les migrations, déclare
:
« Nous assistons de la part de certains secteurs
politiques à la manipulation, à la distorsion des objectifs du Pacte, on a la
sensation que la migration est devenue le bouc émissaire des problèmes
culturels et sociaux ».
Le Figaro Magazine considère que ce pacte vise à
construire une planète « sans frontières », avec comme idéologie sous-jacente «
un angélisme déroutant mais destructeur », et qu'il se rapproche de la «
propagande ».
Selon André Bercoff, le texte parle de migrants en
général et ne fait pas de distinction entre les différents types de migrations
(économique, de guerre etc).
Le texte vise à
protéger la culture et les traditions cultuelles et culturelles des migrants
pour, toujours selon André Bercoff, éviter qu'ils se fondent dans la culture
d’accueil.
Le journaliste souligne enfin, en France, l'absence de
concertation au parlement, au Sénat, dans les médias, et le non recours à un
référendum.
D'après Suzette Sandoz, parmi les 23 objectifs, seulement
deux concernent les pays d’origine des migrants :
« le Pacte va donc être ressenti dans le monde comme un
puissant appel vers les États signataires, une promesse d’eldorado, une
garantie de succès et d’accueil à bras ouverts […]
Il accentuera l’attrait des États signataires donc
accroîtra, au détriment des réfugiés [non économiques], ce flux de personnes,
migrantes économiques, qui modifient très rapidement le paysage européen et
placent les autorités et les populations autochtones devant des crises sociales
douloureuses et pourtant niées».
Une partie des associations et de la société civile
regrettent que le pacte mondial pour des migrations ne soit pas juridiquement
contraignant pour les pays signataires.
………………
Belgique : le gouvernement au bord de l'explosion à cause
du Pacte migratoire.
05/12/2018.
Alors que la communauté internationale doit se réunir
lundi 10 décembre à Marrakech pour "endosser" le Pacte mondial pour
les Migrations des Nations Unies, la Belgique est au bord de la crise
politique.
Depuis deux semaines, cet accord international, non
contraignant, fait vaciller le gouvernement belge.
Il souhaite pourtant seulement créer un cadre pour les
relations entre Etats sur le sujet des migrations.
En septembre, a New York, Charles Michel, le Premier
Ministre, s’est engagé à le signer avec l’aval de l’ensemble des partis de
coalition.
Mais la N-VA, le parti nationaliste flamand, a changé
d’avis : « le gouvernement qui va à Marrakech n’a pas le soutien de la N-VA »,
a sèchement déclaré ce lundi Bart de Wever, le président du parti.
Pour le reste des ministres, c’est une trahison de la
part des nationalistes, d’autant plus que la coalition gouvernementale a besoin
de la N-VA pour tenir.
Signe de désolidarisation froide à l’égard du
gouvernement, la N-VA a publié sur son site internet une campagne anti-migrants
ce mardi, retirée quelques heures plus tard, étant donné le tollé provoqué par
des photos empruntées aux campagnes anti-migrants de l'extrême droite
allemande.
Pour sortir de la crise, le gouvernement a décidé de
laisser le Parlement fédéral trancher mercredi. Une majorité devrait se dégager
en faveur de la signature du pacte, sans la N-VA, qui reste inflexible.
Reste à savoir ce qui adviendra de la fragile coalition
gouvernementale si Charles Michel suit l'avis consultatif du Parlement et se
rend à Marrakech lundi prochain.
Le vote en séance plénière aura lieu ce jeudi 6 décembre.
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