samedi 8 décembre 2018

Gilets Jaunes en Belgique.

 Le Parisien et RTBF – 08/12/2018.

100 arrestations à Bruxelles et des incidents


Nos voisins belges ont également leur propre mouvement de mobilisation contre la hausse des taxes.

Il n’y a pas qu’en France que des Gilets jaunes manifestent ce samedi.

Environ 400 personnes se sont rassemblées en fin de matinée à différents endroits de Bruxelles pour protester notamment contre la hausse des taxes.


Si aucune grave violence n'a été constatée pour le moment, la police a tout de même dû faire usage de gaz lacrymogène pour repousser des manifestants.
 Et environ une centaine de personnes ont été arrêtées en amont de cette manifestation dans la capitale belge, où le quartier des institutions européennes a été entièrement bouclé.

A 15h45, les derniers manifestants sont en passe d'être interpellés à proximité de la chaussée d'Anvers.

Pour le moment, nos journalistes présents sur place évoquent des blessés parmi les policiers sans préciser le nombre.
La police fédérale n'a, pour l'heure, encore rien confirmé officiellement.


Mais vers 16h, nous apprenons qu'un autre groupe de gilets jaunes de plus d'une centaine de personnes manifeste toujours.
Des irréductibles, du côté de Trône. Un groupe qui se dirige maintenant vers la Toison d'or.

Des barrages de police ont ainsi été déployés autour des institutions européennes (Commission, Conseil et Parlement européens), empêchant l'accès des véhicules, mais aussi des piétons.

Blocages d’autoroutes

La RTBF signale que la situation s’est un peu tendue à la mi-journée rue de la Loi. 
Et selon l'agence Belga, des Gilets jaunes bloquent par ailleurs l'autoroute E17 vers Rekkem, une ville de Flandre occidentale, située près de la frontière avec la France.

Un barrage a également été mis en place tôt ce matin sur la E40, au niveau de la frontière franco-belge, à hauteur d'Adinkerque (nord), toujours selon Belga.

Espagne, Belgique, Royaume-Uni : quand les Gilets jaunes embarrassent nos voisins.


Madrid accuse notamment le mouvement français de «porter préjudice » transporteurs routiers transfrontaliers et à la libre circulation des marchandises.

Arrestations en Belgique, protestations en Espagne, perturbations au Royaume-Uni : le mouvement inédit des Gilets jaunes ne s’exprime pas seulement sur les routes hexagonales.

Explications.

En Espagne. Les manifestations en France, prenant notamment la forme de blocages de routes, « portent préjudice aux transporteurs qui doivent traverser chaque jour la frontière avec la France et font obstacle à la libre circulation des marchandises », a tempêté jeudi le ministère espagnol des Affaires étrangères.

Mardi, le poste-frontière d'Irun au Pays basque espagnol a été fermé à la circulation des poids lourds pendant plusieurs heures, occasionnant jusqu'à 13 kilomètres d'embouteillages.

La France était en 2017 le premier client des exportations espagnoles, pesant 15% du total soit 41,6 milliards d'euros.

Au Royaume-Uni.
Sur les bords de la Manche, une trentaine de manifestants ont également perturbé la circulation sur l'autoroute A16, qui mène au tunnel sous la Manche, emprunté par des milliers de poids-lourds faisant le voyage jusqu'en Angleterre.

En Belgique.
Le mouvement des Gilets jaunes a essaimé en Wallonie, particulièrement dans le Hainaut, mais pas à Bruxelles ni en Flandre, le nord néerlandophone de la Belgique.
Il s'est traduit en Wallonie par le blocage régulier de dépôts pétroliers, au point de perturber l'approvisionnement.

Des débordements ont aussi été imputés par les autorités à des « casseurs » ou des « anarchistes », agissant pour la plupart cagoulés.
Des dizaines de personnes ont ainsi été interpellées dans la nuit de mercredi à jeudi, à la suite de violents incidents près d'un dépôt pétrolier où manifestent depuis une semaine des Gilets jaunes.
Selon le parquet de Charleroi (sud), 23 personnes ont été placées en garde à vue après ces incidents au dépôt de Feluy, entre Mons et Bruxelles.

Depuis vendredi dernier, ce dépôt pétrolier, géré par le groupe français Total sur la commune de Seneffe (sud), est un des points les plus chauds en Belgique du mouvement lancé en France contre la hausse du prix des carburants.
Les allées et venues de véhicules sur ce dépôt ont régulièrement été bloquées par des gilets jaunes, ainsi que la circulation sur l'autoroute avoisinante, l'E19 qui relie Bruxelles à Mons.

Les Gilets jaunes : la presse étrangère accable Emmanuel Macron

Différents titres internationaux pointent « plusieurs erreurs » d’un chef de l’Etat incapable de se réconcilier avec « la France du diesel ».


« Les Français ont l’impression d’être pris pour des imbéciles.

A juste titre. » Cette citation n’est pas extraite d’un tract de l’opposition politique, ni d’une pancarte de propagande révolutionnaire.
Elle provient d’un article de Die Welt, journal conservateur établi en Allemagne, où il est l’un des trois quotidiens les plus vendus.

A l’image de ce genre de Figaro d’outre-Rhin, la presse étrangère n’épargne pas Emmanuel Macron à l’heure d’analyser le mouvement de ces Gilets jaunes qui bloquent les routes françaises depuis samedi, et menacent de s’en prendre à Paris ce week-end.

« Plusieurs grosses erreurs »

Die Welt estime ainsi que « le gouvernement a commis plusieurs grosses erreurs », notamment « en justifiant l’augmentation des taxes par la seule protection de l’environnement, bien que la majeure partie des recettes serve un objectif différent. »

Dans cette fronde « différente du folklore protestataire habituel » en France - « cette fois, il ne s’agit pas de défendre des privilèges ou des acquis sociaux », relève-t-il,- le journal allemand voit « le symptôme d’une rupture » entre « la classe dirigeante » et des citoyens dont elle est « toujours plus éloignée ».

Le spectre de la « brioche » de Marie-Antoinette

Autre journal phare outre-Rhin, le Süddeutsche Zeitung use de la même rhétorique, évoquant « la rébellion d’une classe moyenne qui se sent marginalisée socialement et géographiquement par les personnes les mieux rémunérées des grandes villes ».
Et n’est pas plus tendre avec le chef de l’Etat.

« Pour la plupart des Français, sa politique n’a jusqu’à présent apporté aucune amélioration notable », relève-t-il.
Et de dresser un constat mi-amusé, mi-sérieux, avec la Révolution. La colère, dit-il, « était née du prix du pain ».

Après quoi il est de bon ton de prétendre que Marie-Antoinette aurait conseillé aux démunis de manger « de la brioche ».
« Aujourd’hui, le coût des carburants alimente la colère, et Macron recommande aux automobilistes d’acheter des voitures électriques propres », raille le quotidien munichois.

« Un nouvel aristocrate »

En Italie, le Corriere Della Sera, qui admet voir en l’écologie « l’une des plus nobles batailles » du président de la République, estime que la fronde populaire a « des causes plus profondes qu’une prétendue insensibilité écologique » des Français.

 « Le président Macron, étranger aux partis politiques et néophyte, a été élu en partie grâce à une révolte contre les élites, ponte-t-il.
Maintenant qu’il est à l’Élysée, il est perçu comme un nouvel aristocrate, éloigné des problèmes de la population commune. »




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Votre commentaire est le bienvenu à condition d'être en relation avec le sujet - il sera en ligne après accord du modérateur.

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.