100 arrestations à Bruxelles et des incidents
Nos voisins belges ont également leur propre mouvement de
mobilisation contre la hausse des taxes.
Il n’y a pas qu’en France que des Gilets jaunes
manifestent ce samedi.
Environ 400 personnes se sont rassemblées en fin de
matinée à différents endroits de Bruxelles pour protester notamment contre la
hausse des taxes.
Si aucune grave violence n'a été constatée pour le
moment, la police a tout de même dû faire usage de gaz lacrymogène pour
repousser des manifestants.
Et environ une
centaine de personnes ont été arrêtées en amont de cette manifestation dans la
capitale belge, où le quartier des institutions européennes a été entièrement
bouclé.
A 15h45, les derniers manifestants sont en passe d'être
interpellés à proximité de la chaussée d'Anvers.
Pour le moment, nos journalistes présents sur place
évoquent des blessés parmi les policiers sans préciser le nombre.
La police fédérale n'a, pour l'heure, encore rien
confirmé officiellement.
Mais vers 16h, nous apprenons qu'un autre groupe de
gilets jaunes de plus d'une centaine de personnes manifeste toujours.
Des irréductibles, du côté de Trône. Un groupe qui se
dirige maintenant vers la Toison d'or.
Des barrages de police ont ainsi été déployés autour des
institutions européennes (Commission, Conseil et Parlement européens),
empêchant l'accès des véhicules, mais aussi des piétons.
Blocages d’autoroutes
La RTBF signale que la situation s’est un peu tendue à la
mi-journée rue de la Loi.
Et selon l'agence Belga, des Gilets jaunes bloquent
par ailleurs l'autoroute E17 vers Rekkem, une ville de Flandre occidentale,
située près de la frontière avec la France.
Un barrage a également été mis en place tôt ce matin sur
la E40, au niveau de la frontière franco-belge, à hauteur d'Adinkerque (nord),
toujours selon Belga.
Espagne, Belgique, Royaume-Uni : quand les Gilets jaunes
embarrassent nos voisins.
Madrid accuse notamment le mouvement français de «porter
préjudice » transporteurs routiers transfrontaliers et à la libre circulation
des marchandises.
Arrestations en Belgique, protestations en Espagne,
perturbations au Royaume-Uni : le mouvement inédit des Gilets jaunes ne
s’exprime pas seulement sur les routes hexagonales.
Explications.
En Espagne. Les manifestations en France, prenant
notamment la forme de blocages de routes, « portent préjudice aux transporteurs
qui doivent traverser chaque jour la frontière avec la France et font obstacle
à la libre circulation des marchandises », a tempêté jeudi le ministère
espagnol des Affaires étrangères.
Mardi, le poste-frontière d'Irun au Pays basque espagnol
a été fermé à la circulation des poids lourds pendant plusieurs heures,
occasionnant jusqu'à 13 kilomètres d'embouteillages.
La France était en 2017 le premier client des
exportations espagnoles, pesant 15% du total soit 41,6 milliards d'euros.
Au Royaume-Uni.
Sur les bords de la Manche, une trentaine de manifestants
ont également perturbé la circulation sur l'autoroute A16, qui mène au tunnel
sous la Manche, emprunté par des milliers de poids-lourds faisant le voyage
jusqu'en Angleterre.
En Belgique.
Le mouvement des Gilets jaunes a essaimé en Wallonie,
particulièrement dans le Hainaut, mais pas à Bruxelles ni en Flandre, le nord
néerlandophone de la Belgique.
Il s'est traduit en Wallonie par le blocage régulier de
dépôts pétroliers, au point de perturber l'approvisionnement.
Des débordements ont aussi été imputés par les autorités
à des « casseurs » ou des « anarchistes », agissant pour la plupart cagoulés.
Des dizaines de personnes ont ainsi été interpellées dans
la nuit de mercredi à jeudi, à la suite de violents incidents près d'un dépôt
pétrolier où manifestent depuis une semaine des Gilets jaunes.
Selon le parquet de Charleroi (sud), 23 personnes ont été
placées en garde à vue après ces incidents au dépôt de Feluy, entre Mons et
Bruxelles.
Depuis vendredi dernier, ce dépôt pétrolier, géré par le
groupe français Total sur la commune de Seneffe (sud), est un des points les
plus chauds en Belgique du mouvement lancé en France contre la hausse du prix
des carburants.
Les allées et venues de véhicules sur ce dépôt ont
régulièrement été bloquées par des gilets jaunes, ainsi que la circulation sur
l'autoroute avoisinante, l'E19 qui relie Bruxelles à Mons.
Les Gilets jaunes : la presse étrangère accable Emmanuel
Macron
Différents titres internationaux pointent « plusieurs
erreurs » d’un chef de l’Etat incapable de se réconcilier avec « la France du
diesel ».
« Les Français ont l’impression d’être pris pour des
imbéciles.
A juste titre. » Cette citation n’est pas extraite d’un
tract de l’opposition politique, ni d’une pancarte de propagande
révolutionnaire.
Elle provient d’un article de Die Welt, journal
conservateur établi en Allemagne, où il est l’un des trois quotidiens les plus
vendus.
A l’image de ce genre de Figaro d’outre-Rhin, la presse
étrangère n’épargne pas Emmanuel Macron à l’heure d’analyser le mouvement de
ces Gilets jaunes qui bloquent les routes françaises depuis samedi, et menacent
de s’en prendre à Paris ce week-end.
« Plusieurs grosses erreurs »
Die Welt estime ainsi que « le gouvernement a commis
plusieurs grosses erreurs », notamment « en justifiant l’augmentation des taxes
par la seule protection de l’environnement, bien que la majeure partie des
recettes serve un objectif différent. »
Dans cette fronde « différente du folklore protestataire
habituel » en France - « cette fois, il ne s’agit pas de défendre des
privilèges ou des acquis sociaux », relève-t-il,- le journal allemand voit « le
symptôme d’une rupture » entre « la classe dirigeante » et des citoyens dont
elle est « toujours plus éloignée ».
Le spectre de la « brioche » de Marie-Antoinette
Autre journal phare outre-Rhin, le Süddeutsche Zeitung
use de la même rhétorique, évoquant « la rébellion d’une classe moyenne qui se
sent marginalisée socialement et géographiquement par les personnes les mieux
rémunérées des grandes villes ».
Et n’est pas plus tendre avec le chef de l’Etat.
« Pour la plupart des Français, sa politique n’a jusqu’à
présent apporté aucune amélioration notable », relève-t-il.
Et de dresser un constat mi-amusé, mi-sérieux, avec la
Révolution. La colère, dit-il, « était née du prix du pain ».
Après quoi il est de bon ton de prétendre que
Marie-Antoinette aurait conseillé aux démunis de manger « de la brioche ».
« Aujourd’hui, le coût des carburants alimente la colère,
et Macron recommande aux automobilistes d’acheter des voitures électriques
propres », raille le quotidien munichois.
« Un nouvel aristocrate »
En Italie, le Corriere Della Sera, qui admet voir en
l’écologie « l’une des plus nobles batailles » du président de la République,
estime que la fronde populaire a « des causes plus profondes qu’une prétendue
insensibilité écologique » des Français.
Maintenant qu’il est à l’Élysée, il est perçu comme un
nouvel aristocrate, éloigné des problèmes de la population commune. »
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