Par Lucy Middleton - 09/12/2018 - Les Crises - Source :
Metro.
Twitter a été sous le feu des critiques après qu’un autre
journaliste dissident ait vraisemblablement été torturé et tué en Arabie
saoudite.
Turki Bin Abdul Aziz Al-Jasser a été arrêté le 15 mars
pour avoir prétendument géré un compte Twitter appelé Kashkool, qui dénonçait
les violations des droits humains perpétrées par les autorités saoudiennes et
la famille royale.
Il est finalement mort en détention, sous la torture ,
affirme le Nouveau Khaleej, ce qui a provoqué une nouvelle indignation à la
suite d’une supposée fuite d’informations qui aurait conduit à sa capture.
Turki bin Abdul Aziz
al-Jasser aurait été arrêté en raison de son compte Twitter (Photo :
TurkialjasserJ/ Twitter)
« C’est par l’antenne Twitter de Dubaï qu’ ils ont obtenu
ses informations. C’est ainsi qu’il a été arrêté », a déclaré à Metro.co.uk une
source qui souhaite rester anonyme.
« Twitter est devenu peu sûr pour les dissidents ou les
opposants. Tout le monde parle sous la menace et la pression. »
« Les comptes des dissidents saoudiens sont espionnés.
Nous ne sommes pas en sécurité quand nous utilisons Twitter. »
La source a également affirmé que Saud al-Qahtani,
l’ancien conseiller de la Cour royale, dirige un « réseau d’espionnage
cybernétique » et a des contacts au bureau Twitter de Dubaï.
Ils affirment qu’une soi-disant « taupe Twitter » a
transmis des informations sur Al-Jasser, ce qui a conduit à son arrestation au
début de cette année.
Beaucoup de gens pensent
qu’il est devenu dangereux pour eux d’exprimer leurs opinions sur les autorités
saoudiennes via Twitter (Photo : Getty Images)
Ils ne sont pas les seuls. Après la nouvelle de la mort
présumée d’Al-Jasser, pour tenter d’accuser la plate-forme d’être « dangereuse
», de nombreuses personnes ont commencé à utiliser le hashtag
#TwitterKilledTurkiAlJasser [#TwitteraTueTurkiAlJasser, NdT]
« Nous voulons que justice soit faite pour les militants
qui ont été arrêtés à cause de Twitter », a déclaré une personne sur Twitter.
Une autre a dit : « Twitter [n’est] plus sûr », tandis
qu’une troisième a écrit : « Twitter doit revoir sa politique de
confidentialité. Littéralement, des vies sont en jeu ici. »
Al-Qahtani, qui a été démis de ses fonctions à la suite
de la mort du journaliste Jamal Khashoggi, a fait allusion aux « trois méthodes
» utilisées par les autorités pour démasquer les militants sur les réseaux
sociaux l’année dernière.
Dans un tweet de 2017, il a prévenu que les pseudos ne
pouvaient pas protéger les dissidents.
Saud al-Qahtani a tweeté sur
les « méthodes » utilisées pour traquer les dissidents qui utilisent Twitter,
écrivant en ligne :
« Est-ce que votre pseudo
vous protège de la liste noire » ?
Al-Qahtani a écrit en ligne : « ton pseudo te protège de
la liste noire ? »
1. Les États ont les moyens de connaître le propriétaire
du nom.
2 – L’adresse IP peut être identifiée par de nombreux
moyens techniques.
3- Le secret que je ne vais pas dévoiler ».
La source a déclaré que son tweet est « considéré comme
une menace sérieuse ».
Twitter déclare maintenant que les accusations portées à
son encontre sont fausses.
« Nous avons des équipes dans le monde entier qui
travaillent à améliorer la sécurité de la conversation publique », a déclaré
aujourd’hui un porte-parole de Twitter Public Policy.
Aucune de ces équipes d’exécution des politiques n’est
basée dans la région MENA [Middle East and North Africa, NdT], y compris notre
bureau de Dubaï. Les récentes accusations qui diraient le contraire sont
fausses.
« Nous restreignons rigoureusement l’accès aux
renseignements sur les comptes sensibles à un petit groupe d’employés ayant
reçu une formation approfondie à la sécurité et à la protection des données
personnelles.
Aucun autre membre du personnel n’a la possibilité
d’accéder à ces informations, quel que soit son lieu de travail. »
« Nous nous engageons à protéger ceux qui utilisent nos
services pour défendre l’égalité, les libertés individuelles et les droits
humains. »
« Nous continuerons à prendre des mesures pour renforcer
la protection de leur vie privée et leur sécurité en général. »
L’assassinat présumé d’Al-Jasser survient un mois à peine
après l’assassinat de Khashoggi, journaliste du Washington Post, dans les murs
du consulat saoudien d’Istanbul.
Source : Metro, Lucy Middleton, 09-11-2018
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr.
Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
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