La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, appelle
les dirigeants des pays du G20 à agir de manière résolue et à collaborer face
au ralentissement de la croissance et à la montée des risques.
Madame Christine Lagarde, directrice générale du Fonds
monétaire international (FMI), a publié la déclaration ci-après à l’issue du
sommet du Groupe des Vingt (G20) qui s’est déroulé à Buenos Aires :
Les pressions sur les pays émergents s’accentuent et les
tensions commerciales ont commencé à exercer un effet négatif, ce qui accroît
les risques de dégradation.
Il est donc primordial d’effectuer les bons choix
aujourd’hui, pour les pays individuellement, pour l’économie mondiale et pour
toutes les populations.
« Le choix est particulièrement décisif en ce qui
concerne le commerce.
Nous estimons que, si les droits de douane qui ont été
relevés récemment ou dont la menace a été brandie restaient en place et si les
droits annoncés étaient appliqués, environ ¾ de % du PIB mondial pourrait être
perdu d’ici 2020.
Si, au contraire, les restrictions aux échanges de
services étaient réduites de 15 %, le PIB mondial pourrait progresser de ½ %.
Le choix est clair : il est urgent de désamorcer les
tensions commerciales, d’inverser les relèvements récents des droits de douane
et de moderniser le système commercial multilatéral qui est fondé sur des
règles.
« Le niveau excessif de la dette mondiale, à savoir
environ 182 000 milliards de dollars selon une estimation du FMI, constitue une
autre question urgente.
Il est important, en particulier pour les pays émergents
et les pays à faible revenu fortement endettés, de reconstituer des marges de
manœuvre et d’inverser les politiques budgétaires pro-cycliques.
Accroître la transparence de la dette, par exemple en ce
qui concerne les volumes et les modalités des prêts, tant du côté des
emprunteurs que des prêteurs, est tout aussi important que d’assurer la
viabilité de la dette.
« Pour relever les défis auxquels l’économie mondiale est
confrontée, j’ai formulé les recommandations suivantes au G20 :
- « Premièrement,
trouver une solution sur le plan du commerce : c’est la priorité absolue pour
accélérer la croissance et créer davantage d’emplois.
- « Deuxièmement,
continuer de normaliser progressivement la politique monétaire en s’appuyant
sur une bonne communication et sur les données disponibles, tout en tenant
dûment compte des répercussions éventuelles.
- « Troisièmement,
faire face aux risques financiers, en utilisant des instruments micro-prudentiels
et macro-prudentiels pour s’attaquer aux problèmes liés aux prêts à effet de
levier, à la détérioration de la qualité du crédit et aux fortes expositions
aux dettes en monnaies étrangères ou vis-à-vis de l’étranger.
- « Quatrièmement,
utiliser la flexibilité des taux de change pour atténuer les pressions
extérieures, en évitant les droits de douane et autres mesures qui pourraient
affaiblir la confiance des marchés.
« Enfin, éliminer tous les obstacles juridiques à la
participation des femmes à l’économie.
Cela est essentiel pour s’attaquer aux inégalités élevées
et persistantes, et le potentiel de croissance de tous les pays du G20 serait
ainsi relevé.
« Par ailleurs, je juge encourageant que le G20 reste
déterminé à renforcer le dispositif mondial de sécurité financière, avec, en
son centre, un FMI solide et disposant de ressources financières adéquates.
Il est important que les dirigeants des pays du G20 se
soient engagés à achever la 15e révision générale des quotes-parts d’ici nos
réunions de printemps et au plus tard d’ici notre assemblée annuelle 2019.
…………………
- Les perspectives
économiques de l’Europe en six graphiques
le 8 novembre 2018
L’expansion s’est poursuivie en Europe au premier
semestre 2018, quoique plus lentement que prévu, surtout dans les pays avancés.
Portée par la demande intérieure, l’activité économique a
continué de s’accélérer au premier semestre 2018, note le FMI dans son dernier
bilan de santé de l’économie européenne.
Mais les perspectives sont moins favorables : plusieurs
forces freineront probablement la croissance.
Voici six graphiques qui font le bilan de santé de
l’économie européenne et de ses perspectives à court et à moyen terme.
1. croissance
inférieure aux prévisions.
L’Europe a connu une croissance vigoureuse au cours des
deux dernières années car de nombreux risques ne se sont pas matérialisés.
La région continue d’enregistrer une croissance
respectable qui est alimentée par la demande intérieure, elle-même portée par
le niveau élevé de l’emploi et des salaires.
Néanmoins, l’expansion a été inférieure aux prévisions.
Il est maintenant prévu que la croissance tombera de 2,8
% en 2017 à 2,3 % en 2018 et à 1,9% en 2019.
2. Un environnement moins favorable à la croissance.
Plusieurs
tendances entravent la croissance.
Premièrement, la demande extérieure (en particulier de
biens) a fléchi.
Deuxièmement, la hausse des prix du pétrole a pesé sur les
revenus.
Troisièmement, l’insuffisance des capacités de production et
la pénurie de main-d’œuvre deviennent plus pressants.
Ces conditions devraient persister.
En outre, les risques
entourant l’activité économique ont augmenté.
3. Des revenus qui souffrent de la hausse des prix du
pétrole.
Au cours de l’année écoulée, les prix de l’énergie, y compris du
pétrole, ont augmenté.
Les prix des produits de base ont progressé de 7 %
depuis le printemps 2018, tandis que les prix du pétrole ont grimpé à environ
80 dollars le baril en septembre 2018.
En conséquence, les revenus disponibles
réels ont diminué, en moyenne, de 0,5 point de pourcentage du PIB dans la
majeure partie de l’Europe.
Cependant, les pays producteurs de pétrole, la
Norvège et la Russie, ont profité de cette évolution.
4. Une longue expansion dans le secteur manufacturier.
Le
secteur manufacturier européen profite de l’une de ses plus longues périodes
d’expansion des 20 dernières années.
Mais, sur fond d’un cycle conjoncturel qui
arrive à maturité, l’insuffisance des capacités de production et la pénurie de
main-d’œuvre entravent la croissance, en particulier dans les pays émergents.
L’utilisation des capacités a maintenant grimpé à un niveau observé pour la
dernière fois avant la crise financière mondiale.
………………….
- 6 décembre 2018
Le conseil d'administration du FMI achève la deuxième
revue de programme soutenu par la facilité élargie de crédit avec la République
islamique de Mauritanie
- 6 décembre 2018
Le conseil d'administration du FMI achève la troisième
revue de l'accord avec le Bénin au titre de la facilité élargie de crédit et
approuve un décaissement de 22,0 millions de dollars US
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