FACE AUX INÉGALITÉS CROISSANTES, CHRISTINE LAGARDE (FMI)
CRAINT L'AVÈNEMENT D'UN "ÂGE DE LA COLÈRE"
La patronne du FMI Christine Lagarde a lancé mardi 4
décembre un vigoureux appel à un renouvellement de la coopération
internationale, craignant l'avènement d'un "âge de la colère" où les
inégalités pourraient bientôt surpasser celles de l'"âge d'or" du capitalisme
au XIXe siècle.
Christine Lagarde est directrice générale du FMI depuis
2011. @FMI
Dans un discours à la prestigieuse bibliothèque du
Congrès à Washington, la directrice générale du Fonds monétaire international a
plaidé pour un "nouveau multilatéralisme" qui assurerait que
"les bienfaits économiques de la mondialisation soient partagés par tous
et non plus seulement par quelques-uns".
Le commerce mondial doit selon elle être
"réparé" :
"Nous devons poursuivre la désescalade" des
tensions commerciales et améliorer le système des échanges, en "éliminant les subventions qui causent
des distorsions" et en protégeant les droits de propriété intellectuelle.
Interrogée sur la trêve commerciale conclue pour 90 jours
entre Pékin et Washington, Christine Lagarde a estimé n'être "pas
sûre" que cela débouche sur un accord commercial en trois mois, mais elle
a salué "les progrès significatifs". "Ce qui est important,
c'est qu'ils se comprennent des deux côtés, de s'accorder sur des principes
clés", a-t-elle ajouté.
Trouver une bonne réponse fiscale
Évoquant la Grande-Bretagne lors de cet entretien, la
directrice du FMI a assuré que plus en plus de Britanniques regrettaient le
Brexit : "Je pense qu'il y a des regrets dans bien des coins d'Europe. Je
pense qu'il y a plus de regrets au Royaume-Uni qu'il n'y en avait il y a six
mois".
"Il y a désormais une réalisation qu'il va y avoir
davantage de pertes à cause du Brexit que cela n'avait été décrit et escompté
par ceux qui ont fait campagne" pour la sortie du Royaume-Uni de l'Union
européenne, a-t-elle insisté.
Dans son discours, Christine Lagarde a par ailleurs
préconisé un nouveau système de taxation internationale.
"Les entreprises ont maintenant une présence
planétaire, mais les gouvernements n'ont pas trouvé la bonne réponse
fiscale", a-t-elle affirmé, dénonçant les stratégies d'optimisation
fiscale qui laissent "trop de recettes d'impôts sur la table".
Vers un âge de l’inventivité
Sans cette "coopération internationale re-imaginée",
la responsable du FMI craint que dans 20 ans, d'ici 2040, "les inégalités
ne surpassent ce qu'elles étaient pendant l'âge d'or du capitalisme".
Cet "âge de la colère" verrait des géants
monopolistiques de la technologie face à des Etats faibles, des catégories
favorisées de la population "pouvant vivre jusqu'à 120 ans quand des
millions d'autres souffriront de pauvreté".
"Le fossé entre aspirations et réalités"
risquerait de "nourrir colère et amertume", a-t-elle averti.
S'affirmant "une optimiste", Christine Lagarde
assure qu'un "âge de l'inventivité" est possible, où les économies
profiteront des énergies renouvelables, d'une plus forte intégration des femmes
dans le monde du travail et où les grandes entreprises feraient montre de
responsabilité sociale.
La rédaction avec AFP
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Votre commentaire est le bienvenu à condition d'être en relation avec le sujet - il sera en ligne après accord du modérateur.
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.