Madrid (Agence Fides) – 05/02/2019.
Les mutilations génitales féminines constituent une
pratique commune dans un grand nombre de pays africains et dans certains pays
d’Asie, constituant une grave violation des droits des jeunes filles.
Cette pratique est en particulier répandue en Afrique
sub-saharienne mais aussi dans certains pays du Proche-Orient tels que l’Iran,
le Yémen, et en Indonésie.
Excision d'une jeune femme dans l'Oubangui-Chari au
début du xxe siècle
l'Oubangui de AM Vergiat, 1936, galerie Wellcome Collection
Selon la note envoyée à l’Agence Fides par Entreculturas,
ONG des Jésuites pour l’éducation et le développement basée à Madrid, même si
la diffusion de cette pratique a diminué au cours des 30 dernières années, les
données disponibles montrent que, dans certaines nations – en majorité en
Afrique de l’ouest et dans la Corne de l’Afrique – 70% des jeunes filles ont
été victimes de mutilations.
Anatomie de la vulve : (1) : Capuchon du clitoris (2)
: Gland du clitoris (3) : Petites lèvres (4) : Piliers du clitoris (en) (5) : Bulbes
du clitoris (en) (6) : Méat urétral (7) : Grandes lèvres (8) : Vagin (9) :
Ouverture droite des glandes de Bartholin (10) : Anus (11) : Glandes de
Bartholin
OpenStax College, CFCF, Turdas
and myself Basquetteur
Dans certains pays comme la Somalie, le pourcentage frôle
les 99%. Les raisons de la pratique sont complexes et variées mais
principalement, elles dérivent de schémas et de normes culturelles profondément
enracinées.
Pourcentage de femmes âgées de 15 à 49 ans vivant avec
une MGF en 2013
Pour la majeure partie des cultures dans lesquelles elles
sont pratiquées, la raison principale est la conviction que ces mutilations
sont nécessaires pour obtenir un bon mariage.
Prévalence des MGF chez les filles âgées de 0 à 14 ans
tel que rapporté par leurs mères en 2014
Delphi234 — Travail personnel
Les mutilations génitales féminines provoquent des
dommages à la santé des fillettes non seulement à court terme, avec la douleur,
le risque d’infections, des problèmes urinaires voire même la mort, mais au
cours de l’ensemble de la vie de la victime, comportant également des problèmes
psychologiques non indifférents.
Cérémonie d'excision chez les Samburu du Kenya en 2004
Louisa Kasdon (website) —
Louisa Kasdon, "A Tradition No Longer, World & I, November–December
2005, p. 67
Les mutilations génitales féminines constituent un
problème mondial qui requiert une réponse à ce même niveau.
Selon des données de l’UNICEF et d’Entreculturas, il est
estimé que 3,9 millions de fillettes ont subi des mutilations génitales
féminines au cours de la seule année 2015, la majeure partie d’entre elles
avant l’âge de 15 ans.
Panneau d'une campagne anti-MGF en Ouganda, 2004
Amnon s (Amnon Shavit). — Travail personnel
Au niveau mondial, ce sont quelques 200 millions de
jeunes filles et de femmes qui ont été victimes d’une forme ou d’une autre de
mutilations génitales féminines.
A l’occasion de la Journée de la tolérance zéro des
mutilations génitales féminines, le 6 février, et au cours de tout le mois de
février a lieu en Espagne la VIII° édition du circuit de course solidaire
organisé par Entreculturas, les fonds recueillis dans ce cadre étant destinés
au programme La lumière des fillettes qui veut protéger les jeunes filles de la
violence en créant des espaces sûrs pour elles et en sensibilisant les familles
et les communautés quant à leurs droits.
Depuis sa création en 2012 jusqu’à ce jour, le programme
a suivi 32.747 fillettes dans 15 pays selon des lignes d’action bien précises :
- en favorisant l’accès scolaire et la continuité de
l’éducation,
- en dénonçant les violences subies par les jeunes filles
- et en offrant réhabilitation psychologique et
réinsertion sociale.
(SL) (Agence Fides
05/02/2019)
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