mardi 5 février 2019

Chômage et santé publique

Parce que le sujet concerne 6 millions de personnes en France, la santé des chercheurs d’emploi constitue un véritable enjeu de santé publique.

10 000 À 14 000 DÉCÈS SONT IMPUTABLES AU CHÔMAGE CHAQUE ANNÉE EN FRANCE

- Extrait du rapport de SNC

LUTTER CONTRE LES IMPACTS NÉGATIFS DU CHÔMAGE SUR LA SANTÉ DES CHERCHEURS D’EMPLOI

LA SANTÉ DES CHERCHEURS D’EMPLOI, UNE SOUFFRANCE À BAS BRUIT


 Les chercheurs d’emploi connaissent une surmortalité Pierre Meneton, chercheur à l’INSERM, extrapolant les résultats de son étude de 2015, propose un ordre de grandeur de 10 000 à 14 000 décès « imputables » chaque année au chômage.

Le risque de décès des chercheurs d’emploi serait multiplié approximativement par un facteur 2 par rapport aux actifs du même âge.

Cette surmortalité parait liée à des maladies (cardiovasculaires notamment), aux conséquences de comportements addictifs apparus après la perte d’emploi ou à des morts violentes (suicides et peut-être accidents).

En France, plusieurs centaines de suicides par an sont en effet imputables au chômage avec un risque relatif de suicide de 2,2 fois plus fort que pour les actifs occupés.
C’est chez les hommes de 25 à 49 ans que le lien entre le chômage et le suicide est le plus important.


 Les causes de mortalité dues à des maladies chroniques observées chez les chercheurs d’emploi se retrouvent dans le reste de la population française mais on observe une surreprésentation chez les chercheurs d’emploi.

Le chômage a donc « un effet catalyseur mais n’est pas un facteur déclenchant », selon Pierre Meneton.

La surmortalité chez les chercheurs d’emploi hommes s’accroit avec la durée du chômage et persiste parfois sur le long terme.

Les pathologies cardiovasculaires sont plus fréquentes chez les chercheurs d’emploi

Le fait d’être sans emploi est corrélé avec une augmentation, par rapport aux actifs, de la consommation de tabac, d’alcool et de cannabis et de la fréquence des comportements addictifs.


Créée en 1985, Solidarités Nouvelles face au Chômage (SNC) est une association loi de 1901, indépendante de tout parti politique et de toute confession religieuse.

SNC lutte contre le chômage et l’exclusion grâce à un réseau de 2 500 bénévoles
répartis à travers toute la France dans 200 groupes de solidarité.

L’association propose un accompagnement humain et personnalisé à plus de 4 000 chercheurs d’emploi par an et finance, grâce au soutien de ses donateurs et partenaires, des emplois solidaires pour les personnes au chômage de longue durée.

Tous les jours, SNC accueille des personnes vivant des situations douloureuses et qui disent : « Vous savez, je cherche vraiment du travail. »


Elles essaient de se distinguer d’une image négative encore trop répandue aujourd’hui sur les personnes au chômage.
Pour faire connaitre leur vécu, au-delà des stéréotypes et des clivages, SNC tente de sensibiliser la société civile et les institutions.

Son souhait le plus cher est que, ensemble, nous changions de regard sur les chercheurs d’emploi. Forte de cet accompagnement au quotidien des chercheurs d’emploi, SNC développe un plaidoyer visant à une prise en compte réelle et spécifique de leurs besoins.

Dans ce but, ce rapport exprime leurs attentes pour remédier aux conséquences du chômage sur la santé.

CHERCHEURS D’EMPLOI

Dans ce rapport, nous ne parlons pas de chômeurs, ni de demandeurs d’emploi, mais de chercheurs d’emploi.
Cette expression nous paraît plus respectueuse des millions de personnes qui, avec courage, énergie et détermination, recherchent un emploi.

Car rechercher un emploi, c’est en soi un travail, une activité.

Comme le disait Camus :
« mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde ».

Il est donc essentiel à nos yeux de porter un regard plus juste et plus solidaire sur les chercheurs d’emploi.

DES CONTRATS FRAGILES ET DE COURTE DURÉE

UN MARCHÉ DU TRAVAIL QUI INSTAURE ET ACCROÎT LA PRÉCARITÉ DE LONGUE DURÉE

Un marché du travail à deux vitesses

UN ACCROISSEMENT DE LA PRÉCARITÉ SENSIBLE DEPUIS 10 ANS

Entre fin 2008 et la fin 2017, le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi depuis plus d’un an a augmenté de plus de 1,5 million, dont 611 000 en recherche d’emploi entre un et deux ans, 323 900 entre deux et trois ans et 601 100 depuis plus de trois ans.

Au total, l’ancienneté moyenne des personnes inscrites à Pôle emploi est passée de 392 à 562 jours entre 2008 et 2016

L’OCDE souligne que les inégalités atteignent un niveau record dans les pays industriels. L’organisation met l’accent sur la dégradation des conditions de travail, notamment les emplois précaires et le temps partiel contraint.

UN ACCÈS À LA FORMATION PLUS DIFFICILE POUR LES SALARIÉS NON-QUALIFIÉS ET LES PERSONNES AU CHÔMAGE

SÉCURISER L’INTERMITTENCE

Consolider le CDI intermittent et les groupements d’employeurs

Transformer des CDD en CDI Mais l’assurance chômage ne peut être tenue pour principale responsable du développement de la dualité du marché du travail.

Les inégalités importantes entre des salariés très protégés en CDI et des salariés très précaires en CDD et en intérim reposent, avant tout, sur une législation du travail qui valide ces différences

DÉPLOYER LES POSSIBILITÉS DE FORMATION EN FAVEUR DES CHERCHEURS D’EMPLOI

SOUTENIR L’ACCÈS À L’EMPLOI DES PERSONNES EN DIFFICULTÉ

Pour un accompagnement renforcé plutôt qu’un contrôle accentué

La baisse actuelle du chômage s’accompagne de plus de précarité.

Les inégalités au regard de l’emploi s’accroissent et elles sont destructrices, car elles aboutissent à ce que certains ne puissent plus accéder à la stabilité et se trouvent rejetés en marge du marché du travail vers des emplois n’ayant souvent aucun sens.

LUTTER CONTRE LES IMPACTS NÉGATIFS DU CHÔMAGE SUR LA SANTÉ DES CHERCHEURS D’EMPLOI

Lorsque l’on s’intéresse aux liens entre le chômage et la santé, deux théories explicatives s’affrontent régulièrement dans la littérature scientifique.

La première, dite hypothèse de sélection, avance que la mauvaise santé des personnes au chômage les exclurait de fait de l’emploi et du marché du travail.

La seconde, appelée hypothèse d’exposition, soutient que le chômage a des effets délétères multiples tant sur la santé physique et psychique que sur le comportement des personnes touchées.

Si des relations de causalité existent dans les deux sens, l’impact négatif du chômage sur la santé apparait plus puissant que l’effet inverse : sur la base des analyses épidémiologiques, le chômage fragilise les individus, ce qui peut rendre, en retour, plus difficile leur accès à l’emploi.

Replacé dans le contexte biographique de la personne, le chômage apparait comme un élément défavorable à la santé, qui participe parmi d’autres, à une « chaîne de risques » aboutissant à l’apparition de maladies.

Cette donnée, qui entraîne une perte de chances pour chacun des chercheurs d’emploi, représente aussi un coût en termes de dépenses sociales.








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