10 000 À 14 000
DÉCÈS SONT IMPUTABLES AU CHÔMAGE CHAQUE ANNÉE EN FRANCE
- Extrait du rapport
de SNC –
LUTTER CONTRE LES IMPACTS NÉGATIFS DU CHÔMAGE SUR LA
SANTÉ DES CHERCHEURS D’EMPLOI
LA SANTÉ DES CHERCHEURS D’EMPLOI, UNE SOUFFRANCE À BAS
BRUIT
Le risque de décès des chercheurs d’emploi serait
multiplié approximativement par un facteur 2 par rapport aux actifs du même
âge.
Cette surmortalité parait liée à des maladies
(cardiovasculaires notamment), aux conséquences de comportements addictifs
apparus après la perte d’emploi ou à des morts violentes (suicides et peut-être
accidents).
En France, plusieurs centaines de suicides par an sont en
effet imputables au chômage avec un risque relatif de suicide de 2,2 fois plus
fort que pour les actifs occupés.
C’est chez les hommes de 25 à 49 ans que le lien entre le
chômage et le suicide est le plus important.
Le chômage a donc « un effet catalyseur mais n’est
pas un facteur déclenchant », selon Pierre Meneton.
La surmortalité chez les chercheurs d’emploi hommes
s’accroit avec la durée du chômage et persiste parfois sur le long terme.
Les pathologies
cardiovasculaires sont plus fréquentes chez les chercheurs d’emploi
Le fait d’être sans emploi est corrélé avec une
augmentation, par rapport aux actifs, de la consommation de tabac, d’alcool et
de cannabis et de la fréquence des comportements addictifs.
Créée en 1985, Solidarités Nouvelles face au Chômage
(SNC) est une association loi de 1901, indépendante de tout parti politique et
de toute confession religieuse.
SNC lutte contre le chômage et l’exclusion grâce à un
réseau de 2 500 bénévoles
répartis à travers toute la France dans 200 groupes de
solidarité.
L’association propose un accompagnement humain et
personnalisé à plus de 4 000 chercheurs d’emploi par an et finance, grâce au
soutien de ses donateurs et partenaires, des emplois solidaires pour les personnes
au chômage de longue durée.
Tous les jours, SNC accueille des personnes vivant des
situations douloureuses et qui disent : «
Vous savez, je cherche vraiment du travail. »
Elles essaient de se distinguer d’une image négative
encore trop répandue aujourd’hui sur les personnes au chômage.
Pour faire connaitre leur vécu, au-delà des stéréotypes
et des clivages, SNC tente de sensibiliser la société civile et les
institutions.
Son souhait le plus cher est que, ensemble, nous changions
de regard sur les chercheurs d’emploi. Forte de cet accompagnement au quotidien
des chercheurs d’emploi, SNC développe un plaidoyer visant à une prise en
compte réelle et spécifique de leurs besoins.
Dans ce but, ce rapport exprime leurs attentes pour
remédier aux conséquences du chômage sur la santé.
CHERCHEURS
D’EMPLOI
Dans ce rapport, nous ne parlons pas de chômeurs, ni de
demandeurs d’emploi, mais de chercheurs d’emploi.
Cette expression nous paraît plus respectueuse des
millions de personnes qui, avec courage, énergie et détermination, recherchent
un emploi.
Car rechercher un
emploi, c’est en soi un travail, une activité.
Comme le disait Camus :
« mal nommer
les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde ».
Il est donc essentiel à nos yeux de porter un regard plus
juste et plus solidaire sur les chercheurs d’emploi.
DES CONTRATS FRAGILES ET DE COURTE DURÉE
UN MARCHÉ DU TRAVAIL QUI INSTAURE ET ACCROÎT LA PRÉCARITÉ
DE LONGUE DURÉE
Un marché du
travail à deux vitesses
UN ACCROISSEMENT
DE LA PRÉCARITÉ SENSIBLE DEPUIS 10 ANS
Entre fin 2008 et la fin 2017, le nombre de personnes
inscrites à Pôle emploi depuis plus d’un an a augmenté de plus de 1,5 million,
dont 611 000 en recherche d’emploi entre un et deux ans, 323 900
entre deux et trois ans et 601 100 depuis plus de trois ans.
Au total, l’ancienneté moyenne des personnes inscrites à
Pôle emploi est passée de 392 à 562 jours entre 2008 et 2016
L’OCDE souligne que les inégalités atteignent un niveau
record dans les pays industriels. L’organisation met l’accent sur la
dégradation des conditions de travail, notamment les emplois précaires et le
temps partiel contraint.
UN ACCÈS À LA
FORMATION PLUS DIFFICILE POUR LES SALARIÉS NON-QUALIFIÉS ET LES PERSONNES AU
CHÔMAGE
SÉCURISER L’INTERMITTENCE
Consolider le CDI intermittent et les groupements
d’employeurs
Transformer des CDD en CDI Mais l’assurance chômage ne
peut être tenue pour principale responsable du développement de la dualité du
marché du travail.
Les inégalités importantes entre des salariés très
protégés en CDI et des salariés très précaires en CDD et en intérim reposent,
avant tout, sur une législation du travail qui valide ces différences
DÉPLOYER LES POSSIBILITÉS DE FORMATION EN FAVEUR DES
CHERCHEURS D’EMPLOI
SOUTENIR L’ACCÈS À L’EMPLOI DES PERSONNES EN DIFFICULTÉ
Pour un accompagnement renforcé plutôt qu’un contrôle
accentué
La baisse actuelle
du chômage s’accompagne de plus de précarité.
Les inégalités au regard de l’emploi s’accroissent et
elles sont destructrices, car elles aboutissent à ce que certains ne puissent
plus accéder à la stabilité et se trouvent rejetés en marge du marché du
travail vers des emplois n’ayant souvent aucun sens.
LUTTER CONTRE LES
IMPACTS NÉGATIFS DU CHÔMAGE SUR LA SANTÉ DES CHERCHEURS D’EMPLOI
Lorsque l’on s’intéresse aux liens entre le chômage et la
santé, deux théories explicatives s’affrontent régulièrement dans la
littérature scientifique.
La première, dite hypothèse de sélection, avance que la
mauvaise santé des personnes au chômage les exclurait de fait de l’emploi et du
marché du travail.
La seconde, appelée hypothèse d’exposition, soutient que
le chômage a des effets délétères multiples tant sur la santé physique et
psychique que sur le comportement des personnes touchées.
Si des relations de causalité existent dans les deux
sens, l’impact négatif du chômage sur la santé apparait plus puissant que
l’effet inverse : sur la base des analyses épidémiologiques, le chômage
fragilise les individus, ce qui peut rendre, en retour, plus difficile leur
accès à l’emploi.
Replacé dans le contexte biographique de la personne, le
chômage apparait comme un élément défavorable à la santé, qui participe parmi
d’autres, à une « chaîne de risques » aboutissant à l’apparition de maladies.
Cette donnée, qui entraîne une perte de chances pour
chacun des chercheurs d’emploi, représente aussi un coût en termes
de dépenses sociales.
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