AFP – 08/05/2019.
Le président
français Emmanuel Macron a “réaffirmé” mercredi le “soutien” de la France au
chef du gouvernement libyen d’union nationale (GNA) Fayez al-Sarraj, a fait
savoir la présidence après une rencontre entre les deux dirigeants à Paris.
M. Macron a
“encouragé” un cessez-le-feu “sans conditions” après l’offensive lancée
début avril par le maréchal Haftar, l’homme fort de l’est du pays, en proposant
une “délimitation de la ligne de cessez-le-feu, sous supervision
internationale, pour en définir le cadre précis”, a indiqué le palais
présidentiel dans un communiqué.
Emmanuel Macron — NICOLAS MESSYASZ/SIPA
“Les deux
dirigeants sont convenus de l’importance d‘élargir et d’approfondir le dialogue
avec l’ensemble des composantes de la nation libyenne, à l’est, au sud et à
l’ouest, y compris avec la société civile”, écrit encore l’Elysée.
Le maréchal Khalifa Haftar (au
centre) à Benghazi, en Libye le 7 mai 2018.
Fayez al-Sarraj, Premier ministre reconnu par la
communauté internationale, a accusé ces derniers jours la France de soutenir le
maréchal Haftar.
Le président français Emmanuel Macron rencontre le
chef du gouvernement d'union nationale Fayez al-Sarraj, à Paris, le 8 mai 2019
- ©Christophe Ena, AFP
La rencontre, à la mi-journée à l’Elysée, visait
notamment à s’expliquer sur ces critiques de Tripoli que Paris juge
“inacceptables et infondées” sur ce soutien supposé à l’offensive du maréchal
Haftar, selon l’Elysée.
Quant à la proposition de cessez-le-feu, Fayez al-Sarraj
et le GNA ont jusque-là rejeté tout accord de ce genre avant le retrait des
troupes de Haftar vers les positions qu’elles occupaient avant l’attaque, dans
l’est et le sud du pays.
…………………….
Crise libyenne :
les pro-Haftar disent avoir abattu un avion de leurs rivaux
07/05/2019.
Les troupes
loyales au maréchal libyen Khalifa Haftar ont annoncé mardi avoir abattu un
avion de chasse des forces du Gouvernement d'union nationale (GNA), au sud de
la capitale Tripoli, et arrêté son pilote présenté comme "un mercenaire
portugais".
En proie à l'instabilité depuis la chute de Mouammar
Kadhafi en 2011, la Libye est le théâtre de nouveaux affrontements meurtriers
depuis le lancement le 4 avril par le maréchal Haftar, l'homme fort de l'est du
pays, d'une offensive sur Tripoli, siège du GNA reconnu par la communauté
internationale.
De g. à d.: Ghassan Salame, représentant spécial de
l'ONU pour la Libye, Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires
étrangères, Emmanuel Macron, président de la République, Fayez al-Sarraj,
Premier ministre libyen, et le général Khalifa Haftar, à La Celle-Saint-Cloud,
le 25 juillet 2017. [JACQUES DEMARTHON / AFP/Archives]
Selon une page Facebook officielle de l'Armée nationale
libyenne (ANL) auto-proclamée par le maréchal Haftar, un Mirage F1 a été abattu
dans la région d'al-Hira, à 70 km au sud de Tripoli.
Mardi matin, Jean-Yves Le Drian a reçu entre autres le
Premier ministre du gouvernement d'union nationale reconnu par l'ONU, Fayez
al-Sarraj. © LUDOVIC MARIN / AFP - Libye : les quatre principaux acteurs de la
crise libyenne réunis par Macron à l'Elysée - 29 mai 2018
Jusqu'ici, les forces du GNA n'ont ni démenti ni confirmé
ces informations.
L'ANL a publié des photos du pilote présumé, qui semble
être blessé à la tête, affirmant qu'il s'agit d'un "mercenaire
portugais".
Sur l'une d'elles, on peut voir le commandant des
opérations militaires de l'ANL dans la région ouest, le général Abdessalem
al-Hassi, aux côtés d'un homme recevant des soins.
L'Aquarius, affrété par deux ONG, a été prévenu par
les gardes-côtes italiens de la présence d'un canot surchargé au large de
Tripoli © AFP 06/05/2019 - Dimanche, les gardes-côtes libyens ont empêché un
navire humanitaire de s'approcher d'une embarcation en détresse alors que des
migrants étaient à l'eau.
D'autres photos et vidéos du pilote présumé, visage et
uniforme maculés de sang, ont circulé sur les réseaux sociaux.
Sur l'une des
vidéos de quelques secondes, prise à l'arrière d'un pick-up, un des combattants
de l'ANL lui demande en anglais s'il est un militaire. "Non je suis un
civil", répond-t-il.
Par Abdelali Darif Alaoui (revue de presse : Le1.ma –
10/4/19)*
Jeu hypocrite ou jeu de dupes. La communauté
internationale semble victime d’un dédoublement de personnalité. Plusieurs pays
adoptent un double jeu dans le dossier libyen en dénonçant du bout des lèvres
et en apportant leur appui en douce. Une division qui joue en faveur des forces
du Maréchal Haftar qui compte prendre le pouvoir par les armes, appuyé en cela
par plusieurs pays.
Dans une autre
vidéo publiée par un site internet pro-Haftar, le pilote affirme être
originaire "du Portugal" et avoir 29 ans.
Interrogé sur ses
activités en Libye, il a répondu: "on m'a demandé de détruire des routes
et des ponts", dans le cadre d'un "contrat civil" a-t-il dit en
anglais.
Poste frontière de Ras Adjair entre la Tunisie et la
Libye - Par Aylan B. (revue de presse : observAlgerie – 17/4/19)* « 13
individus de nationalité française, sous couvert diplomatique, ont tenté de
franchir les frontières tuniso-libyennes à bord de six voitures tout-terrain et
ont refusé de rendre les armes dont ils disposaient », a souligné Abdelkarim
Zbidi à la radio Shems FM, qui précise cependant que « les munitions en leur
possession ont été récupérées mises en sécurité dans une caserne de Ben
Guerdane ».
Interrogée par
l'AFP, une porte-parole du ministère de la Défense portugais a indiqué
qu'"aucun pilote de l'armée de l'air portugaise n'est porté disparu, que
(l'armée de l'air) n'est pas actuellement en mission en Libye et ne possède pas
de Mirage F1 au sein de sa flotte".
Mi-avril, les forces du GNA avaient affirmé avoir abattu
un avion de chasse de l'ANL au sud de la capitale Tripoli.
Après une progression rapide, les troupes du maréchal
Haftar piétinent depuis plus d'un mois aux portes de Tripoli, barrées par les
forces loyales au GNA. Des combats se déroulent quotidiennement dans la
banlieue sud de la capitale et au sud de la ville.
Photo: Agence Reuters Goran Tomasevic Installations
pétrolières à Brega, en Libye.
Les deux camps s'accusent mutuellement de recourir à des
mercenaires étrangers et de bénéficier du soutien militaire de puissances
étrangères.
………………
Crise libyenne :
Liaisons dangereuses
Par Gilles Munier – 11/04/ 2019
Par Abdelali Darif Alaoui (revue de presse : Le1.ma –
10/4/19)*
Jeu hypocrite ou
jeu de dupes. La communauté internationale semble victime d’un dédoublement de
personnalité. Plusieurs pays adoptent un double jeu dans le dossier libyen en
dénonçant du bout des lèvres et en apportant leur appui en douce. Une division
qui joue en faveur des forces du Maréchal Haftar qui compte prendre le pouvoir
par les armes, appuyé en cela par plusieurs pays.
L’assaut sur la capitale libyenne est lancé. Après
avoir conquis les villes de Sermanne et de Gherienne, toutes proches de
Tripoli, les troupes du tout-puissant maréchal Haftar sont prêtes à entrer dans
la ville
Le Maréchal Khalifa Haftar peut dormir sur ses deux
oreilles et les poings fermés. Il a accompli sa mission : torpiller le
processus politique pour imposer un état de fait par les armes. Ce 9 avril,
Ghassan Salamé, émissaire de l’ONU en Libye a annoncé le report de la
conférence interlibyenne en raison de la bataille de Tripoli, prévue du 14 au
16 avril courant dans le centre-Ouest du pays. «Nous ne pouvons pas demander la
participation à la Conférence, au moment où les canons tirent et des raids
aériens sont menés», a affirmé Ghassan Salamé, tout en affichant sa
détermination à réunir les différentes parties «le plus tôt possible».
47 morts et 181
blessés dans la bataille de Tripoli
Les combats au Sud de la capitale libyenne ont fait
jusqu’à maintenant 47 victimes et 181 blessés, rapporte l’Organisation mondiale
de la Santé en se basant sur des statistiques des services de secours locaux,
sachant que ces derniers ont des difficultés à accéder aux morts et aux
blessés. Le 8 avril, Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU, par la voix
de son porte-parole, a fermement condamné l’escalade de la violence dans et
autour de la capitale libyenne Tripoli , y compris l’attaque aérienne par un
avion de l’Armée nationale libyenne (ANL) contre l’aéroport de Mitiga, et appelé
à « l’arrêt immédiat » des combats.
Concerto pour une
seule voix pour l’ONU
Une photo, c'est le seul bilan concret de la L'Italie veut reprendre le leadership sur le
dossier libyen pour amorcer une solution à la crise libyenne. L'homme fort de
la Tripolitaine, le Premier ministre Al-Serraj, a rencontré l'homme fort de la
Cyrénaïque, le général Haftar. Une poignée de main devant Giuseppe Conte lors
d'une réunion informelle.
L’ONU espère donner une seconde chance au processus de
négociations en espérant trouver une solution politique, ce qui n’est pas
l’avis de certains pays. A commencer par
la France, qui même si elle nie du bout des lèvres l’existence d’un agenda
secret en Libye, a beaucoup d’intérêts économiques dans ce pays. Comment
expliquer les raids aériens contre les rebelles tchadiens au Sud de la Libye
concomitamment avec l’opération de nettoyage de l’Armée nationale libyenne, si
ce n’est par le fait que l’ANL et la France accordent leurs violons ?
Le 6 avril
dernier, dans une interview à la chaîne italienne, Sky TG24, Antonio Tajani,
président du Parlement européen s’en est pris à la France et, en particulier, à
son ancien Président, Nicolas Sarkozy. «Nous disions depuis toujours que la
France avait des intérêts différents de ceux italiens en Libye si bien que
Sarkozy était l’un des protagonistes de la chasse à Kadhafi et de son meurtre
avec les Américains et les Britanniques», a-t-il déclaré dans une interview
accordée le 6 avril à la chaîne Sky TG24.
Les Russes jouent
un double jeu
«Il s’agit d’une erreur historique retentissante. La
France pensait pouvoir peser plus en Libye mais finalement elle n’a rien pesé»,
a-t-il ajouté. Lors de la réunion récente à Paris des ministres de l’Intérieur
du G7, Matteo Salvini a déclaré :
« Je voudrais que personne, poussé par ses
intérêts économiques et commerciaux, ne promeuve une campagne pour une
intervention militaire qui pourrait être dévastatrice ».
Pour l’heure,
l’Italie, rivale de la France dans ce dossier, a décidé de maintenir sa mission
militaire à Tripoli et à Masrata, a indiqué aujourd’hui le ministère italien de
la Défense.
La France n’est
pas le seul pays à jouer un double jeu dans le dossier libyen, la Russie soutient
en douce le Maréchal Haftar.
Si le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov affirme que
son pays « se sert évidemment de toutes les opportunités dont elle dispose pour
exhorter les parties en présence à renoncer à toute action susceptible de
provoquer des affrontements sanglants ou de tuer des civils », l’on peine à le
croire.
Si tel est le cas,
pourquoi la Russie a usé de son véto au Conseil de sécurité pour s’opposer à
une résolution citant nommément le Maréchal Khalifa Haftar ?
Les rivalités idéologiques à l’origine des manigances des
monarchies du Golfe
En outre, plusieurs monarchies du Golfe ont leurs propres
agendas en Libye, à commencer par les Emirats Arabes Unis, l’Arabie saoudite et
le Qatar.
Auxquels, il
convient d’ajouter l’Egypte qui ne veut pas d’un foyer de tension à ses portes.
Le jeu d’influence
des monarchies du Golfe est une sorte de confrontation par procuration entre
d’une part le Qatar qui soutient les frères musulmans et l’Arabie Saoudite et
les EAU, qui appuient Haftar.
Si Fayez Al-Sarraj, le Président du gouvernement reconnu
par la communauté internationale a rencontré fin février dernier à Abou Dhabi,
le général Haftar, pour trouver un terrain d’entente, les bons offices se sont
arrêts là.
Haftar se rendra par la suite aux EAU et en Arabie
Saoudite et sera même reçu par le Roi Salmane.
Outre les dessous idéologiques de la rivalité entre le
Qatar d’un côté, et les EAU et l’Arabie saoudite de l’autre, une autre piste
pourrait être le renchérissement du pétrole qui permettrait à ces monarchies de
récupérer d’une main ce qu’elles ont donné de l’autre.
Entretemps, le
peuple libyen devra encore payer les pots cassés en raison de ses richesses
pétrolières dont il ne profite pas. Le drame de l’Afrique en somme.
Abdelali Darif Alaoui est diplômé de l’Institut français
de presse (IFP) de Paris et de l’Institut supérieur de journalisme de Rabat.
Après avoir entamé sa carrière dans l’audiovisuel (SNRT),
il a changé son fusil d’épaule pour travailler dans la presse écrite
hebdomadaire.
Tout au long de son parcours, ce journaliste polyvalent a
travaillé dans plusieurs rédactions dont celles de Maroc Hebdo International,
Challenge Hebdo et Le Reporter.
https://www.europe1.fr/international/tensions-entre-gardes-cotes-et-ong-au-large-de-la-libye-3645008
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