L’avenue des Champs-Élysées (souvent abrégé les
Champs-Élysées, parfois les Champs) est une voie de Paris.
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Vue de l'avenue des Champs-Élysées vers l'est, depuis
le haut de l'Arc de triomphe de l'Étoile. L'obélisque de Louxor sur la place de
la Concorde, le jardin des Tuileries et le palais du Louvre sont visibles dans
la perspective de l'avenue. Josh Hallett — Flickr: The Champs
Longue de près de deux kilomètres et suivant l'axe
historique de la ville, elle est une voie de circulation centrale reliant la
place de la Concorde à la place Charles-de-Gaulle dans le 8e arrondissement.
Vue de l'avenue des Champs-Élysées depuis la grande
roue de la place de la Concorde. La perspective de l'avenue, connue comme axe
historique ou voie royale aligne l'ancien palais des Tuileries, la place de la
Concorde et son obélisque, l'Arc de triomphe de l'Étoile et le quartier de La
Défense au loin. Le Petit Palais, le Grand Palais et les jardins des
Champs-Élysée sont visibles de part et d'autre de l'avenue. dronepicr
Site touristique majeur, elle a souvent passé pour la
plus belle avenue de la capitale, et est connue en France comme la « plus belle
avenue du monde ».
Vidéo
Avenue des Champs-Élysées vue de la place de la
Concorde ; au fond, l'Arc de Triomphe. Sam Greenhalgh
L'avenue des Champs-Élysées est située dans le 8e
arrondissement de Paris, dans le nord-ouest de la ville.
Les Champs-Élysées en 1905.
Elle s'étend sur 1 910 mètres, d'est en ouest, reliant la
place de la Concorde, où se dresse l'obélisque de Louxor, et la place
Charles-de-Gaulle (ancienne « place de l'Étoile »), située au nord de la
colline de Chaillot à l'un de ses points culminants.
C'est par l'avenue que s'effectue, le 15 décembre
1840, le retour des cendres de Napoléon Ier, devant 100 000 spectateurs.
Louis-Julien Jacottet (1806-?)
Ce sommet fut abaissé de 5 mètres de 1768 à 1774 et les
déblais furent utilisés pour adoucir la pente de l'avenue de Neuilly (un de ses
anciens noms) ce qui explique la montée régulière du Rond-point à la place au
centre de laquelle se trouve l’arc de triomphe de l'Étoile.
Mobilier urbain : détail d'un luminaire, après la
rénovation de 1994. Jebulon
L'avenue d'une largeur de 70 mètres comprend une chaussée
de 30 mètres de 4 voies de circulation dans chaque sens et de deux trottoirs de
20 mètres chacun.
L'avenue vers 1850. Félix Benoist —
http://france.jeditoo.com/IleDeFrance/Paris/huitieme/ChampsElysees.htm
Son tracé rectiligne offre une longue perspective née du
palais du Louvre, dans laquelle s'alignent la statue équestre de Louis XIV dans
la cour Napoléon du Louvre, l'arc de triomphe du Carrousel, le jardin des
Tuileries, l'Obélisque, l'Arc de Triomphe, et plus loin à l'ouest, en dehors de
Paris, l'arche de la Défense. Il s'agit de l'axe historique de l'ouest
parisien.
Palais de l'Industrie (1855-1896).
Dans sa partie inférieure, à l'est du rond-point des
Champs-Élysées-Marcel-Dassault, l'avenue est bordée par des contre-allées
(baptisées « promenade des Champs-Élysées ») longeant les jardins des
Champs-Élysées que l'avenue traverse ainsi sur toutes leurs longueurs (soit 700
mètres).
Affiche de Jules Chéret pour la patinoire du Palais de
Glace au rond-point des Champs-Élysées (1893).
Ces jardins, larges de 300 à 400 mètres, sont divisés en
espaces rectangulaires appelés « carrés » - sur le côté nord, d'est en ouest :
Rond-point des Champs-Élysées, vers 1880. Guywets
- carré des Ambassadeurs : il tire sa dénomination des
hôtels édifiés par l'architecte Ange-Jacques Gabriel sur la place de la
Concorde voisine, qui furent un temps destinés à servir de logement à des
ambassadeurs étrangers ;
L'avenue des Champs-Élysées, vue par Crafty en 1870
- on y trouve notamment l'Espace Cardin ;
- carré de l'Élysée (devant le palais de l'Élysée), avec
notamment le pavillon Gabriel ;
- carré Marigny (au débouché de la rue du Cirque) : on y
trouve le théâtre Marigny, le restaurant Laurent et le célèbre marché aux
timbres ;
- sur le côté sud, d'est en ouest :
- carré du géorama ou Ledoyen (face au carré des
Ambassadeurs) : on y trouve le Ledoyen ;
- grand carré du Battoir, dit aussi grand carré des Jeux,
ou encore des Fêtes (face au carré de l'Élysée) : ce carré a été aménagé par le
marquis de Marigny, directeur général des Bâtiments du Roi sous Louis XV, à la
demande de sa sœur, la marquise de Pompadour, qui voulait jouir d'une vue
dégagée vers la Seine et les Invalides depuis son palais de l'Élysée.
Le Ledoyen construit en 1792. Mbzt
- On y trouve le Petit Palais et le Grand Palais, qui
abrite notamment le Palais de la découverte et les Galeries nationales du Grand
Palais.
Antoine Bourdelle, Le Centaure mourant. GIRAUD Patrick
À l'exception du dernier, chacun de ces carrés comporte,
depuis les aménagements effectués sous la direction de l'architecte Jacques
Hittorff en 1840-1847, une fontaine.
Avenue des Champs-Élysées, pancarte de nom de rue,
Paris. Yann Forget
Dans la partie supérieure de l'avenue, à l'ouest du
rond-point, on trouve de nombreuses boutiques de luxe, des lieux de spectacle,
des cinémas, notamment les UGC Normandie et George-V ; le Lido ; de célèbres
cafés et restaurants (Fouquet's)…
Avenue des Champs-Élysées vue de l'Arc de Triomphe.
AlfvanBeem
L'avenue a inspiré la création de la Benjamin Franklin
Parkway à Philadelphie (Pennsylvanie) en 1917.
Histoire
À l'origine, les Champs-Élysées ne sont que des terrains
marécageux et inhabités.
Marie de Médicis décide d'y faire aménager au-delà du
palais des Tuileries, le long de la Seine, une longue allée bordée d'ormes et
de tilleuls.
Le cours la Reine, s'inspirant de la promenade florentine
des Cascine, est ouvert en 16164.
Trottoir nord de l'avenue des Champs-Élysées. Benh
LIEU SONG
Louis XIV, vers 1670, charge André Le Nôtre, le
paysagiste du château de Versailles et, à Paris, du jardin des Tuileries, de
poursuivre l'aménagement de ces terrains.
Celui-ci trace dans l'axe du pavillon central du palais
des Tuileries, depuis l'actuelle place de la Concorde jusqu'à l'actuel
rond-point des Champs-Élysées-Marcel-Dassault, en direction de la montagne du Roule
— qui se situait à l'emplacement de l'actuelle place de l'Étoile — une belle
avenue bordée de terrains où sont aménagés des allées d'ormes et des tapis de
gazon.
Plaque en hommage à Thomas Jefferson au 92, avenue des
Champs-Élysées.
Erwmat
On l'appelle le « Grand-Cours » pour le distinguer du
cours la Reine, ou encore la « grande allée du Roule », l’« avenue de la Grille
Royale » (1678), l’« avenue du Palais des Tuileries » (1680) et les «
Champs-Élysées », nom qui apparaît en 1694 mais qui n'est définitivement fixé
qu'en 1709 comme en attestent les comptes royaux.
Ce nom est choisi d'après le terme mythologique
probablement en opposition à la partie basse marécageuse et malsaine où
officiaient des femmes de petite vertu.
Au XVIIIe siècle
La nouvelle avenue se développe au-delà de l'enceinte de
Louis XIII et franchit (au niveau de l'actuelle rue Marbeuf) le Grand Égout,
qui suivait le tracé d'un petit ruisseau descendant de Ménilmontant pour se
jeter dans la Seine au niveau de l'actuel pont de l'Alma.
L’inhumation de Napoleon 1er. Le char funèbre de
Napoléon descend les Champs-Élysées vers Les Invalides. La réinhumation a coûté
au gouvernement français 2 millions de francs. Sa réinhumation était un
mouvement pour apporter la gloire à la
France. Nepoleon serait la dernière personne à enterrer dans Les Invalides.
Ce n'est qu'en 1710 que le duc d'Antin, surintendant des
Bâtiments du Roi, fait jeter un pont de pierre au-dessus de cet égout.
Ce pont permet de prolonger l'avenue jusqu'à ce que l'on
appelait alors l'« étoile de Chaillot » — correspondant à l'ensemble du tracé
actuel. Cette entreprise est achevée en 1724.
En 1722, le roi avait annexé le village du Roule aux
faubourgs de Paris.
Défilé du 14 juillet 1919 sur les Champs-Elysées, Foch
et Joffre
En 1765, il permet la construction de bâtiments de part
et d'autre de l'avenue des Champs-Élysées.
En 1770, le marquis de Marigny, directeur général des Bâtiments
du Roi, Arts, Jardins et Manufactures, fait entreprendre le nivellement de la
montagne du Roule, renouvelle les plantations et fait tracer les actuelles
avenues de Marigny et Matignon ainsi que l'allée des Veuves (actuelle avenue
Montaigne).
L'animation sur les Champs-Elysées vers 1900, une
peinture de Georges Stein.
En 1774, il fait élargir l'avenue et la fait prolonger à
l'ouest jusqu'à la Seine, au niveau du pont de Neuilly, par les actuelles
avenues de la Grande-Armée à Paris et Charles-de-Gaulle à Neuilly-sur-Seine.
On parle alors d’« avenue de la Grille royale » jusqu'à
la barrière de Chaillot et d’« avenue de Neuilly » au-delà de celle-ci.
Malgré ces travaux, les Champs-Élysées ont longtemps
mauvaise réputation. C'est un lieu de médiocres guinguettes qui attirent de
mauvais garçons, des prostituées et même des brigands.
Quelques baraques de foire y sont installées.
En 1814, à l’entrée des forces européennes alliées
dans Paris, des milliers de cosaques campèrent sur les Champs-Élysées. Ils y
resteront tout le printemps
Un luxueux parc de loisirs ou vauxhall, le Colisée, est
inauguré en 1771 au niveau du rond-point des Champs-Élysées, mais il ne tarde
pas à péricliter car le public hésite à se rendre le soir dans ce qui est
encore une partie de Paris excentrée et surtout mal famée, et l'établissement
fait faillite dès 1780.
L'avenue des Champs-Elysées en 1889 vue par le peintre
américain Childe Hassam (1859-1935).
Les promeneurs préfèrent diriger leurs pas le long du
cours la Reine, qui suit le tracé de la Seine et où l'on peut jouer aux
quilles, à la paume ou aux barres.
Au bout du cours la Reine se trouve d'ailleurs un
établissement populaire, quoique de mauvaise réputation, le Petit Moulin-Rouge,
bâti sur des terrains appartenant à madame du Barry.
L'avenue des Champs-Elysées, vue vers l'Arc de
Triomphe, vers 1900.
Pour améliorer la sécurité des Champs-Élysées, un poste
de Gardes Suisses contigu à la barrière de Chaillot est établi en 1777.
La popularité des Champs-Élysées, qui prennent alors leur
dénomination définitive d’« avenue des Champs-Élysées » (1789), ne décolle
véritablement que sous la Révolution française.
C'est par les Champs-Élysées que passe le cortège de
mégères qui, le 5 octobre 1789, sous la conduite de Théroigne de Méricourt et
de Reine Audu, se dirige vers Versailles pour ramener la famille royale à
Paris.
C'est aussi par les Champs-Élysées que la famille royale
est ramenée dans Paris le 25 juin 1791 après la fuite à Varennes, entre deux
haies de Gardes nationaux qui rendent les honneurs la crosse en l'air.
Les Guignols de l'avenue des Champs-Elysées, amusement
pour petits et grands, vers 1905.
Sous la Terreur, la place de la Concorde est le théâtre
des exécutions capitales.
Au bas de l'avenue, Huzard fait placer, sur des socles
dessinés par le peintre David, les groupes de chevaux en marbre exécutés par
Guillaume Coustou pour l'abreuvoir du château de Marly.
"Les Champs-Elysées" vers 1900, par Georges
Stein.
Sur le plan administratif, la section des Champs-Élysées
est créée en 1790, circonscription qui devient en 1795 le quartier des
Champs-Élysées.
Le territoire du quartier administratif des
Champs-Élysées s'étend alors au nord et au sud de l'avenue du même nom.
Après le redécoupage de 1860, le quartier de ce nom sera
d'une surface plus restreinte et essentiellement au sud de l'avenue.
En 1926, à l'occasion du passage du Tour de France à
Paris, les cyclistes (amateurs) envahissent l'avenue des Champs-Elysées
Le Directoire fait élargir l'avenue centrale, fermer
quelques bouges et combler les caves et souterrains où se réfugiaient les
malfaiteurs pour échapper à la police.
Des cafés élégants ouvrent leurs portes comme le Café des
Ambassadeurs, dont les plans auraient été dessinés par Jean-Jacques Rousseau,
ainsi que des restaurants comme celui du traiteur Dupe, ouvert en 1800 et qui
attire toutes les célébrités de l'heure, à commencer par Barras, dans une jolie
maison blanche à volets verts là où s'élève aujourd'hui le Ledoyen.
Les Champs-Élysées deviennent un lieu de promenade
élégante, point de passage pour aller prendre l'air à la campagne, vers
Longchamp.
Le pèlerinage à l'abbaye de Longchamp durant la Semaine
sainte redevient une sorte de chevauchée mondaine qui suscite les protestations
de l'archevêque de Paris.
Les aménagements
de Jacques Hittorff au XIXe siècle
Le quartier des Champs-Élysées reste cependant peu sûr.
Le 2 avril 1810, c'est par l'avenue, parée pour
l'occasion d'un arc de triomphe factice, que la nouvelle impératrice des
Français, Marie-Louise d'Autriche, fait son entrée dans la capitale.
C'est par le même chemin qu'elle la quitte le 29 mars
1814.
L'actrice italienne Elsa Martinelli sur l'avenue des
Champs-Elysées. Une photo de C. Bavagnoli pour © Life magazine, 1965.
Le surlendemain, le tsar de Russie, Alexandre Ier, le roi
de Prusse, Frédéric-Guillaume III et le prince de Schwarzenberg prennent place
dans une tribune dressée à proximité du palais de l'Élysée pour assister au
défilé des troupes alliées.
Celles-ci bivouaquent dans les jardins qu'elles laissent
dans un état déplorable.
Louis XVIII le fait remettre en état et ouvrir l'avenue
Gabriel.
L'avenue des Champs-Elysées en 1928... Une photo de ©
André Kertész.
Pour poursuivre l'aménagement de l'avenue, le préfet de
la Seine, le comte Chabrol de Volvic, par une loi des 20-27 août 1828, fait
affecter l'ensemble des jardins à la Ville de Paris :
« Sont concédés à la ville de Paris, à titre de
propriété, la place Louis XVI et la promenade dite des Champs-Élysées, telles
qu’elles sont désignées au plan annexé à la présente loi, y compris les
constructions dont la propriété appartient à l’État et à l’exception des deux
fossés de la place Louis XVI qui bordent le jardin des Tuileries.
Ladite concession est faite à la charge de la ville de
Paris :
° de pourvoir aux frais de surveillance et d’entretien
des lieux ci-dessus désignés ;°
- d’y faire, dans un délai de cinq ans, des travaux
d’embellissement jusques à concurrence d’une somme de deux millions deux cent
trente mille francs au moins ;
- de conserver leur destination actuelle aux terrains
concédés, lesquels ne pourront être aliénés en tout ou en partie. »
La Ville construit
les premiers trottoirs.
À partir de 1834, l'architecte Jacques Hittorff est
chargé de réaménager les jardins des Champs-Élysées, parallèlement à son
intervention sur la place de la Concorde.
Avec l'accord du nouveau préfet de la Seine, le comte de
Rambuteau, Hittorf entreprend de créer des massifs à l'anglaise et de faire de
nouvelles plantations. Il élève quatre fontaines de style homogène :
Défilé des troupes allemandes d’occupation sur les
Champs Elysées, Paris, juin 1944. Photo © Serge de Sazo
- la fontaine des Quatre Saisons, dite aussi fontaine du
Cirque, est la première installée en 1839. Elle est ornée d'un groupe de quatre
enfants, symbolisant les saisons. Elle est l'œuvre du sculpteur Barre ;
- la fontaine de Diane fut confiée au sculpteur Desprez ;
- la fontaine de Vénus, appelée parfois fontaine des
Ambassadeurs, érigée comme la précédente en 1840 est l'œuvre de Duret ;
- la quatrième, appelée fontaine de la Grille du coq, est
d'une facture plus simple, elle ne possède pas de sculptures et date aussi de
1840.
Hittorf dessine également les réverbères en fonte
toujours en place, mais alors alimentés au gaz, et qui achèvent de donner aux
Champs-Élysées, selon la Revue de l'Art « l'effet le plus agréable qu'il soit
donné de voir ».
Le 22 février 1848, un grand banquet se tient aux
Champs-Élysées, ce sera le point de départ de la Révolution de 1848.
Sculptures et réverbères profiteront à partir de 1856 du
système de cuivrage industriel, mis au point par Léopold Oudry, qui assurera
leur protection.
Dans le projet qu'il soumet au conseil municipal de Paris
en 1835, Hittorff propose également de créer un panorama, un cirque, des
restaurants et cafés de grand luxe et un théâtre
Le panorama des Champs-Élysées, construit pour remplacer
celui édifié en 1831 dans la rue des Marais, se situait dans un espace
circulaire situé entre le cours la Reine et le grand carré des Jeux, à
l'emplacement où se dressent aujourd'hui le Grand et le Petit Palais.
C'était une vaste rotonde de 40 mètres de diamètre et 15
mètres de hauteur.
Hittorff en avait lui-même donné les plans et en avait
confié la direction artistique au peintre Jean-Charles Langlois (1789-1870).
La nouvelle attraction, édifiée en quelques mois, ouvrit
ses portes en mai 1839 avec L'Incendie de Moscou, réalisé par Langlois, qui
remporta un grand succès public.
En 1855, le panorama fut intégré aux bâtiments de la
première exposition universelle comme salle d'exposition où étaient présentés
les productions des manufactures de Sèvres et des Gobelins ainsi que les joyaux
de la couronne de France.
Il fut démoli l'année suivante afin de créer une allée
reliant le palais de l'Industrie au cours la Reine.
Un nouveau panorama fut alors édifié en 1860 par
l'architecte Gabriel Davioud, toujours avec le concours de Langlois, à l'angle
de l'avenue d'Antin (Voir théâtre du Rond-Point).
Le Cirque d'Été au carré Marigny, d'abord simple cirque
de planches et de toile de 1835 à 1841, est remplacé en 1841 par un vaste
édifice en meulière pouvant accueillir 6 000 spectateurs, construit sur les
plans de Hittorff et magnifiquement décoré par Bosio, Duret et Pradier.
Pendant du Cirque d'Hiver, construit par Hittorff
boulevard du Temple, il fonctionnait du 1er mai au 1er septembre.
L'acoustique y était si bonne que Berlioz y donna des
concerts.
Cirque national en 1841, il connut son apogée sous le
Second Empire sous le nom de « cirque de l'Impératrice » (après 1853).
Sa grande attraction fut longtemps le clown Jean-Baptiste
Auriol (1808-1881). Caroline Otero et Émilienne d'Alençon y firent leurs
débuts.
Son succès se prolongea jusque dans les années 1880.
Le Tout Paris s'y précipitait le samedi, jour réputé
chic.
Petit à petit délaissé par le public après l'Exposition
universelle de 1889, il fut démoli vers 1900 en donnant son nom à la rue du
Cirque.
En 1855, Hittorff fit construire par l'architecte Gar
dans le carré Marigny, à l'angle de l'avenue Gabriel et de l'avenue Marigny, à
l'emplacement du spectacle de « physique amusante, fantasmagorie et curiosité »
proposé depuis 1835 à cet endroit par un prestidigitateur, le théâtre Marigny,
doté de 600 places, et confié pour cinq ans à Jacques Offenbach.
Il est remplacé en 1880 par l'édifice actuel, plus vaste,
construit par l'architecte Charles Garnier et transformé par Édouard-Jean
Niermans.
Le Général de Gaulle sous l’Arc de triomphe de
l’Étoile, Paris, 26 août 1944. Photo © Serge de Sazo
Un peu plus bas, dans le carré de l'Élysée (8, avenue
Gabriel), Hittorff fit construire en 1841 l’Alcazar d'été célèbre café-concert
où s'illustrèrent la chanteuse Thérésa et le chansonnier Paulus.
C'est aujourd'hui le Pavillon Gabriel.
L'avenue avec les décorations de Noël (partie
occidentale).
Plus bas encore, dans le carré des Ambassadeurs, le Café
des Ambassadeurs fut également construit par Hittorff à l'emplacement d'un
restaurant dont la création avait été originellement autorisée en 1772 par
l'abbé Terray et qui était tenu en 1816 par la veuve Rouget.
Reconstruit en 1841, cet établissement se développa et
accueillit, à partir de 1897, des spectacles de revues avant d'être démoli en
1929 pour être remplacé par le théâtre des Ambassadeurs et le restaurant du
même nom.
C'est aujourd'hui l’Espace Cardin.
Avenue des Champs-Élysées au printemps, avec vue sur
l'Arc de Triomphe.
Jiel Beaumadier
De l'autre côté de l'avenue se trouvait un autre
café-concert, le concert de l'Horloge, situé d'abord vers l'extrémité ouest du
cours la Reine, à l'emplacement où s'installa ensuite, en 1896, le jardin de
Paris (voir « Place du Canada »).
Il dut être démoli en 1852 pour permettre la construction
du palais de l'Industrie et fut transféré par sa propriétaire, Mme Picolo plus
à l'est, là où commence aujourd'hui l'avenue Edward-Tuck.
Il présentait l'agrément d'un toit mobile formé de deux
parties coulissantes qui permettait de mettre le public à l'abri des
intempéries.
Siège de Radio-Paris de 1940 à 1944 au n°116 bis-118.
Les restaurants Laurent et Ledoyen s'installèrent
respectivement dans les carrés Marigny et Ledoyen dans des pavillons à frontons
et colonnes polychromes dessinés par Hittorff lui-même.
Défilé de la Victoire, Paris, 26 août 1944. Photo ©
Serge de Sazo
Les Champs-Élysées
sous le Second Empire
L'ingénieur Jean-Charles Alphand, sous Napoléon III, est
à son tour chargé de l'aménagement des jardins.
Grâce à ses efforts, conjugués avec ceux de Hittorff,
lors de l'Exposition universelle de 1855, les Champs-Élysées sont devenus le
lieu à la mode.
Alors que l'avenue ne comptait que six maisons en 1800,
elle est bientôt bordée d'immeubles, d'hôtels particuliers et de maisons
bourgeoises tandis que deux nouveaux lotissements se construisent au nord et au
sud, à l'emplacement des anciens jardins Beaujon et Marbeuf.
Défilé de la Victoire, Paris, 26 août 1944. Photo ©
Serge de Sazo
Le Second Empire
est une période faste pour les Champs-Élysées.
L'avenue, bordée de luxueuses demeures, devient le
haut-lieu de la vie élégante parisienne.
L'avenue est desservie par la ligne C de l'Omnibus Louvre
Pont-de-Neuilly, ainsi décrit en trois vers.
Restaurant Le Fouquet's au 99, avenue des
Champs-Élysées. Erwmat
À partir de 1853, le grand carré des Jeux est occupé par
le palais de l'Industrie, gigantesque construction de 200 mètres de long,
édifiée par l'architecte Victor Viel et inaugurée le 15 mai 1855 par Napoléon
III.
Boutique Louis Vuitton au 101, avenue des
Champs-Élysées. Erwmat
Le bâtiment sert aux expositions universelles de 1855,
1878 et 1889, et est utilisé pour divers salons, expositions agricoles et
horticoles, concours hippiques, fêtes et cérémonies publiques…
Plaque en hommage au caporal Robert Birlinger au 92,
avenue des Champs-Élysées. Erwmat
Pour préparer l'Exposition universelle de 1900, l'édifice
est détruit à partir de 1896 pour laisser place au Petit et au Grand Palais.
Sa disparition permet de relier l'hôtel des Invalides au
palais de l'Élysée par le pont Alexandre-III.
Arcades aux 76-78, avenue des Champs-Élysées
(inscrit). Erwmat
En 1898, toujours dans le cadre de la préparation de
l'exposition de 1900, le restaurant du Petit-Paillard ouvre ses portes dans le
carré de l'Élysée dans un pavillon en pierre de style éclectique construit par
l'architecte Albert Ballu (aujourd'hui Pavillon de l'Élysée) à la place de
l'ancien restaurant Langer, d'abord modeste café concédé en 1866 à Thollier, devenu
propriété de la famille Moène.
Pour le décor de la salle à manger, consistant en un
élégant plafond peint inscrit dans un écrin de staff, Ballu fit appel à l’un de
ses collaborateurs privilégiés, Jean-Baptiste Hugues (1849-1930), grand prix de
Rome de sculpture en 1875.
Les Champs-Élysées
au XXe siècle
le 26 août 1944, c’est encore les Champs-Élysées que
le Général de Gaulle descendra pour fêter la libération de Paris devant plus de
deux millions d’âmes.
Le 5 mai 1921, des cérémonies se déroulent sur l'avenue
des Champs-Élysées et à l'hôtel des Invalides pour célébrer le centenaire de la
mort de Napoléon Ier.
L'avenue reste bien visible et spectaculaire dans la
perspective du jardin des Tuileries (photo de 2005). Citiz
Le 26 août 1944, après la Libération de Paris, le général
Charles de Gaulle descend les Champs-Élysées, précédé par quatre chars de la 2e
D.B.
Facade du 52-60, avenue des Champs-Élysées, entrée du
Monoprix. Gregory Deryckère
Le 30 mai 1968, en réaction à la crise étudiante et
syndicale, une grande manifestation de soutien au président Charles de Gaulle
remonte les Champs-Élysées, réunissant entre 300 000 et 500 000 personnes.
Hôtel Marriott au 70, avenue des Champs-Élysées.
Erwmat
Le 12 juillet 1998, à l'issue de la victoire 3-0 de
l'équipe de France de football en finale de la Coupe du monde, plus d'un
million de personnes célèbrent la victoire sur les Champs-Élysées.
Le lendemain, les Bleus paradent sur l'avenue à bord d'un
bus.
Des scènes similaires se reproduiront en 2000 après la
victoire en finale de l'Euro.
Boutique Guerlain au 68, avenue des Champs-Élysées
(inscrit). Erwmat
Réaménagement de
1992-1994
L'avenue des Champs-Élysées rénovée est inaugurée le 26
septembre 1994 par Jacques Chirac, maire de Paris à l'époque.
Ce dernier avait fait de la rénovation de l'avenue une de
ses priorités lors de sa réélection en 1989 devant son état dégradé
(multiplication de trous dans les chaussées, arbres malades, envahissement des
trottoirs par les voitures…).
L'avenue avec les décorations de Noël (partie
orientale).
La direction de la Voirie fixe les grandes lignes du
projet en avril 1990 et le chantier, lancé en février 1992 pour un coût total
de 240 millions de francs, s'achève en avance.
Conduit par Bernard Huet (urbaniste), Jean-Michel
Wilmotte et Norman Foster (designers de mobilier urbain), le réaménagement
s'est traduit par :
Défilé militaire du 14 juillet 2013. © Marie-Lan
Nguyen
- la suppression des contre-allées à partir du début 1992
;
- la plantation sur les deux trottoirs d'une deuxième
rangée de platanes ;
- la création de trottoirs larges d'environ 21,5 mètres
entre le rond-point des Champs-Élysées et la place Charles-de-Gaulle recouverts
d'un dallage en granit dégradé (gris du Tarn, bleu de Bretagne et blanc de
Sardaigne) ;
- l'installation d'un nouveau mobilier urbain (dont de
nouveaux abribus).
Arrivée du Tour de France 2004. Vigala Veia
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