Lac de Sainte-Croix, Alpes de Haute Provence, France
Au premier plan, le château d'Aiguines Photo prise le 16 avril 2006 Aut :
Jddmano
Situation,
topographie
Sainte-Croix dal Col d'Illoire, nei pressi di
Aiguines, Haute Provence
Diononcé
Le Verdon prend sa source tout près du col d'Allos, dans
le massif des Trois Evêchés (2 819 m). Il se jette dans la Durance, près de
Vinon-sur-Verdon après avoir parcouru près de 175 kilomètres.
Gorges du Verdon France - Paolo Bertinetto —
https://www.flickr.com/photos/paolo_bertinetto/796297037/
Une partie de son cours entre Castellane et le pont du
Galetas se situe aujourd'hui sur le lac de Sainte-Croix qui était, il y a
quelques dizaines d’années, la grande plaine des Salles-sur-Verdon, avant la
mise en eau du lac artificiel créé par l’édification du barrage de
Sainte-Croix.
La Palud-sur-Verdon, France - michel3333FR
Avant la montée des eaux en 1973, le nouveau village des
Salles-sur-Verdon a été construit plus haut et plus moderne (c’est maintenant
un des plus jeunes villages de France) et l'ancien village des Salles a été
évacué (de force), son église a été dynamitée comme l'ancien village, au grand
dam de ses habitants.
Le couloir Samson en rando aqua. Entrée du grand
canyon du Verdon.
Verdon1 —
Les gorges du Verdon constituent sur une bonne distance,
la frontière entre les départements du Var au sud et les
Alpes-de-Haute-Provence au nord, dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Les gorges du Verdon vues du belvédère de Trescaire.
Benh LIEU SONG —l
Cette région, entre Castellane et le lac de Sainte-Croix,
s’appelle les gorges du Verdon. Elle se divise en trois parties distinctes :
Le barrage de Sainte-Croix, vu des basses-gorges de
Baudinard.
Rikly sur Wikipédia français
- les prégorges,
qui vont de Castellane à Pont-de-Soleils (commune de Castellane) ;
- les gorges
qui vont de Pont-de-Soleils (commune de Castellane) au lieu-dit de l'Imbut
(commune de La Palud-sur-Verdon) ;
- le canyon
qui va du lieu-dit de l'Imbut (commune de La Palud-sur-Verdon) au pont du
Galetas (commune de Moustiers-Sainte-Marie).
Le pont de Chaulière sur l'Artuby.
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Les gorges du Verdon sont étroites et profondes : de 250
à 700 mètres de profondeur, pour 6 à 100 mètres de large au niveau de la
rivière du Verdon, et 200 à 1 500 mètres d’un versant à l’autre au sommet des
gorges.
River Verdon, in the Gorges du
Verdon, Provence, South France, view from bottom
Dirk Beyer —
Géologie
Pendant la période du Trias, la Provence s’affaisse et la
mer la recouvre, déposant d’épaisses couches de calcaires divers.
Bridge Verdon Canyon -
Pendant la période
Jurassique, la Provence est recouverte d’une mer chaude et peu profonde,
facilitant la multiplication des coraux.
Au Crétacé, la
Basse Provence se rehausse et la mer atteint l’emplacement actuel des Alpes.
L’ère Tertiaire
voit l’édification des Alpes. C’est à
cette époque que le Verdon trace son cours.
Flore Le
relief particulier des gorges en fait un écosystème à part, où vivent des
espèces rares :
- une fougère,
l’Asplenium jahandiezii, découverte dans les gorges en 1911 ;
- une campanulacée
rare, la Phyteuma villarsii.
Gorges du Verdon, Grand Canyon du Verdon - qwesy qwesy
Histoire
La vallée du
Verdon a été habitée par le peuple gaulois des Verguni.
Les gorges du Verdon n’attirent l’attention des voyageurs
que tardivement.
Les premières descriptions imprimées datent du tournant
des XVIIIe et XIXe siècles, mais restent rares (une en 1782, une autre en 1804).
Pont du Galetas - Rüdiger Stehn from Kiel, Deutschland
— 138F Gorges du Verdon
Malgré le développement de la sensibilité aux beautés
naturelles et la vogue du romantisme, ils ne remarquent qu’une coupure et ne
s’attardent pas à la description d’un site accessible uniquement par des
sentiers muletiers.
Au fond des gorges -
Les gorges ne
deviennent connues qu’avec la description qu’en fait Élisée Reclus en 1879, et
la diffusion des guides touristiques (guides Joanne notamment à partir de 1877,
Guide touristique de la Provence, guide Baedeker) à la Belle Époque.
Gorges du Verdon, La Palud-sur-Verdon. - Chabe01
Les gorges sont cartographiées par les Cassini (années
1770) et les ingénieurs géographes du roi, en 1778.
C’est Martel qui dirige la première expédition à
descendre de bout en bout le canyon du Verdon (voir sentier Martel) ; cette
expression de canyon est d’ailleurs de lui.
Entrée des Gorges du Verdon avec le lac de Sainte-Croix à l'avant-p
lan.
Joseph Plotz
Le tourisme se développe lentement dans les années
1880-1900 : la route est malaisée et dangereuse, les infrastructures (hôtels,
restaurants, routes, sentiers) rares et peu confortables.
De plus, le principal moyen de transport de l’époque, le
chemin de fer, s’arrête à Saint-André-les-Alpes, ce qui oblige à louer des
voitures pour venir voir les gorges
Dans les années 1890 (et jusqu’aux années 1920), des
projets de retenues rendant le canyon navigables voient le jour.
Gorges du Verdon, Provence, South-France - Dirk Beyer
Le premier aménagement date de 1906 : le Touring club de
France (TCF) trace un sentier qui permet de descendre dans les gorges.
Gorges du Verdon - Tunnels de Fayet - MOSSOT
Le premier essor touristique des gorges date de la fin
des années 1920 et des années 1930, sous l’impulsion du TCF : campagne de
presse à partir de 1928, voyages de découverte, reportage diffusé au cinéma,
visite de journalistes britanniques.
Gorges du Verdon, Alpes-de-Haute-Provence et Var, France
- Jfdo
Cette promotion est complétée par de nouveaux travaux en
1929 et 1930 : amélioration de la viabilité de la route, à l’initiative et en
partie sur les fonds du TCF, aménagement de belvédères (dont le Point Sublime
est le plus remarquable), incitation aux compagnies de transport local pour
multiplier les dessertes, aménagement de nouveaux sentiers inaugurés en juin
1930, enfin création du refuge de Malines en 1936.
Ces efforts attirent quelques milliers de touristes
chaque année.
Le site est devenu
un site naturel protégé depuis le 7 mai 1990.
Grand canyon du Verdon -
Les barrages
hydroélectriques
Entre 1929 et 1975, cinq barrages ont été édifiés sur le
cours du Verdon, entre Saint-André-les-Alpes et Gréoux-les-Bains. Ces barrages
correspondent à autant de retenues d’eau :
- lac de Castillon
avec engloutissement du village du même nom ;
retenue de Chaudanne ;
- lac de
Sainte-Croix avec engloutissement du village des Salles-sur-Verdon, du pont
romain dit pont d’Aiguines, du pont de Garuby et de la résurgence Fontaine
l’Evêque à Bauduen.
D’une couleur merveilleuse et changeante presque tous les
jours, il est devenu un haut lieu du tourisme estival.
C’est l'un des plus grands lacs artificiels de France ;
- retenue de
Quinson, parfois improprement nommée « lac de Montpezat », du nom du
village qui la domine ;
- lac d'Esparron,
il est de couleur verte, comme le Verdon contrairement au lac de Sainte-Croix
dans la couleur duquel le bleu domine.
Chronologie :
1929 : début des travaux du barrage de Castillon
1932 : interruption des travaux
1936 : incendie qui endommage les structures
1948 : fin des travaux du barrage de Castillon
1951 : fin des travaux du barrage de Chaudanne
1967 : fin des travaux du barrage de Gréoux
1973 : mise en eau du barrage de Sainte-Croix
1973 : reconstruction du village des Salles-sur-Verdon
1974 : mise en production de l’usine électrique de
Sainte-Croix
1975 : mise en eau du barrage de Quinson
Points
remarquables
Le Styx du Verdon, nommé ainsi par référence au Styx de
la mythologie grecque, est une sorte de mini canyon dans le canyon.
L’Imbut est un
passage resserré par où le Verdon disparaît sous terre, sous un énorme chaos
rocheux (embut signifie entonnoir en occitan provençal).
Activités
Les gorges du Verdon sont réputées pour former le plus
beau canyon d’Europe, et attirent de nombreux touristes, surtout pendant la
période estivale.
C'est surtout Isidore Blanc qui fut l'initiateur du
tourisme local en aménageant les sentiers existants pour les rendre praticables
aux randonneurs.
Parc naturel
régional du Verdon.
Itinéraires
routiers
Deux itinéraires routiers permettent de visiter les
gorges du Verdon, l’un par la rive droite, au nord, allant de Castellane à
Moustiers-Sainte-Marie par la route D952 et l’autre par la rive gauche, au sud,
allant d’Aiguines à Castellane par la D71, D90 et D995.
On peut faire le tour complet, en partant de Moustiers-Sainte-Marie, suivant la D957
jusqu’au pont de Galetas, en partant à gauche dans la direction d’Aiguines.
Puis la D71 monte à flanc de coteau sur l'ubac du Grand Margès (1 577 m), c’est-à-dire la
rive gauche du Verdon, jusqu’au Col
d'Illoire où l’on bénéficiera d’une vue splendide sur une partie de la rive
droite du Canyon, avec en toile de fond les sommets de Plein Voir, le Pavillon (1 624 m), la cime de Barbin (1 560 m) le Mourre
de Chanier (1 930 m).
Sur l’arrière, une belle vue sur le lac artificiel de Sainte-Croix.
La route continue en lacets étroits et croisements
difficiles, jusqu’à l’Auberge des
Cavaliers.
Cet hôtel est sur la falaise dominant le Verdon de plus
de 300 mètres.
Cet endroit est le départ de la randonnée dite « Sentier de l’Imbut ».
La route continue en s’éloignant des gorges, puis se
rapprochant à nouveau, à l’arrivée aux tunnels du Fayet (tunnels taillés dans la roche, avec quelques ouvertures
permettant la vue sur l’autre rive).
On continue ensuite sur le pont de l’Artuby qui traverse les gorges du même nom.
Ce pont dont la dénomination exacte est « pont de Chaulière » est long de 110
mètres.
D’une seule arche, il domine l’Artuby d’une hauteur de
140 mètres et a été construit entre 1938 et 1947.
On arrive ensuite au relais des Balcon.
D’ici, deux belvédères dominent la Mescle (qui signifie
mélange en provençal), lieu où l’Artuby se jette dans le Verdon.
En face, vue sur la Brèche Imbert et les falaises de l’Escalès sur la droite.
Ensuite, on bifurque sur la D90, direction Trigance et son château médiéval, on
traverse le pont qui enjambe le Jabron (qui se jette dans le Verdon à la
hauteur du pont de Carejuan) et on part à gauche, direction pont de Soleils.
À cet endroit, on
peut aller à droite, sur Castellane par la D952 ou revenir à Moustiers, à
gauche, en passant par le tunnel de Gloige, le Point Sublime, juste en dessous
de Rougon, qui permet une vue imprenable sur le Couloir Samson, qui est
l’entrée de la partie dite des « gorges ».
Un bout de route, juste après le tunnel de Gloige, permet
de descendre à un parking-belvédère, d’où il est très facile de descendre au
bord du Verdon, à l’entrée du Couloir Samson.
Cet endroit est le point d’arrivée du célèbre sentier
Martel. On continue ensuite la D952, en s’éloignant à nouveau des gorges, on
passe par La Palud-sur-Verdon (haut
lieu du tourisme des gorges du Verdon, musée et maison du Verdon, bureau des
guides, etc.).
Depuis ce village, il est possible de prendre la route des Crêtes (D23).
Cette route part de La Palud et y revient en passant par
les plus beaux belvédères de la région.
Il faut prendre cette route dans le sens des aiguilles de
la montre si l’on veut faire le tour complet.
En effet, une partie de cette route étant à sens unique,
il faut la prendre avant La Palud, et non depuis La Palud.
En la parcourant, on passe devant le chalet de La Maline, maison du Club alpin français, qui est le
départ principal du sentier Martel.
La route continue sa descente sur Moustiers-Sainte-Marie
en passant par le col d’Ayen, le col de l’Olivier, les cascades de Saint-Maurin et le belvédère du Galetas avec vue sur le lac de Sainte-Croix, le
barrage du même nom, au fond et le
plateau de Valensole en face.
Quelques kilomètres après, on se retrouve à Moustiers.
Ce circuit représente plus de 100 kilomètres de routes
pas toujours faciles et très encombrées pendant la saison touristique.
Escalade
Les gorges du Verdon sont un site d'escalade réputé
mondialement, qui comporte plus de 2 500
voies d'escalade sur du bon rocher calcaire, dans une ambiance souvent
aérienne (vertigineuse).
L'escalade dans les gorges débute à l'été 1968, avec
l'ouverture en 4 jours de la grande voie Les
Enragés (300 m) par quatre grimpeurs dont Patrick Cordier puis de La
Demande (1968, 320 m) avec François
Guillot et la fréquentation de grimpeurs niçois et provençaux.
Mais la pratique se développe surtout dans les années
1980, avec l'essor de l'escalade sportive en France et l'équipement permanent
de nombreuses voies. L'escalade dans les gorges est médiatisée dans la presse
spécialisée et révélée au grand public dans des documentaires, comme ceux de Jean-Paul Janssen : Overdon (1980) qui présente le grimpeur
Patrick Berhault et Opéra vertical
(1982) qui révèle le grimpeur Patrick Edlinger.
Les gorges deviennent ainsi le site majeur d'escalade
sportive en France, voire en Europe, durant les années 1980 et le début des
années 1990.
La fréquentation du site diminue ultérieurement, avec la
mode pour d'autres styles d'escalade (voies courtes, dévers) et l'essor
d'autres sites en France (Buoux, Ceüse) et en Europe (falaises espagnoles).
Depuis quelques années, certaines voies sont interdites
pour protéger la nidification des vautours récemment réintroduits.
Randonnée pédestre
C’est dans la partie des « gorges » que se trouvent les
plus belles randonnées :
- le sentier Martel ;
- le sentier de l'Imbut ;
- le belvédère de Rancoumas par le pont de Tusset ;
- le sentier du Bastidon.
Autres sports
Les gorges sont le lieu de pratique d'autres sports, à
l'exemple du canoë-kayak, parapente, rafting, saut à l'élastique, le base jump
et du canyonisme.
La rivière du Verdon est une destination privilégiée par
les pêcheurs notamment à la mouche.
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