Par berdepas – 21/01/2019
L’oligarchie technocratique qui exerce le pouvoir en
France, aura tout essayé pour l’étouffer, puis pour le décrédibiliser, et
enfin, pour le diviser et le corrompre avec la complicité de médias courtisans
et serviles, ne peut qu’affronter une évidence désormais incontournable, en
France comme dans une large partie de l’Europe, : plus rien ne sera désormais
comme « avant » .
Il est devenu difficile de gouverner dans l’opacité, et
contre la volonté populaire.
Le mouvement dit « des Gilets Jaunes » s’essouffle :
c’était prévisible.
Mais il reste profondément enraciné; et comme ces plantes
que l’on croit avoir tuées en en supprimant les branches les plus apparentes,
il est susceptible de resurgir sous des
formes inattendues….
Incapable de se structurer et de faire émerger des voix
capables de synthétiser autour d’un courant d’idées cohérent, les aspirations
diffuses d’un mouvement populaire spontané, les
» gilets jaunes » tournent en rond autour des « ronds-points » qui sont
devenus le point emblématique de leur rassemblement, ils courent le risque de
l’effritement de leur image déjà fortement obérée par les scènes de violences
insupportables qui ont éloigné de leur soutien ceux qui, comme moi, ne
supportent pas le désordre d’une société fragilisée par les divisions et les
conflits qui menacent l’ unité nationale.
Néanmoins, le malaise demeure : il est profond et
durable, car « le peuple » a pris conscience de lui-même, dans sa diversité, et
sait que désormais rien ne pourra se faire sans son adhésion.
Partout, en Europe, le réveil des » classes moyennes », ciment des sociétés
modernes, annonce de profonds bouleversements que nos « oligarques » n’ont pas
vu venir.
Macron, qui illustre jusqu’à la caricature, ,
l’omniprésence de cette « noblesse d’État », tente d’esquiver, tant bien que
mal, le dialogue avec ce peuple dont il ignore tout des codes de langage tente
de contourner la difficulté en s’adressant au peuple, sans le regarder en face,
à travers de brillantes démonstrations d’éloquence, aux accents « jupitériens »
devant des Assemblées de Maires, époustouflées devant l’assurance et
l’éloquence de ce jeune Président qui porte le lourd fardeau du destin de la France.
Il y a quelque chose de pathétique dans cette évidente
incapacité de parler au peuple, chez Macron . Cet homme aura toujours un
problème avec le peuple, disait-on, déjà, de Giscard d’Estaing, dont le profil
offre quelques ressemblances avec celui de Macron.
Le pire c’est qu’ils ne nous font même plus rire !!!
Ces brillants produits de nos écoles élitistes, souvent
nés ,- comme disait ma grand-mère – « avec une cuillère en argent dans la
bouche » , n’ont manifestement pas dû jouer du piano-jazz dans des bars pour
financer leurs études, et n’ont pas été , au début de leur difficile carrière,
obligés, pour élever dignement leurs enfants, de faire, après une journée de
boulot, obligés de « faire des comptabilités » jusqu’à une heure avancée de la
nuit, afin de compléter un salaire insuffisant pour faire vivre une famille.
Qui ne voit pas que la macronie » pédale dans la semoule », incapable de
s’enraciner dans les milieux populaires.
Le peuple ne se sent pas représenté par une majorité
de » godillots » qui, jour après jour,
tente d’exister sur nos écrans télévisés en chantant les louanges de leur idole
jupitérienne ; ces jeunes barbons devenus députés grâce à internet, à peine
sortis de « la cuisse de Jupiter », ces jeunes femmes à la trentaine
conquérante et au « look » bon-chic- bon genre,, « celles zé ceux » qui portent
le message macronien « n’impriment pas » …...
Le « Grand Débat » destiné à »noyer le poisson » imaginé
par notre petit génie national risque d’être « la montagne qui accouche d’une
souris », tant sont profondes les réticences populaires que tentent de réduire
des médias pathétiques, en service commandé: le peuple, madré, a parfaitement
compris que cette opération de « com » n’avait d’autre but que de servir .le
goût narcissique du spectacle d’un talentueux phraseur qui parle une langue que
le peuple ne comprend pas…..
……….
Tempus Fugit….
«La pire menace qui puisse peser sur une démocratie, ce
n'est pas la violence des armes, toujours ouverte et tangible, c'est la
violence sournoise, insinuante, du mensonge ; c'est la manipulation des
esprits, d'autant plus efficace et redoutable qu'elle revêt les oripeaux du
moralisme.» (Philippe Seguin)
…………….
« Péril Jaune
» : Le désarroi des « zélites »…
28/12/2018
Avec les « gilets jaunes », un pouvoir trop sûr de lui et
prétendant servir de modèle à une Europe en perte de repères, a dû céder devant
la révolte de groupes sociaux jusque-là, silencieux et peu mobilisés
collectivement.
En un mois, transports, fiscalité, environnement,
éducation et démocratie représentative ont été remis en cause.
Selon l’expression d’un
» gilet jaune » : « « Ce mouvement n’appartient à personne et à tout le
monde.
Il est l’expression d’un peuple qui, depuis quarante ans,
se voit dépossédé de tout ce qui lui permettait de croire à son avenir et à sa
grandeur. »
En moins d’un mois, la colère inspirée par une taxe sur
les carburants a ainsi débouché sur une révolte frisant l’insurrection fondée
sur le diagnostic général d’un malaise social profond et un déficit
démocratique.
Soudain, le « Peuple » se découvre « dépossédé de son
avenir » et se rebiffe, un an et demi après avoir porté à sa tête un homme se
targuant d’avoir balayé les deux partis qui, depuis quarante ans justement,
s’étaient succédé au gouvernement, emportant, dans leur tourbillon, syndicats
et tous organes représentatifs de ce qui peuple la « France profonde »..
. Pour la bourgeoisie libérale dont les espoirs sont
portés par les « zélites », Bac +7,, dont le passage par « Sciences Po » n’a
rien a enseigné de ce qu’est « le Peuple »,la déception est immense.
L’élection présidentielle de 2017 — un miracle, une divine
surprise, une martingale — lui laissait espérer que la France était devenue une
île heureuse dans un Occident en perte de repères.
À l’époque du couronnement de M. Macron sur fond d’Hymne
à la joie, l’hebdomadaire britannique The Economist, parfait étalon du
sentiment des classes dirigeantes internationales, le représenta, tel Jésus,
marchant sur l’eau, en costume éclatant et le sourire aux lèvres…
Partout, en Occident et particulièrement en Europe, les
peuples qui ne font plus confiance aux « zélites » , qui depuis des dizaines
d’années avaient pris l’habitude
dangereuse de « gouverner sans le Peuple » au nom d’une conception
erronée de la Démocratie.
Et soudain, chez tous nos petits génies de la politique,
le désarroi gagne du terrain.
Peu habitués à côtoyer « le Peuple », découvrent qu’en
dehors du cercle restreint de leur fréquentations, « le Peuple existe » et ils
l’avaient oublié, vivant le fantasme d’une France sans frontières , ouverte à
tous avec générosité et bienveillance, , à condition que les « beaux quartiers
» soient préservés des nuisances réservées au petit peuple qui doit se réjouir de constater que les « Droits
de l’Homme » devenus par la grâce de nos
« zélites » les Universels « Droits de
l’Autre »….
Nos « zélites ont dépensé beaucoup d’énergie pour
convaincre des bienfaits d’une « mondialisation » dont le « ruissellement » ne
profite qu’à elles, et qui conduit au « sacrifice » les classes moyennes
condamnes à la prolétarisation » et le peuple à la régression dans la pauvreté.
Car les conséquences de l’ouverture débridée des
frontières ne sont pas les mêmes par tous : ceux qui s’en sortent bien,
diplômés, bourgeois, habitants des métropoles, communient dans le même
optimisme considérant comme de malencontreux « populistes » ceux qui contestent
la nécessité d’admettre que « le Nouveau Monde », « c’est mieux qu’avant » !!!
Aussi longtemps que le pays était calme, ou désespéré, ce
qui revient au même, le monde et l’avenir leur appartenait, ….jusqu’à
l’irruption des « gilets jaunes »…..
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