samedi 4 mai 2019

Javier Cercas

l’Europe, la seule utopie raisonnable
Par Olivia Gesbert - 09/04/2019

De la guerre d'Espagne à la Catalogne, en passant par la crise de 2008, quelles possibilités pour l'utopie européenne?

Javier Cercas, écrivain espagnol, est l'un des invités de cette Semaine Europe autour de son dernier ouvrage :
"Le monarque des ombres" (Actes Sud, 2018).

Javier Cercas à la Maison des Amériques pour un séminaire sur : 'Vargas Llosa: Cultura, Ideas Y Libertad', 2016• Crédits : Carlos R. Alvarez - Getty

L’Europe, seule utopie raisonnable pour le romancier espagnol catalan Javier Cercas.

Vidéo

Auteur de Le monarque des ombres (Actes Sud, 2018), où il nous raconte l’histoire de son grand-oncle maternel -Manuel Mena - mort en 1938 sous l'uniforme franquiste, chroniqueur au journal El País, il revient sur ce qui fait culture commune aujourd’hui et sur la nécessité de réinventer un grand récit européen fondé sur autre chose que le grand marché.

Le Monarque des ombres retrace le parcours d’un jeune homme qui  a lutté pour une cause moralement indéfendable et est mort du mauvais  côté de l’histoire, victime d’une idéologie toxique –
Le monarque des ombres De Javier Cercas - Actes Sud, 2018
  
Description d'une utopie dont l'alternative serait la barbarie, soit la destruction même de l'Europe.

Je crois que l’Europe unie est la seule utopie raisonnable que nous Européens ayons inventée (Javier Cercas).

Aujourd'hui selon lui, ce projet d'une Europe unie est soumis au danger d'une "internationale antinationale" populiste autant qu'à notre incapacité d'avoir fait de l'Europe un projet réellement populaire, cela au profit d'une élite à l'origine de sa fondation.

Javier Cercas revient également sur les fables autour de la Catalogne et de l'Espagne, montrant que, au fond, le problème n'est pas tant espagnol ou catalan qu'Européen, conséquence de la crise de 2008 dont on ressent toujours les effets, de l'élection de Donald Trump aux nationaux populismes et au Brexit.

La littérature européenne existe depuis toujours.

C’est en France et en Angleterre qu’on a compris Cervantès. [...] Ce qui n'existe pas aujourd’hui, c'est un système littéraire européen (Javier Cercas).

Enfin, en se ressaisissant de son propre passé par le biais de son histoire familiale, Javier Cercas apprend à connaître cet héritage franquiste, non pour le justifier, mais pour le comprendre et éviter de répéter les mêmes erreurs.

On ne peut pas se défaire de son héritage.

Ma famille est moi-même, je suis ma famille. On ne peut pas se défaire de son « mauvais » héritage (Javier Cercas).


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