Des archéologues mexicains ont découvert des centaines de
vestiges de très grande valeur dans une grotte située sur le site maya de
Chichen Itza, dans le Yucatan (sud-est du Mexique), a indiqué un chercheur
responsable de ce projet.
Cliquez sur l'image pour voir le diaporama
El Castillo (pyramide de Kukulcán). Fcb981
« Ce trésor scientifique, découvert dans cet espace
"mystique", compte sept offrandes, notamment des brûleurs d'encens en
céramique ainsi que d'autres objets », a indiqué le chercheur Guillermo de
Anda, lors d'une conférence.
Les scientifiques espèrent que la datation de ces
vestiges permettra de savoir qui étaient et d'où venaient les Itzaes, le peuple
maya qui vivait dans la péninsule du Yucatan.
Les rares codex mayas qui ont survécu à la conquête
espagnole sont emblématiques de l'art maya. Éclusette
Cette grotte avait été découverte, il y a plus de
cinquante ans, par la population locale qui en avait alors informé l'Institut
national de l'anthropologie et de l'histoire (INAH).
Un chercheur envoyé par l'INAH avait, pour une raison
inconnue, décidé de murer l'entrée de cette cavité et s'était contenté de
rédiger un rapport technique dans lequel il n'indiquait pas l'emplacement de la
découverte.
Calendrier maya sur le Codex Dresden, l’un des rares à
avoir survécu à la conquête espagnole.
Un rapport
technique tombé dans l'oubli
Dans un premier temps, l'archéologue Guillermo de Anda,
qui travaille depuis trois ans sur un projet dans la région, n'a pas fait
attention à ce rapport.
L'an dernier, alors qu'il étudiait un des gouffres situés
à deux kilomètres du temple de Kukulcan, sur le site archéologique de Chichen
Itza, il est tombé sur la grotte Balamku.
« Ce que nous
avons alors découvert était incroyable, rien n'était altéré et un des brûleurs
d'encens est même devenu une stalagmite », a raconté Guillermo de Anda. Les
archéologues, qui ont parcouru jusqu'à présent quelque 460 mètres « à quatre
pattes ou à pied », continueront à explorer la grotte, profonde d'environ 24
mètres, et à analyser les objets archéologiques in situ.
Les experts estiment que les plus grands brûleurs
d'encens pourraient dater de l'époque post-classique (700-1000 après J.C.).
Selon eux, tous ces objets ont été amenés sur le site en empruntant ces
galeries tortueuses, menant jusqu'aux cavernes où ils croyaient sûrement
atteindre « les entrailles des dieux ».
Bas relief en stuc du musée de Palenque
Apprivoiser un
serpent corail, gardien de la grotte
« Il est possible que nous découvrions des matériaux plus
anciens, y compris des restes humains squelettiques, sous les boues et les
sédiments », a ajouté l'archéologue.
Guillermo de Anda a raconté que les Mayas qui habitent
toujours au Yucatan l'avaient averti qu'un serpent corail était le gardien de
la grotte.
En effet, un reptile de ce type, qui est parmi les plus
venimeux au monde, a bloqué pendant quatre jours l'accès de la grotte aux
scientifiques.
À la demande des Mayas vivant près du site archéologique,
le groupe d'archéologues a donc organisé pendant six heures une cérémonie
spirituelle « d'expiation » afin d'éviter que ne se produise un drame en
pénétrant dans la cavité.
Les habitants ont affirmé que le premier archéologue qui,
il y a plus de cinquante ans, avait muré la grotte avait procédé à ce même
rituel durant deux jours.
En langue maya, Balamku signifie « dieu jaguar », en
référence à cet animal mythique auquel ils prêtaient la capacité d'entrer ou de
sortir du monde souterrain.
Localisation des territoires occupés par la
civilisation maya préhispanique.© Sémhur
Chichén Itzá est une ancienne ville maya située entre
Valladolid et Mérida dans la péninsule du Yucatán, au Mexique.
Chichén Itzá fut probablement, au Xe siècle, le principal
centre religieux du Yucatán ; il reste aujourd’hui l’un des sites archéologiques
les plus importants et les plus visités de la région.
Le site a été classé au patrimoine mondial de l'UNESCO en
1988, et a été élu, le 7 juillet 2007, comme l'une des sept nouvelles
merveilles du monde après un vote controversé organisé par la New Seven Wonders
Foundation.
Stèle D de Copán : lithographie d'après un dessin de
Frederick Catherwood.
La présence d'une cité maya à cet endroit est due à la
présence d'au moins cinq puits naturels (cénotes)2 qui constituaient un trésor
inestimable dans cette région dépourvue d'eau.
Le site doit d'ailleurs son nom à cette source d'eau
souterraine : Chi signifie « bouche » et Chén, « puits ». Itzá (« sorcier de
l'eau » en maya yucatèque) est le nom du groupe qui, selon les sources
ethnohistoriques, constituait la classe dirigeante de la cité.
Le linteau 24 de Yaxchilan montre un exemple de
pratique rituelle de l'autosacrifice dans la civilisation maya : Dame Xoc y est
représentée en train de faire passer à travers sa langue une corde hérissée de
lames d'obsidienne afin d'imbiber de son sang du papier dont l'incinération lui
servira ensuite à invoquer le Serpent-vision. Michel wal
Civilisation maya
La civilisation maya est une ancienne civilisation de
Mésoamérique principalement connue pour ses avancées dans les domaines de
l'écriture, de l'art, de l'architecture, de l'agriculture, des mathématiques et
de l'astronomie. C'est une des civilisations précolombiennes les plus étudiées
avec celles des Aztèques et des Incas.
Elle occupait à l'époque précolombienne un territoire
centré sur la péninsule du Yucatán, correspondant actuellement à une partie du
sud du Mexique, au Belize, au Guatemala, au Honduras et au Salvador.
Masque maya de la période postclassique, exposé au
musée national d'anthropologie de Mexico. Wolfgang Sauber
C'est une des plus anciennes civilisations d'Amérique :
ses origines remontent à la préhistoire.
La sédentarisation de populations est attestée, dans
l'aire maya, à l'époque archaïque, entre le VIIe et le IIIe millénaire av.
J.-C., les villages les plus anciens ayant été retrouvés sur les côtes de la
mer des Caraïbes et de l'océan Pacifique
Alfred Maudslay à Chichén Itzá en 1889.
À plus d'un égard Chichen Itzá demeure une énigme : sa
chronologie, à cheval sur le Classique terminal et le Postclassique ancien,
demeure floue ; l'identité des Itzá est incertaine et, surtout, la nature
exacte des liens indéniables entre la cité maya et le Mexique central fait
toujours l'objet de débats.
Les allées à l'intérieur du site archéologique sont
bordées de nombreux étals de souvenirs et de produits plus ou moins inspirés de
l'art et de l'artisanat mésoaméricains. Raymundo1972
Époque
préhispanique
Les premières traces d'occupation et de construction, à
Chichén Itzá, ont été datées des VIIIe ou IXe siècle.
Le plan architectural final a été développé au Xe siècle,
avec l'émergence du pouvoir régional de la cité, qui devint la capitale de la
zone du centre à la côte nord du Yucatán, et dont le pouvoir s'étendait
jusqu'aux côtes est et ouest de la péninsule.
Selon les données dont disposaient les archéologues en
2003, Chichén Itzá aurait perdu ce pouvoir régional et se serait dépeuplée au XIe
siècle.
Édifice appelé « La Iglesia » (« l'église »). Wolfgang
Sauber
Époque classique
La plus ancienne date en écriture maya découverte à
Chichén Itzá équivaut à l'an 832.
Cénote Sacré. Original téléversé par ZeBBy
Époque
postclassique
La date la plus récente inscrite à Chichén Itzá en
écriture maya évoque l'année 998 et a été découverte dans le temple dit de
l'ossuaire (Osario).
Le Castillo en 1843 à l'époque de John Lloyd Stephens
et Frederick Catherwood
. Fouilles archéologiques
À l'époque de la Conquête, les Conquistadors espagnols
firent du site la première capitale du Yucatán (1532), mais l'abandonnèrent
rapidement.
Chac-Mool de la substructure du Castillo. HJPD
Au milieu du XIXe siècle, Chichen Itzá fut exploré par
John Lloyd Stephens et Frederick Catherwood.
En 1894, Edward Herbert Thompson fit l'acquisition de la
plantation sur laquelle se trouvait le site.
Il fut le premier à remonter des artefacts mayas à la
surface du cénote (1904), d'abord en le draguant, ensuite en plongeant en
scaphandre. Le produit des fouilles fut expédié au Peabody Museum.
L'observatoire astronomique de Chichén Itzá. Fcb981
À la suite d'une plainte de Teobert Maler, le
gouvernement mexicain réclama la restitution de ces trésors archéologiques.
En 1944, La Cour suprême du Mexique rendit un jugement en
faveur de Thompson.
En 1959, eu égard
au ressentiment persistant des Mexicains, le Peabody Museum restitua une partie
des objets.
Des fouilles scientifiques de grande envergure furent
menées au XXe siècle par la Carnegie Institution, notamment sous la direction
de Sylvanus Morley.
Le temple des guerriers jaguars. Original téléversé
par ZeBBy
Travaux de
restauration
Plusieurs campagnes de restauration ont été menées à
Chichén Itzá.
Les premiers travaux de grande ampleur furent commencés
en 1922, sous la direction de Manuel Gamio.
La dernière campagne de restauration, commencée en 2011
et encore inachevée, est la plus ambitieuse.
Tikal, Guatemal, Temple - Maurice Marcellin —
El Castillo
L'édifice le plus important et le plus spectaculaire du
site est une grande pyramide en terrasses, appelée Castillo (château en
castillan) par les conquistadors espagnols.
Le temple du Devin d'Uxmal - Sybz
D’une hauteur de 24 mètres du sol à la plateforme
supérieure, il ne s’agit pas de la plus haute de la région (elle est par
exemple moins élevée que celle de Uxmal, haute de 40 m) mais c'est celle qui
est dans le meilleur état de conservation (il n'est d'ailleurs plus possible de
grimper jusqu'au sommet, et ce, depuis 2007, dans un esprit de conservation).
Du sommet de la pyramide, on peut toutefois voir tous les
autres édifices du site ainsi que la forêt environnante, d'une superficie de
300 hectares.
Noble offrant des fèves de cacao - Yelkrokoyade
La légende veut qu'à la fin du Xe siècle, Chichén Itzá
ait été occupée par les Toltèques conduits par le légendaire Quetzalcoatl, le
Serpent à Plumes, chassé par une faction rivale de la capitale toltèque, Tula,
au nord de l'actuelle Mexico.
Le Castillo, attribué à ces étrangers, présente des
innovations architecturales qui tournent autour du thème du Serpent à Plumes.
La pyramide a une base carrée et une vocation calendaire.
En effet, la civilisation maya a développé à un degré
très avancé l’astro-architecture qui consiste à allier les connaissances
astronomiques au savoir-faire architectural.
Voûte en encorbellement du Palais d'Uxmal - Sancho
Panza
Ainsi, la pyramide présente quatre faces chacune divisée
en neuf plateaux et portant quatre escaliers ayant chacune 90 marches, et non
91 comme le croient un grand nombre de personnes, en effet les marches ont été
numérotées récemment afin de mettre fin aux rumeurs.
Fresque murale à Bonampak - Photo © 2004 Jacob Rus
L’orientation et la construction de la pyramide sont
telles qu'au moment précis des équinoxes de printemps et d'automne, le soleil
produit avec les arêtes de la pyramide une ombre portée qui fait croire que les
grosses têtes de serpents au pied des escaliers de la pyramide sont prolongées
par le corps ondulé d'un serpent.
Ce serpent n'est autre que le dieu Kukulkan ou « serpent
à plumes ».
Ce phénomène provoque un afflux très important de
touristes à cette époque.
Détail du Quadrilatère des Nonnes d'Uxmal - tato
grasso
La pente des escaliers est assez raide et si l’ascension
pose généralement peu de problème, le vertige contraint fréquemment les
visiteurs à s’aider d’une corde installée spécialement à cet effet pour la
descente.
Mais depuis 2007, il est interdit de monter sur la
pyramide à cause de plusieurs décès.
Palais de Palenque - Peter Andersen
La grande pyramide fut érigée par-dessus une plus petite,
préexistante: en 1936, les archéologues ont retrouvé cette substructure enfouie
sous l'édifice que les touristes admirent actuellement.
À son sommet se trouve un petit temple en bon état de
conservation qui contient un trône de pierre sculpté en forme de jaguar aux
yeux de jade auquel fait face un chac-mool, sur lequel on déposait des
offrandes.
Un tunnel très étroit dont l’entrée est située sous
l’escalier permet d’y accéder.
La face nord diffère des autres en ce qu'elle comporte
deux petites ouvertures sur le côté.
La pyramide comporte quatre grands escaliers. Lorsque
l'on frappe des mains au pied de ces escaliers, depuis environ cinq à dix
mètres, le bruit que renvoie l'écho ressemble à un cri d'oiseau, symbolique
supplémentaire célébrant les dieux mayas.
L'observatoire
L’observatoire (également appelé caracol ou escargot en
espagnol) fait face à la grande pyramide et permettait aux Mayas d’étudier le
mouvement des étoiles dont ils avaient une connaissance très précise.
En effet, les "prêtres" mayas ne sortaient jamais
la journée afin d'avoir un œil plus sensible leur permettant ainsi d'observer
les étoiles sans aucun appareil.
Il permet aussi de voir la planète Vénus attribuée au
dieu Kukulcan (Dieu principal Maya).
Terrain de jeu de balle de Copán - Talk2winik
Le grand terrain
de jeu de balle
John Lloyd Stephens fut le premier à identifier une
structure qu'il baptisa « Gymnase » ou encore « Court de tennis ».
Sa disposition lui rappela celle d'une structure
semblable, équipée d'anneaux, à Uxmal, qu'il pensait destinée à des « jeux
publics ».
Il fit ensuite le rapprochement avec un texte du
chroniqueur espagnol Herrera décrivant le « tlachtli », le jeu de balle tel
qu'il était pratiqué par les Aztèques à l'époque de la conquête espagnole.
Stephens conclut fort judicieusement qu'un jeu fort
semblable existait à Chichen Itzá.
Il s'agit effectivement non seulement du plus grand
terrain de jeu de balle de Chichen Itzá - qui en compte treize, mais du plus
grande de toute la Mésoamérique.
Les dimensions exceptionnelles du Grand terrain de jeu de
balle de Chichén Itzá amènent les archéologues à penser qu'il s'agissait ici
plus d’une cérémonie que d’un sport.
On pense, en s'appuyant notamment sur les grandes
fresques en bas reliefs qui entourent le terrain, que lors des grandes fêtes
une équipe représentant les forces de l'inframonde (le monde souterrain où les
morts se rendaient - symbolisées par des jaguars) affrontait une équipe
représentant la lumière (sous la forme d'aigles) avec une balle en caoutchouc
(ils maîtrisaient la vulcanisation).
Le match pouvait s'étendre sur plus d'un jour et selon
les explications des guides sur place, la tête du capitaine de l'équipe
perdante était tranchée par le capitaine de l'équipe gagnante et son sang était
répandu sur le sol.
Les Mayas associaient le sang à la vie et pensaient qu'il
permettait donc une fertilisation du sol, améliorant les récoltes.
Pour les Mayas, c'était un grand honneur ; la tête était
ensuite empalée dans le mur prévu à cet effet juste à côté du stade de pelote.
Le terrain de pelote présente des caractéristiques
acoustiques surprenantes.
Si l'on produit un son (par exemple en claquant dans ses
mains) à droite du terrain, on peut entendre 7 échos.
De l'autre côté, en se positionnant à la gauche, on peut
entendre 9 échos.
Les chiffres 7 et
9 étaient magiques pour les Mayas et apparaissaient fréquemment dans les
structures des constructions de cette civilisation.
Le temple des
guerriers
Le temple des guerriers jaguars possède des fresques qui
relatent la conquête de la péninsule par les Toltèques.
L'entrée du temple (interdit au public) qui est construit
sur une pyramide est délimitée par deux magnifiques piliers, posés sur deux
énormes têtes de serpents et précédés par un chaac-mool : cet étrange
personnage est sculpté dans la pierre dans une position à moitié couchée et
reposant sur les coudes, de telle sorte qu'il soutient sur le ventre un plateau
destiné à recevoir les offrandes faites au dieu (les cœurs des victimes
sacrifiées).
Tout près du temple des guerriers se dresse le temple des
mille colonnes, chacune d'elles étant taillée en forme de serpent à plumes.
Cénote Sacré.
Un sacbé conduit à 300 m vers le nord, au cénote sacré,
de 60 m de diamètre et 20 m de profondeur.
Le dragage du cénote a permis de mettre au jour de
nombreux objets d'or et de jade ainsi qu'un nombre important d’ossements (en
particulier de jeunes enfants).
Ces découvertes ont donné lieu à de très nombreuses
interprétations.
Certains y ont vu la barbarie d’un peuple sanguinaire
pratiquant les sacrifices humains pour apaiser le dieu de la pluie Chac en
période de sécheresse : de jeunes vierges chargées de précieux ornements
auraient été précipitées au fond du puits au cours d'une cérémonie solennelle
qui se déroulait au lever du jour.
D’autres estiment aujourd’hui qu’il s’agissait peut-être
d’enfants décédés très jeunes et dont le sacrifice avait pour but de permettre
la purification ou la résurrection.
La version des historiens du pays est toute autre,
puisque les fouilles n'ont mis au jour qu'une centaine de corps (devinés grâce
aux ossements repêchés) ce qui signifie seulement 100 sacrifices pendant toute
leur présence.
De plus, il s'agissait souvent de prisonniers et assez
rarement de volontaires.
Les ossements retrouvés sont majoritairement masculins,
ce qui met fin au mythe du sacrifice de jeunes vierges.
Il arrivait occasionnellement qu'une victime réussisse à
se maintenir à la surface et à survivre jusqu'à midi, auquel cas elle était
repêchée en tant que sauvée des dieux et sa parole était alors écoutée par les
prêtres comme prédiction.
Structures
supplémentaires
Le Tzompantli ou la plate-forme de crânes (Plataforma de
los Craneos) montre l'influence culturelle claire du plateau central mexicain.
Contrairement à la tzompantli des hauts plateaux, les
crânes ont été empalés verticalement plutôt qu'horizontalement comme au
Tenochtitlan.
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