Par Rémy Decourt - 07/06/2019
La Chine a mis en orbite sept satellites. Une information
anodine mais qui a tout de même fait les gros titres de la presse spécialisée
car le lanceur a décollé depuis une plateforme stationnée en mer.
Une performance technique indéniable mais à l'avenir
commercial très incertain, comme le montre la société Sea Launch, aujourd'hui à
l'arrêt, qui opère le lanceur Zenith depuis une plateforme de lancement.
Pour la Chine, l'utilisation d'un pas de tir flottant
répond à un certain nombre de besoins de sorte que, même si la rentabilité
financière n'est pas au rendez-vous, ce système de lancement complètera la
gamme des lanceurs chinois.
Pour la première
fois, la Chine a lancé une fusée depuis une plateforme maritime.
Mercredi 5 juin, un lanceur
Long March 11 a décollé en pleine mer Jaune avec 7 satellites à bord.
Selon la Casc (China Aerospace Science and Technology
Corporation), le vol a été un succès et les 7 satellites ont tous été placés en
orbite.
Avec ce nouveau système de plateforme maritime, la Chine
renforce son autonomie de l'accès à l'espace et abaisse ses coûts au décollage.
En s'éloignant des terres,
ce dispositif contribue aussi à renforcer la sécurité autour de ses lancements.
En effet, il faut savoir que les bases de lancement
terrestres de la Chine ont pour principal inconvénient de faire voler ses
lanceurs au-dessus de zones habitées. Il est assez courant que des morceaux de
fusée retombent dans les périmètres d'habitation avec tous les risques que cela
comporte.
Un effet de fronde
pour améliorer les performances des lanceurs
L'utilisation d'un pas de tir flottant a cela
d'intéressant qu'il est possible de se rapprocher de l'équateur ; cela permet
de bénéficier au mieux de l'effet la rotation de la Terre qui agit un peu comme
une fronde. Cette force
centrifuge, dont l'énergie
est fournie par la vitesse
de rotation de la terre autour de l'axe des pôles, aide au lancement en donnant
un effet de catapulte au décollage, non négligeable pour réaliser des économies
de carburant.
Cela dit, ce système de lancement ne va évidemment pas
remplacer tous les autres lanceurs en service.
En effet, cette fusée à quatre étages est seulement
capable de 700 kg de charge utile en orbite basse et 350 kg en orbite héliosynchrone.
Des performances très faibles si on les compare avec
celles de Vega,
le lanceur le plus petit de la gamme d'Arianespace.
Ce dernier est capable de lancer 2,3 tonnes en orbite basse à 450 kilomètres et
1,5 tonnes en orbite polaire à quelque 700 kilomètres.
Parmi les 14 autres sites étudiés, la proximité de
l’équateur et la faible densité de la population sont deux des principales
raisons qui expliquent le choix français, en 1965, d’installer une base de
lancement en Guyane, à Kourou.
Ainsi, cette proximité de l'équateur (5,3° de latitude
Nord) permet de bénéficier au maximum de l'effet de fronde.
Cet effet procure au lanceur un complément de vitesse de
l'ordre de 460 m/s.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Votre commentaire est le bienvenu à condition d'être en relation avec le sujet - il sera en ligne après accord du modérateur.
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.