Teresa Sheuly Rozario (photo
S.C)
Natore (Agence Fides) – Une communauté catholique au
Bangladesh est en alarme à cause de l’enlèvement d’une jeune femme, Teresa
Sheuly Rozario, 19 ans, qui se trouve entre les mains de trafiquants d’êtres
humains.
Ainsi que l’apprend l’Agence Fides, en sa compagnie ont
également été enlevées une autre femme, Ranjita Das, et sa fille de trois ans,
sauvées le 27 mars.
Cependant, Teresa Sheuly Rozario a disparu le 22 mars
sans fournir de nouvelles depuis lors.
Elles sont toutes membres de l’Eglise catholique de
Bonpara à Natore, dans le Diocèse de Rajshahi, dans le nord du Bangladesh.
Teresa Sheuly Rozario était impliquée de manière active
dans l’Eglise locale.
Son père, Pakrashus Rozario, indique à l’Agence Fides :
« Notre fille se
rendait à l’église. Il s’agissait d’une brillante étudiante et elle rêvait d’un
bon travail.
Ella a disparu, a été enlevée et nous sommes très
préoccupés ».
Pakrashus Rozario et son épouse, parents de trois
enfants, la cherchent partout. « Mon épouse est en train de tomber malade.
Elle ne mange pas, pleure et prie Jésus-Christ et
Notre-Dame ».
Les parents de la jeune fille ont déposé plainte devant
les autorités de police de Natore.
La police a évoqué dans ce cadre l’activité de
trafiquants d’êtres humains qui recherchent de jeunes femmes.
La Paroisse demande à la police de rechercher sans
relâche Teresa Sheuly Rozario.
Mahmad Rafiq, Inspecteur de police du commissariat de
Natore, indique à Fides : « Nous cherchons Hasan et d’autres trafiquants.
Nous pensons que, sur zone, sévit un bande de trafiquants
d’êtres humains ».
Le témoignage de Ranjita Das, 28 ans, le démontre.
En effet, le 5 mars, elle revenait de l’école en
compagnie de sa fille de trois ans. Deux femmes en burqa l’ont arrêté lui
disant qu’elle pouvait être bénéficiaire d’un plan de construction de maisons
financé par le gouvernement.
Elles lui ont offert de la nourriture mais la jeune femme
a perdu connaissance et à son réveil elle se trouvait dans un lieu inconnu, à
l’intérieur d’une pièce fermée à clef, contrôlée par un musulman, Athur Rahman
Hasan.
Par le passé, ce dernier s’était souvent présenté dans le
village se faisant passer pour un membre du gouvernement local disposé à aider
les familles nécessiteuses.
Il a déclaré vouloir épouser Ranjita Das, qui a refusé.
Elle est restée prisonnière plusieurs jours. Par ailleurs
son mari, Amal, a demandé l’aide de la police locale et des fidèles de
l’Eglise.
Ranjita Das est parvenu à appeler au téléphone sa sœur,
l’informant de son enlèvement.
Le 27 mars, son frère ainé l’a trouvée et sauvée alors
que son ravisseur est recherché par la police.
La famille de Ranjita Das affirme : « Nous voulons une
punition exemplaire pour les trafiquants ».
Le Bangladesh est l’une des régions d’Asie où le
phénomène du trafic d’êtres humains est très fort.
Selon des chiffres repris par le quotidien Daily Star, de
février 2012 à juin 2018, 4.152 cas d’enlèvements dus au trafic d’êtres humains
ont été enregistrés et seulement 25 personnes condamnées.
Une étude de l’Indian Border Security Force indique que
quelques 50.000 jeunes bengalaises sont enlevées et transférées en Inde ou
transportées ailleurs en passant par l’Inde.
Des rapports de police relatifs à des bandes de
trafiquants d’êtres humains existent, en provenance de Libye et d’Iran,
lesquelles enlèvent des femmes bengalaises à la recherche de travail à
l’étranger et les tiennent en otage.
Il s’agit surtout de personnes pauvres et nécessiteuses
qui deviennent les victimes de ce trafic. (SC) (Agence Fides 04/04/2019)
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