17/02/2020 - Par Youri Apreleff
Ce pourrait être une mauvaise blague, mais non.
Le monde
médiatico-politique français accuse de plus en plus la Russie pour la diffusion
de scènes X tournées par Benjamin Griveaux et envoyées à une femme.
Vidéos pourtant
publiées par un «artiste» russe ouvertement anti-Poutine accueilli comme
réfugié par la France.
L’activiste russe Piotr Pavlenski
pose lors d’une conférence de presse dans le bureau de son avocat, le
14 février à Paris. LIONEL BONAVENTURE / AFP
Le cynisme n’a pas de frontières, et l’affaire
Griveaux en est une nouvelle preuve.
Tout commence le jeudi 13 février, lorsqu’un site
fraîchement créé publie un article accompagné de vidéos de masturbation
affirmant que celles-ci ont été envoyées par Benjamin Griveaux à une jeune
femme. D’abord relayée par quelques comptes Twitter, l’audience prend de
l’ampleur lorsque le député Joachim Son-Forget, ex-LREM, relaie le lien de
l’article.
© AP PHOTO / CHRISTOPHE ENA, POOL
Le lendemain matin, la nouvelle tombe. Benjamin
Griveaux annonce retirer sa candidature à la mairie de Paris pour «protéger
sa famille» et dénonce des «attaques ignobles». Il ne cherchera à aucun moment
à nier être l’auteur de ces vidéos et les avoir envoyées à une jeune femme.
L’invention d’un
agent russe - Mais qui a donc «tué» le soldat Griveaux?
Libération va lever tout doute à ce sujet, le réfugié
russe Piotr Pavlenski revendiquant
avoir créé ce site et publié ces vidéos pour dénoncer «l’hypocrisie» du
candidat LREM à Paris.
Désormais, plus ou moins directement, ce même Piotr
Pavlenski est accusé d’être un agent russe, ou ayant été manipulé par les
Russes, pour mettre à bas la démocratie française. Le réfugié se voit répudié
par les mêmes qui l’ont encensé, ainsi
que sa compagne, celle-là même qui a reçu les vidéos de Griveaux. Ils sont
tous les deux en garde à vue.
Ce complotisme visant à mettre en avant un soi-disant
retournement d’un réfugié politique en France par la Russie n’est basé sur rien
si ce n’est sur un racisme antirusse primaire et sur des clichés datant de
l’URSS.
Un kompromat?
Ainsi, la presse et certaines personnalités politiques
expliquent que Griveaux a été victime d’un kompromat.
Oui, mais non.
Cette manœuvre politique consistait à filmer à son insu
une personne en plein ébat sexuel afin de la faire chanter ou de la pousser à
quitter son poste.
Benjamin Griveaux
a lui-même filmé ces vidéos, et les a lui-même envoyées à un tiers. À part de
dire que le candidat LREM s’est auto-kompromat, il n’y a aucun rapport.
Ce que le monde politique cherche à étouffer est pourtant
simple.
Le candidat choisi
s’est saboté lui-même.
Le fait qu’il entretienne ce genre de relations
extra-maritales ne concerne personne d’autres que la famille Griveaux. Mais en les envoyant à une autre femme, il
s’est exposé à ce qu’elles sortent un jour.
D’autant que le hasard a fait que l’actuelle compagne de
Piotr Pavlenski n’est autre qu’Alexandra de Taddeo, une
étudiante en droit de 29 ans qui en 2018 a reçu ces vidéos de Benjamin Griveaux.
Les exploiter, surtout venant d’un homme clairement
dérangé comme Pavlenski, ne faisait aucun doute.
Pas pour déstabiliser une démocratie, non. Simplement
pour faire parler de soi.
C’est cette simple vérité, mettant totalement en cause la
naïveté de Benjamin Griveaux, que la sphère politico-médiatique cherche à cacher
en manipulant l’opinion.
La Russie n’a rien
à voir avec cette affaire, ne vous en déplaise. Cet «artiste» est réfugié en
France, personne n’a forcé Paris à l’accueillir. Comme personne n’a forcé
Benjamin Griveaux à se filmer dans cette position.
Comme pour l’affaire
Benalla, la Russie a bon dos. Mais ce complotisme ne change rien aux faits.
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