Par Majid Rafizadeh - 7
novembre 2019
Les postures droit-de-l'hommiste et moralisatrices dont
les dirigeants européens ne se lassent pas, ne les empêchent pas de mener avec
constance des politiques d'apaisement avec un gouvernement iranien qui est
considéré comme le premier bourreau et tortionnaire d'enfants au monde.
Deux garçons de 17
ans qui ignoraient tout, apparemment, de leur condamnation à mort, ont été
fouettés avant d'être exécutés.
Le code pénal
islamique iranien autorise l'exécution de fillettes de 9 ans et de garçons d'au
moins 15 ans.
Les dirigeants européens, jamais las d'adopter une
posture moralisatrice au nom des droits de l'homme, poursuivent leur politique
d'apaisement avec un régime iranien qui est le premier bourreau et premier
tortionnaire d'enfants au monde. (Source image : iStock)
Ces enfants sont trainés devant le système judiciaire de
la République islamique ou devant le tribunal révolutionnaire pour se défendre
d'accusations vagues comme « mène une guerre contre Dieu ».
Ces accusations peuvent s'étendre à des délits en
apparence moins graves – avoir critiqué le Guide Suprême par exemple - mais qui
débouchent néanmoins sur une condamnation à mort.
Au début de
l'année, le gouvernement iranien a enclenché un processus d'exécution de trois
enfants kurdes : Mohammad Kalhori, Barzan Nasrollahzadeh et Shayan Saeedpour.
L'Union européenne
porte une assistance sans faille aux mollahs au pouvoir en Iran.
Pour les aider à contourner les sanctions imposées par
les États-Unis, l'Union européenne a multiplié les gestes d'apaisement, à
commencer par le mécanisme dit INSTEX.
Ce mécanisme dit Instrument en faveur des échanges
commerciaux (INSTEX) est un outil de paiement qui permettra aux entreprises et
multinationales européennes de continuer à faire affaire avec le gouvernement
iranien sans encourir les foudres économiques des États-Unis.
L'Union européenne
a ainsi récemment fait l'éloge du système :
« La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont informé
les participants que le système INSTEX était opérationnel et accessible à tous
les États membres de l'UE, et que les premières transactions sont en cours ».
Par le commerce et les relations diplomatiques, l'Union
européenne légitimise le despotisme théocratique iranien, renforce son pouvoir
et contribue à l'enrichissement des mollahs.
Les postures droit-de-l'hommiste et moralisatrices dont
les dirigeants européens ne se lassent pas, ne les empêchent pas de mener avec
constance des politiques d'apaisement avec un gouvernement iranien qui est
considéré comme le premier bourreau et tortionnaire d'enfants dans le monde,
(entre autres).
Le régime iranien
a exécuté des enfants qui n'avaient parfois pas plus de 12 ans. Le Rapporteur
spécial de l'Organisation des Nations Unies sur les droits de l' homme en Iran,
Javaid Rehman, a récemment tiré le signal d'alarme sur le sujet des exécutions
de mineurs en Iran :
« En 2018, sept enfants ont été condamnés à mort et
exécutés. Parmi eux, il y a eu, le 25 avril 2019, la mise à mort de deux
adolescents de 17 ans, Mehdi Sohrabifar et Amin Sedaghat, à la prison
d'Adilabad à Shiraz, dans la province de Fars. Les deux auraient avoué sous la
torture. »
Ces deux garçons de 17 ans, qui apparemment ignoraient
tout de leur condamnation à mort, ont été fouettés avant d'être exécutés.
Les autorités iraniennes n'avaient pas non plus informé
les familles de la prochaine exécution de leurs enfants.
Après la mise à mort, les services de médecine légale ont
juste demandé aux familles de venir chercher les corps.
L'opacité du système judiciaire est telle que le nombre
officiel d'enfants qui ont été condamnés à mort depuis la domination islamique
de l'Iran pourrait bien être plus élevé. Amnesty International a déclaré :
« Nous avons les
coordonnées de 49 personnes dans le couloir de la mort iranien qui avaient
moins de 18 ans au moment où elles ont commis le crime qui leur a été reproché.
Les Nations unies affirment que 160 personnes au moins
encourent le risque d'être exécutées.
Mais compte tenu du secret qui entoure la peine capitale
en Iran, il n'est pas exclu que le nombre des mineurs condamnés à mort soit
plus élevé. »
Le code pénal de la République islamique autorise
l'exécution selon différents modes qui vont de la pendaison à la lapidation en
passant par le peloton d'exécution.
Ce même code pénal autorise la mise à mort de fillettes
de 9 ans à peine et de garçons âgés de 15 ans au moins. Le système judiciaire
de la République islamique ou le tribunal révolutionnaire instruisent des mises
en accusation vagues telles que : « est en guerre contre Dieu » (propage le
moharebeh, « corruption sur la terre ») ; « a protesté » ou « a mis en danger
la sécurité nationale du pays ». Ces accusations peuvent s'étendre à des délits
en apparence moins graves – avoir critiqué le Guide Suprême par exemple - mais
qui débouchent néanmoins sur une condamnation à mort.
Bien que l'Iran ait ratifié la Convention des Nations
Unies relative aux droits de l'enfant, le gouvernement n'a fait aucun effort
pour transposer les différentes dispositions dans son code pénal. Selon
l'Organisation iranienne des droits de l'homme (IHR), basée en Norvège, qui
surveille de près les exécutions en Iran, ce pays est le principal bourreau
d'enfants au monde :
« Bien qu'ayant ratifié la Convention des Nations Unies
relative aux droits de l'enfant, bien que cette Convention interdise la peine
de mort pour les délinquants de moins de 18 ans, l'Iran est le premier
exécuteur de mineurs délinquants au monde.
Selon les informations recueillies par l'IHR, les
autorités iraniennes auraient exécuté pas moins de 40 délinquants mineurs
depuis 2013. »
Actuellement, trois enfants et adolescents attendraient
leur exécution dans le couloir de la mort en Iran. Récemment, Amnesty
International a appelé l'Iran à renoncer à l'exécution de trois jeunes kurdes,
Mohammad Kalhori, Barzan Nasrollahzadeh et Shayan Saeedpour. Saleh Higazi,
directeur adjoint d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du
Nord, a déclaré dans un communiqué :
« Les autorités iraniennes doivent agir rapidement pour
sauver la vie de ces jeunes hommes. Ne pas stopper leur exécution reviendrait
pour l'Iran à commettre un autre attentat odieux aux droits de l'enfant. »
On ignore si les exécutions ont eu lieu.
Les deux autres passe-temps préférés de l'UE sont le
renforcement de la censure et la diabolisation d'Israël, la seule démocratie du
Moyen-Orient et celle qui met effectivement en œuvre les droits de l'homme.
L'UE finira-t-elle
par avoir un jour la nausée de sa propre hypocrisie ?
Majid Rafizadeh, stratège et conseiller en affaires, est
un universitaire formé à Harvard. Politologue, il est membre du conseil
d'administration de la Harvard International Review et président du Conseil
international américain sur le Moyen-Orient. Il est l' auteur de plusieurs
livres sur l'islam et la politique étrangère américaine.
On peut le contacter à Dr.Rafizadeh@Post.Harvard.Edu
Traduction
du texte original: EU Supports Iran - World's Leading Executioner of Children
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