mercredi 6 novembre 2019

Nigeria

Nigeria : 259 personnes libérées d’un centre de redressement islamique
Par J.Cl. - Le 5 novembre 2019.

Des femmes et des hommes, souvent emmenés là par leurs familles pour y être remis « dans le droit chemin », subissaient des maltraitances.


La police nigériane a libéré 259 personnes d'une maison de correction islamique dans le sud-ouest du Nigeria, dans le cadre d'une série de raids similaires menés à travers le pays ces dernières semaines.

Des enfants ont été violés, torturés, enchaînés dans une école coranique de Kaduna au Nigéria.  REUTERS

« Nous avons découvert lundi des hommes, des femmes et des enfants qui étaient retenus en otages dans un centre de détention illégal géré par une mosquée du quartier Ojoo, à Ibadan », a déclaré Fadeyi Olugbenga, le porte-parole de la police de l'Etat d'Oyo.
Selon le commissaire Shina Olukolu, ils ont subi des traitements inhumains.

REUTERS

C'est un garçon de 18 ans, échappé du centre, qui a indiqué l'adresse de ce centre « informel ».
« 259 personnes y étaient enfermées et imploraient de l'aide quand nous sommes arrivés », a ajouté le porte-parole, précisant que des enfants, des adolescents, des adultes et une femme avec un bébé se trouvaient parmi les victimes.


« Certains étaient là depuis des années et avaient des problèmes de santé, ils reçoivent actuellement des soins médicaux », a affirmé Fadeyi Olugbenga.
« Ceux que nous avons interrogés ont raconté qu'ils étaient nourris une fois tous les trois jours, parfois même moins ».

Le propriétaire de la mosquée et du centre, ainsi que huit autres personnes, ont été arrêtés, mais l'enquête est toujours en cours.

Des actes de torture et des viols

Bashir Olanrewaju a raconté à la presse locale avoir été amené au centre par ses parents le 14 juillet 2015, parce qu'il fumait du chanvre indien.
Selon lui, des détenus décédés, peut-être de torture, ont été inhumés dans un lieu inconnu sans que leurs familles soient informées.
                                                                                                                                   Mutiu Amuda, une autre victime, a assuré que le propriétaire du centre entretenait des relations sexuelles avec certaines des jeunes femmes détenues et que celles qui tombaient enceintes avaient dû interrompre leur grossesse.

Le taux élevé de consommation de drogues et le manque d'installations de réadaptation poussent de nombreux parents à inscrire leurs enfants dans ces écoles en dépit de méthodes maltraitantes.

 Les centres de redressement privés - souvent informels - à caractère religieux sont très répandus dans le pays le plus peuplé d'Afrique, où la pauvreté est très élevée et où les services publics sont souvent absents.

Une dizaine de raids similaires ont été menés dans des maisons de corrections religieuses au Nigeria depuis septembre.
 Fin septembre, plus de 300 enfants, adolescents et jeunes adultes, hommes et femmes, avaient été libérés d'une école coranique où ils étaient en fait sévèrement punis, torturés, violés pour certains, au moindre écart de comportement.
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Par Le Parisien avec AFP
Le 28 septembre 2019

Le Nigeria a découvert avec effroi ce vendredi l'existence d'une école coranique à Kaduna (nord), où plus de 300 jeunes, dont de nombreux mineurs, étaient victimes de torture et de viol, avant d'être secourus par la police.

Lors d'une descente menée jeudi soir dans une maison du quartier de Rigasa, la police de Kaduna a découvert plus de 300 élèves et étudiants de « nationalités différentes » enfermés et enchaînés dans ce que les médias appellent désormais « la maison de l'horreur ».

Les responsables de l'établissement les faisaient vivre dans « des conditions inhumaines et dégradantes sous couvert de leur apprendre le Coran et de les redresser » pédagogiquement, a expliqué le porte-parole de la police de l'Etat de Kaduna, Yakubu Sabo.

Le raid lancé à la suite de plaintes des voisins
Le propriétaire de l'établissement et ses six assistants ont été arrêtés, a-t-il précisé.
 « Nous avons trouvé une centaine d'étudiants, dont des enfants de neuf ans à peine, enchaînés dans une petite pièce, dans le but de les corriger et de les responsabiliser », a déclaré Yakubu Sabo.

« Les victimes ont été maltraitées.
Certaines d'entre elles ont déclaré avoir été violées par leurs professeurs », a-t-il poursuivi.
 La police a également trouvé une « chambre de torture », où des élèves étaient suspendus à des chaînes et battus lorsque les enseignants estimaient qu'ils avaient commis une faute.

Le raid policier a été lancé à la suite de plaintes répétées de voisins qui se doutaient que quelque chose d'anormal se passait à l'intérieur de l'école.
« Les victimes étaient de nationalités différentes et deux d'entre elles ont déclaré lors de leur interrogatoire qu'elles avaient été amenées par leurs parents du Burkina Faso », a ajouté le porte-parole.

Sur les photos, les enfants présentent des cicatrices visiblement causées par des coups de fouet, un autre aux pieds enchaînés à des barres de fer, et une foule de jeunes garçons entassés dans une cour insalubre.

Des jeunes considérés comme des petits délinquants

La police doit encore procéder à des vérifications et établir leurs identités afin de retrouver et prévenir leurs proches.
L'école, ouverte il y a une dizaine d'années, hébergeait des étudiants amenés par leur famille pour leur apprendre le Coran et mais surtout remettre dans le droit chemin ceux considérés comme des petits délinquants, ou consommateurs de drogues.



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