Par J.Cl. - Le 5 novembre
2019.
Des femmes et des hommes, souvent emmenés là par leurs
familles pour y être remis « dans le droit chemin », subissaient des
maltraitances.
La police nigériane a libéré 259 personnes d'une maison
de correction islamique dans le sud-ouest du Nigeria, dans le cadre d'une série
de raids similaires menés à travers le pays ces dernières semaines.
Des enfants ont été violés, torturés, enchaînés dans
une école coranique de Kaduna au Nigéria.
REUTERS
« Nous avons découvert lundi des hommes, des femmes et
des enfants qui étaient retenus en otages dans un centre de détention illégal
géré par une mosquée du quartier Ojoo, à Ibadan », a déclaré Fadeyi Olugbenga,
le porte-parole de la police de l'Etat d'Oyo.
Selon le commissaire Shina Olukolu, ils ont subi des
traitements inhumains.
REUTERS
C'est un garçon de 18 ans, échappé du centre, qui a
indiqué l'adresse de ce centre « informel ».
« 259 personnes y
étaient enfermées et imploraient de l'aide quand nous sommes arrivés », a
ajouté le porte-parole, précisant que des enfants, des adolescents, des adultes
et une femme avec un bébé se trouvaient parmi les victimes.
« Certains étaient là depuis des années et avaient des
problèmes de santé, ils reçoivent actuellement des soins médicaux », a affirmé
Fadeyi Olugbenga.
« Ceux que nous
avons interrogés ont raconté qu'ils étaient nourris une fois tous les trois
jours, parfois même moins ».
Le propriétaire de la mosquée et du centre, ainsi que
huit autres personnes, ont été arrêtés, mais l'enquête est toujours en cours.
Des actes de
torture et des viols
Bashir Olanrewaju a raconté à la presse locale avoir été
amené au centre par ses parents le 14 juillet 2015, parce qu'il fumait du
chanvre indien.
Selon lui, des détenus décédés, peut-être de torture, ont
été inhumés dans un lieu inconnu sans que leurs familles soient informées.
Mutiu Amuda, une
autre victime, a assuré que le propriétaire du centre entretenait des relations
sexuelles avec certaines des jeunes femmes détenues et que celles qui tombaient
enceintes avaient dû interrompre leur grossesse.
Les centres de
redressement privés - souvent informels - à caractère religieux sont très
répandus dans le pays le plus peuplé d'Afrique, où la pauvreté est très élevée
et où les services publics sont souvent absents.
Une dizaine de raids similaires ont été menés dans des
maisons de corrections religieuses au Nigeria depuis septembre.
Fin septembre,
plus de 300 enfants, adolescents et jeunes adultes, hommes et femmes,
avaient été libérés d'une école coranique où ils étaient en fait sévèrement
punis, torturés, violés pour certains, au moindre écart de comportement.
…………………..
Par Le Parisien
avec AFP
Le 28 septembre 2019
Le Nigeria a découvert avec effroi ce vendredi
l'existence d'une école coranique à Kaduna (nord), où plus de 300 jeunes, dont
de nombreux mineurs, étaient victimes de torture et de viol, avant d'être
secourus par la police.
Lors d'une descente menée jeudi soir dans une maison du
quartier de Rigasa, la police de Kaduna a découvert plus de 300 élèves et
étudiants de « nationalités différentes » enfermés et enchaînés dans ce que les
médias appellent désormais « la maison de l'horreur ».
Les responsables de l'établissement les faisaient vivre
dans « des conditions inhumaines et dégradantes sous couvert de leur apprendre
le Coran et de les redresser » pédagogiquement, a expliqué le porte-parole de
la police de l'Etat de Kaduna, Yakubu Sabo.
Le raid lancé à la suite de plaintes des voisins
Le propriétaire de l'établissement et ses six assistants
ont été arrêtés, a-t-il précisé.
« Nous avons trouvé une centaine
d'étudiants, dont des enfants de neuf ans à peine, enchaînés dans une petite
pièce, dans le but de les corriger et de les responsabiliser », a déclaré
Yakubu Sabo.
« Les victimes ont
été maltraitées.
Certaines d'entre
elles ont déclaré avoir été violées par leurs professeurs », a-t-il
poursuivi.
La police a
également trouvé une « chambre de torture », où des élèves étaient suspendus à
des chaînes et battus lorsque les enseignants estimaient qu'ils avaient commis
une faute.
Le raid policier a été lancé à la suite de plaintes répétées
de voisins qui se doutaient que quelque chose d'anormal se passait à
l'intérieur de l'école.
« Les victimes étaient de nationalités différentes et
deux d'entre elles ont déclaré lors de leur interrogatoire qu'elles avaient été
amenées par leurs parents du Burkina Faso », a ajouté le porte-parole.
Sur les photos, les enfants présentent des cicatrices
visiblement causées par des coups de fouet, un autre aux pieds enchaînés à des
barres de fer, et une foule de jeunes garçons entassés dans une cour insalubre.
Des jeunes
considérés comme des petits délinquants
La police doit encore procéder à des vérifications et
établir leurs identités afin de retrouver et prévenir leurs proches.
L'école, ouverte il y a une dizaine d'années, hébergeait
des étudiants amenés par leur famille pour leur apprendre le Coran et mais
surtout remettre dans le droit chemin ceux considérés comme des petits
délinquants, ou consommateurs de drogues.
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