Par ac-grenoble
S'exprimer :
On est ici dans le domaine de l'individualité, de la
personnalité de chaque enfant. Il s'agit de lui donner la possibilité de "
dire ", à sa manière, dans un cadre ouvert, motivant, où on évitera
d'imposer - plus ou moins consciemment - nos représentations d'adultes.
On lui permettra d'avoir son propre projet et de pouvoir
le mener à bien.
On privilégiera les oeuvres individuelles.
Pas d'oeuvres collectives dans la mesure où les
expressions de chacun pourraient se heurter, se contredire, s'annihiler et ne
plus répondre, alors, au besoin de voir reconnue l'expression de chacun.
On parlera plutôt d’une production coopérative précédée
d'une expression individuelle.
On doit se rappeler que les arts plastiques n'ont pas
pour objectif premier celui de la socialisation ; on le retrouvera cependant
dans l'acceptation et la tolérance vis-à-vis des oeuvres de l'autre (enfant ou
artiste) et dans le patrimoine artistique commun.
La créativité :
La créativité (ou l'imagination, ou la pensée divergente)
est une fonction. Comme la mémoire, elle se pratique, se développe, s'enrichit.
C'est une des composantes de l'intelligence humaine. Elle est indispensable à
l'artiste mais aussi au théoricien et à l'ingénieur.
Le processus
créatif ou comment on crée ?
On ne crée pas à partir de rien, aucun artiste ne l'a
fait :
Ils s'inspirent d'abord et souvent d'autres artistes ;
pour les enfants, il faut nourrir l'imaginaire à partir du vécu, des
expériences et bien sûr, des nombreuses images vues et engrangées.
Il faut multiplier les associations et les combinatoires
d'images, ou d'éléments puisés dans le réel, la nature... (ainsi, certains
artistes récupèrent des tas d'objets, accumulent des croquis, images,
photos...) Il faut faire son miel de toutes expériences.
Regarder, c'est déjà créer.
L'individu créatif porte sur toutes choses un regard
particulier qui est déjà un pas vers la création.
A l'école :
- montrer, donner à voir des images, des reproductions,
aller au musée;
- regarder vraiment, s'étonner, s'émerveiller, rêver,
regarder le ciel et les nuages, les taches sur un vieux mur, l'analogie des
formes et des matières...
Se souvenir, c'est déjà créer. Les matériaux
employés dans les constructions de l'imaginaire sont, pour la plupart, des
matériaux mémorisés.
La mémoire ne les
garde pas intacts, elle n'est pas fidèle, elle transforme, embellit, nuance,
déforme, inverse...et c'est tant mieux !
Ainsi, Magritte transforme les feuilles d'arbres...en
arbre et peint une sirène dont la tête est celle d'un poisson et la queue, des
jambes !
A l'école
maternelle, la mémoire passe par le corps ; celui-ci doit être engagé pour que
la mémoire engrange : montrer l'image, le détail du doigt, toucher dans la
mesure du possible, prendre dans ses mains, laisser, reprendre, chercher...
d'où le grand intérêt, dans ce cas, d'utiliser des cartes postales ou de
petites reproductions.
Il faut parler aussi, dire, s'exprimer, se souvenir,
évoquer, projeter, anticiper... A l'école, des opérations plastiques favorisent
ce processus : inverser, dissocier, supprimer des éléments, mais aussi reproduire,
isoler, transformer, associer.
C’est l’affectivité qui est le catalyseur de la démarche
créative à l'école : trouver des situations qui touchent les enfants, qui
concernent leur vécu, entrer par leur expérience.
On est entre rêve
et réalité, dans cette zone mouvante et insaisissable où les associations se
font et se défont et qui concerne le cerveau droit.
C'est un jeu habituel pour les enfants d'école maternelle
mais pour eux, la frontière entre l'imaginaire et la réalité est floue.
Or, une créativité maîtrisée ne peut être que celle d'un
adulte qui sait partir du réel, surfer dans l'imaginaire et retourner au réel à
volonté.
La créativité
demande du temps
Celui dont l'esprit a besoin pour faire son cheminement,
trouver des rapports nouveaux, avoir des idées.
Cette phase est à la fois consciente et inconsciente.
A l'école: proposer le projet et donner du temps, il faut
savoir attendre ; ce peut être un moment, quelques jours, plus....
Relancer, enrichir la réflexion, donner des pistes ; le
vécu de la classe, un événement, une publicité : tout peut être source d'idées.
Enfin, aller voir
- sur les reproductions ou au musée - comment des artistes ont traité la
question posée.
Ainsi, contrairement à ce qu'on pourrait penser :
Lire la suite sur :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Votre commentaire est le bienvenu à condition d'être en relation avec le sujet - il sera en ligne après accord du modérateur.
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.