Par Uzay Bulut – 31/08/2019
Traduction du texte
original: Iranian Women Fight for Freedom
« Les autorités de la République islamique disent que le
« hijab obligatoire » est une obligation légale, laquelle doit être respecté.
Mais les mauvaises lois doivent être contestées et
modifiées. » - Masih Alinejad, journaliste et militante des droits de l'homme
irano-américaine.
Trois Iraniennes détenues dans la tristement célèbre
prison de Qarchak à Téhéran ont récemment été condamnées à des peines de prison
dont certaines vont au-delà de 10 ans. Leur « crime » ? Ne pas porter de
foulard, défiant ainsi le code vestimentaire du pays. Sur la photo : une
policière iranienne (à gauche) met en garde, le 22 avril 2007 à Téhéran, une
femme à propos de ses vêtements et de ses cheveux lors d'une campagne de
répression lancée pour faire respecter le port obligatoire du voile, en Iran.
(Photo de Majid Saeedi / Getty Images)
« La loi religieuse que le gouvernement applique depuis
la révolution de 1979 est à la base de cette tyrannie.
En Iran, les femmes sont des citoyens de seconde classe ;
elles sont de quasi-esclaves.
La communauté internationale doit avoir le courage de
s'attaquer à la loi religieuse et de dénoncer sa nature tyrannique.
Un prédicateur islamiste menace : « Si la charia n’est
pas appliquée en France, 10 millions de musulmans réagiront » (Vidéo)
9 mars 2019 Fabrice Drapel
Le monde libre a dénoncé le communisme pendant la guerre
froide, il doit faire de même avec la loi religieuse. » -
Propos tenus par Nasrin Mohammadi à l'Institut Gatestone.
Nasrin Mohammadi est l'auteur de Ideas and Lashes : The Prison Diary of Akbar
Mohammadi (Des idées et des fouets : journal de la prison d'Akbar Mohammadi),
écrit en souvenir de son frère mort sous la torture dans une prison iranienne.
Trois Iraniennes
détenues dans la tristement célèbre prison de Qarchak à Téhéran ont récemment
été condamnées à des peines dont certaines vont au-delà de 10 ans de prison.
Leur « crime » ?
Avoir porté atteinte au code vestimentaire islamique en refusant de porter le
foulard.
Les femmes ont été arrêtées après qu'une vidéo mise en
ligne lors de la Journée internationale de la femme, soit devenue virale. Dans
le clip, elles se promènent tête nue distribuant des fleurs aux passagères du
métro de Téhéran.
« Le jour viendra où les femmes ne seront plus obligées
de combattre », a déclaré l'une d'elles ; on entend une autre espérer à haute
voix, qu'un jour, les femmes en hijab accepteront de marcher au côté de femmes
qui ont choisi de ne pas le porter.
Amnesty International Iran - Amnesty International - Ajoutée
le 29 août 2019
Les familles de milliers d'opposants dissidents et
politiques opposés à l'exécution secrète au cours de l'été 2011 étaient
toujours dans un état d'anxiété. Le cauchemar de milliers de corps disparus, de
familles et de nombreux autres, continue d'être marqué par des atrocités sur le
front du système
Parce que ne pas se couvrir la tête est un droit qui
n'est pas acquis, la journaliste et activiste irano-américaine Masih Alinejad –
auteur de The Wind in My Hair: My Fight for Freedom in Modern Iran (Le vent
dans mes cheveux : mon combat pour la liberté dans l'Iran moderne) – à fondé un
média de lutte appelé « My Stealthy Freedom » (Ma furtive liberté).
Ce média en ligne a lancé le hashtag #WhiteWednesdays
pour que les femmes iraniennes puissent partager photos et vidéos ou elles
apparaissent tête nue dans des lieux publics – ou des photos d'elles-mêmes
portant un couvre-chef symbolique blanc ou d'autres types de vêtements et afin
d'échanger des idées sur les droits des femmes.
Au cours des cinq années qui ont suivi sa fondation, My
Stealthy Freedom a reçu des milliers de photos et de vidéos et a attiré plus
d'un million de followers.
Dans un entretien accordé à Gatestone, Alinejad,
"auto-exilée" à New York, a déclaré :
« Depuis 40 ans,
les autorités de la République islamique usent de coercition, de blâmes publics
et de violence pour réprimer les femmes.
Les temps changent car les femmes réagissent et
revendiquent leurs droits. J'ai lancé My Stealthy Freedom contre le « hijab
obligatoire » en 2014, et depuis, il rencontre un succès croissant.
Ainsi, nos Mercredis Blancs donnent des migraines au
régime, parce que les femmes sont devenues plus courageuses et qu'elles
contestent les autorités pour défendre leurs droits civils.
« Les autorités de la République islamique disent que le
port du hijab est une « obligation légale » et qu'il doit être respecté.
Mais les mauvaises lois doivent être contestées et
changées.
Aujourd'hui, le combat de ces femmes contre le port
obligatoire du hijab est le plus grand défi qu'affronte le régime des mollahs.
Ce combat à la puissance d'une rivière et il finira par
surmonter tous les obstacles. Ces femmes ne pourront pas être arrêtées.
« Mais nous avons
besoin de l'appui de la communauté internationale pour agir contre les
autorités iraniennes ».
Les écrits d'Alinejad et son activisme politique ont
toutefois un coût élevé. En 2018, elle a écrit dans le New York Times que,
depuis 2009, elle avait renoncé à se rendre en Iran de peur d'être arrêtée.
Sa famille, « qui vit toujours dans le village pauvre où
elle a grandi dans le nord de l'Iran », subit l'intimidation de la police du
régime - sa sœur a ainsi été contrainte de la désavouer publiquement à la
télévision iranienne à une heure de grande écoute.
Après l'interrogatoire de deux heures auquel la mère âgée
d'Alinejad a été récemment soumise, Amnesty International a exprimé
publiquement sa crainte « que les autorités ne publient des déclarations vidéo
extorquées sous la contrainte à des fins de propagande, compte tenu de la
longue expérience du régime en matière de pratiques abusives ».
Les défenseurs non violents des droits de l'homme sont
souvent la cible des violences du régime iranien.
Akbar Mohammadi, frère de Nasrin Mohammadi, militante des
droits des femmes iraniennes basée aux États-Unis, a ainsi été arrêté lors du
soulèvement étudiant de 1999. Akbar a été torturé et finalement tué après sept
ans de prison.
En 2012, Nasrin a publié Ideas and Lashes : The Prison
Diary of Akbar Mohammadi (Les idées et le fouet : journal de la prison d'Akbar
Mohammadi) en mémoire de son frère décédé sous la torture.
« La répression violente des femmes n'est qu'un exemple
parmi d'autres de l'oppression subie par le peuple iranien au quotidien », a
déclaré Nasrin Mohammadi à Gatestone.
« La loi religieuse que le gouvernement applique depuis
la révolution de 1979 est à la base de cette tyrannie.
En Iran, les
femmes sont des citoyens de seconde classe, quasiment des esclaves. La
communauté internationale doit avoir le courage de contester la légitimité de
la loi religieuse et de la condamner en raison de sa nature tyrannique. Le
monde libre a délégitimé le communisme pendant la guerre froide, il devrait
agir de même contre la loi religieuse.
« La communauté internationale devrait également se
concentrer sur l'Iran, et mettre fin à ce régime ainsi qu'à d'autres
gouvernements similaires de par le monde.
Le cas de l'Iran
est exemplaire, car il s'agit d'un régime corrompu, où la religion est un alibi
pour voler l'argent de la population et confisquer le pouvoir. »
Une autre militante iranienne basée aux États-Unis, Nasim
Basiri – chargée d'enseignement au département Etudes féminines, genre et
sexualité de l'Université de l'Oregon - a déclaré à Gatestone que, malgré les
risques encourus, le mouvement féministe se développe en Iran.
Basiri pense que « les féministes étrangères peuvent être
des alliées et servir de portevoix aux femmes iraniennes et aux militantes des
droits des femmes ».
Elle a ajouté :
« De nombreuses féministes iraniennes pensent que les
pays occidentaux, par leurs politiques, ont favorisé la dictature en Iran,
contribuant ainsi à l'augmentation de la violence culturelle et politique à
l'égard des femmes.
Elles ne veulent pas vivre ce que des femmes afghanes et
irakiennes ont vécu à cause des guerres.
Cela ne mène pas vers plus de liberté et les régimes
autoritaires y trouvent un alibi pour faire taire les femmes au nom de la
défense de la nation et de la lutte contre « l'impérialisme ».
Faranak Rostami, réfugié iranien au Qatar, a déclaré à
Gatestone :
« Les femmes iraniennes veulent vraiment renverser ce
régime et promouvoir un gouvernement libéral.
Nous avons besoin de liberté et d'égalité entre les sexes
dans tous les secteurs. Sinon, il faudra nous accorder un statut de réfugié à
l'étranger ».
Uzay Bulut, journaliste turque, est Distinguished Senior
Fellow de l'Institut Gatestone.
…………………………
Iran: campagne cruelle
pour obtenir des «aveux» de la propagande des manifestants contre le voile
obligatoire
15 juillet 2019
Les autorités
iraniennes utilisent une tactique grossière pour discréditer les militants qui
militent contre le voile forcé, dissuader d'autres personnes de rejoindre le
mouvement et instiller la peur dans la société
Philip Luther, directeur
de recherche pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord
En recourant à une tactique de propagande
grossière, les autorités ne peuvent cacher la vérité sur le fait que les femmes
en Iran revendiquent de plus en plus le droit de choisir de porter ou non le
foulard en public.
Philip Luther
Iran: des milices
pro-gouvernementales attaquent les femmes pour leur résistance aux lois sur le
hijab forcé
Les lois iraniennes sur le hijab forcé sont non
seulement profondément dégradantes et discriminatoires, mais également
utilisées pour justifier des agressions violentes contre des femmes et des
filles dans la rue.
Philip Luther, directeur
d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord
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