« Je prends en ce jour la décision de démissionner
publiquement à travers cette lettre ouverte ! »
Jérémy Désir est un « quant », un mot utilisé dans le
milieu de la finance pour désigner un analyste quantitatif.
Nouvelle Elite Africaine Média Group - Blanchiment,
fraude fiscale, corruption, manipulation des cours... : depuis la crise de
2008, la banque HSBC est au coeur de tous les scandales. Cinq ans après leur film sur Goldman Sachs,
Jérôme Fritel et Marc Roche passent au crible cet empire financier au-dessus
des lois. Créée à Hongkong, il y a un siècle et demi, par des commerçants
écossais liés au trafic d’opium, HSBC (Hongkong and Shanghai Banking
Corporation) n’a cessé de prospérer en marge de toute régulation.
Aujourd’hui, la banque britannique à l’ADN pirate
incarne à elle seule les excès et les dérives de la finance internationale.
Blanchiment de l’argent du crime – celui des cartels de la drogue mexicains et
colombiens –, évasion fiscale massive, corruption ou manipulation du cours des
devises et des taux d’intérêt : depuis la crise de 2008, ce géant a été mêlé à
de nombreux scandales avec régularité et en toute impunité.
Car l’opaque HSBC, experte en sociétés-écrans, dont
les coffres débordent d'argent liquide déposé par ses clients discrets et
douteux, est devenue too big to jail, "trop grosse pour aller en
prison".
La banque, riche de quelque 3 000 milliards de
dollars, s’en tire chaque fois avec des amendes dérisoires. Trait d’union entre
l’Orient et l’Occident, elle sert aussi désormais de pipeline pour les centaines
de milliards d’euros de capitaux chinois partant à la conquête des marchés
occidentaux : HSBC navigue aujourd'hui sous pavillon rouge. Nouvelles menaces Après
Goldman Sachs – La banque qui dirige le monde, Jérôme Fritel et Marc Roche
plongent dans les arcanes d’un empire tentaculaire qui se cache derrière sa
vitrine de banque de détail britannique. De Hongkong aux États-Unis en passant
par l’Europe, cette édifiante enquête révèle non seulement l’ampleur
ahurissante des malversations commises par HSBC, mais éclaire aussi – avec une
remarquable limpidité – les menaces qui se profilent sur la stabilité
financière mondiale, dix ans après la crise des subprimes.
Réalisation : Jérôme Fritel
Les quants, ce sont des ingénieurs spécialisés dans
l’application de méthodes mathématiques et statistiques de haut vol à des
problèmes de gestion financière.
Vulgairement : maîtriser les chiffres pour maximiser les
profits.
Hier encore, l’homme travaillait au siège de la banque
HSBC au département des risques, une position prestigieuse dans le milieu de la
finance.
Production de pétrole dans le temps. Extrait du
rapport.
Mais voilà, le décalage entre la réalité de la crise
écologique, les objectifs de l’entreprise et du milieu financier en général,
était devenu trop lourd que pour être humainement supportable.
Dans sa lettre, il
dénonce la passivité grossièrement déguisée de son employeur, HSBC.
Il accuse de
l’intérieur les manœuvres des puissances financières pour « maintenir cet
obscurantisme capitaliste meurtrier ».
Mais il ne s’arrête pas là.
L’expert livre
surtout un rapport de 50 pages décrivant l’inadéquation criante de la réponse
des banques à la crise climatique et ce pourquoi on ne sauvera plus l’humanité
en préservant le statut quo.
Un document important qu’il avait précédemment remis à sa
hiérarchie, sans effet.
L’employé a donc décidé de rendre ce rapport disponible
en téléchargement
libre.
On y trouve « un condensé de faits et d’analyses
indiscutables sur l’urgence de notre nécessité d’agir drastiquement avec
courage » selon ses mots.
Une véritable mine d’or d’informations et surtout une
critique systémique des institutions invitant à un changement profond de
civilisation et de ses structures économiques dévastatrices.
Ce lundi 29 Juillet 2019, le jour du dépassement mondial,
Jérémy Désir prenait donc la décision de démissionner publiquement.
Voici sa « Lettre ouverte à l’humanité » telle qu’il nous
la livre.
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