mercredi 19 juin 2019

Sagesse des rois de France

DES PRÉCEPTES OBÉISSANT AUX LOIS NATURELLES DES ÊTRES ET DES ÉVÉNEMENTS.
Par FrancePittoresque – 16/06/2019.


 Initiateur de la flamme du soldat inconnu sous l'Arc de Triomphe en 1923, ancien combattant de la Première Guerre mondiale, l'écrivain et journaliste Gabriel Boissy (1879-1949) regroupe dans cet ouvrage paru en 1935 — notre édition a été entièrement recomposée et enrichie de 30 portraits-vignettes de rois de France — et en adoptant un classement thématique, l'essentiel des « pensées » des rois de France, écrites ou prononcées — mémoires, déclarations, discours, correspondances, instructions, papiers législatifs et diplomatiques —, et formant un corpus de préceptes immuables.

Gabriel Boissy à côté de la tombe du soldat inconnu -  Voir les informations sur l’auteur

À ses yeux, la politique française était jadis frappée au coin d'une sagesse qu'il expose dans une ample introduction et caractérisée par une souplesse dans l'application des principes, un sens aigu de la relativité des choses, le besoin passionné de la durée, la prééminence de la raison, un désir profond de sociabilité, de douceur, et un respect de la personne humaine.

Plaque dans le passage du Souvenir à Paris - Voir les informations sur l’auteur

Dans un article de mars 1935, La Revue hebdomadaire partage son enthousiasme à la lecture de ces paroles royales « si éloignées des bavardages qui nous affligent depuis soixante ans, que l'on reste surpris d'y découvrir une simplicité qui nous laisse en contact direct avec la réflexion et le jugement.

Aucune démagogie, aucun batelage, aucune promesse, aucune utopie, aucune rhétorique, aucune dissimulation.

Quel souci de concision, de franchise, de prudence et de réalité !

Rien n'y est célébré, ni imposé à l'avance.
Tout est soumis à l'expérience.
Tout suit les préceptes inflexibles de la morale et de la justice, mais tout demeure humain, c'est-à-dire que tout obéit aux lois naturelles des êtres et des événements.

LOIN DES « FANTÔMES VIVANTS QU'ON DIT NOUS GOUVERNER » AUJOURD'HUI

« Songez, poursuit le chroniqueur de La Revue hebdomadaire, à ce que représente d'irréalité l'inscription que la Révolution a commencé de mettre au fronton des monuments publics, jusque sur les monnaies et le papier Liberté, Égalité, Fraternité, avant même qu'elle eût essayé de donner à ces trois simulacres un semblant de vie.

Songez à ce que représente de connaissance de l'homme, de sagesse et de vérité, une phrase comme celle-ci :

Les règles de la justice et de l'honneur conduisent presque toujours à l'utilité même, qui est tirée des Mémoires de Louis XIV, ou comme cette autre :

Le moyen pour tous, rois ou peuple, d'assurer ses droits, c'est de se conformer à ses devoirs, qui est de Louis-Philippe. »

Et d'ajouter ne pas faire « l'injure aux ombres souveraines qui peuplent notre passé de les mettre en parallèle avec ces fantômes vivants qu'on dit nous gouverner. »

Pour La Revue hebdomadaire, la gloire des monarques français réside,
- non pas dans les mots, mais dans les actes,
- non pas dans des promesses, mais dans des faits,
- non pas dans une démagogie éphémère, mais dans un durable et paternel amour du peuple.

Ainsi vécut, près de mille ans, ce grand corps dont le roi était la tête, et les sujets les membres, selon l'image qu'affectionnait Louis XIV.
Mais celui dont Renan a écrit qu'en le décapitant, la France s'était décapitée elle-même, nous a légué la plus haute pensée qu'un homme et qu'un chef puisse exprimer :
Ce n'est pas pour le seul temps de sa vie que la destinée de ses États lui [au roi] est confiée, affirmait Louis XVI ; il doit, par ses lois et par ses exemples, régner même après sa mort. »

Un ouvrage édité par La France pittoresque : LIRE UN EXTRAIT
…………………
L'HISTOIRE DE LA FLAMME SOUS L'ARC DE TRIOMPHE


À la suite du traumatisme de la Première Guerre mondiale (1,4 million de morts - 3,6 millions de blessés – plus d'un million d'invalides civils et militaires), les autorités nationales et les associations organisent le culte de la mémoire des soldats morts pour la France afin de perpétuer aux travers de lieux symboliques, l'exemple de leur patriotisme et de leur sacrifice.

L'Arc de Triomphe au même titre que Verdun et Rethondes est ainsi mis en valeur.


L'idée d'un culte rendu à la dépouille d'un soldat inconnu qui représenterait tous les combattants français tombés au champ d'honneur lors de la Grande Guerre germe dès 1916.
Au travers des journaux de l'époque, la bataille du lieu d'inhumation se joue.

Ce n'est que le 8 novembre 1920 que la Chambre des députés puis le Sénat vote une loi instituant l'inhumation d'un soldat inconnu sous l'Arc de Triomphe.

C'est ainsi que le 10 novembre 1920, à Verdun, le soldat Auguste Thin, avec à ses côtés, André Maginot, ministre des Pensions, désigne le soldat inconnu parmi 8 cercueils, contenant les corps de 8 soldats français non identifiés pris dans 8 des 9 secteurs du front, « de la mer aux Vosges ».

Il est transféré sous l'Arc de Triomphe le 11 novembre 1920 puis sera inhumé à son emplacement définitif le 28 janvier 1921.

Afin d'éviter l'oubli de ce beau symbole, Gabriel Boissy, journaliste à « l'Intransigeant », lance l'idée d'une Flamme du souvenir sur cette tombe.

Deux ministres André Maginot à la Guerre et Léon Bérard à l'Instruction publique, secondés par Paul Léon, directeur des Beaux-Arts reprennent ce projet.

Le plan de l'architecte Henri Favier est retenu et exécuté par Brandt.
La Flamme surgit de la gueule d'un canon braqué vers le ciel encastré dans un bouclier renversé dont la surface ciselée est constituée par des épées formant une étoile.

La Flamme est allumée pour la première fois le 11 novembre 1923 par André Maginot, ministre de la Guerre.
- Elle ne devait plus s'éteindre réalisant le vœu exprimé par Gabriel Boissy :
« La Flamme, comme un feu follet, jaillira du sol.
- Elle sera vraiment comme l'âme du Mort résurgente.
- Elle palpitera, elle veillera. […]
- Sa palpitation atteindra ce haut résultat de contraindre tous les passants à une seconde de recueillement.
- Cette seconde les incitera à un rapide examen de conscience, à ce rappel des vertus nécessaires lorsque le devoir, l'honneur ou la simple nécessité nous appellent ».

Mais pour beaucoup d'anciens combattants la Flamme sur la tombe du soldat inconnu ne suffit pas.

Jacques Péricard, épaulé par Maurice Brunet - également ancien combattant et grand invalide - et par le directeur du journal « l'Intransigeant » Léon Bailly qui leur affecte un bureau au siège du journal, organisent le « culte de l'Inconnu ». L'un s'occupe de la gestion administrative et l'autre des cérémonies tous les soirs à l'Arc.

À leur appel 150 associations d'anciens combattants s'engagent à raviver la Flamme tous les soirs à tour de rôle selon un calendrier et des rites établis.

Fondée en 1925, déclarée le 16 octobre 1930, l'association La Flamme sous l'Arc de Triomphe, désigne le général Gouraud, mutilé de guerre et gouverneur militaire de Paris comme son premier président, ceci jusqu'en 1946, date de sa mort.






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