Par FrancePittoresque – 16/06/2019.
À ses yeux, la politique française était jadis
frappée au coin d'une sagesse qu'il expose dans une ample introduction et
caractérisée par une souplesse dans
l'application des principes, un sens aigu de la relativité des choses, le
besoin passionné de la durée, la prééminence de la raison, un désir profond de
sociabilité, de douceur, et un respect de la personne humaine.
Dans un article de mars 1935, La Revue
hebdomadaire partage son enthousiasme à la lecture de ces paroles royales « si
éloignées des bavardages qui nous affligent depuis soixante ans, que l'on reste
surpris d'y découvrir une simplicité qui nous laisse en contact direct avec la
réflexion et le jugement.
Aucune
démagogie, aucun batelage, aucune promesse, aucune utopie, aucune rhétorique,
aucune dissimulation.
Quel souci de concision, de franchise, de prudence
et de réalité !
Rien n'y est célébré, ni imposé à l'avance.
Tout est soumis à l'expérience.
Tout suit les préceptes inflexibles de la morale
et de la justice, mais tout demeure humain, c'est-à-dire que tout obéit aux
lois naturelles des êtres et des événements.
LOIN DES « FANTÔMES VIVANTS QU'ON DIT NOUS GOUVERNER
» AUJOURD'HUI
« Songez, poursuit le chroniqueur de La Revue
hebdomadaire, à ce que représente d'irréalité l'inscription que la Révolution a
commencé de mettre au fronton des monuments publics, jusque sur les monnaies et
le papier Liberté, Égalité, Fraternité, avant même qu'elle eût essayé de donner
à ces trois simulacres un semblant de vie.
Songez à ce que représente de connaissance de
l'homme, de sagesse et de vérité, une phrase comme celle-ci :
Les règles de la justice et de l'honneur
conduisent presque toujours à l'utilité même, qui est tirée des Mémoires de
Louis XIV, ou comme cette autre :
Le moyen pour tous, rois ou peuple, d'assurer
ses droits, c'est de se conformer à ses devoirs, qui est de Louis-Philippe. »
Et d'ajouter ne pas faire « l'injure aux ombres souveraines qui peuplent notre passé de les
mettre en parallèle avec ces fantômes vivants qu'on dit nous gouverner. »
Pour La
Revue hebdomadaire, la gloire des monarques français réside,
- non pas
dans les mots, mais dans les actes,
- non pas
dans des promesses, mais dans des faits,
- non pas
dans une démagogie éphémère, mais dans un durable et paternel amour du peuple.
Ainsi vécut, près de mille ans, ce grand corps
dont le roi était la tête, et les sujets les membres, selon l'image
qu'affectionnait Louis XIV.
Mais celui dont Renan a écrit qu'en le
décapitant, la France s'était décapitée elle-même, nous a légué la plus haute
pensée qu'un homme et qu'un chef puisse exprimer :
Ce n'est
pas pour le seul temps de sa vie que la destinée de ses États lui [au roi] est
confiée, affirmait Louis XVI ; il doit, par ses lois et par ses exemples,
régner même après sa mort. »
Un ouvrage édité par La France pittoresque :
LIRE UN
EXTRAIT
…………………
L'HISTOIRE DE LA
FLAMME SOUS L'ARC DE TRIOMPHE
À la suite du traumatisme de la Première Guerre mondiale
(1,4 million de morts - 3,6 millions de blessés – plus d'un million d'invalides
civils et militaires), les autorités nationales et les associations organisent
le culte de la mémoire des soldats morts pour la France afin de perpétuer aux
travers de lieux symboliques, l'exemple de leur patriotisme et de leur
sacrifice.
L'Arc de Triomphe au même titre que Verdun et Rethondes
est ainsi mis en valeur.
L'idée d'un culte rendu à la dépouille d'un soldat
inconnu qui représenterait tous les combattants français tombés au champ
d'honneur lors de la Grande Guerre germe dès 1916.
Au travers des journaux de l'époque, la bataille du lieu
d'inhumation se joue.
Ce n'est que le 8 novembre 1920 que la Chambre des
députés puis le Sénat vote une loi instituant l'inhumation d'un soldat inconnu
sous l'Arc de Triomphe.
C'est ainsi que le 10 novembre 1920, à Verdun, le soldat
Auguste Thin, avec à ses côtés, André Maginot, ministre des Pensions, désigne
le soldat inconnu parmi 8 cercueils, contenant les corps de 8 soldats français
non identifiés pris dans 8 des 9 secteurs du front, « de la mer aux Vosges ».
Il est transféré sous l'Arc de Triomphe le 11 novembre
1920 puis sera inhumé à son emplacement définitif le 28 janvier 1921.
Afin d'éviter l'oubli de ce beau symbole, Gabriel Boissy,
journaliste à « l'Intransigeant », lance l'idée d'une Flamme du souvenir sur
cette tombe.
Deux ministres André Maginot à la Guerre et Léon Bérard à
l'Instruction publique, secondés par Paul Léon, directeur des Beaux-Arts
reprennent ce projet.
Le plan de l'architecte Henri Favier est retenu et
exécuté par Brandt.
La Flamme surgit de la gueule d'un canon braqué vers le
ciel encastré dans un bouclier renversé dont la surface ciselée est constituée
par des épées formant une étoile.
La Flamme est allumée pour la première fois le 11
novembre 1923 par André Maginot, ministre de la Guerre.
- Elle ne devait plus s'éteindre réalisant le vœu exprimé
par Gabriel Boissy :
« La Flamme, comme un feu follet, jaillira du sol.
- Elle sera vraiment comme l'âme du Mort résurgente.
- Elle palpitera, elle veillera. […]
- Sa palpitation atteindra ce haut résultat de
contraindre tous les passants à une seconde de recueillement.
- Cette seconde les incitera à un rapide examen de
conscience, à ce rappel des vertus nécessaires lorsque le devoir, l'honneur ou
la simple nécessité nous appellent ».
Mais pour beaucoup d'anciens combattants la Flamme sur la
tombe du soldat inconnu ne suffit pas.
Jacques Péricard, épaulé par Maurice Brunet - également
ancien combattant et grand invalide - et par le directeur du journal «
l'Intransigeant » Léon Bailly qui leur affecte un bureau au siège du journal,
organisent le « culte de l'Inconnu ». L'un s'occupe de la gestion
administrative et l'autre des cérémonies tous les soirs à l'Arc.
À leur appel 150 associations d'anciens combattants
s'engagent à raviver la Flamme tous les soirs à tour de rôle selon un
calendrier et des rites établis.
Fondée en 1925, déclarée le 16 octobre 1930,
l'association La Flamme sous l'Arc de Triomphe, désigne le général Gouraud,
mutilé de guerre et gouverneur militaire de Paris comme son premier président,
ceci jusqu'en 1946, date de sa mort.
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