Par Frederic de Natal –
29/10/2018.
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Felipe V - Roi d’Espagne
La dispute sur les réseaux sociaux entre l’ancien premier
ministre français et la maire de la ville de Barcelone, Ada Colau, alimente
depuis hier les principaux médias espagnols.
Au centre de ces
échanges passionnés entre les deux candidats au poste de maire de la capitale
de Catalogne, le maintien ou l’abolition de la monarchie.
Ada Colau lors d'une manifestation de la PAH, en 2013.
Andrea Ciambra
Député de la
république, depuis qu’il s’est déclaré candidat pour les prochaines élections
municipales au sein de la région séparatistes, celui qui été le maire d’Evry
s’est découvert un monarchisme inattendu.
Photos: AFP
« Tourner le dos à
Felipe VI et demander l’abolition de la monarchie montre qu’Ada Colau n’est pas
une personne de confiance, c’est la démonstration de la connivence entre la
maire actuelle et les groupes radicaux et indépendants» peut-on lire sur le
compte twitter de Manuel Valls.
Le roi en déplacement à l'École de sous-officiers de
la Marine espagnole, le 11 juillet 2014. Junta Informa —
14.07.11-Escuela Marina-1-San Fernando
Le message est
aussi glacial que la lame d’une guillotine.
La réaction de la maire de Barcelone ne s’est pas faîte
attendre, tout aussi lapidaire sur le même réseau social et qui nous ferait
presque regretter les grandes batailles entre carlistes et isabelistes qui se
sont déroulées tout au long de la seconde moitié du XIXème siècle, en
Catalogne.
« Qu’une
républicaine défende la République est assez prévisible, mais on a plus de mal
à faire confiance à un républicain français qui soudain devient monarchiste »
a rétorqué sèchement l’offensée qui annoncé début de ce mois qu’elle entendait débaptiser toutes les
rues et avenues qui portent le nom de « Bourbon ».
Felipe VI - Heralder Cette image vectorielle contient
des éléments, éventuellement modifiés, qui ont été extraits de : Escudo Felipe VI de España.svg (de Echando
una mano). Cette image vectorielle contient des éléments, éventuellement
modifiés, qui ont été extraits de :
Imperial Coat of Arms of the Empire of Austria (1815).svg (de Sodacan).
— BOE n.º 151 de 21 de junio de 2014 - Real Decreto 527/2014, de 20 de junio
A l’origine de cette passe d’armes 2.0, le
vote d’une motion visant à interdire l’accès de la capitale au roi d’Espagne,
Felipe VI et un autre qui qualifie la monarchie « d’institution obsolète ».
Votée le 26 octobre, seule la dernière proposition a été
retenue et a reçu le soutien des partis de la Candidature d’unité populaire(
CUP), Catalogne en commun (B-Comú), le Parti démocrate européen catalan
(Pdecat) , La Gauche républicaine catalane (ERC).
Soit 29 élus municipaux sur 49 présents au sein de la
chambre municipale.
Xi Jinping rencontre le roi d'Espagne Felipe VI pour
renforcer l'amitié et la coopération - French.xinhuanet.com | Publié le
2018-11-28
Manuel Valls a dès
lors surenchéri en expliquant à la maire sortante, que « ce n’est pas une
question de république ou de monarchie mais de respect pour le chef de l’Etat,
de la Constitution votée de tous, de la démocratie et … des citoyens de
Barcelone ! ».
Espagne: un gouvernement historique a prêté serment
devant Felipe VI - BELGA & AFP - 07
juin 2018.
Un cabinet socialiste de onze femmes et six hommes, le
plus féminin que l'Espagne ait connu, a prêté serment jeudi devant le roi
Felipe VI, avant de relever un défi sans précédent: gouverner avec l'appui de
moins d'un quart du Parlement.
« C’est comme ça
dans n’importe quelle grande ville du monde.
Un maire ne doit
pas oublier qu’il représente tout le monde et non une idéologie » a lancé
l’ancien député socialiste qui semble avoir mis de côté quelques mauvais
souvenirs de sa gouvernance.
Le roi Felipe VI et Letizia d'Espagne avec leurs
filles les princesses Sofia et Leonor © Abaca - C’est un grand jour pour
l’Espagne ! Alors que le pays est en pleine digestion de son élimination en
Coupe du monde de football, il s’apprête à avoir un nouveau roi ! C’est
aujourd’hui que le prince Felipe d’Espagne devient le roi Felipe VI, suite à
l’abdication de son père, Juan Carlos. 19/06/2014.
Mais pour Ada Colau, qui n’a jamais brillé par son
soutien à la monarchie, allant jusqu’à faire disparaître les portraits du
souverain dans le hall de la mairie, le « français » a laissé bien étrangement
la « devise républicaine Liberté, Egalité, Fraternité », quelque part, de
l’autre côté des Pyrénées.
La reine d'Angleterre accueille depuis mercredi le roi
Felipe VI d'Espagne et la reine Letizia pour une visite d'État de trois
jours.[Chris J Ratcliffe / AFP] Par CNEWS avec AFP - 12/07/2017
Il est vrai que depuis qu’il fait campagne, Manuel Valls
fait preuve d’un zèle monarchique qu’on ne lui connaissait guère dans les
salons feutrés du palais de Matignon.
Lorsque la gauche indépendantiste majoritaire au
parlement de Catalogne a voté mi-octobre et sous les applaudissements, une
résolution visant à entamer un processus d’abolition de la monarchie en Espagne,
décrétant que «l’institution royale était aujourd’hui anti-démocratique et
périmée» (en références au dernier discours du souverain en décembre 2017),
Manuel Valls s’était empressé de fermement condamner et de qualifier « d
‘inadmissible » et de « frivole » ce vote partisan illustré par la tête
retournée du roi et placardé fièrement par les élus sur leurs différents
comptes sur les réseaux sociaux, à l’image d’Elisenda Alamany, porte-parole du
parlement de Catalogne.
Leader du Parti
Populaire catalan, Alberto Fernandez, a déclaré que la décision de la maire de
Barcelone n’était qu’un « mépris de plus pour la couronne et l’unité de l’Espagne
».
Le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne en
visite d'Etat en France
Par LEXPRESS.fr avec AFP, 24/03/2015
Dans cette guerre des tweets qui ne font pas pour autant
l’issue de l’élection à venir, avantage aux indépendantistes qui ont partagé la
dernière réponse de la maire Ada Colau plus de 7000 fois contre 2000 pour
Manuel Valls, comme l’indique le quotidien « 20 Minutes », mis au centre d’un
débat sur l’abolition de la monarchie en Espagne.
Bien malgré lui.
En effet, si en
France, l’ancien premier ministre s’est fait le défenseur d’une république
laïque autoritaire, il a compris que sans le soutien des monarchistes en
Espagne, son nouvel avenir politique serait largement compromis.
Et la mairie de
Barcelone est encore loin d’être gagnée pour celui qui reste encore un outsider
dans la course au poste d’alcade de Barcelone.
En se faisant le défenseur de l’unité, un crédo auquel il
croit fermement avec en fond de toile l’idée européenne, Manuel Valls, espère
nouer des alliances stratégiques qui lui permettront de s’imposer face aux
indépendantistes.
D’ailleurs, il aurait bénéficié, dès le début de sa
campagne, du soutien du sulfureux Joseph Roman Bosch qui ne cache pas ses liens
avec la fondation Francisco Franco, qui a créé à « une plateforme d’extrême
droite, Somatemps, qui défend “l’identité hispanique” de la Catalogne» et dont
la présidence a été confiée à un ancien néo-nazi du Parti Espagnol National
Socialiste comme le révélait le journal « L’Obs » le 4 octobre.
Une information relayée par le site de d’extrême -gauche
« La Horde » qui surenchérissait en révélant d’autres liens existants entre l’ancien
socialiste et des convergences de l’extrême-droite monarchique, avec par
exemple, Javier Barraycoa un haut responsable des Carlistes catalans, présent
lors d’une violente manifestation anti-indépendantiste organisée durant l’été
et connu pour ses positions traditionalistes.
Des accusations, également corroborées par Médiapart et
l’hebdomadaire Marianne qui ont consacré de longs articles sur ce sujet, mais
balayées par Manuel Valls, qui dément formellement ses liens avec le milieu
franquiste pourtant très présent en Catalogne (lui préférant de loin celui de
Cuidadanos) et devenu un des fers de lances de soutien la monarchie.
Mais pour atteindre le succès encore faut-il qu’il passe
le barrage d’une côte de popularité qu’il a du mal à atteindre.
Sur une note de 10, les catalans classent presque avant
dernier celui qui avait reçu, du tant de sa primature, le roi d’Espagne et son
épouse avec beaucoup d’empressement (2014).
Monarchiste de
circonstance, Manuel Valls l’est assurément et après avoir franchi le Rubicon
politique que la situation exigeait, ce fils d’un catholique conservateur
entend « clôturer une longue histoire d’autonomie du projet de la ville mise en
place par son adversaire afin pour le mettre au service d’une politique
sectaire qui n’a rien à voir avec les intérêts de la population de Barcelone »
comme nous l’explique le journal la Vanguardia.
« L’Europe a
besoin d’une Espagne unie, c’est le message de l’Europe, il ne peut y avoir ni
médiation ni appui possible aux séparatismes » martelait encore ces
derniers jours ce rocardien qui s’est mis en retrait de la vie politique
française républicaine pour faire allégeance au roi d’Espagne.
Dans un tweet, les
militants de la Nouvelle action royaliste ont ironisé sur la situation,
rappelant que leur mouvement était à la disposition des candidats afin de les
éclairer sur les concepts de « monarchie » et de « république ».
Frederic de Natal
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