Par Giulio Meotti – 17/02/2019
Malheureusement, la position du pape François sur l'islam
semble sortir droit issue d'un monde imaginaire.
Christians continue to be the
religious group most susceptible persecution says ACN.
« L'islam authentique et une lecture correcte du Coran
s'opposent à toutes les formes de violence », a affirmé le pape sans rentrer
dans les détails.
Tous les efforts du pape semblent avoir pour but
d'exonérer l'islam de ses responsabilités.
prières ont lieu pour les victimes de l'attaque d'une
église copte égyptienne en 2017
Même des musulmans très pratiquants - comme le président
égyptien Abdel Fattah el-Sisi, l'auteur et médecin américain Zuhdi Jasser,
l'ancien ministre koweïtien de l'Information Sami Abdullatif Al-Nesf, l'auteur
franco-algérien Razika Adnani, le philosophe tunisien basé à Paris Youssef
Seddik, le journaliste jordanien Yosef Alawnah et l'écrivain marocain Rachid
Aylal, et bien d'autres encore -..., ne vont pas aussi loin.
La persécution des chrétiens a pris l'ampleur d'une
crise internationale. Malheureusement, la position du pape François sur l'islam
semble sortir d'un monde imaginaire. (Photo de Giulio Origlia / Getty Images)
« Le pape François ne peut en aucun cas ignorer les
graves problèmes posés par l'expansion (de l'islam) ... au cœur même du domaine
chrétien ...
Notons-le à nouveau ... la dernière religion arrivée en Europe a un empêchement intrinsèque à
s'intégrer dans la trame européenne fondamentalement judéo-chrétienne ... » -
Boualem Sansal, écrivain algérien, dans son best-seller « 2084 ».
Les murs d'une église baptiste à Kandhamal, en Inde,
toujours sous le feu des destructions, dix ans après sa destruction par les
nationalistes hindous au cours de l'été 2008. Bien que le bâtiment soit
complètement inutilisable, les membres de l'église continuent de se faire
servir sous de graves persécutions, autre part. (Crédit photo: John Fredricks /
NurPhoto via Getty Images)
Le pape François risque désormais l'engloutissement
physique du monde chrétien dans le croissant musulman - comme le montre le logo
choisi par le Vatican pour le prochain voyage du pape au Maroc.
Le temps de l'apaisement est passé.
CHRÉTIENS ASSIÉGÉS
En 2018, 4.305
chrétiens ont été assassinés pour la seule et bonne raison qu'ils étaient
chrétiens.
Ce chiffre dramatique a été compilé par le "World
Watch List 2019" de l'organisation non gouvernementale (ONG) Open Doors.
L'année 2018 aura
compté 1 000 victimes chrétiennes de plus, soit 25% de plus que l'année
précédente (3 066).
Destruction à Homs, en Syrie
De nos jours, 245
millions de chrétiens sont persécutés un peu partout dans le monde en raison de
leur foi.
En novembre dernier, le «Rapport 2018 sur la liberté
religieuse » de l'association Aid to the Church in Need (Aide à l'Église en
détresse) a abouti à la même conclusion : 300 millions de chrétiens sont
victimes de violence.
Le christianisme,
malgré une vive concurrence, a été qualifié de « religion la plus persécutée au
monde ».
En mars 2019, le pape François se rendra au Maroc, un
pays également inscrit sur la liste de surveillance d'Open Doors.
Malheureusement, la position du pape François sur l'islam
semble sortir droit d'un monde imaginaire.
La persécution des
chrétiens est désormais une crise internationale.
Au cours des deux derniers mois seulement, un policier a
été tué alors qu'il tentait de désamorcer une bombe devant une église copte en
Égypte.
Avant cela, sept pèlerins chrétiens ont été assassinés
par des extrémistes religieux.
Marques de brûlures au visage d'une jeune fille à
Orissa, en Inde
Peu après, une fosse commune a été découverte en Libye
contenant les restes de 34 chrétiens éthiopiens tués par des djihadistes
affiliés à l'État islamique.
Le régime iranien, a lancé une vague de répression qui a
amené l'incarcération de plus de 109 chrétiens.
Il a fallu trois mois à la pakistanaise Asia Bibi,
acquittée de l'accusation de "blasphème", pour réussir à fuir le
Pakistan ou ses anciens compatriotes réclamaient sa pendaison.
Ishaq Nisaan sur les ruines d'une église qu'il a aidé
à construire dans le village où il a grandi en Syrie. Crédit Crédit Ivor
Prickett pour le New York Times
À Mossoul,
autrefois capitale chrétienne d'Irak, "Noël a eu lieu sans
chrétiens", et dans l'ensemble du pays, 80% des chrétiens ont disparu.
Le cardinal Louis Raphael Sako, patriarche de Babylone
des Chaldéens et chef de l'Église catholique chaldéenne, a récemment rendu
publics des statistiques sur la persécution des chrétiens d'Irak :
« 61 églises ont
été bombardées, 1 224 chrétiens ont été tués, 23 000 maisons et biens
immobiliers appartenant à des chrétiens ont été confisqués ».
Le patriarche a rappelé au monde que l'État islamique
donnait « trois options aux chrétiens »
: la conversion à l'islam, le paiement d'un impôt spécial ou l'abandon immédiat
et forcé de leurs terres.
« Autrement, tous
auraient été tués ». C'est ainsi que 120 000 chrétiens ont été expulsés.
« Le silence entêté des dirigeants européens sur la
question des religions, l'islam en particulier, étonne et déçoit », a écrit récemment
le romancier algérien Boualem Sansal.
Une église chrétienne détruite près de Tal Tamer dans
le nord de la Syrie sous contrôle kurde. Crédit Ivor Prickett pour le New York
Times
« Leur attitude est tout simplement irresponsable,
suicidaire, et même criminelle dans le contexte actuel, marqué par l'expansion
vertigineuse d'un islam radical exclusiviste arrogant...
C'est comme vivre au pied d'un volcan en colère et ne pas
comprendre qu'il se prépare à entrer en éruption ».
Sansal, menacé de
mort par les islamistes en France comme en Algérie, est l'auteur du best-seller
"2084".
Il affirme que la position du pape François
sur le monde musulman est semblable à celle des dirigeants occidentaux:
L'année dernière, les chrétiens ont été plus
persécutés que jamais - et l'année en cours sera pire encore : « 4 136
chrétiens ont été assassinés en raison de leur foi », indique Open Doors USA.
En outre, « 2 625 chrétiens ont été détenus sans jugement, arrêtés, condamnés
et emprisonnés » en 2018. (Source de l'image: iStock)
« Le pape François ne pouvait d'aucune manière être dans
l'ignorance des problématiques lourdes induites par l'expansion de l'islam
radical dans le monde et aujourd'hui au cœur même du domaine chrétien.
Willie Obiano, gouverneur de l'État d'Anambra au
Nigéria, (au centre), rend visite au survivant blessé d'une attaque meurtrière
contre l'église catholique St. Philip à Ozubulu, le 11 août 2017. (Source de
l'image : Capture d'écran vidéo de Channels TV).
Relevons encore ceci : l'islam, dernière religion arrivée
en Europe, a un empêchement intrinsèque à s'intégrer dans la trame européenne
fondamentalement judéo-chrétienne, même si ce référent s'est étiolé au cours
des derniers siècles. »
Le pape François a fini par reconnaître que « l'idée de
conquête » est partie intégrante de la religion islamique, mais il a rapidement
ajouté que le christianisme aussi pouvait être qualifié de conquérant.
« L'islam authentique et la lecture correcte du Coran
s'opposent à toutes les formes de violence », a affirmé le pape sans donner
plus de détails.
Il n'a pas non plus expliqué en quoi l'islam était « une
religion de paix compatible avec le respect des droits de l'homme et la
coexistence pacifique ». Les efforts du pape tendent en réalité à exonérer
l'islam de ses responsabilités, un chemin ou il s'aventure bien plus loin que
nombre des critiques musulmans comme le président égyptien Abdel Fattah el-Sisi
, l'auteur américain et médecin Zuhdi Jasser, l'ancien ministre koweïtien de
l'Information Sami Abdullatif Al-Nesf, l'auteur franco-algérien Razika Adnani,
le philosophe tunisien basé à Paris, Youssef Seddik, le journaliste jordanien
Yosef Alawnah et l'auteur marocain Rachid Aylal.
RENCONTRE - Adversaires des islamistes et du régime de
Bouteflika, les deux plus grands écrivains algériens de leur époque se
respectent et s'admirent. Pourtant, ils n'avaient jamais croisé leur regard
dans la presse. Pour Le Figaro, ils ont échangé longuement. À propos de
l'Algérie, de la France, de l'islam, de l'exil et d'Albert Camus…
La dramatique persécution des chrétiens dans le monde
islamique met en lumière un paradoxe occidental :
« Depuis leur victoire dans la Seconde Guerre mondiale,
les Occidentaux ont apporté de grands avantages à toute l'humanité », a écrit
Renaud Girard dans Le Figaro
.
« Scientifiquement, ils lui ont fait partager leurs
grandes inventions, telles que la pénicilline ou Internet.
Les droits de l'homme et la démocratie sont loin d'être
appliqués partout dans le monde, mais ils sont la seule référence qui existe de
gouvernance au niveau international.
Il reste indéniable que, sous l'impulsion des
Occidentaux, de vastes succès politiques, techniques, sanitaires et sociaux ont
été accomplis en l'espace de deux générations.
Mais il y a un domaine où la planète a indéniablement
régressé depuis 1945, et où la responsabilité occidentale est patente.
C'est celui de la
liberté de conscience et de religion ... En s'abstenant de défendre les
Chrétiens d'Orient, l'Occident a commis une double erreur stratégique : il a
donné un signal de faiblesse en abandonnant ses amis idéologiques ; il a renié
son credo où, depuis deux siècles, figure en première place, la tolérance
religieuse. »
Aid to the Church in Need, association auteur d'un autre rapport
sur la persécution des chrétiens, note qu' « aux yeux des gouvernements
occidentaux et des médias, la liberté de religion passe progressivement en
queue des priorités en matière de droits de l'homme, derrière les questions de
genre, de sexualité et de race ».
« Le politiquement
correct ne veut rien savoir de la persécution et de la répression qui pèsent
actuellement sur le christianisme et cet aveuglement volontaire a quelque chose
de sinistre », a récemment déclaré Mgr Manfred Scheuer, évêque de Linz, en
Haute-Autriche.
Cette éclipse est d'autant plus dramatique, que chacun
sait que le christianisme est en voie d' « éradication » au Moyen-Orient, a
déclaré l'archevêque de Cantorbéry, Justin
Welby :
« Des centaines de milliers de personnes ont été
contraintes de quitter leur domicile.
Nombre d'entre elles ont été tuées, asservies et
persécutées ou converties de force.
Quant à ceux qui restent, ils se demandent « pourquoi
rester ? »
La population chrétienne d'Irak a été réduite de moitié
depuis 2003.
Leurs églises, leurs maisons et leurs commerces ont été
endommagés ou détruits.
La population chrétienne de Syrie a diminué de moitié
depuis 2010.
Les communautés chrétiennes qui étaient les fondements de
l'Église universelle dans la région sont à risque d'extinction imminente ».
L'Occident a trahi ses amis chrétiens de l'Est (ici
et ici).
L'Occident pourrait aussi s'interroger sur l'action du Vatican et du pape
contre cette nouvelle persécution religieuse.
La critique vient désormais du monde catholique lui-même.
« François s'inquiète peu des fermetures d'église en série, et ne s'émeut guère
de l'islamisation de l'Europe », a écrit le chroniqueur catholique américain
William Kilpatrick.
« En effet, son encouragement à la migration de masse
implique qu'il n'a rien à objecter à l'islamisation. Soit il adhère réellement
au mensonge que l'islam est une religion de paix, soit il croit que sa
prophétie d'un islam de paix a une puissance auto-réalisatrice et donnera
naissance à un islam plus modéré. Dans les deux cas, François acquiesce à une
propagation rapide de l'islam.
Que François ait été mal informé sur l'islam ou qu'il ait
adopté une stratégie de désinformation, il prend un énorme pari, pas seulement
avec sa propre vie mais avec la vie de millions de personnes ».
Des pans entiers du territoire syrien sont aujourd'hui
nettoyés de leurs chrétiens historiques.
Le pape François a récemment reçu une lettre d'un prêtre
franciscain de Syrie, le père Hanna Jallouf, patriarche de Knayeh, un village
proche d'Idlib, fief des rebelles islamistes anti-Assad. « Les chrétiens de ce pays sont dans la même situation que les brebis
parmi les loups » a écrit Jallouf .
« Les
fondamentalistes ont dévasté nos cimetières, ils nous ont empêché de célébrer
des messes en dehors de l'église, et nous ont dépouillé des signes extérieurs
de notre foi : croix, cloches, statues sans parler des pratiques habituelles de
notre religion. »
Si le pape ne veut plus recevoir de telles lettres, il
doit faire preuve de courage et affronter l'une des plus urgentes persécutions
de notre temps.
Le pape Benoît XVI, dans son discours de Ratisbonne, a
dit ce qu'aucun autre pape n'avait osé dire avant lui : qu'il existe un lien
spécifique entre violence et islam.
Pour illustrer son propos, Benoît XVI a cité un dialogue
du XIVe siècle entre un empereur chrétien byzantin, Manuel II Paléologue, et un
érudit persan, sur le concept de violence dans l'islam : « Montre-moi donc ce que Mahomet a apporté de nouveau, et tu y
trouveras seulement ... son mandat de diffuser par l'épée la foi qu'il prêchait
» a dit l'empereur.
Le pape Jean-Paul II avait également fait part de ses
préoccupations.
En 1992, Mgr Mauro Longhi, qui, encore étudiant,
accompagnait souvent le pape lors de ses promenades, a cité Jean-Paul II
préoccupé par une « invasion islamiste » de l'Europe.
« Le pape m'a dit : «
Fais part de ce que je te dis à tous ceux que tu rencontreras dans l'Église du
troisième millénaire.
Je vois l'Église
frappée d'une blessure mortelle.
Plus profonde,
plus douloureuse que celles de ce millénaire (il faisait référence au
totalitarisme communiste et au nazisme).
Cela s'appelle
l'islamisme.
Ils envahiront
l'Europe. J'ai vu leurs hordes arriver d'ouest en est », et il m'a parlé
ensuite de chaque pays un par un : du Maroc à la Libye en passant par l'Egypte,
et ainsi de suite jusqu'à l'est.
« Le Saint-Père a ajouté : « Ils envahiront l'Europe, l'Europe ne sera plus qu'un sous-sol pétri
d'anciennes reliques, d'ombres et de toiles d'araignées. Les biens de famille.
Vous, l'Église du troisième millénaire, devez contenir cette invasion.
Pas avec des
armées, car les armées seront insuffisantes, mais avec votre foi, avec votre
vie vécue avec intégrité. »
La vision de Jean-Paul II ressuscite la campagne
historique de l'islam contre les terres chrétiennes:
« en 637, l'armée
islamique s'empare de Jérusalem deux fois sainte, puis dans la foulée de tout
le Proche-Orient, foyer historique du christianisme », écrit le romancier
algérien Boualem Sansal.
Il a ensuite décrit « l'irrésistible progression de
l'islam vers l'ouest, l'Afrique du Nord judéo-chrétienne qu'il convertira
séance tenante, l'Espagne très catholique qu'il annexera au début du VIIIe
siècle, vers Byzance, qu'il prendra en 1453, vers Vienne, qu'il assiégera en
1529, avec le projet de fondre sur Rome et de soumettre l'Europe entière... ».
Le pape François doit maintenant faire face au risque
potentiel d'un monde chrétien englouti physiquement par le croissant musulman -
comme le montre le logo choisi par le Vatican pour le prochain voyage du pape
au Maroc.
Il serait temps que l'apaisement finisse.
Giulio Meotti, éditeur culturel à Il Foglio, est un
journaliste et auteur italien.
trop complexe pour avoir un avis. Tuer ou Mourir au nom de qui? Croire en un Dieu ne me donne le droit ni de l'un ni le devoir de l'autre
RépondreSupprimer