L'église Saint-Étienne-du-Mont est une église située sur
la montagne Sainte-Geneviève, dans le 5e arrondissement de Paris, à proximité
du lycée Henri-IV et du Panthéon.
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L'abbaye et l'église sur une gravure dans Topographia
Galliæ, xviie siècle, bibliothèque Carnegie (Reims).
Remplaçant un édifice du XIIIe siècle, elle est
construite à partir de la fin du XVe siècle, et sert de paroisse aux habitants
du quartier situé autour de l'abbaye Sainte-Geneviève.
Le chantier, commencé par le chevet et le clocher en
1491, est achevé par la façade en 1624.
The west front of
St-Etienne-du-Mont viewed from Place du Pantheon in Paris, France.
En 1790, elle est l'une des 51 paroisses urbaines du
diocèse de Paris. Après avoir été brièvement transformée en temple de la Piété
filiale sous la Révolution française, elle est rendue à ses fonctions d'église
paroissiale en 1801 et n'a pas changé d'affectation depuis.
La procession de la chasse de sainte Geneviève :
vitrail de l'église Saint-Étienne-du-Mont réalisé en 1882 ; en arrière-plan, à
droite de l'église saint-Étienne, l'ancienne église abbatiale Sainte-Geneviève
avant sa destruction (1802).
La châsse de sainte Geneviève, vide de ses reliques
depuis la Révolution française, y est conservée. L'église abrite également un
orgue dont les origines et le buffet remontent aux années 1630. Elle est la
dernière église parisienne où l'on peut encore voir un jubé.
Châsse de sainte Geneviève.
Elle fait l'objet d’un classement au titre des monuments
historiques par la liste de 1862.
Le martyre de saint Étienne, par Gabriel-Jules Thomas
(1863), fronton de la grande porte de l'église.
Les premières églises
L'église Saint-Étienne-du-Mont tire son origine de
l'abbaye Sainte-Geneviève, où la sainte éponyme avait été inhumée au VIe
siècle.
L'abbaye attirant à elle une foule de laïcs à son
service, une chapelle leur est d'abord affectée dans la crypte. Consacrée à la
Vierge Marie, puis à Saint Jean apôtre, le lieu s'avère trop exigu pour accueillir
tous les fidèles.
Chœur, côté nord.
En 1222, le pape Honorius III autorise la fondation d'une
église autonome, qui est consacrée cette fois à saint Étienne, alors saint
patron de la cathédrale Saint-Étienne de Paris, l'ancienne cathédrale de Paris
qui se trouvait à l'emplacement de Notre-Dame.
Le chœur, légèrement désaxé, caché par le magnifique
jubé.
Rapidement, le nouvel édifice est débordé par une
population de plus en plus dense : la Sorbonne et de nombreux collèges sont
situés sur le territoire de la paroisse.
París. Saint Étienne du Mont.
Il est agrandi en 1328, mais une reconstruction complète
devient nécessaire dès le XVe siècle.
Coursive et croisées d'ogives vues de derrière le
chœur.
Église Saint-Étienne-du-Mont (clefs de voute) - Paris
V
L'église actuelle
Vue du jubé
En 1492, les moines génovéfains font don d'une partie de
leurs terres pour la construction de la nouvelle église.
Chœur et jubé.
Celle-ci se déroule en plusieurs étapes, donnant au
bâtiment actuel un aspect composite.
Sous la direction de l'architecte Étienne Viguier,
l'abside et le clocher sont ébauchés en 1494 ; les deux premières cloches sont
fondues en 1500.
Escalier.
Le chœur, d'époque gothique flamboyant, est achevé en
1537 ; l'année suivante, c'est au tour de la charpente d'être posée.
Église Saint-Étienne-du-Mont (vitrail) - Paris V
Le jubé est bâti vers 1530-1535.
En 1541, Guy,
évêque de Mégare, bénit les autels des chapelles du chevet.
Saint-Étienne-du-Mont vue depuis le Panthéon, à
droite, la tour Clovis du lycée Henri-IV.
La même année, la paroisse passe des marchés pour les
vitraux et les statues auprès d'artisans parisiens.
La nef, d'époque Renaissance, n'est pas voûtée avant
1584.
Vitraux de la chapelle Sainte-Geneviève illustrant les
principaux épisodes de la vie de la sainte (Riquier et Steinheil, 1868-1877).
La première pierre de la façade est posée en 1610 par
Marguerite de Valois, qui a consenti à cet effet un don personnel de 3000
livres.
L'église est dédiée le 25 février 1626 par Jean-François
de Gondi, premier archevêque de Paris, oncle du cardinal de Retz.
Vitrail du xviie (détail).
Néanmoins, les aménagements continuent : en 1636, on
installe les grandes orgues, œuvre du facteur Pierre Pescheur, dont le buffet
est réalisé par Jean Buron.
Chaire de 1651.
En 1651, une nouvelle chaire est installée.
On aménage également des locaux pour les marguilliers et
des logements pour les prêtres.
Chapelle de la Communion et la galerie des vitraux.
Aux XVIIe et XVIIIe siècle, l'église
Saint-Étienne-du-Mont jouit d'un grand prestige.
Elle est le théâtre de grandes processions où la châsse
de Sainte-Geneviève se rend à Notre-Dame pour revenir ensuite dans son église.
Grandes Orgues (Aristide Cavaillé-Coll) de l'Eglise
Saint Etienne du Mont à Paris
L'église accueille également les dépouilles de Pierre
Perrault, père de l'auteur des Contes Charles Perrault, du peintre Eustache Le
Sueur et de Pascal.
Celles de Racine et d'Isaac Lemaistre de Sacy sont
également transférées en 1711 de Port-Royal à Saint-Étienne.
Mise au tombeau du xvie siècle.
Sous la Révolution française, l'église est d'abord
fermée, puis transformée en « temple de la Piété filiale ».
Lapidation de saint Étienne.
Le culte catholique est restauré en 1801, à la faveur du
concordat. L'année suivante, la démolition de l'église abbatiale de l'abbaye
Sainte-Geneviève et la percée de la rue Clovis font de Saint-Étienne un édifice
autonome.
La Force et la Charité.
Sous le Second Empire, l'église est restaurée par Victor
Baltard : la façade est remontée et les statues, détruites par les
révolutionnaires, sont restituées. Baltard bâtit également la chapelle des
catéchismes.
Le XIXe siècle est marqué par plusieurs événements.
La base de la chaire.
Le 10 janvier 1805, le pape Pie VII célèbre la messe dans
l'église.
Alexandre-François Caminade, La Visitation.
En 1833, Frédéric Ozanam, paroissien de Saint-Étienne,
fonde avec des amis la Société de Saint-Vincent-de-Paul.
Amélie Legrand de Saint-Aubin, Déposition de croix.
Le 3 janvier 1857, Mgr Sibour, archevêque en titre, y est
assassiné aux cris de « à bas les déesses ! » par le prêtre interdit Jean-Louis
Verger, opposé au dogme de l'Immaculée Conception.
Une plaque à l'entrée de la nef marque l'endroit où tombe
le prélat, qui allait inaugurer la neuvaine de sainte Geneviève.
L'occultiste Éliphas Lévi est indirectement mêlé à cet
événement tragique et en fait le récit dans l'un de ses ouvrages.
Plaque rappelant l'inhumation de Blaise Pascal en
l'église Saint-Étienne-du-Mont.
Le 23 août 1997, le pape Jean-Paul II y célèbre une messe
lors de la visite à Paris, à l'occasion des Journées mondiales de la jeunesse.
Chronologie
VIe siècle - La première chapelle est bâtie sur la crypte
de l'abbaye de Sainte-Geneviève
Plaque indiquant le transfert des restes de Jean
Racine, le 2 décembre 1711.
XIIIe siècle - Une église séparée est construite sur le
côté nord de la chapelle
1491 - Construction du clocher et du chœur
1537 - Achèvement du chœur
1545 - Construction de la nef
1584 - Construction des voûtes de la nef et du transept
1610 - Construction de la façade
1626 - Consécration de l'église
1802 - Démolition de l'église abbatiale de l'abbaye
Sainte-Geneviève
Description
Plan et organisation générale
Construite au XVIe siècle, l’église Saint-Étienne se
caractérise par une architecture particulière, entre les derniers feux du
Gothique, sous sa forme dernière, le flamboyant, et la Renaissance influencée
par l’Antiquité.
Sa structure générale est celle d’une église basilicale
longue de 69 m et large de 25,5 m : le transept n’est pas saillant à
l’extérieur, les bas-côtés sont très hauts.
L'église possède également la particularité d'avoir l'axe
du chœur incliné par rapport à celui de la nef et de ce fait de ne pas avoir de
symétrie axiale.
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