Alexandre Benalla, né le 8 septembre 1991 à Évreux, est un responsable de sécurité publique et privée, chargé de mission et coordinateur de différents services lors des déplacements officiels et privés du président de la République, Emmanuel Macron de 2017 à 2018, et dont la notoriété s'établit lors de l'affaire qui porte son nom.
François Hollande et ses gardes du corps
En 2012, il fait partie de l'équipe de sécurité de la
campagne de François Hollande.
Après le départ d'Emmanuel Macron du gouvernement Valls
II, Alexandre Benalla se rapproche de l'ex-ministre et est engagé comme
responsable sécurité d'En marche durant la campagne présidentielle en 2017.
Après l'élection d'Emmanuel Macron, il est engagé en
qualité de chargé de mission dans le cabinet présidentiel.
Alexandre Benalla, collaborateur à l'Elysée, avait été
filmé le 1er mai dernier alors qu'il frappait un manifestant.
En juillet 2018, il est accusé d'avoir violenté un couple
de personnes et usurpé la fonction de policier lors d'une des manifestations du
1er mai 2018 à Paris, donnant lieu à l'affaire Benalla.
Enfance et formation
Alexandre Benalla naît Maroine Benalla le 8 septembre
1991 à Évreux.
Son père est professeur de chimie et sa mère professeur
de mathématiques.
Il passe son enfance avec sa mère dans la ZUP de la
Madeleine, quartier périphérique dit « sensible ».
Sa famille est originaire du Maroc.
Alors que ses parents sont séparés, son père, qu'il
décrit comme violent, tente de l'emmener au Maroc à trois reprises.
Sa mère le cache et change en 1995 son prénom, Maroine,
pour Alexandre.
Il développe très jeune un goût pour la sécurité. Il
sollicite et obtient en 2006, à l'âge de 14 ans, lorsqu'il est en troisième, un
stage d'observation de trois jours auprès du Service de protection des hautes
personnalités.
Il effectue ses études secondaires au lycée
Augustin-Fresnel à Bernay (Eure), où il est interne.
Il joue au rugby dans l’équipe UNSS de Fresnel.
En 2009, il entre en licence de droit à l'université de
Rouen-Normandie et valide celle-ci en 2013.
Il s'inscrit ensuite dans un master en administration,
spécialité « sécurité publique », à la faculté de droit de Clermont-Ferrand,
mais ne valide que la première année.
Alexandre Benalla (à droite) lorsqu'il accompagnait
Martine Aubry en 2011.
En 2010, il effectue une formation de gendarme réserviste
opérationnel (R01) à Melun, sous l’autorité du commandant de peloton Sébastien
Lecornu, devenu par la suite secrétaire d'État auprès du ministre de la
Transition écologique et solidaire dans le gouvernement Édouard Philippe.
Parcours professionnel
Formé à la sécurité politique par Éric Plumer,
responsable national du service d'ordre du Parti socialiste, il est, à partir
de 2010, membre du Mouvement des jeunes socialistes, puis il travaille à partir
de 2011 pour le service d'ordre du parti.
Alexandre Benalla est chargé de la protection de Martine
Aubry pendant la primaire socialiste de 2011.
Alexandre Benalla fait partie l'année suivante de
l'équipe de sécurité de la campagne de François Hollande, entre mars et juin
2012
En 2012, Alexandre Benalla est aussi chauffeur d'Arnaud
Montebourg, ministre du Redressement productif, pendant une courte période.
Sa rupture de contrat fait l'objet de versions
contradictoires.
Selon le ministre, dans une déclaration qu'il réaffirme
le 3 septembre, elle s'effectue au bout d'une semaine car Alexandre Benalla
lors d'un accident qu'il provoque aurait voulu prendre la fuite.
Cependant l'entourage d'Alexandre Benalla conteste
l'affirmation d'Arnaud Montebourg, et le magazine people Closer donne une autre
explication au licenciement, évoquant un conflit suite à un incident où le
ministre aurait emprunté le boulevard périphérique à vélo.
Alexandre Benalla, lors de son audition devant la
commission sénatoriale en septembre 2018, déclare avoir travaillé 3 mois au
cabinet d'Arnaud Montebourg, et en être parti pour d'autres raisons que celles
qui ont pu être données.
En mars 2015, Alexandre Benalla - alors étudiant -
participe à une formation de l'Institut national des hautes études de la
Sécurité et de la Justice (INHESJ) lors d'une session régionale « jeunes »
Île-de-France.
À partir de juillet 2016, il travaille bénévolement
pendant quatre mois comme « conseiller chargé des jeunes et de la banlieue » et
comme chef de cabinet auprès de Jean-Marc Mormeck, le délégué interministériel
pour l'égalité des chances des Français d'outre-mer.
Militaire réserviste
Gendarme adjoint volontaire, il appartient à la réserve
opérationnelle jusqu'en 2017, année où il est radié à sa demande, ses dernières
missions datant de 2015.
En 2017, il est intégré dans la réserve citoyenne avec le
grade de lieutenant-colonel, comme spécialiste expert afin d'apporter un
éclairage sur la fonction protection.
C'est sur proposition du directeur général de la
Gendarmerie nationale, Richard Lizurey, qu'il est nommé en 2017
lieutenant-colonel de la réserve citoyenne.
Campagne d'Emmanuel Macron
Mai 2017 - Getty
Avant l'annonce de sa candidature à l'élection
présidentielle de 2017, le 16 novembre 2016, il ne dispose pas de protection
rapprochée officielle.
Alexandre Benalla se rapproche d'Emmanuel Macron à ce
moment, et intervient bénévolement pour En marche.
Le 5 décembre 2016, Alexandre Benalla est engagé comme
responsable sécurité d'En marche.
Pendant cette campagne, il s'entoure d'un groupe,
surnommé la « bande d'Alexandre » et comprenant Christian Guédon, Pierre-Yves
Baratier et Vincent Crase.
Chargé de mission à l'Élysée
Après la victoire de ce dernier, il intègre l'Élysée en
qualité de chargé de mission dans le cabinet présidentiel dirigé par le préfet
Patrick Strzoda, devient l'un des dix adjoints du chef de cabinet
François-Xavier Lauch, où il joue un rôle de coordination entre les différents
services chargés de la sécurité du président.
Alexandre Benalla obtient un permis de port d'armes de la
préfecture de police le 13 octobre 2017 en poste à l'Élysée, suite à une
demande du directeur de cabinet Patrick Strzoda.
Il participe à des groupes de travail sur un projet de
réorganisation de la sécurité du président de la République.
Le projet porte sur le rapprochement du GSPR, chargé de
la sécurité à l'extérieur du palais de l'Élysée, et le commandement, chargé de
l'intérieur.
Selon plusieurs sources, Alexandre Benalla vit dans
l'intimité du président de la République Emmanuel Macron et de sa femme
Brigitte : il les accompagne dans leurs déplacements et activités privés, au
ski, au tennis, ou pendant les vacances.
D'après Le Monde, Alexandre Benalla faisait partie du «
premier cercle » d'Emmanuel Macron, qui s'était entouré d'un petit groupe de «
fidèles ».
Alexandre Benalla est initié franc-maçon au sein de la
Grande Loge nationale française en janvier 2017.
Ayant peu fréquenté sa loge (« Les Chevaliers de
l'Espérance »), il en est suspendu à titre conservatoire le 24 juillet 2018 au
moment où éclate l'affaire qui porte son nom.
Activités internationales
En 2018, il est révélé plusieurs rencontres d'Alexandre
Benalla avec l'homme d’affaires franco-algérien Alexandre Djouhri* à Londres,
ville où il a été interpellé en janvier 2018 dans l'attente de son extradition
vers la France, dans le cadre de l'affaire Sarkozy-Kadhafi.
*Alexandre Djouhri, né Ahmed Djouhri le 18 février 1959 à
Saint-Denis en Seine-Saint-Denis, est un homme d'affaires français.
Date et lieu de naissance : 18 février 1959, Saint-Denis
Profession : homme d'affaires
Par ailleurs, trois semaines avant la visite d'Emmanuel
Macron au Tchad fin décembre 2018, Alexandre Benalla rencontre le frère du
président tchadien, Oumar Déby, alors que la France négociait des ventes d'armes
avec ce pays, ce qui amène le président de la République à démentir tout statut
de représentant de l’État à Alexandre Benalla.
Cependant, celui-ci voyageait, selon des informations
récoltées par Mediapart, avec un passeport diplomatique émis le 24 mai 2018 par
le gouvernement français.
Le ministère des Affaires étrangères affirme avoir
demandé à Alexandre Benalla de rendre ce passeport dès le mois de juillet 2018.
Depuis son départ de l’Élysée, Alexandre Benalla
travaille avec l'homme d'affaires franco-israélien Philippe Hababou Solomon,
qui a été conseiller spécial de l'ancien président sud-africain Jacob Zuma et
qui exerce dans la diplomatie privée en Afrique pour le compte de gouvernements.
Benalla s'est notamment rendu au Cameroun où il a
rencontré le chef d'état-major et le directeur du cabinet de Paul Biya.
L'affaire Benalla
Alexandre Benalla est accusé d'avoir, lors d'une des
manifestations du 1er mai 2018 à Paris, usurpé la fonction de policier, et
violenté un couple de personnes, après que celles-ci aient jeté des objets
contondants sur les agents d'une compagnie de CRS.
Il est mis à pied pendant quinze jours en mai, avec
rétrogradation et sans que des poursuites judiciaires soient déclenchées.
Il lui est également reproché, par des vidéos dévoilées
au mois de juillet, d'avoir participé le même jour à une autre interpellation
au Jardin des plantes.
Le 19 juillet 2018, au lendemain des révélations du
Monde, le parquet ouvre une enquête préliminaire pour « violences par personne
chargée d'une mission de service public », « usurpation de fonctions » et «
usurpation de signes réservés à l'autorité publique ».
Alexandre Benalla est peu après placé en garde à vue et
mis en examen, notamment pour « violences en réunion », « immixtion dans
l’exercice d’une fonction publique en accomplissant des actes réservés à
l’autorité publique » et « recel de détournement d’images issues d’un système
de vidéo protection ». Une procédure de licenciement est également engagée par
l’Élysée contre lui.
Deux commissions d'enquêtes parlementaires sont créées,
une pour l'Assemblée nationale, et l'autre pour le Sénat, en principe
indépendantes des affaires judiciaires ouvertes.
Alexandre Benalla est entendu sous serment par la
Commission des Lois du Sénat, le 19 septembre 2018.
Le doute des partis d'opposition et de certains médias
sur la réalité des sanctions et la communication controversée de l’exécutif
amplifient la polémique, qui atteint un niveau international.
Les partis d'opposition, rejoints par une partie des
médias, reprochent au cabinet présidentiel de ne pas avoir signalé les faits au
procureur de la République de Paris, s'étonnent de ce qu'ils considèrent comme
des privilèges accordés sans justification apparente à Alexandre Benalla (son
port d'arme, un logement attribué, un badge d'accès à l'Assemblée nationale,
une voiture de service) et craignent l'apparition d'une police parallèle hors
contrôle dédiée à la protection du chef de l'État.
Cette affaire met en lumière des dysfonctionnements au niveau
de l'Élysée, ce que reconnaît Emmanuel Macron lors d'une réunion organisée le
22 juillet au palais de l'Élysée
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