20 Minutes - 16/04/2019
La structure imaginée par les chercheurs
n’attaque pas les bactéries bénéfiques au corps humain
Des antibiotiques. — Philippe Huguen AFP
Des chercheurs
ont mis au point une « bombe génétique » pour lutter contre la résistance aux
antibiotiques.
La trouvaille est
capable de cibler et détruire les bactéries résistantes aux médicaments sans
tuer celles qui sont bonnes pour l’organisme.
Institut Pasteur – 10/04/2019 - Des chercheurs de
l’Institut Pasteur, du CNRS et de de l’Universidad Politécnica de Madrid sont
parvenus à programmer une structure génétique bactérienne, la rendant capable
de tuer spécifiquement les bactéries multi résistantes aux antibiotiques, sans
détruire les bactéries bénéfiques à l’organisme.
Une étude,
détaillant le travail des scientifiques de l’Institut Pasteur (Paris) et de
l’Université polytechnique de Madrid, a été publiée ce lundi dans la revue
Nature Biotechnology.
Pour Didier
Mazel, de l’Institut Pasteur, le développement des approches ciblées est «
essentiel ».
Illustration d'un hôpital. Ici, le CHU de Purpan.
Toulouse, FRANCE-7/10/13 — Fred.Scheiber
Viser les mauvaises bactéries uniquement
En effet, quand
on prend un antibiotique, celui-ci s’attaque sans distinction aux bactéries
nocives et aux bactéries bénéfiques qui vivent dans notre intestin.
Cela entraîne un
déséquilibre de la flore bactérienne, qui favorise le développement de
bactéries antibiorésistantes.
Pour éviter cela,
Didier Mazel et son équipe ont imaginé une stratégie alternative.
Ils ont créé une structure semblable à une «
grenade génétique », porteuse à la fois d’une charge explosive et d’une
goupille de sécurité.
Elle véhicule une toxine qui ne s’active que
près d’une molécule spécifique de la bactérie ciblée.
Ainsi, seules les bactéries responsables de
maladies sont touchées et tuées.
L’antibiorésistance, un problème grave et
urgent
Les chercheurs
ont ensuite affiné la « grenade » pour qu’elle cible seulement les souches de
bactéries antibiorésistantes.
Le mécanisme a
été testé sur la bactérie Vibrio cholerae, présente chez les poissons et responsable
du choléra chez l’homme.
Les chercheurs
ont réussi à tuer spécifiquement cette bactérie chez le poisson zèbre et des
larves de crustacés.
« Le système est
en place et peut être facilement adapté à d’autres bactéries », explique Didier
Mazel.
Les autorités sanitaires mondiales alertent
régulièrement sur le danger de la surconsommation d’antibiotiques.
Selon l’OMS, sans
mesures d’urgence, « nous entrerons bientôt dans une ère post-antibiotique dans
laquelle des infections courantes et de petites blessures seront à nouveau
mortelles. »
…………………….
INFECTIONS : Une
inquiétante bactérie résistante aux antibiotiques se répand dans les hôpitaux
européens
Extrait de 20 Minutes - 01/08/19
Les chercheurs
demandent des mesures pour ralentir le développement de cette « super-bactérie
» qui a tué 2.000 personnes en 2015 en Europe
La bactérie « Klebsiella pneumoniae » se propage dans
les hôpitaux européens (illustration). — Pixabay / geralt
La bactérie
Klebsiella pneumoniae, résistante aux antibiotiques les plus puissants, s’est
répandue dans les hôpitaux européens et continue de se développer.
Ainsi, sur le «
Vieux Continent », le nombre de patients morts des suites de cette infection a
été multiplié par six entre 2007 et 2015 et a dépassé les 2.000 patients, selon
une étude publiée ce lundi dans Nature.
Le constat
préoccupe les spécialistes, qui appellent à une action des autorités
sanitaires.
L’une des 12 bactéries ultra-résistantes
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a
placé la Klebsiella pneumoniae sur sa liste des 12 bactéries ultra-résistantes
qui présentent le plus grand danger pour les humains et requièrent la création
de nouveaux traitements antibiotiques.
En Europe, les chercheurs
ont étudié les cas de 1.700 patients suivis dans 244 hôpitaux de 32 pays
européens différents.
Les scientifiques
ont observé que l’agent pathogène se répand « essentiellement entre les
patients soignés dans le même hôpital, ou dans des hôpitaux situés à proximité
les uns des autres », explique à The Telegraph Sophia David, co-auteure de
l’étude.
392.000 décès en Europe en 2050 ?
Les conséquences peuvent donc être graves,
même si la bactérie est naturellement présente dans les intestins et peut n’avoir
aucun effet néfaste sur l’organisme.
C’est lorsqu’elle atteint le système
respiratoire ou le réseau des vaisseaux sanguins que la Klebsiella pneumoniae
peut devenir mortelle.
« Nous craignons
que le problème prenne de plus en plus d’ampleur si aucune mesure n’est mise en
place pour limiter le développement des souches résistantes de la K. pneumoniae
», alerte Sophia David.
La situation est
d’autant plus alarmante qu’une simulation basée sur des chiffres de la
Commission européenne prévoit 392.000 décès potentiels de personnes infectées
par des bactéries multi-résistantes en Europe, en 2050.
Au niveau
mondial, le bilan pourrait être de 10 millions de morts.
…………………….
Antibiotiques: Les infections dues aux
bactéries résistantes coûtent 290 millions d’euros par an en France.
20 Minutes - 19/04/2019
Selon les
chercheurs, le surcoût lié aux infections à bactérie résistante est en moyenne
de 1.100 euros par séjour à l’hôpital
Le surcoût annuel des infections résistantes aux
antibiotiques est estimé à près de 290 millions d'euros. (Illustration) —
Pixabay
Un total de près
de 290 millions d’euros : c’est ce que coûtent les infections dues aux
bactéries résistantes aux antibiotiques tous les ans en France, selon une
équipe de chercheurs de l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines,
de l’Inserm et de l’Institut Pasteur.
Leurs travaux
sont parus dans les revues spécialisées Applied Health Economics and Health
Policy et Epidemiology & Infection.
D’après leurs calculs réalisés à partir de la
base nationale de données sur les malades hospitalisés en 2015 et 2016, le
surcoût lié aux infections à bactérie résistante est en moyenne de 1.100 euros
par séjour à l’hôpital.
Infections urinaires, respiratoires et
intra-abdominales
En 2016, près de
140.000 nouveaux cas d’infection à bactérie résistante ont été identifiés, soit
12 % de toutes les infections bactériennes ayant nécessité une hospitalisation.
Les infections urinaires, respiratoires et
intra-abdominales en constituent les deux tiers.
Elles sont dominées par les bactéries E. coli
résistantes aux céphalosporines, les staphylocoques dorés résistants à la
méthicilline (SARM) et les bactéries pyocyaniques.
En novembre
dernier, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)
avait déjà publié un rapport montrant que les bactéries résistantes aux
antibiotiques pèsent financièrement sur les systèmes de santé, en plus de
mettre des vies en danger.
Elles pourraient
entraîner jusqu’à 3,5 milliards de dollars (3,1 milliards d’euros) de dépenses
annuelles d’ici 2050 dans chaque pays membre de l’OCDE.
……………..
Dentifrice, gels douche...
Pourquoi les
produits d'hygiène sont soupçonnés de favoriser la résistance des bactéries aux
antibiotiques
La faute au Triclosan, un antibactérien très
puissant ajouté par les industriels dans la plupart de nos produits d’hygiène
Le Triclosan est présent dans la plupart des
dentifrices industriels (illustration). — Pixabay
On en trouve dans la plupart des dentifrices, les
bains de bouche, les gels douche, les cosmétiques, et même dans certains jouets
pour bébé. Le Triclosan, un puissant agent antibactérien, est largement utilisé
par les industriels dans les produits d’hygiène et de beauté.
Dans les années 1970, il
était utilisé comme agent anti-infectieux dans les gels désinfectants utilisés
par les chirurgiens.
Au fil des années, son
usage s’est progressivement étendu aux produits d’hygiène destinés au grand
public, un phénomène qui inquiète les autorités sanitaires depuis plusieurs
années.
Un agent soupçonné de favoriser l’antibiorésistance
Une étude de l’Université
Washington de Saint-Louis, récemment publiée dans la revue Antimicrobial Agents
& Chemotherapy, pointe les dangers de cette substance : le Triclosan
contribuerait à aggraver la résistance des bactéries aux antibiotiques.
Plus grave encore, cette
résistance concernerait également les bactéries responsables de troubles
courants, comme les infections urinaires ou les affections respiratoires.
Pour parvenir à cette
conclusion, les scientifiques ont cherché à mesurer à quel point cette substance
limitait la capacité de l’organisme à répondre à un traitement antibiotique.
Dans un premier temps, ils
ont donc traité avec des antibiotiques des cellules bactériennes exposées au
Triclosan. Verdict : ils ont constaté que de nombreuses cellules survivaient au
traitement.
« Le système immunitaire est dépassé »
« Normalement, une cellule
sur un million survit aux antibiotiques, et un système immunitaire en bon état
peut la contrôler, analyse le professeur Petra Levin.
Mais le Triclosan a
modifié ce nombre de cellules.
Au lieu d’une bactérie
survivante sur un million, un organisme sur dix survit après 20 heures.
Maintenant, le système immunitaire est dépassé ».
Une seconde expérience,
réalisée sur des souris, a abouti aux mêmes résultats : les souris malades
traitées au Triclosan n’étaient pas réceptives au traitement antibiotique.
D’autres recherches
devront être menées avant de pouvoir affirmer de manière définitive que le
Triclosan interfère avec les traitements antibiotiques.
Mais les chercheurs
américains espèrent que ces premiers résultats serviront d’avertissement, afin
de « repenser l’importance des antimicrobiens » dans les produits de grande
consommation.
………………
Le triclosan aussi appelé
5-chloro-2-(2,4-dichlorophénoxy) phénol est un biocide ((pesticide organochloré
proche des chlorophénols).
Le triclosan, considéré comme un perturbateur
endocrinien, se retrouve dans de nombreux dentrifices, savons antibactériens ou
gels douche. (EYEEM / GETTY IMAGES)
Il est largement utilisé depuis les années 1970, et
massivement dans des centaines de produits courants depuis le début des années
1990 (dont dans « plus de 2 000 produits de consommation tels que du
dentifrice, des cosmétiques, des ustensiles de cuisine et des jouets »), au
point qu'en 2018 « l'exposition au triclosan est pratiquement inévitable aux
États-Unis ».
Il possède des propriétés
biocides (antifongique et antibactérien à large spectre) mais depuis les années
1990 au moins, dans les produits d'hygiène personnelle, ce produit préoccupe
les toxicologues et spécialistes de la santé publique :
Outre qu'il semble être un perturbateur endocrinien,
il provoque des réactions inflammatoire, semble avoir des effets négatifs sur
le microbiote intestinal (dont il diminue la diversité) et est soupçonné d'être
cancérigène ou de favoriser la croissance de cancers préexistants ;
En 2018 une neurotoxicité
lors de la neurogenèse est mise en évidence chez le poisson zèbre utilisé comme
modèle animal9. ; Il passe à travers la
peau et les muqueuses et en raison de sa stabilité est retrouvé dans les urines
puis, difficile à épurer, il contribue à la pollution des eaux superficielles.
De plus son efficacité
diminue face à des microbes qui lui sont devenus antibiorésistants.
Ce produit a été mis sur
le marché vers 1970 tout d'abord pour le lavage chirurgical des mains, puis son
usage a été largement étendu.
À partir de 1990 et jusqu'en 2010, les tonnages
utilisés ont fortement augmenté pour atteindre 10 000 tonnes/an en 2011
Efficacité et innocuité discutées
Selon une revue de la
littérature faite par quatre consultants de SRC (un cabinet de consultants créé
en 1996 pour aider l'industrie des biocides et pesticides à préparer ses
dossiers d'homologation par l'EPA), c'est un produit utile et efficace (avec
une certaine persistance d'effet) en formulation de triclosan à 1% « pour une
utilisation dans le lavage des mains à haute fréquence à haut risque », mais
cette efficacité est mise en question en tant que biocide par les études
indépendantes, car il semble même faciliter l'apparition de microbes lui
résistant et d'antibiorésistance, salmonelles notamment.
Il pose aussi des problèmes environnementaux en tant
que perturbateur hormonal et en freinant les processus naturels de
biodégradation (en particulier dans les stations d'épuration).
En 2010 (avril), la US
Food and Drug Administration (FDA) a annoncé entamer un réexamen scientifique
et réglementaire du triclosan dans les produits relevant de son autorité, en
lien avec l'EPA pour ce qui concerne l'étude d'éventuels effets perturbant le
système endocrinien.
En 2016 (02 septembre) la FDA a annoncé l'interdiction
d'utilisation des blocs de savons et savons liquides qui contiennent un ou
plusieurs de 19 ingrédients actifs « antibactériens » dont le triclosan, le
plus couramment utilisé, présent dans au moins 93 % des produits labellisés «
antibactériens », soit au moins 2.000 produits différents, selon la FDA.
Les entreprises ont un an
pour retirer les ingrédients incriminés de leurs produits aux États-Unis.
« Utiliser ces savons spéciaux n'est pas plus efficace
qu'utiliser des savons classiques, et rien ne dit qu'ils soient sans danger sur
le long terme », justifie l'autorité sanitaire.
Seuls quelques
scientifiques ont effectivement été en mesure de nommer un gène.
En raison de l'œuvre du
Docteur Prisca Tiassé Yoder chercheuse Franco-Américaine pour découvrir d'abord
le gène responsable d'une résistance antibactérienne particulière, Prisca a
fait exactement cela.
Ses études ont conduit la Food and Drug Administration
des États-Unis à interdire l'utilisation de l'agent antibactérien domestique
triclosan utilisé dans les produits de comptoir allant du dentifrice au savon à
main.
En tant que PDG et
Directeur de la recherche du laboratoire communautaire, son travail a un impact
sur l'industrie de la biotechnologie et sur l'industrie de l'assainissement des
déchets radioactifs grâce à des études liées à la croissance des
micro-organismes dans les bioréacteurs et à l'élaboration d'un système qui sera
significativement décontaminé les déchets radioactifs dans le sol.
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