samedi 3 août 2019

Antibiotiques

Des «grenades génétiques» pour cibler et tuer les bactéries résistantes
20 Minutes - 16/04/2019

La structure imaginée par les chercheurs n’attaque pas les bactéries bénéfiques au corps humain

Des antibiotiques. — Philippe Huguen AFP

Des chercheurs ont mis au point une « bombe génétique » pour lutter contre la résistance aux antibiotiques.
La trouvaille est capable de cibler et détruire les bactéries résistantes aux médicaments sans tuer celles qui sont bonnes pour l’organisme.

Institut Pasteur – 10/04/2019 - Des chercheurs de l’Institut Pasteur, du CNRS et de de l’Universidad Politécnica de Madrid sont parvenus à programmer une structure génétique bactérienne, la rendant capable de tuer spécifiquement les bactéries multi résistantes aux antibiotiques, sans détruire les bactéries bénéfiques à l’organisme.

Une étude, détaillant le travail des scientifiques de l’Institut Pasteur (Paris) et de l’Université polytechnique de Madrid, a été publiée ce lundi dans la revue Nature Biotechnology.
Pour Didier Mazel, de l’Institut Pasteur, le développement des approches ciblées est « essentiel ».

Illustration d'un hôpital. Ici, le CHU de Purpan. Toulouse, FRANCE-7/10/13 — Fred.Scheiber

Viser les mauvaises bactéries uniquement

En effet, quand on prend un antibiotique, celui-ci s’attaque sans distinction aux bactéries nocives et aux bactéries bénéfiques qui vivent dans notre intestin.
Cela entraîne un déséquilibre de la flore bactérienne, qui favorise le développement de bactéries antibiorésistantes.

Pour éviter cela, Didier Mazel et son équipe ont imaginé une stratégie alternative.

Ils ont créé une structure semblable à une « grenade génétique », porteuse à la fois d’une charge explosive et d’une goupille de sécurité.
Elle véhicule une toxine qui ne s’active que près d’une molécule spécifique de la bactérie ciblée.
Ainsi, seules les bactéries responsables de maladies sont touchées et tuées.

L’antibiorésistance, un problème grave et urgent

Les chercheurs ont ensuite affiné la « grenade » pour qu’elle cible seulement les souches de bactéries antibiorésistantes.
Le mécanisme a été testé sur la bactérie Vibrio cholerae, présente chez les poissons et responsable du choléra chez l’homme.
Les chercheurs ont réussi à tuer spécifiquement cette bactérie chez le poisson zèbre et des larves de crustacés.

« Le système est en place et peut être facilement adapté à d’autres bactéries », explique Didier Mazel.
 Les autorités sanitaires mondiales alertent régulièrement sur le danger de la surconsommation d’antibiotiques.

Selon l’OMS, sans mesures d’urgence, « nous entrerons bientôt dans une ère post-antibiotique dans laquelle des infections courantes et de petites blessures seront à nouveau mortelles. »
…………………….
INFECTIONS : Une inquiétante bactérie résistante aux antibiotiques se répand dans les hôpitaux européens
Extrait de 20 Minutes - 01/08/19

Les chercheurs demandent des mesures pour ralentir le développement de cette « super-bactérie » qui a tué 2.000 personnes en 2015 en Europe

La bactérie « Klebsiella pneumoniae » se propage dans les hôpitaux européens (illustration). — Pixabay / geralt

La bactérie Klebsiella pneumoniae, résistante aux antibiotiques les plus puissants, s’est répandue dans les hôpitaux européens et continue de se développer.
Ainsi, sur le « Vieux Continent », le nombre de patients morts des suites de cette infection a été multiplié par six entre 2007 et 2015 et a dépassé les 2.000 patients, selon une étude publiée ce lundi dans Nature.

Le constat préoccupe les spécialistes, qui appellent à une action des autorités sanitaires.

L’une des 12 bactéries ultra-résistantes

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a placé la Klebsiella pneumoniae sur sa liste des 12 bactéries ultra-résistantes qui présentent le plus grand danger pour les humains et requièrent la création de nouveaux traitements antibiotiques.
En Europe, les chercheurs ont étudié les cas de 1.700 patients suivis dans 244 hôpitaux de 32 pays européens différents.

Les scientifiques ont observé que l’agent pathogène se répand « essentiellement entre les patients soignés dans le même hôpital, ou dans des hôpitaux situés à proximité les uns des autres », explique à The Telegraph Sophia David, co-auteure de l’étude.

392.000 décès en Europe en 2050 ?

Les conséquences peuvent donc être graves, même si la bactérie est naturellement présente dans les intestins et peut n’avoir aucun effet néfaste sur l’organisme.
C’est lorsqu’elle atteint le système respiratoire ou le réseau des vaisseaux sanguins que la Klebsiella pneumoniae peut devenir mortelle.

« Nous craignons que le problème prenne de plus en plus d’ampleur si aucune mesure n’est mise en place pour limiter le développement des souches résistantes de la K. pneumoniae », alerte Sophia David.

La situation est d’autant plus alarmante qu’une simulation basée sur des chiffres de la Commission européenne prévoit 392.000 décès potentiels de personnes infectées par des bactéries multi-résistantes en Europe, en 2050.

Au niveau mondial, le bilan pourrait être de 10 millions de morts.
…………………….
Antibiotiques: Les infections dues aux bactéries résistantes coûtent 290 millions d’euros par an en France.
20 Minutes - 19/04/2019

Selon les chercheurs, le surcoût lié aux infections à bactérie résistante est en moyenne de 1.100 euros par séjour à l’hôpital

Le surcoût annuel des infections résistantes aux antibiotiques est estimé à près de 290 millions d'euros. (Illustration) — Pixabay

Un total de près de 290 millions d’euros : c’est ce que coûtent les infections dues aux bactéries résistantes aux antibiotiques tous les ans en France, selon une équipe de chercheurs de l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, de l’Inserm et de l’Institut Pasteur.
Leurs travaux sont parus dans les revues spécialisées Applied Health Economics and Health Policy et Epidemiology & Infection.

D’après leurs calculs réalisés à partir de la base nationale de données sur les malades hospitalisés en 2015 et 2016, le surcoût lié aux infections à bactérie résistante est en moyenne de 1.100 euros par séjour à l’hôpital.

Infections urinaires, respiratoires et intra-abdominales

En 2016, près de 140.000 nouveaux cas d’infection à bactérie résistante ont été identifiés, soit 12 % de toutes les infections bactériennes ayant nécessité une hospitalisation.

Les infections urinaires, respiratoires et intra-abdominales en constituent les deux tiers.
Elles sont dominées par les bactéries E. coli résistantes aux céphalosporines, les staphylocoques dorés résistants à la méthicilline (SARM) et les bactéries pyocyaniques.

En novembre dernier, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) avait déjà publié un rapport montrant que les bactéries résistantes aux antibiotiques pèsent financièrement sur les systèmes de santé, en plus de mettre des vies en danger.
Elles pourraient entraîner jusqu’à 3,5 milliards de dollars (3,1 milliards d’euros) de dépenses annuelles d’ici 2050 dans chaque pays membre de l’OCDE.
……………..
Dentifrice, gels douche...
Pourquoi les produits d'hygiène sont soupçonnés de favoriser la résistance des bactéries aux antibiotiques

La faute au Triclosan, un antibactérien très puissant ajouté par les industriels dans la plupart de nos produits d’hygiène

Le Triclosan est présent dans la plupart des dentifrices industriels (illustration). — Pixabay

On en trouve dans la plupart des dentifrices, les bains de bouche, les gels douche, les cosmétiques, et même dans certains jouets pour bébé. Le Triclosan, un puissant agent antibactérien, est largement utilisé par les industriels dans les produits d’hygiène et de beauté.

Dans les années 1970, il était utilisé comme agent anti-infectieux dans les gels désinfectants utilisés par les chirurgiens.
Au fil des années, son usage s’est progressivement étendu aux produits d’hygiène destinés au grand public, un phénomène qui inquiète les autorités sanitaires depuis plusieurs années.


Un agent soupçonné de favoriser l’antibiorésistance

Une étude de l’Université Washington de Saint-Louis, récemment publiée dans la revue Antimicrobial Agents & Chemotherapy, pointe les dangers de cette substance : le Triclosan contribuerait à aggraver la résistance des bactéries aux antibiotiques.
Plus grave encore, cette résistance concernerait également les bactéries responsables de troubles courants, comme les infections urinaires ou les affections respiratoires.

Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont cherché à mesurer à quel point cette substance limitait la capacité de l’organisme à répondre à un traitement antibiotique.

Dans un premier temps, ils ont donc traité avec des antibiotiques des cellules bactériennes exposées au Triclosan. Verdict : ils ont constaté que de nombreuses cellules survivaient au traitement.

« Le système immunitaire est dépassé »

« Normalement, une cellule sur un million survit aux antibiotiques, et un système immunitaire en bon état peut la contrôler, analyse le professeur Petra Levin.
Mais le Triclosan a modifié ce nombre de cellules.

Au lieu d’une bactérie survivante sur un million, un organisme sur dix survit après 20 heures. Maintenant, le système immunitaire est dépassé ».
Une seconde expérience, réalisée sur des souris, a abouti aux mêmes résultats : les souris malades traitées au Triclosan n’étaient pas réceptives au traitement antibiotique.

D’autres recherches devront être menées avant de pouvoir affirmer de manière définitive que le Triclosan interfère avec les traitements antibiotiques.
Mais les chercheurs américains espèrent que ces premiers résultats serviront d’avertissement, afin de « repenser l’importance des antimicrobiens » dans les produits de grande consommation.
………………
Le triclosan aussi appelé 5-chloro-2-(2,4-dichlorophénoxy) phénol est un biocide ((pesticide organochloré proche des chlorophénols).

Le triclosan, considéré comme un perturbateur endocrinien, se retrouve dans de nombreux dentrifices, savons antibactériens ou gels douche. (EYEEM / GETTY IMAGES)

Il est largement utilisé depuis les années 1970, et massivement dans des centaines de produits courants depuis le début des années 1990 (dont dans « plus de 2 000 produits de consommation tels que du dentifrice, des cosmétiques, des ustensiles de cuisine et des jouets »), au point qu'en 2018 « l'exposition au triclosan est pratiquement inévitable aux États-Unis ».

Il possède des propriétés biocides (antifongique et antibactérien à large spectre) mais depuis les années 1990 au moins, dans les produits d'hygiène personnelle, ce produit préoccupe les toxicologues et spécialistes de la santé publique :
Outre qu'il semble être un perturbateur endocrinien, il provoque des réactions inflammatoire, semble avoir des effets négatifs sur le microbiote intestinal (dont il diminue la diversité) et est soupçonné d'être cancérigène ou de favoriser la croissance de cancers préexistants ;

En 2018 une neurotoxicité lors de la neurogenèse est mise en évidence chez le poisson zèbre utilisé comme modèle animal9. ; Il passe à travers la peau et les muqueuses et en raison de sa stabilité est retrouvé dans les urines puis, difficile à épurer, il contribue à la pollution des eaux superficielles.

De plus son efficacité diminue face à des microbes qui lui sont devenus antibiorésistants.

Ce produit a été mis sur le marché vers 1970 tout d'abord pour le lavage chirurgical des mains, puis son usage a été largement étendu.
À partir de 1990 et jusqu'en 2010, les tonnages utilisés ont fortement augmenté pour atteindre 10 000 tonnes/an en 2011

Efficacité et innocuité discutées

Selon une revue de la littérature faite par quatre consultants de SRC (un cabinet de consultants créé en 1996 pour aider l'industrie des biocides et pesticides à préparer ses dossiers d'homologation par l'EPA), c'est un produit utile et efficace (avec une certaine persistance d'effet) en formulation de triclosan à 1% « pour une utilisation dans le lavage des mains à haute fréquence à haut risque », mais cette efficacité est mise en question en tant que biocide par les études indépendantes, car il semble même faciliter l'apparition de microbes lui résistant et d'antibiorésistance, salmonelles notamment.

Il pose aussi des problèmes environnementaux en tant que perturbateur hormonal et en freinant les processus naturels de biodégradation (en particulier dans les stations d'épuration).

En 2010 (avril), la US Food and Drug Administration (FDA) a annoncé entamer un réexamen scientifique et réglementaire du triclosan dans les produits relevant de son autorité, en lien avec l'EPA pour ce qui concerne l'étude d'éventuels effets perturbant le système endocrinien.

En 2016 (02 septembre) la FDA a annoncé l'interdiction d'utilisation des blocs de savons et savons liquides qui contiennent un ou plusieurs de 19 ingrédients actifs « antibactériens » dont le triclosan, le plus couramment utilisé, présent dans au moins 93 % des produits labellisés « antibactériens », soit au moins 2.000 produits différents, selon la FDA.

Les entreprises ont un an pour retirer les ingrédients incriminés de leurs produits aux États-Unis.
« Utiliser ces savons spéciaux n'est pas plus efficace qu'utiliser des savons classiques, et rien ne dit qu'ils soient sans danger sur le long terme », justifie l'autorité sanitaire.

Seuls quelques scientifiques ont effectivement été en mesure de nommer un gène.

En raison de l'œuvre du Docteur Prisca Tiassé Yoder chercheuse Franco-Américaine pour découvrir d'abord le gène responsable d'une résistance antibactérienne particulière, Prisca a fait exactement cela.

Ses études ont conduit la Food and Drug Administration des États-Unis à interdire l'utilisation de l'agent antibactérien domestique triclosan utilisé dans les produits de comptoir allant du dentifrice au savon à main.

En tant que PDG et Directeur de la recherche du laboratoire communautaire, son travail a un impact sur l'industrie de la biotechnologie et sur l'industrie de l'assainissement des déchets radioactifs grâce à des études liées à la croissance des micro-organismes dans les bioréacteurs et à l'élaboration d'un système qui sera significativement décontaminé les déchets radioactifs dans le sol.











Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Votre commentaire est le bienvenu à condition d'être en relation avec le sujet - il sera en ligne après accord du modérateur.

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.