Par L'Obs – 16/11/2018.
Les cétacés auraient été
destinés à être vendus en Chine. Leur commerce est pourtant strictement
réglementé.
Des baleines emprisonnées
dans de petits enclos.
Au large de Nakhodka, dans
l'est de la Russie, une dizaine d'orques et plus de 90 bélugas ont été
découverts, enfermés dans des enclos à ciel ouvert.
Capturés dans la nature,
ils seraient destinés à la vente, a indiqué début novembre l'ONG britannique
Whale and Dolphin Conservation Society, qui évoque une "prison pour
baleines".
Exportés en Chine
Sur des images tournées
par la journaliste indépendante russe Masha Netrebenko, on distingue d'étroits
enclos dans lesquels surnagent orques et bélugas.
Sans l'ouverture d'une
enquête, ces animaux auraient dû être vendus à des aquariums chinois, explique
le média indépendant russe "Novaya Gazeta".
D'après le journal, quatre
entreprises russes exploitent actuellement ces enclos.
Elles auraient déjà
exporté une dizaine de cétacés vers la Chine, entre 2013 et 2016.
A la clef, un alléchant
pactole de 700 millions de roubles russes (9,3 millions d'euros).
Un succès porté par
l'engouement actuel des Chinois pour les parcs à thème : 60 ont déjà été
ouverts à travers le pays, et une douzaine sont aujourd'hui en construction.
En Russie, une enquête
pour fraude a été ouverte par les autorités.
Elle vise à mesurer le
degré d'illégalité de l'exploitation.
"Nous risquons de
perdre tous nos orques"
Il faut dire que la chasse
à la baleine à des fins commerciales est en effet interdite depuis 1982 et la
réglementation de la Commission baleinière internationale (CBI).
Elle reste possible, avec
des quotas nationaux très stricts, et à des fins scientifiques et éducatives.
En Russie, 13 orques
étaient ainsi autorisées à la capture pour l'ensemble de l'année 2018.
Une restriction déjà
beaucoup trop laxiste, selon Greenpeace.
"En les capturant à
ce rythme, nous risquons de perdre toute notre population d'orques", a
expliqué Oganes Targulyan, coordinateur de recherche de Greenpeace Russie, au
"Telegraph".
"Le quota de capture est
actuellement de 13 animaux par an, mais personne ne tient compte du fait qu'au
moins une orque est tuée pour chaque animal capturé."
Les conditions de
détentions des cétacés de la baie de Nakhodka paraissent par ailleurs
extrêmement dégradées.
Selon des experts, les
mammifères marins devaient être très jeunes pour être confinés dans de si
petits espaces.
La capture de veaux (c'est
aussi le nom donné aux petites orques) est pourtant interdite.
L.D.
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