Par Giulio Meotti – 29/12/2019
Traduction du texte original: Hungary's Prime Minister Viktor Orbán:
Europe's Solitary Defender of Persecuted Christians
« Ceux que nous
aidons maintenant peuvent nous aider à sauver l'Europe.
Nous donnons aux
chrétiens persécutés ce dont ils ont besoin : maisons, hôpitaux et écoles, mais
nous recevons en retour ce dont l'Europe a le plus besoin : une foi chrétienne,
l'amour et la persévérance ». –
Premier
ministre hongrois Viktor Orbán, Daily News Hungary, 28 novembre 2019.
En Europe, les chrétiens persécutés ont un défenseur
solitaire : le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, que les grands médias
adorent attaquer. Aucun autre gouvernement européen n'a investi autant
d'argent, de diplomatie et de temps sur ce sujet. (Photo de Laszlo Balogh /
Getty Images)
« D'après nos estimations, plus de 90% des chrétiens ont
déjà quitté l'Irak et près de 50% ont quitté la Syrie ». - Ignace Aphrem II,
patriarche de l'Église orthodoxe syrienne.
Plutôt que
d'adopter une attitude embarrassée, les dirigeants européens devraient faire de
la condition des chrétiens en terre d'islam le point de départ de leurs
conversations avec les musulmans.
« Le sort des
chrétiens d'Orient et des autres minorités est le prélude à notre propre sort.
» - Ancien Premier ministre français François Fillon, Valeurs Actuelles, 12
décembre 2019.
« La persécution
des chrétiens est continue.
Depuis des mois,
nous, évêques, dénonçons ce qui se passe au Burkina Faso », a récemment déclaré
Mgr Kjustin Kientega, « mais personne ne nous écoute. L'Occident est davantage
préoccupé de protéger ses intérêts ».
Au cours de la même semaine, 14 chrétiens ont été
assassinés dans une église au Burkina Faso, 11 chrétiens sont morts dans une
attaque de bus au Kenya et sept chrétiens ont été abattus par Boko Haram au
Cameroun.
Ces trois attentats islamistes menés simultanément en
trois endroits différents, donnent une idée de l'intensité et de la fréquence
des persécutions antichrétiennes au plan mondial.
Pour l'évêque Kientega, l'Occident ne veut pas entendre
parler de la souffrance des chrétiens.
« En 2011, le
gouvernement belge a envoyé des F-16 en Libye pour protéger les civils menacés
par Kadhafi, mais en 2014, il n'a pas levé le petit doigt pour aider les
minorités en Irak », écrit Le Vif .
« Aujourd'hui, un
silence assourdissant règne dans les travées de nos parlements, ainsi que dans
les milieux associatifs ou académiques.
Cette réticence
frise l'abandon pur et simple de populations en détresse. Pourquoi ? »
En 2014, un groupe de parlementaires français avait
appelé à la solidarité avec les chrétiens de Syrie et d'Irak en butte à la
violence des islamistes radicaux.
Mais devant le Palais Bourbon, à Paris, 200 à 300
manifestants seulement ont crié « Aujourd'hui l'Orient, demain l'Occident ».
Les dirigeants chrétiens ont également dénoncé le
gouvernement britannique qui n'a pas levé le petit doigt pour aider les
chrétiens persécutés.
« Cette triste
indifférence pose la question de notre capacité à croire en nos valeurs
humanistes », écrit le journaliste français Christian Makarian.
Il ne faut pas chercher bien loin les causes de cette
indifférence au sort des chrétiens d'Orient : c'est le puissant résultat de
l'inertie et de l'indifférence, un malaise qui dévore l'Europe.
C'est une trahison cynique, et un sérieux avertissement contre
l'engourdissement qui frappe les démocraties libérales.
En Europe toutefois, un homme s'est dressé, solitaire,
pour défendre les chrétiens persécutés : il s'agit du Premier ministre hongrois
Viktor Orbán, un homme politique que les médias grand public aiment titiller et
attaquer.
Aucun autre gouvernement européen n'a investi autant
d'argent, de diplomatie et de temps sur ce sujet.
Dans Foreign Policy, Peter Feaver et Will Inboden
expliquent que l'aide aux chrétiens en détresse se réduit à « quelques
organisations charitables internationales comme les Chevaliers de Colomb, Aide
à l'église en détresse et le gouvernement hongrois ».
Les Chevaliers de Colomb ont collecté à eux seuls 2
millions de dollars pour reconstruire la ville chrétienne irakienne de
Karamlesh.
« Ceux que nous aidons aujourd'hui peuvent nous aider
demain à sauver l'Europe », a récemment déclaré Orbán à l'occasion d'un
colloque international intitulé « Persécutions anti-chrétiennes 2019 »,
organisé à Budapest.
« Nous donnons aux
chrétiens persécutés ce dont ils ont besoin : des maisons, des hôpitaux et des
écoles, et nous recevons en retour ce dont l'Europe a le plus besoin : une foi
chrétienne, l'amour et la persévérance ».
« L'Europe est
calme », a poursuivi Orbán.
« Une force mystérieuse
ferme la bouche des politiciens européens et plombe leurs bras ».
La persécution chrétienne a-t-il déclaré n'est autorisée
que sous l'angle des droits de l'homme en Europe.
« On ne peut aborder la question des chrétiens persécutés
en soi » a-t-il insisté. « Il n'est permis d'évoquer les persécutions
anti-chrétiennes qu'en fusionnant leurs souffrances avec celles d'autres
groupes persécutés pour leur foi ».
La persécution des chrétiens « ne se distingue pas dans
la grande famille des groupes religieux persécutés ».
Selon Tristan Azbej, secrétaire d'État à l'aide aux
chrétiens en détresse, la Hongrie d'Orban est le seul pays à s'être doté d'un
secrétariat d'État spécial « entièrement dédié la veille et à l'assistance aux
communautés chrétiennes dans le monde. Quand il y a un problème, nous
intervenons. »
« ... Jusqu'à présent, nous avons consacré 36,5 millions
de dollars (34 millions d'euros) à la réinstallation des communautés
chrétiennes persécutées, sur leurs lieux de vie.
Telle est notre approche de base... nous ne voulons pas
que ... les communautés chrétiennes quittent leur domicile, nous voulons les
aider à demeurer sur place et à être plus fortes.
Notre principe est d'aider quand cela est nécessaire, et
non pas d'apporter des problèmes là où il n'y en a pas.
Dans ce cadre,
nous avons rebâti les maisons de 1 200 familles chrétiennes en Irak pour
qu'elles demeurent sur place.
Avec l'Église caldéenne et l'Église syrienne orthodoxe,
nous construisons des écoles pour les chrétiens du Moyen-Orient.
Nous finançons les
dépenses d'hôpitaux chrétiens, dont trois en Syrie ; nous sommes en train de
reconstruire 33 églises chrétiennes au Liban et nous menons un programme
complet de développement et de construction dans les plaines de Ninive ».
En jouant un rôle leader, la Hongrie tente de sortir
l'Europe de son apathie sur le sort des chrétiens persécutés.
« Nous avons 245 millions de raisons d'être ici.
C'est le nombre de personnes qui sont persécutées
quotidiennement en raison de leur foi chrétienne », a déclaré Azbej le 26
novembre lors de l'ouverture de la Conférence internationale sur la persécution
des chrétiens à Budapest.
De nombreux dirigeants chrétiens ont participé à ce
colloque, dont le patriarche de l'Église syriaque orthodoxe d'Antioche Ignace
Aphrem II, l'archevêque catholique chaldéen de Mossoul Najeeb Michaeel et le
révérend Joseph Kassab, chef de la communauté évangélique de Syrie et du Liban.
Des conférenciers catholiques comme le cardinal Peter
Erdo, primat de Hongrie et archevêque de Budapest et le cardinal Gerhard Ludwig
Mueller, ancien préfet de la Congrégation vaticane de la doctrine de la foi ont
également assisté à la conférence.
Le Premier ministre Orbán y a rencontré des dirigeants
chrétiens du Nigéria.
Le cardinal Malcolm Ranjith du Sri Lanka a remercié la
Hongrie et Orbán pour leur soutien et leurs gestes de solidarité envers le
peuple sri-lankais.
« D'après nos
estimations, plus de 90% des chrétiens ont quitté l'Irak et la Syrie a perdu la
moitié de ses chrétiens », a déclaré à Budapest le patriarche de l'Église
orthodoxe syrienne Ignace Aphrem II.
Le gouvernement
hongrois a fait don de 1,9 million d'euros pour la reconstruction de maisons
chrétiennes à Telskuf, en Irak.
Bernard-Henri
Lévy, de retour d'une enquête au Nigéria, a longuement décrit dans Paris Match
la haine antichrétienne qui y sévit :
« Les cadavres mutilés de femmes. Cette petite
fille étranglée avec la chaîne de sa croix. Cette autre, écrasée contre un
arbre à l'entrée de son hameau ».
Lévy décrit « l'appel des mosquées radicalisées par les
Frères musulmans et qui se multiplient aussi rapidement que les églises brûlent
».
Rien que cette
année, 1 000 chrétiens ont été assassinés au Nigéria. Ces atrocités justifient
l'aide apportée par la Hongrie aux communautés chrétiennes du Nigéria.
Seule en Europe, la Hongrie organise des conférences
internationales sur la persécution des chrétiens, mais elle est aussi la seule
qui aide de manière concrète les chrétiens du Moyen-Orient.
L'association Hungary Helps a équipé des hôpitaux en
Syrie à hauteur de 1,7 millions de dollars.
Azbej a déclaré que le gouvernement hongrois « pilote des
programmes dans cinq pays du Moyen-Orient et dans deux pays de la zone
subsaharienne ». L'un des importants programmes « concerne la reconstruction de
la ville de Tel Askuf au nord de l'Irak ».
La Hongrie a également financé, à hauteur de 450 000
dollars, une nouvelle école à Erbil (une zone du Kurdistan irakien où de
nombreux chrétiens ont trouvé refuge).
Le cardinal italien Mario Zenari, envoyé du Vatican en Syrie
pendant une décennie, a sollicité l'aide du gouvernement hongrois.
Les dirigeants chrétiens orthodoxes ont également
remercié Orbán pour son soutien.
Les agences d'aide américaines ont également signé des
accords avec la Hongrie contre la persécution des chrétiens.
La première Conférence internationale sur la persécution
des chrétiens s'est tenue à Budapest y a deux ans.
A cette date, Orbán a appelé l'Europe à briser les «
chaînes du politiquement correct » et à s'opposer à la persécution des
chrétiens.
Orban est le seul en Europe à parler et à défendre la «
chrétienté ».
A l'initiative d'Orban, le Parlement hongrois a adopté un
décret qui criminalise les attaques contre les chrétiens et les qualifie de
génocide.
Le programme spécial « Hungary Helps » qui apporte son
aide aux chrétiens persécutés en Afrique et au Moyen-Orient, a financé divers
projets à hauteur de 30 millions de dollars au cours de ces deux dernières
années.
« Mieux vaut que
l'aide soit fournie là où le problème a surgi plutôt que d'importer le problème
en Europe », a déclaré un porte-parole.
En solidarité avec les chrétiens persécutés, Hungary
Helps a ajouté la lettre arabe ن
à son sigle, cette même lettre que l'Etat islamique peignait sur les maisons
chrétiennes du nord de l'Irak. Les chrétiens ainsi étiquetés devaient se
convertir à l'islam, payer une taxe de protection, fuir ou faire face à la
mort.
Tous les autres
gouvernements européens ont fait preuve d'une extrême lâcheté.
La soi-disant «
Europe humanitaire » a gardé le silence, suante d'hypocrisie, d'apathie et de
cécité.
Plutôt que
d'adopter une attitude empruntée, les dirigeants européens auraient dû faire de
la condition des chrétiens en terre d"islam le point de départ de leurs
conversations avec les musulmans.
Pourquoi les gouvernements
du Royaume-Uni, de France, d'Allemagne, d'Italie et d'autres pays - beaucoup
plus riches et plus grands que la Hongrie - n'ont-ils pas fait la même chose
que la Hongrie ? Pourquoi un tel silence radio ?
« Le sort des chrétiens d'Orient et des autres minorités
est le prélude à notre propre sort », a déclaré récemment l'ancien Premier
ministre français François Fillon.
Qu'on le veuille ou non, l' « illibéral » Orbán a une
meilleure vision de la situation que nombre de ses critiques libéraux.
Giulio Meotti, journaliste culturel pour Il Foglio, est
un journaliste et auteur italien.
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