lundi 24 décembre 2018

Paris, de l'insurrection à la Commune.

18 mars 1871 - Paris, de l'insurrection à la Commune.
Par André Larané – herodote.net -

- Deux semaines après la défaite de Sedan, la capture de Napoléon III et la proclamation de la IIIe République, les armées prussiennes atteignent Paris. Le siège de la capitale débute le 19 septembre 1870

4 septembre 1870 - Proclamation de la République

Siège de Paris


 Le 18 mars 1871, une émeute éclate à Paris, sur la butte Montmartre.
Adolphe Thiers, chef du gouvernement provisoire de la République, renonce à la réprimer et s'enfuit à Versailles avec tous les corps constitués.

18 mars 1871 - Paris, de l'insurrection à la Commune - Charonne

C'est l'amorce de la « Commune ». Maîtres malgré eux de la capitale, les révolutionnaires et militants socialistes et ouvriers vont offrir à la bourgeoisie républicaine l'occasion de se débarrasser une fois pour toutes de la « question sociale ».
Il en coûtera 20 000 victimes.

Provocations

À l'automne précédent, après avoir capturé l'empereur Napoléon III et son armée à Sedan, les Prussiens ont assiégé la capitale et le gouvernement de la Défense nationale, qui s'est entre-temps réfugié à Bordeaux, s'est résigné à signer un armistice.

Les vainqueurs se voient accorder le droit de défiler le 1er mars 1871 à Paris, dans une capitale en deuil, devant des statues recouvertes d'un voile noir. Les Parisiens ruminent leur humiliation.
Après avoir soutenu un siège très pénible, ils se sentent trahis par leurs gouvernants.
10 mai 1871 - Traité de Francfort

L'Assemblée nouvellement élue et où dominent les monarchistes attise les tensions.
Après l'arrêt des combats contre les Prussiens, elle renonce à revenir à Paris et quitte Bordeaux pour... Versailles, la ville royale !

Dès le lendemain, parmi ses premières mesures, le gouvernement lève sans préavis le moratoire sur le remboursement des effets de commerce et des loyers qui avait été instauré au début de la guerre.

Il supprime aussi l'indemnité due à la garde nationale (30 sous par jour).
Or, à Paris, la garde nationale rassemble pas moins de 180 000 hommes issus de la petite bourgeoisie et du monde ouvrier qui se sont portés volontaires pour défendre la capitale contre l'ennemi et se sont habitués à vivre sous les armes.

Massacre

L'atmosphère s'échauffe. Thiers décide de récupérer 227 canons financés par les Parisiens en vue de la défense de la capitale.
La garde nationale les a disposés sur les buttes de Montmartre et de Belleville pour les mettre hors d'atteinte des Prussiens lors de leur entrée dans la capitale.

Le samedi 18 mars, Thiers envoie une colonne de 4 000 soldats avec l'ordre de les récupérer.
On sonne le tocsin. La foule s'assemble. Les soldats se débandent ou se rallient au petit peuple.

Le général Lecomte, qui commande l'une des brigades, est fait prisonnier.
Un autre général, Clément-Thomas, qui se promène sur les boulevards, est arrêté à son tour par les émeutiers ; on lui reproche d'avoir participé à la répression de juin 1848.
À 17 heures, les deux hommes sont exécutés par la foule.

Des émeutes se produisent au même moment en d'autres quartiers de Paris. Adolphe Thiers renonce à les réprimer.
Peut-être juge-t-il l'entreprise trop risquée avec 30 000 soldats à la fidélité incertaine face aux 150 000 hommes de la garde nationale ?

Il ordonne donc à l'armée et aux corps constitués d'évacuer sur le champ la capitale.
L'évacuation commence avant même le meurtre des généraux Lecomte et Clément-Thomas. Elle est achevée le soir même.

Confusion

Abandonné par la République, Paris s'en remet à des militants jacobins nostalgiques de la Grande Révolution (celle de 1789), à des anarchistes, des socialistes et des utopistes.
Pris de court par le vide du pouvoir, ces militants au nombre d'une trentaine se réunissent dans la plus grande confusion à l'Hôtel de ville.

Ils organisent des élections municipales le 26 mars mais la majorité des Parisiens s'en désintéressent (229 000 votants sur 485000 inscrits).
Il est vrai que beaucoup de bourgeois n'ont pas attendu pour fuir la capitale.

La Commune est néanmoins proclamée dans la foulée des élections le 28 mars 1871. Elle est représentée par une assemblée de 79 élus et son nom fait référence à la Commune insurrectionnelle qui mit bas la royauté le 10 août 1792.

La capitale doit dès lors supporter un deuxième siège, non par les Prussiens mais par l'armée française.
Il s'achèvera dans la tragédie, avec la Semaine Sanglante, deux mois plus tard. La blessure, jamais cicatrisée, continue de séparer en France la gauche de la droite.

Le Figaro : gare aux hommes malintentionnés, égarés, inconnus, communistes...
Dans son édition du 20 mars 1871, Le Figaro dresse heure par heure le récit de la journée tragique qui a vu l'abandon de Paris par les corps constitués.

Il publie aussi la déclaration du gouvernement à la population, mettant celle-ci en garde contre « des hommes malintentionnés, sous prétexte de résister contre les Prussiens, qui ne sont plus dans vos murs, se sont constitués les maîtres d'une partie de la ville... »
…………
Alsaciens-Lorrains à Paris et en Algérie

Dans les années 1870, la germanisation de l'Alsace et de la Lorraine du nord (aujourd'hui le département de la Moselle) va entraîner plusieurs dizaines de milliers d'habitants à quitter leur terre natale pour se réfugier en France.

De nombreux Mosellans s'installent dans le département limitrophe de la Meurthe, qui prendra le nom de Meurthe-et-Moselle.

10 000 à 12 000 Alsaciens-Lorrains s'installeront comme colons en Algérie tandis que d'autres referont leur vie à Paris.

Les célèbres brasseries alsaciennes qui ceinturent aujourd'hui la capitale perpétuent leur souvenir et leur nom : Lipp, Bofinger, Wepler, Zeyer... Le restaurant où se réunit chaque année l'académie Goncourt a aussi été fondé par un Alsacien, Charles Drouant, en 1880.









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